Notes sur les Miracles de notre Seigneur

13. La guérison de la belle-mère de Pierre

Matthieu 8.14-17 ; Marc 1.29-31 ; Luc 4.38-39

Ce miracle est placé par saint Marc et saint Luc immédiatement après celui qui vient de nous occuper. « En sortant de la synagogue, Jésus alla dans la maison de Simona ; en arrivant, il apprit que la belle-mère de Pierre avait la fièvre ; « on pria Jésus en sa faveur. » Il « tança la fièvre, » comme ailleurs il menaça les vents et la mer ; « la fièvre la quitta, » sans la laisser faible, épuisée, mais, entièrement guérie ; « à l’instant elle se leva et les servit. » C’est un avertissement, pour quiconque a été guéri spirituellement, d’employer ses forces au service de Christ et de son peuple.

a – On s’est étonné que Pierre possédât encore une maison, puisqu’il avait tout quitté pour suivre Jésus. Mais il pouvait néanmoins avoir encore une maison, qu’il était prêt à abandonner si la nécessité s’en faisait sentir.

La renommée de ce miracle et du précédent se répandit si promptement qu’« après le coucher du soleil » on amena plusieurs malades à Jésus ; on avait attendu, pour cela, la fin du sabbat.

La citation que saint Matthieu fait d’un passage d’Ésaïe, après avoir raconté les nombreuses guérisons opérées par Christ, offre certaines difficultés : « Afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète : Il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies. » Plusieurs des meilleurs commentateurs disent que cette parole d’Ésaïe ne signifie pas que le Messie enlève nos maladies, fait disparaître nos infirmités ; elle signifie simplement que Christ s’est chargé des souffrances de son peuple. Mais dans quel sens le Seigneur s’est-il chargé des maladies qu’il a fait cesser ? Ne semble-t-il pas qu’il les ait abolies ? L’Écriture nous dit que Christ prend sur lui tous les maux qui règnent dans le monde, que tous peuvent être enlevés par son moyen. Nous le comprenons, quand il s’agit de l’œuvre d’expiation accomplie sur la croix ; sur cette croix, Christ a porté le fardeau de nos souffrances ; mais dans quel sens peut-on le dire de lui pendant son ministère ? Il semble qu’alors il guérit les maladies plutôt qu’il ne s’en chargea. Olshausen dit que la parole d’Ésaïe se comprend facilement, si l’on considère les guérisons opérées par Christ comme une manifestation de sa plénitude de vie ; chaque jour de sa vie terrestre il se chargeait des maux dont il délivrait les autres. Pour secourir nos frères, il faut porter leurs fardeaux par sympathie, par compassion ; c’est ce que Jésus a fait au plus haut degré. L’âme de Jésus était sans cesse douloureusement oppressée par la vue de toutes les souffrances qui sont la conséquence du péché.

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