Vers la Sainteté

CHAPITRE XIX

Témoins modernes de la puissance de la résurrection

Il y a plusieurs années, j’étais en prières avec une jeune femme qui désirait être sanctifiée. Je lui demandai si elle était disposée à renoncer à tout pour Jésus : elle répondit affirmativement. Résolu à la soumettre à une rude épreuve, je lui demandai encore si elle consentirait à partir pour l’Afrique comme missionnaire ; elle répondit : « Oui. » Nous nous mîmes alors à prier et pendant la prière elle éclata en pleurs en s’écriant : O Jésus !

Elle n’avait jamais vu Jésus. Elle n’avait jamais entendu Sa voix et avant cette heure-là ne concevait pas plus ce qu’est la révélation du Sauveur à l’âme, qu’un aveugle-né ne peut se représenter un arc-en-ciel. Maintenant elle connaissait ! Il n’était pas plus nécessaire de lui dire que Jésus venait de se révéler à son âme, qu’il n’est utile d’allumer une chandelle pour voir le lever du soleil. Le soleil apporte sa propre lumière ; il en est de même de Jésus.

Elle Le connut, elle L’aima, elle se réjouit en Lui « d’une joie ineffable et glorieuse », et dès cette heure rendit témoignage de Lui ; elle Le suivit, Le suivit jusqu’en Afrique pour Lui gagner les païens, jusqu’au jour où Il lui dit : « Cela suffit, viens plus haut, entre dans la joie de ton Seigneur » – et elle monta au ciel pour contempler sa gloire non plus voilée, mais dans toute sa splendeur. Cette jeune femme fut un témoin de Jésus, un témoin qu’Il n’est pas mort, mais vivant, un témoin de Sa résurrection !

De pareils témoins sont nécessaires de tous temps, aujourd’hui comme aux jours des apôtres. Le cœur de l’homme est aussi mauvais, son orgueil aussi opiniâtre, son égoïsme aussi universel, et son incrédulité aussi obstinée qu’en n’importe quel autre moment de l’histoire du monde ; il faut un témoignage toujours aussi puissant pour soumettre les cœurs et faire naître en eux une foi vivante.

Il y a deux sortes de témoignages, aussi nécessaires l’un que l’autre pour faire accepter à l’homme la foi et le salut : le témoignage de l’histoire et celui d’hommes qui nous entourent et qui disent ce dont ils sont certains.

Dans la Bible et dans les écrits des premiers chrétiens, nous avons le témoignage historique du plan de Dieu envers les hommes et de Ses relations avec eux, de la vie, de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus et de la venue du Saint-Esprit. Mais ces récits à eux seuls ne suffisent pas à détruire l’incrédulité de l’homme, et à l’amener à une humble et joyeuse soumission à Dieu et à une foi enfantine en Son précieux amour. Ils peuvent produire une foi historique, c’est-à-dire amener à croire ce qu’ils disent de Dieu, de l’homme, du péché, de la vie, de la mort et du jugement, du ciel et de l’enfer, comme nous croyons ce que l’histoire nous raconte au sujet de César, de Napoléon ou de Washington. Cette foi peut amener les hommes à être religieux, à bâtir des temples, à renoncer à eux-mêmes, à organiser différentes formes de culte, à abandonner les grossiers péchés extérieurs, et à mener une vie honorable et morale tout en les laissant morts à Dieu ; elle ne les amène pas à cette union vivante avec le Seigneur Jésus qui détruit le péché intérieur et extérieur, enlève la crainte de la mort et remplit l’âme de la joyeuse espérance de l’immortalité.

La foi qui sauve est celle qui fait entrer dans l’âme la vie et la puissance de Dieu, – la foi qui rend l’orgueilleux humble, le caractère emporté patient, l’avare libéral et généreux, le voluptueux pur et chaste, l’être querelleur doux et calme, le menteur véridique, le voleur honnête, l’insensé grave et réfléchi. La foi qui purifie le cœur a toujours le Seigneur devant elle, et remplit l’âme d’un amour humble, saint et patient envers Dieu et les hommes.

Pour faire naître cette foi, il ne faut pas seulement la Bible avec ses témoignages historiques, il faut aussi un témoignage vivant de celui qui a « goûté la bonne Parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, qui sait que Jésus n’est pas mort, mais vivant, qui peut témoigner de la résurrection parce qu’il connaît le Seigneur ressuscité, qui s’est appelé Lui-même « la Résurrection et la Vie. »

Je me rappelle une petite fille de Boston dont le témoignage calme et sérieux attirait à nos réunions des foules de gens désireux de l’entendre. Un jour que nous étions ensemble dans la rue, elle me dit : Hier, pendant que je me préparais dans ma chambre pour aller à la réunion, Jésus s’approcha de moi ; je le sentis tout près, et reconnus sa présence. » Je répliquai : « Nous pouvons avoir le sentiment de Sa présence plus que de celle de tout autre ami terrestre. » Alors, à ma grande surprise et à ma profonde joie, elle me répondit : « Oui, car Il est dans nos cœurs. »

Paul devait être un de ces témoins-là pour conduire les Gentils au salut. Il n’avait pas assisté à la résurrection dans le sens littéral du mot, il n’avait pas vu Jésus en personne, mais dans le sens élevé et spirituel, le Fils de Dieu s’était révélé en lui (Galates 1.16) et son témoignage fut aussi puissant pour convaincre les hommes de la vérité et détruire leur incrédulité que celui de Pierre ou de Jean !

Ce pouvoir de servir de témoins limité aux apôtres qui avaient vécu auprès de Jésus et à Paul choisi spécialement pour prêcher aux Gentils, il est l’héritage de tous les croyants. Plusieurs années après la Pentecôte, Paul écrivait aux Corinthiens : « Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous, à moins peut-être que vous ne soyez réprouvés ? » Et en écrivant aux Colossiens, au sujet du mystère de l’Évangile, il dit : « C’est Christ en vous, l’espérance de la gloire. » En effet, c’est dans le but le plus élevé possible, que Jésus promit d’envoyer le Saint-Esprit, quand Il dit : « Quand le Consolateur sera venu, Il ne parlera pas de Lui-même, .... Il me glorifiera, parce qu’Il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. »

Voici l’œuvre par excellence du Consolateur – révéler Jésus à la conscience spirituelle de chaque croyant individuellement et ainsi purifier son cœur, détruire en lui toute disposition mauvaise et y implanter les dispositions et les pensées même de Jésus. En effet, la révélation intérieure de l’esprit et du cœur de Jésus par le baptême du Saint-Esprit était nécessaire pour faire des témoins vrais de chacun des hommes qui l’avaient suivi pendant trois ans et avaient été les témoins oculaires de Sa mort et de Sa résurrection.

Après Sa résurrection, Il ne les envoya pas d’emblée dans le monde pour proclamer ce fait à tous les hommes. Il demeura encore quelques jours avec eux, les enseignant, et au moment de monter au Ciel, au lieu de leur dire : « Vous avez été avec moi pendant trois ans, vous connaissez ma vie et avez entendu mes enseignements, vous avez été témoins de ma mort et de ma résurrection, – allez maintenant dans le monde et proclamez partout ces choses, » nous lisons : qu’ « Il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il ; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit… Vous recevrez la puissance du Saint-Esprit qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins. »

Ils avaient vécu trois ans avec Lui, mais sans Le comprendre. Il leur avait été révélé en chair et en os, maintenant Il allait leur être révélé par l’Esprit. En cette heure-là ils reconnurent Sa divinité ; ils comprirent Son caractère, Sa mission, Sa sainteté, Son amour éternel et Sa puissance de salut, il n’en eût pas été ainsi lors même qu’Il eût vécu en chair avec eux durant l’éternité. C’est ce qui fit dire à Jésus, peu avant sa mort : « Il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous ; » si le Consolateur n’était venu, ils n’auraient pas connu Jésus autrement qu’ils le connurent en chair durant sa vie terrestre.

De quelle tendresse Jésus les aimait et comme il désirait se faire connaître pleinement à eux ! Aujourd’hui encore, Il a le même désir de Se faire connaître à Son peuple et de se révéler à leurs cœurs. Or, c’est la preuve de cette connaissance de Jésus que les pécheurs exigent des chrétiens avant de croire. Mais, s’il est vrai que les enfants de Dieu peuvent arriver à cette connaissance de Christ, par la révélation du Saint-Esprit, qu’en outre Jésus désire si ardemment être connu de son peuple et que les pécheurs réclament cette manifestation divine chez le chrétien, n’est-ce pas le devoir de tout disciple de Jésus de Le chercher de tout son cœur jusqu’à ce qu’il soit rempli de cette connaissance et puisse Lui servir de témoin ? Du reste, cette connaissance devrait être recherchée, non seulement pour son utilité vis-à-vis de nos frères, mais pour la consolation personnelle et la sécurité qu’elle donne au croyant lui-même puisqu’elle est le salut et la vie éternelle. Jésus a dit : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et Celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »

On peut savoir des milliers de choses au sujet du Seigneur, s’exprimer éloquemment sur son caractère et son œuvre, et avoir cependant le cœur absolument dépourvu d’une véritable connaissance de Jésus. Un homme du peuple peut avoir appris beaucoup sur un souverain, peut croire à sa justice, se confier en sa clémence, sans l’avoir jamais vu ; mais les membres de la famille royale seuls le connaissent réellement. La révélation universelle du Seigneur Jésus est plus que la conversion ; c’est le côté positif de l’expérience que nous appelons « un cœur pur » ou la sainteté.

Désirez-vous Le connaître de cette manière ? Si c’est le désir de votre âme, vous y parviendrez. Tout d’abord, ayez la certitude du pardon de vos péchés. Si vous avez fait tort à quelqu’un, réparez ce tort dans la mesure du possible. Zachée dit à Jésus : « Je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. » Jésus lui accorda le salut à l’instant. Soumettez-vous à Dieu, confessez vos péchés, confiez-vous en Jésus et soyez aussi assurés du pardon de vos péchés que de votre propre existence ; car Dieu a dit : « J’efface tes transgressions comme un nuage » et : « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés. »

En second lieu, après avoir obtenu le pardon de vos péchés, venez à Lui avec toute votre volonté, votre affection, votre moi et demandez-Lui de vous purifier de toute mauvaise pensée, de tout désir égoïste, de tout doute secret, de venir habiter dans votre cœur et de vous maintenir dans la pureté afin de vous employer à Sa gloire. Puis cessez de lutter ; marchez dans la lumière qu’Il vous accorde, et attendez avec foi et patience l’exaucement de votre prière ; aussi sûrement que vous vivez, vous serez bientôt « remplis de la plénitude de Dieu. » Parvenus à ce point, cessez de vous impatienter et de céder à des craintes ou à des doutes secrets, mais « retenez ferme la profession de votre foi, » car suivant la parole de Paul : « Vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, un peu de temps ; Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. » Dieu viendra à vous. Il le veut ! Et quand Il sera venu, Il satisfera les aspirations les plus élevées de votre cœur.

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