Par Christ et pour Christ – Entendre le Sauveur lui-même

VII. Entendre le Sauveur lui-même

Lausanne, à la salle de Tivoli, le lundi 6 mars 1922, à 8 h. du soir.

Nous ne croyons plus à cause de ce que tu nous as dit, car nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'Il est vraiment le Sauveur du monde. Jean 4.42

Auprès du puits de Jacob

Cette scène s'est passée près du puits de Jacob.

Il y a environ trois semaines, le 13 février, j'étais assis à côté de ce puits et je me disais que j'avais lu bien des fois l'histoire de la femme samaritaine et de sa conversation avec Jésus, sans jamais avoir pu me représenter ce paysage. Il y a des gens qui pensent que ce récit est un mythe, une fiction ; or, en voyant ces lieux, je sentais que, pour moi, il n'y avait là ni fiction, ni mythe, mais une réalité. A 400 mètres à peine du puits de Jacob, se trouve le village de Sichar, qui porte encore le même nom.

Donc Jésus, se rendant en Galilée, s'assit au bord du puits, pour se reposer un peu, et entra en conversation avec la femme de Samarie. Il lui demande de l'eau, ce qui la surprend beaucoup : « Il est Juif, je suis Samaritaine, et il me demande de l'eau ! »

C'est que les Juifs considéraient les Samaritains comme des hors caste, et elle ne pensait pas qu'un Juif voulût avoir quelque chose à faire avec elle. Mais Jésus ne se disait pas : « je suis Juif et elle est hors caste ». Au contraire, il aimait l'âme de cette femme et désirait la sauver. Il ne pensait pas non plus : « je suis Dieu et elle est une pécheresse ! » Il ne la haïssait pas comme les Hindous des hautes castes haïssent les castes inférieures. Il ne haïssait pas comme ces blancs, par exemple, qui ont la haine des noirs. Il n'avait pas de haine même pour les plus grands pécheurs ; ce ne sont pas les pécheurs qu'il haïssait, mais leurs péchés. Voilà pourquoi il descendit du Ciel pour les sauver du péché. Lorsque Jésus entra en conversation avec la Samaritaine, auprès du puits, elle ne reconnut pas qui était celui qui lui parlait. Même après qu'il lui eut dit tout ce qui la concernait, tout ce qu'elle avait fait, elle n'arrivait pas à comprendre que c'était le Christ. Elle dit : « Nous attendons le Christ ; quand il viendra, il nous expliquera toutes choses ». Et il répondit : « je le suis, moi qui te parle ».

Quand la Samaritaine eut réalisé qu'Il était le Christ, elle n'attendit pas longtemps, mais, laissant là sa cruche, elle courut le dire à d'autres. Beaucoup de chrétiens connaissent Jésus par les Évangiles, sans réaliser qu'il est Christ, le Christ vivant. Ils ne le connaissent pas véritablement. Comme cette femme, ils ne voient en lui qu'un prophète, mais à ceux qui vivent avec lui par la prière, il se révèle lui-même.

Croire en Jésus pour l'avoir vu lui-même

Beaucoup de gens disent qu'ils n'ont pas de temps pour la prière. Le temps viendra où ils devront mourir, et alors diront-ils encore : « Nous n'avons pas le temps de mourir » ? La mort ne dira pas : « Très bien ! je vais m'en aller et attendre que vous ayez terminé votre travail ! » Vous serez appelés soudainement et devrez bien laisser votre travail. Personne ne vous tiendra compagnie dans la vallée de l'ombre de la mort. Vous devrez laisser vos bien-aimés. Christ est le seul qui pourra vous servir de compagnon à ce moment-là, à la condition que vous l'ayez pris pour votre ami auparavant. Quand nous parlons avec lui, par la prière, nous le connaissons, son amour agit dans nos cœurs, et quand nous le connaissons vraiment, alors, comme cette femme qui laissa là sa cruche, nous nous hâtons d'aller pour en parler à d'autres. Elle était si fortement influencée par la présence de Jésus, qu'elle oublia d'emporter son eau au village, oublia jusqu'à ses enfants qui l'attendaient sans doute. Plus tard, les gens du village, qui vinrent trouver Jésus auprès du puits de Jacob, rendirent ce témoignage : « Maintenant, nous croyons en lui, non plus à cause de ce que tu as dit, mais parce que nous l'avons vu nous-mêmes ».

Tel est aussi mon témoignage. Je crois en Jésus-Christ non pas à cause de ce que ai lu dans la Bible à son sujet, ni parce que quelques docteurs m'ont parlé de lui, m'ont engagé à me convertir, mais parce que je l'ai vu, Lui, le seul Sauveur du monde. Il l'a dit : « Ceux qui boiront de cette eau auront encore soif, mais celui qui boira de l'eau vive que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ». C'est vrai. J'ai bu de l'eau du puits de Jacob et le même soir j'avais soif de nouveau, mais il y a plus de seize ans que Christ m'a donné Son eau vive et je n'ai plus jamais eu soif.

Quand nous saisissons le Christ, il se révèle à nous et non seulement il se révèle lui-même à nos cœurs, mais il satisfait tous les besoins de notre âme. Nous ne pouvons pas être satisfaits si nous ne le connaissons que de nom. Les apôtres, qui avaient vécu trois ans avec lui, ne le reconnurent pas quand il se releva d'entre les morts. Le jour où il apparut aux onze disciples réunis, ils crurent que c'était un esprit. Si ses disciples, qui avaient vécu trois ans avec lui, ne le reconnurent pas, comment le pourrions-nous ? Ils ne purent pas le reconnaître, parce qu'ils ne le voyaient plus revêtu du corps auquel ils étaient habitués, mais du corps glorieux d'après sa résurrection. C'est ainsi que, si nous ne l'acceptons que comme homme ou comme esprit, nous ne pouvons pas le reconnaître. Ce n'est que par la prière que les yeux de notre âme seront ouverts et que nous le reconnaîtrons comme le Christ vivant.

Le mois dernier, traversant Emmaüs, village situé à onze kilomètres de Jérusalem, je me rappelais ces deux disciples qui s'entretenaient de Jésus, alors que Jésus lui-même marchait à côté d'eux sans qu'ils le reconnussent. Après, lorsqu'il eut disparu, ils se dirent : « C'était lui ! » C'est à l'aide d'une merveilleuse expérience qu'ils réalisèrent la présence de leur Maître auprès d'eux, car ils dirent : « Nos cœurs ne brûlaient-ils pas au dedans de nous quand il marchait à nos côtés ? » Ce cœur brûlant était le résultat de sa présence. Leurs yeux ne pouvaient pas le reconnaître, mais leur cœur le reconnut. Ce n'est que par la prière que nous sentirons Sa présence dans nos cœurs et que nos cœurs brûleront au dedans de nous. Ce feu du Saint-Esprit ne peut pas être éteint par l'eau de ce monde. Quand nous avons trouvé Christ, nous ne pouvons pas rester muets, nous devons parler de Jésus-Christ, il nous devient impossible de nous taire.

Jésus lui-même réconforta le martyr Kartar Singh

Quelques-uns d'entre vous ont entendu parler de Kartar Singh, le martyr du Tibet. Lorsqu'il partit pour prêcher l'Évangile, on lui disait : « Tais-toi, nous n'aimons pas entendre parler de Christ ». Il était le fils d'un homme très riche et il laissa tout pour aller annoncer l'Évangile au Tibet. Il avait fait l'expérience que les biens de ce monde ne peuvent pas donner la paix, ni satisfaire l'âme, mais que Christ seul peut nous contenter. On m'a raconté, au Tibet, comment cet homme fut mis à mort. On le mena sur une colline et là il fut cousu dans une peau de bête encore humide et laissé exposé au grand soleil pendant trois jours. Je fus frappé par l'air joyeux de l'homme qui me racontait cela, et je lui dis avec surprise : « Vous me parlez de quelque chose de bien triste et vous paraissez heureux ! » « Ce n'est pas triste ; je vous raconte une mort, mais ce n'était pas la mort, c'était la vie, une vie merveilleuse ».

On le laissa trois jours dans cette peau, mourant de faim et de soif, et, lorsqu'on lui demandait : « Comment vous sentez-vous maintenant ? » il répondait : « Je remercie Dieu pour ce grand privilège de pouvoir souffrir pour lui ». Mais il ne souffrait pas. Il était dans une joie si intense que je voudrais que beaucoup puissent la réaliser, et alors ils seraient d'accord avec moi pour dire que vivre avec Jésus-Christ, c'est le ciel sur la terre. Comme Kartar Singh n'était pas encore mort, on lui enfonça des pointes de fer dans le corps. Son sang coulait à flots, mais il avait toujours cette même Joie merveilleuse, une joie qui ne peut pas s'exprimer. Chacun l'avait abandonné et il disait : « Les hommes m'ont abandonné, mais non pas mon Sauveur ; Il est avec moi et même au dedans de moi. Dans cette peau de bête, je suis en réalité dans le Ciel. Je bénis Dieu pour ce privilège ».

Si Jésus-Christ peut donner une telle joie au milieu de la souffrance, quelle joie plus grande n'aurons-nous pas dans le Ciel où il n'y aura plus de persécutions. Mais prenons-y garde, si nous ne réalisons pas cette joie maintenant, il nous sera impossible de la réaliser après la mort.

Dieu en nous : comparaison de la pierre et du charbon

En quelque sorte, nous vivons en Dieu, mais Dieu ne vit pas en nous, c'est-à-dire que nous vivons en Lui parce qu'il est partout, comme l'air, mais Il n'est pas en nous, parce que nous ne réalisons pas sa présence dans nos cœurs. Un jour que, dans les montagnes de l'Himalaya, j'étais assis au bord d'un torrent, je tirai de l'eau une belle pierre, ronde et dure, et je la brisai. L'intérieur en était parfaitement sec. Cette pierre avait séjourné longtemps dans l'eau, mais l'eau n'avait pas pénétré dans la pierre.

Beaucoup de chrétiens ressemblent à cette pierre : ils sont dans l'Église, mais Dieu n'est pas en eux. Ce n'était pas la faute de l'eau, mais celle de la pierre trop dure ; ce n'est pas la faute de Dieu, mais de nos cœurs trop durs. Car nos cœurs sont durs ; ils sont comme cette pierre, si durs que rien ne peut les pénétrer, que tout effort reste inutile. Nous posséderons la joie vraie si Christ est en nous et nous en Lui, non plus comme la pierre dans l'eau, mais comme l'éponge. L'éponge est dans l'eau et l'eau est dans l'éponge ; ce sont deux choses qui sont et qui restent différentes, mais qui n'en forment plus qu'une.

Ce n'est pas que nous soyons Dieu ou que Dieu soit nous-mêmes [1], mais Dieu est en nous et nous en Lui. Si Dieu vit en nous, la noirceur du péché disparaîtra, cette noirceur que nous ne pouvons pas faire disparaître par nos propres efforts. Il n'est pas possible d'enlever au charbon sa noirceur, même en y employant des kilos de savon, mais qu'on mette le charbon dans le feu, sa noirceur disparaît. C'est ainsi que la noirceur de notre péché ne peut pas être enlevée par nos propres efforts, mais, dès que nous recevons le baptême du feu par le Saint-Esprit, nous réalisons que le Royaume de Dieu est au dedans de nous. On croit souvent que le Royaume de Dieu est au-dessus de nous, au Ciel ou ailleurs. Christ a dit : « Le Royaume de Dieu est au dedans de vous ». Autrefois, je ne pouvais pas comprendre cette parole, mais depuis que j'en ai fait l'expérience, j'ai compris comment le Royaume de Dieu peut être au dedans de nous.

Double miracle en faveur de Sundar Singh

J'ai déjà raconté l'autre jour une expérience que je fis au Tibet, dans un village où j'annonçais l'Évangile. On me dit : « Nous t'avons déjà dit si souvent de ne pas revenir chez nous et te voilà de nouveau ! Cette fois, nous allons te tuer ». Un Lama s'écria alors : « Cela ne servira à rien de le tuer ; la mort de Kartar Singh a fait une très grande impression sur le peuple. Abandonnez-le dans la forêt ». Ils me conduisirent dans la forêt, où je fus attaché à un arbre par une grosse chaîne de fer. je n'avais avec moi qu'une couverture et une Bible ; on me les prit. La chaîne fut bouclée avec une clef, de façon à ce que je ne pusse pas me délier. La nuit était bien froide, c'était une dure épreuve. Je n'avais point d'ami auprès de moi, personne pour m'aider, mais mon Sauveur était là et me suffisait. Le froid m'empêcha absolument de dormir pendant la nuit et, le matin, j'étais tellement gelé que je me dis que mon heure était venue et que bientôt je serais mort. A ce moment-là, je sentis une telle paix, une joie si merveilleuse, que c'était comme le Ciel sur la terre. Si Christ n'est pas le Christ vivant, s'il est vrai qu'il n'est pas Dieu, mais seulement un grand homme, Il n'aurait pas pu me donner cette paix et cette joie au milieu de la souffrance.

Lorsque je ressentis cette paix, ce feu du Saint-Esprit, j'oubliai mes souffrances, j'oubliai le froid et je m'endormis. Au bout de quelques minutes, j'entendis du bruit et me relevai. Il y avait des fruits mûrs sur l'arbre auquel j'étais lié et l'un de ces fruits m'avait réveillé en tombant. Et voici : le cadenas était ouvert, j'étais libre ! Je n'aperçus personne. Je trouvai du fruit, du fruit délicieux. Après avoir mangé, je retournai dans le même village pour annoncer l'Évangile. Les gens furent confondus de surprise. Ils me croyaient mort et voilà que j'étais vivant. Ils allèrent examiner le cadenas, croyant le trouver brisé, mais non, il était bien entier. Il n'en existait qu'une clef et le Lama avait cette clef. N'y avait-il pas eu là deux miracles : la paix merveilleuse que j'avais ressentie au sein de la persécution et ma libération ? La puissance du Christ vivant s'était ainsi manifestée. il peut secourir les siens ; Il est toujours avec eux.

Je suis ici pour rendre témoignage à ce Christ vivant. Il y a quelque temps, je rencontrai un critique qui me dit : « Christ fut un grand homme, sans aucun doute, un grand conducteur spirituel, un homme parfait, mais je ne puis pas croire à sa divinité. Il n'est pas Dieu ». « J'ai dit cela, moi aussi, ai-je répondu, mais maintenant que j'ai ma propre expérience, que j'ai vu les miracles qu'il a faits pour moi, comment pourrais-je ne pas croire qu'il est Dieu ? Il fut un temps où j'étais l'ennemi du christianisme et un ennemi ne peut pas être transformé sans avoir fait une expérience ». Tous ceux qui cherchent la vérité, tant à l'Orient qu'à l'Occident, auront la révélation du Christ vivant et verront Sa merveilleuse puissance.

Un autre martyr secouru par Jésus-Christ

Je voudrais vous parler d'un autre de mes amis. Les gens qu'il cherchait à évangéliser le conduisirent sur une haute montagne et lui dirent : « Si tu veux te sauver, renonce à ta foi, sinon nous te jetons là en bas, dans la vallée ». Il répondit : « Je n'ai rien fait de mal, pourquoi me punir ? Je vous ai seulement parlé de mon Sauveur ». Ces gens virent qu'il ne renoncerait pas à confesser Christ et lui répétèrent : « Tu vas être mis à mort ». Debout sur cette montagne, avec la vallée tout au fond au-dessous de lui, cet homme aurait dû avoir peur, mais il éleva ses yeux vers le Ciel et s'écria : « Mon Dieu, je remets mon esprit entre tes mains ». Alors ils le jetèrent en bas et le lapidèrent... et un grand miracle se produisit : Cet homme, dangereusement blessé et qui avait perdu connaissance, resta vivant ! Au bout d'une demi-heure, il souleva sa tête endolorie. Il était couvert de sang, sans force pour se mettre debout, et il se disait : « Tout le monde m'a abandonné ; il n'y a personne pour me venir en aide ».Une voix bien douce répondit : « Tout le monde t'a abandonné, mais je suis toujours avec toi ».

Il crut que quelque brave homme était venu à son secours, et, regardant autour de lui, il vit en effet un homme qui, s'approchant de lui, le plaça contre le rocher et alla lui chercher de l'eau. Le blessé dit : « je te remercie ; tu es venu pour me secourir avant ma mort ». Il sentait la présence de Dieu, mais ne comprenait pas qui était cet homme. Il n'y avait là ni vase, ni verre pour apporter l'eau, mais l'homme fit boire le malade dans ses deux mains réunies. Il le fit boire ainsi à deux reprises puis, la troisième fois, le blessé vit des trous dans les mains. Alors, saisi de surprise et reconnaissant Celui qui était venu à son secours, il s'écria : « Mon Sauveur et mon Dieu », et tomba à ses pieds. « Je croyais que tu m'avais abandonné, mais tu es avec moi. » L'homme disparut bientôt et le blessé était guéri. C'était un miracle éclatant : cet homme, au seuil de la mort, avait été ramené à la vie. Il remonta au village où les gens furent tout étonnés en le voyant : « Nous le croyions mort et il est vivant ! » Il leur dit : « J'étais presque mort, en effet, mais mon Sauveur est vivant et je vis aussi ».

La première fois que j'entendis ce récit, je ne pouvais pas le croire. je me rendis dans le village où cet homme vivait et j'interrogeai des chrétiens sur cet événement miraculeux. Ils m'assurèrent que c'était tout à fait vrai. Je vis ensuite l'homme lui-même et lui demandai : « Quelle est ton expérience ? » « Jésus-Christ, dit-il, m'a donné une vie nouvelle. » Nous voyons bien là que Christ n'est pas seulement un homme, mais qu'il est Dieu. Il s'est fait homme pour sauver les hommes.

Les pays christianisés ont perdu ces grâces par leur faute

Vous me demanderez peut-être pourquoi des choses si magnifiques, des miracles, arrivent dans ces contrées lointaines et pas ici. Il y a une raison à cela. Christ a fait beaucoup de miracles, mais aucun dans son propre pays. Il est écrit dans la Parole de Dieu que les siens ne purent pas le comprendre et le rejetèrent. Il en est de même aujourd'hui dans les pays soi-disant chrétiens. Ils sont bien son peuple et ils croient en Lui jusqu'à un certain point, mais ils sont surtout des chrétiens de nom.

Eux qui ont reçu tant de bénédictions par le christianisme, ils oublient Christ et Il ne peut pas leur montrer sa puissance. Dieu montre sa merveilleuse puissance à ceux qui cherchent la vérité. « Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu. » Son peuple, ceux qui se disent chrétiens, ne lui ouvrent pas en réalité leurs cœurs et ils le rejettent... Il pourrait peut-être leur dire : « J'ai une place dans vos églises, mais je n'en ai point dans vos cœurs ; vous m'adressez un culte, mais vous ne me connaissez pas, parce que vous n'avez jamais vécu avec moi ».

Comment pouvons-nous vivre avec Lui ? Par la prière, par le simple moyen de la prière. Par la prière, nous réalisons sa présence et nous connaissons Jésus-Christ tel qu'il est. Le temps viendra où l'on verra les premiers devenus les derniers, tandis que les derniers seront les premiers. Dans les pays chrétiens, ceux qui ont reçu tant de bénédictions spirituelles par le christianisme ont perdu ces bénédictions pour acquérir des biens matériels, mais ceux qui étaient perdus dans le paganisme commencent à recevoir de grandes bénédictions à leur tour. Nous n'avons pas eu autant d'occasions que vous d'entendre parler de Jésus-Christ. Il y a des siècles que vous en entendez parler, mais, dans mon pays, il n'y a que septante ans que l'Évangile est annoncé. Durant ces septante ans, beaucoup ont commencé à réaliser sa puissance. Quelle tristesse de voir la puissance spirituelle se perdre !

Dieu travaille d'une manière splendide ! Le temps viendra où l'Orient connaîtra le Sauveur et enverra beaucoup d'apôtres dans les différentes parties du monde. Alors, vraiment, les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. Que Dieu vous aide à ne pas être les derniers, mais à être parmi les premiers. Vous ne le serez que par Jésus-Christ, si vous le connaissez et l'aimez. Dieu est amour. Il ne force personne à croire en lui. Quand un menteur ouvre la bouche, Dieu ne la lui ferme pas. Il bénit ceux qui le cherchent de toute la force de leur volonté. Ceux qui cherchent trouvent. Les peuples d'Occident ont cherché la science, la philosophie, et les ont trouvées. Ils savent se servir de l'électricité, voler dans les airs. Ceux de l'Orient ont cherché la vérité. Lorsque les trois mages se rendirent en Palestine pour y voir Jésus, pas un d'entre eux ne venait d'Occident.

Je sais que les choses que je dis là ne vous plairont pas, mais je dois obéir à ma conscience, je dois délivrer le message que j'ai reçu de Dieu. La science et la philosophie sont de grandes bénédictions que le christianisme vous a procurées, mais vous oubliez Christ. Dans les pays païens, sans l'Évangile, les gens vivent comme des animaux, mais avec l'Évangile ils réalisent les bénédictions spirituelles du christianisme. En Occident aussi, avant que Christ fût prêché, les hommes vivaient comme des sauvages. Christ seul peut faire de celui qui vit comme un sauvage un homme véritable et ensuite, de cet homme, un ange. Dieu, qui a accordé à tous les biens matériels, veut aussi donner les biens spirituels à tous les hommes et non pas seulement à quelques-uns.

Soyons des chrétiens qui connaissent Christ par expérience et lui rendent témoignage

Il en est qui, ayant reçu ces biens spirituels, se sentent pressés d'envoyer des missionnaires au loin pour annoncer l'Évangile, car, lorsque nous avons vu Christ, nous ne pouvons pas nous taire, nous devons aller auprès de nos frères et lui rendre témoignage. Notre témoignage sera celui de ces gens qui disaient à la Samaritaine : « Maintenant, nous croyons, non plus à cause de ce que tu nous as dit, mais parce que nous l'avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde ».

Que Dieu nous aide à le voir lui-même, sans nous contenter de lire la Bible ou d'entendre parler de lui. Qu'il nous aide à rendre témoignage des progrès magnifiques qui se produiront dans notre vie spirituelle. Nous verrons alors sa puissance et nous vivrons au Ciel avec lui aux siècles des siècles.

En terminant, je vous remercie tous de m'avoir écouté si attentivement, mais ma voix seule ne vous sera pas d'une grande utilité. Rentrez chez vous et que là Dieu vous aide à entendre sa voix. Vous avez écouté la mienne avec beaucoup d'attention. Écoutez la sienne, qui est si douce, et vous serez sauvés. Que le Seigneur vous aide à L'entendre et à Le voir tout le temps que vous passerez dans ce monde.


[1] Notion du panthéisme hindou.

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