Le repos éternel des Saints

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Souffrances et misère de ceux qui, outre le repos des Saints, perdent les jouissances du temps, et subissent les tourments de l’enfer

Comme la piété a les promesses de la vie présente et celles de la vie à venir, et que, si nous cherchons premièrement le royaume de Dieu et sa justice, toutes choses nous seront données en outre, de même les impies sont menacés de la perte à la fois de leur félicité spirituelle et temporelle. Ils n’ont pas cherché premièrement le royaume de Dieu et sa justice ; en conséquence ils perdront à la fois ce royaume et ce qu’ils cherchaient ; ils se verront enlever le peu qu’ils possèdent. S’ils avaient pu seulement conserver leurs jouissances terrestres, la perte du ciel ne les aurait pas beaucoup inquiétés. S’ils avaient tout perdu et tout abandonné pour Christ, ils auraient tout retrouvé en lui, car il aurait été pour eux tout en tous. Mais comme ils ont abandonné Christ pour d’autres biens, ils perdront Christ et les biens pour lesquels ils l’ont abandonné. Ils perdront les jouissances du temps, et souffriront en outre les tourments de l’enfer.

I. Parmi les jouissances du temps, ils perdront particulièrement la confiance présomptueuse où ils étaient d’avoir part aux mérites de Christ ; toutes leurs espérances ; toute la fausse paix de leur conscience ; toute leur gaieté charnelle et tous leur plaisirs sensuels.

1°. Ils perdront la persuasion où ils étaient d’avoir part aux mérites de Christ. Cette fausse persuasion les soutient maintenant, et les protège contre les terreurs qui autrement viendraient fondre sur eux : mais qui soulagera leur peine quand ils ne pourront plus y croire ? Un homme au moment d’éprouver le plus grand malheur, et cependant persuadé qu’il est en sûreté, peut être aussi joyeux que si tout allait véritablement bien. Comme la vraie foi est la grâce dominante des régénérés, ainsi la fausse foi est le vice dominant des pécheurs. Pourquoi tant de gens restent-ils dans l’inaction au lieu de chercher à obtenir leur pardon ? C’est qu’ils pensent qu’ils l’ont déjà obtenu ou qu’ils ont presque la certitude de l’obtenir. Si vous demandiez à des milliers de pécheurs qui gémissent dans l’enfer quelles folies les y ont conduits, ils vous répondraient : « Nous avions l’assurance d’être sauvés, jusqu’à ce, nous nous soyons vus damnés. Nous aurions recherché avec plus d’empressement la régénération et la puissance de la piété, mais nous pensions vraiment que nous étions Chrétiens. » Lecteur, je dois vous dire que cette confiance dans la bonté de leur cause qui anime la multitude des impies, des insouciants, des orgueilleux, sera à la fin reconnue pour une funeste illusion. C’est une ruse de Satan, qui les aveugle pour qu’ils le suivent plus hardiment.

2°. Ils perdent aussi toutes leurs espérances. Dans cette vie, quoiqu’ils fussent menacés de la colère de Dieu, l’espoir d’y échapper soutenait leur cœur. Nous trouvons à peine un ivrogne, un blasphémateur, un moqueur qui n’espère être sauvé en dépit de tous ses vices. Oh ! qu’il sera déplorable l’état de ces hommes, quand il faudra dire adieu à toutes leurs espérances ! « Quand le méchant meurt, son attente périt : l’espérance des hommes injustes périt avec eux. Les yeux des méchants défailliront, et il n’y aura point d’asile pour eux. » C’est un des spectacles les plus affligeants que de voir mourir un impie, et de penser que son âme et ses espérances périssent ensemble. Quel triste changement lorsqu’il arrive dans un autre monde ! Si l’on pouvait demander à cette âme désespérée : Es-tu aussi assurée de ton salut que tu l’étais autrefois ? quelle affligeante réponse on en recevrait ! Oh ! puissent les pécheurs se réveiller de leur sommeil de mort, et penser à cela quand il en est temps !

Lecteur, n’ayez point de repos que vous ne puissiez rendre raison de vos espérances en les fondant sur les promesses de l’Écriture. Qu’elles purifient votre cœur ! qu’elles excitent vos progrès dans la sainteté ! Et qu’à vos espérances répondent la pureté de votre conduite et l’exactitude de votre obéissance ! Si telle est la nature de vos espérances, avancez dans la force du Seigneur, retenez bien votre espoir, et jamais il ne vous causera de confusion. Mais si vous n’avez pas de preuve convaincante des opérations de la grâce dans votre âme, renoncez à vos espérances, désespérez d’être sauvé à moins que vous ne naissiez de nouveau ; désespérez de voir Dieu sans la sainteté ; désespérez d’avoir part en Christ à moins que vous ne l’aimiez par dessus tout. Ce désespoir est un des premiers pas vers le ciel. Si un homme s’est jeté hors de la bonne route, comment doit-il y rentrer ? En désespérant d’arriver au terme de son voyage, s’il continue à en suivre une mauvaise. Si sa demeure est à l’est et qu’il aille vers l’ouest, il continuera tant qu’il se croira dans la bonne route ; et tant qu’il reste dans cette pensée, il s’égare de plus en plus. Lorsqu’il désespère d’arriver chez lui à moins de retourner sur ses pas, il rebrousse chemin et c’est alors qu’il peut espérer.

Pécheur, il en est de même de votre âme. Vous vous êtes trouvé en naissant hors de la voie du ciel, vous avez marché en avant pendant plusieurs années, vous continuez et vous espérez être sauvé, parce que vous n’êtes pas aussi pervers que tant d’autres. A moins que vous ne renonciez à cette espérance, et que vous ne reconnaissiez que vous êtes tout-à-fait hors de la voie du ciel, vous ne vous convertirez jamais et vous ne serez point sauvé. Rien n’est plus propre à exclure votre âme du ciel que vos fausses espérances de salut tant que vous êtes hors de la bonne voie. Combien donc sera aggravée la misère des damnés, lorsqu’en perdant le ciel ils perdront aussi cet espoir qui les soutient maintenant !

3°. Ils perdront aussi cette fausse paix de la conscience qui leur rend la vie si douce. A voir la tranquillité avec laquelle vit la foule des impies, croirait-on qu’ils vont bientôt être plongés dans les flammes éternelles ? Ils craignent aussi peu l’enfer que les plus humbles des croyants : et, pour la plupart, ils ont moins d’inquiétude que ceux qui doivent être sauvés. Heureux si cette paix pouvait durer ! « Mais quand ils diront : paix et sûreté, une ruine soudaine viendra sur eux, comme les douleurs de l’enfantement surprennent une femme enceinte, et ils n’échapperont point (1 Thessaloniciens 5.3). » L’âme de tout homme est naturellement la place où Satan est en garnison, jusqu’à ce que Christ vienne lui donner l’alarme par l’idée du jugement et de l’enfer ; jusqu’à ce qu’il l’ébranle par les coups foudroyants de ses terreurs ; jusqu’à ce qu’il le force à se rendre à discrétion, et à le recevoir comme gouverneur Alors il chasse Satan, il le terrasse, il lui enlève l’armure dans laquelle il mettait sa confiance, et partage ses dépouilles : il établit ainsi une paix solide et durable. Si donc vous êtes encore dans votre fausse paix, n’espérez point qu’elle dure. Oh ! que Dieu vienne vous arracher à votre fausse sécurité, qu’il vous force à vous jeter aux pieds de Christ et à dire : Seigneur, que veux-tu que je fasse ?

4°. Ils perdront toute leur gaieté charnelle. Les discours sur la mort et sur le jugement leur étaient importuns, parce qu’ils troublaient leur gaieté. Ils ne pouvaient souffrir la pensée de leurs péchés et de leur danger, parce que cette pensée les abattait. Ils bannissaient le chagrin et l’inquiétude par leurs ris et leurs chants joyeux ; la prière et la méditation auraient suffi, à leur sens, pour les rendre malheureux ou pour leur faire perdre la tête. Pauvres âmes ! quelle misérable vie que celle où vous n’aurez que des chagrins, des chagrins acres, poignants et sans nombre ; où vous n’aurez ni les joies des saints ni vos anciennes joies. Croyez-vous qu’il y ait en enfer un seul cœur joyeux, une seule bouche disposée à sourire ? Vous vous écriez maintenant : Un peu de gaieté vaut mieux que beaucoup de chagrin ; mais assurément un peu de tristesse religieuse qui aurait abouti à une joie éternelle aurait beaucoup mieux valu que toute votre folle gaieté ; car la fin de cette gaieté est le chagrin.

5°. Ils perdront encore leurs plaisirs sensuels. Ils les regardaient comme leur souverain bien ; ils les perdront comme ils perdront Dieu. Là, le riche n’est plus habillé de pourpre et de fin lin, et ne se nourrit plus tous les jours somptueusement. Là, ils ne doivent point s’attendre à exciter l’admiration des spectateurs. Ils passeront leur temps dans la tristesse et non dans les jeux et les divertissements. La vue l’un de l’autre suffira pour leur percer le cœur. Quelle entrevue horrible, lorsqu’ils maudiront le jour où ils se sont connus ! Oh ! que les pécheurs pensent à ceci, et qu’au lieu de concourir à se tromper et à se perdre mutuellement, ils s’entr’aident à se sauver. Oh ! si les hommes savaient ce qu’ils souhaitent, quand ils veulent que tout s’arrange suivant les désirs de la chair. C’est vouloir augmenter la force de leurs tentations et le danger des pièges qui les environnent.

II. Comme la perte du repos des saints sera aggravée par la perte des jouissances du temps, elle le sera encore par la souffrance des tourments de l’enfer. On peut se faire une idée de la grandeur excessive de ces tourments, en considérant que c’est Dieu qui punira les méchants, en songeant au lieu et à la nature des tourments qui les attendent, et en pensant que ces tourments seront sans adoucissement et sans fin.

1°. Comme c’est Dieu que les pécheurs ont offensé, c’est lui qui les punira de leurs offenses. Malheur à celui qui tombe sous les coups du Tout-Puissant. C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. Ce serait peu de chose en comparaison, quand le monde entier serait contre les damnés, et quand toutes les créatures réuniraient leurs forces pour les punir. Maintenant ils aiment mieux risquer de déplaire à Dieu que de déplaire à un seigneur, à une pratique, à un maître, à un ami, à un voisin ou à leur chair ; mais alors ils souhaiteront vainement d’avoir eu contre eux la haine de tout le monde plutôt que d’avoir perdu la faveur de Dieu.

2°. Considérons le lieu et la nature du supplice. Quel feu dévorant est la colère de Dieu ! S’il s’allume quelques instants sur la terre, nous sommes desséchés comme l’herbe. La mer engloutit les uns ; la terre s’entr’ouvre et dévore les autres. La peste nous emporte par milliers. Sodome, Gomorrhe, Ademah et Zeboïm sont consumées par le feu du ciel. Tout le genre humain, excepté huit personnes, périt dans les eaux. Quel témoin vivant de la colère de Dieu que la déplorable situation des Juifs ! Et cependant c’est principalement dans la vie à venir que se manifesteront dans toute leur gloire la justice et la miséricorde de Christ. Comme Dieu doit glorifier sa miséricorde d’une manière infiniment au-dessus de l’intelligence des saints qui doivent en être les objets, de même il manifestera sa justice qui sera véritablement la justice de Dieu.

Les flammes éternelles seront alors le partage des rebelles. — Ces yeux qui étaient accoutumés à ne voir que des objets propres à les charmer ne verront là que des objets de terreur et d’épouvante ; au-dessus d’eux, un Dieu irrité ; autour d’eux, les démons et les damnés. Les pécheurs se rappelleront le passé et diront : Est-ce là la fin de toutes nos fêtes, de tous nos jeux, de tous nos divertissements ? — Ces oreilles qui n’entendaient que la musique et les chants joyeux, n’entendront que des cris et des sanglots ; des enfants criant contre leurs parents qui leur ont donné l’exemple du mal et qui les y ont poussés, des maris et des femmes, des maîtres et des serviteurs, des ministres et des ouailles, des magistrats et des sujets s’accusant réciproquement de leur misère, pour avoir ralenti leurs efforts, connivé au mal, gardé le silence au lieu d’annoncer hautement tous les dangers.

3°. Ce qui augmentera l’horreur de ces tourments, c’est qu’ils seront sans adoucissement. Sur la terre, lorsqu’on parlait aux pécheurs de l’enfer, ou lorsque leur conscience troublait leur repos, ils avaient des consolateurs et des consolations toutes prêtes : leurs amis charnels, leurs affaires, leurs sociétés, leur gaieté, le jeu, la bonne chère ou le sommeil dissipaient leurs chagrins ; mais maintenant tous ces remèdes ont disparu. Leur cœur endurci, leur cœur présomptueux, leur cœur incrédule était un rempart contre les inquiétudes d’esprit. — Satan était lui-même leur consolateur comme il fut celui de notre première mère. « Dieu a-t-il dit : Vous n’en mangerez point ? Vous ne mourrez certainement pas. Dieu vous a-t-il dit que vous irez en enfer ? il n’en est rien. Dieu est miséricordieux : s’il y a un enfer, vous ne devez point le craindre. N’êtes-vous pas chrétiens ? et le sang de Jésus-Christ n’a-t-il pas été répandu pour vous ? » Ainsi, comme l’Esprit de Christ est le consolateur des saints, Satan est le consolateur des méchants. Jamais un voleur pillant une maison ne craignit d’en réveiller les habitants autant que Satan ne craint de réveiller un pécheur. Mais quand le pécheur est mort, Satan cesse de le flatter et de le consoler.

4°. Ce qui rendra ces tourments encore plus cruels, ce sera leur durée éternelle. Quand des millions de siècles seront écoulés, ils seront prêts à recommencer comme le premier jour. S’il y avait quelque espoir d’en finir, cet espoir les soulagerait ; mais pour toujours est une pensée insupportable. Comme ils s’écrieront : « O mort ! où es-tu ? Viens terminer cette misérable vie ! ô si ces douleurs pouvaient briser mon cœur et anéantir mon être ! ô pourquoi ai-je jamais reçu la vie ? » Les pensées de l’éternité leur arracheront sans cesse ces sanglots et ces plaintes. Pécheur ! songe que le temps est bientôt écoulé ; tu es à la porte de l’éternité ; la mort est là pour l’ouvrir et pour te faire entrer. Va, dors encore quelques nuits, agite-toi encore quelques jours sur la terre ; les jours et les nuits finiront, tu entreras dans cet état qui ne finira jamais. Les peines de l’enfer sont comme les joies du ciel, au-dessus de toutes nos conceptions.

Mais il me semble que j’entends le pécheur obstiné prendre cette résolution désespérée : « Si je dois être damné, il n’y a point de remède ; plutôt que de vivre comme l’Écriture l’ordonne, je veux en courir le risque. Je m’en tirerai aussi bien que le reste de mes voisins, et nous supporterons notre destinée comme nous pourrons. » Hélas ! pauvre pécheur ! avant de prendre une semblable résolution, accorde-moi quelques instants d’attention, permets-moi de te faire quelques questions, et pèse-les avec la raison d’un homme. — Qui es-tu pour supporter la colère de Dieu ? Quelle est ta force ? c’est celle du chaume dans le feu ; celle de la paille chassée par le vent ; celle de la poussière emportée par le tourbillon. Quand ta force serait comme celle du fer, tes os comme l’airain, quand tu serais inébranlable comme la terre, quand ta puissance serait celle du ciel, tu périrais au seul souffle de sa colère. Que feras-tu donc quand tu n’es que chair, quand la miséricorde de celui contre lequel tu te révoltes ainsi te soutient seule pendant quelques jours avant que tu sois rongé des vers ? Si tu avais vu les plaies d’Egypte, si tu avais vu la terre engloutir Coré, Dathan et Abiram, ce spectacle ne t’aurait-il point intimidé ? Comment donc supporterais-tu les peines de l’enfer ? Pourquoi es-tu si effrayé des petites souffrances qui te surviennent ici-bas : une attaque de goutte, la pierre, la perte d’un membre, la pauvreté ou le déshonneur ? Et pourtant tous ces maux réunis seront un jour regardés comme un bonheur auprès des souffrances de l’enfer. Pourquoi es-tu si fort épouvanté à l’approche de la mort ? Comme elle te glace le cœur ! Le tombeau ne serait-il pas un paradis auprès de ce lieu de tourments dont tu te ris aujourd’hui ? Si c’est une souffrance intolérable de se brûler une partie du corps, que sera-ce de souffrir dix mille fois plus en enfer, et pour toujours ? Si la pensée ou le nom seul de l’enfer t’inquiète et te chagrine, comment pourras-tu en supporter les tourments ? Si tu voyais le démon t’apparaître sous quelque forme terrible, ton cœur ne défaillirait-il point ? Et comment supporteras-tu de vivre éternellement là où tu n’auras pas d’autres compagnons que les démons et les damnés, et où tu seras à jamais tourmenté avec eux et par eux ? Malheur à toi, pécheur, pour ta folle sécurité ! Puisse le Seigneur te ramener à de meilleures pensées par la repentance !

Maintenant, lecteur, quelle est votre détermination ? quel usage ferez-vous de tout ceci ? sera-ce perdu pour vous, ou y réfléchirez-vous sérieusement ? Vous avez déjà méprisé bien des avertissements de Dieu, mépriserez-vous encore celui-ci ? Prenez-y garde, Dieu ne sera pas toujours à vous avertir et à vous menacer : la main vengeresse est levée, le coup va tomber, et malheur à celui sur qui il tombera ! Rejetterez-vous ce livre en disant : Il ne parle que de l’enfer et de la damnation ? Mais, aimeriez-vous mieux que nous ne vous en parlassions jamais ? faut-il que nous soyons coupables de la perte de votre âme en gardant par-devers nous ce que Dieu nous a ordonné de publier ? voudriez-vous périr dans la paix et dans la sécurité, et que nous périssions avec vous plutôt que de vous déplaire en vous disant la vérité ? Si vous voulez être aussi cruel, Dieu nous garde d’être aussi insensés ! En prêchant et en écrivant ainsi, nous nous exposons à la haine, et l’amour des applaudissements est si naturel qu’il y en a bien peu qui veuillent ainsi déplaire.

Tout cela est-il vrai ou non ? Telle est la question. Si cela n’était point vrai, je ferais de tout mon cœur cause commune avec vous contre tous ceux qui effraient les gens sans nécessité. Mais si ces menaces sont les paroles de Dieu, n’êtes-vous pas un grand misérable de ne pas vouloir les écouter et y donner votre attention ? Quand nous vous parlons du ciel et de la miséricorde de Dieu, nous vous supplions de les rechercher et de ne point les rejeter ; et quand nous vous parlons de l’enfer, nous voulons vous persuader de tout faire pour l’éviter. Si vous aviez perdu tout espoir d’y échapper, ce serait en vain que nous vous en parlerions ; mais tant que vous vivez, il y a espoir de vous sauver, et par conséquent on doit employer tous les moyens pour vous tirer de votre léthargie. — Hélas ! quel cœur peut concevoir, et quelle bouche peut exprimer les souffrances de ces âmes qui sont sous le poids de la colère de Dieu ? Au nom du Seigneur Jésus, ô homme ! ayez pitié, ayez compassion de votre âme. Si votre cheval voit un fossé devant lui, vous pouvez à peine le forcer d’y descendre ; vous précipiterez-vous obstinément dans l’enfer, quand on vous a prévenu du danger ? Qui peut subsister devant la colère du Seigneur ? et qui peut soutenir la violence de sa fureur ? (Néhémie 1.6) De plus longs discours sont inutiles : vous devez renoncer à vos péchés et vous abandonner entièrement à Christ. Mais si vous êtes endurci jusqu’à votre mort, ne dites point que c’est faute d’avoir été fidèlement averti, et d’avoir eu un ami qui vous aurait volontiers sauvé de la condamnation.

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