Somme théologique

Somme théologique — La tertia

55. LA MANIFESTATION DE LA RÉSURRECTION

  1. La résurrection du Christ devait-elle être manifestée à tous, ou seulement à quelques personnes en particulier ?
  2. Aurait-il convenu qu'il ressuscite à la vue de ses disciples ?
  3. Après sa résurrection aurait-il dû continuer à vivre avec ses disciples ?
  4. Convenait-il qu'il apparaisse à ses disciples sous un autre visage ?
  5. Devait-il manifester sa résurrection par des preuves ?
  6. Ces preuves ont-elles été suffisantes ?

1. La résurrection du Christ devait-elle être manifestée à tous ?

Objections

1. À un péché public est due une peine publique, selon la 1ère lettre à Timothée (1 Timothée 5.20) : « Les pécheurs, reprends-les devant tous. » Aussi, à un mérite public est due pareillement une récompense publique. Or, d'après S. Augustin, « l'éclat de la résurrection récompense l'humilité de la passion ». Donc, puisque la passion du Christ a été montrée à tous, car il avait souffert publiquement, il semble que la gloire de la résurrection devait aussi être manifestée à tous.

2. Comme la passion du Christ, sa résurrection est ordonnée à notre salut, selon S. Paul (Romains 4.25) : « Il est ressuscité pour notre justification. » Or, ce qui concerne l'utilité commune doit être signalé à tous. Il en est donc de même de la résurrection.

3. Ceux à qui a été dévoilée la résurrection du Christ en ont été ensuite les témoins ; aussi, lit-on dans les Actes (Actes 3.15) : « Nous sommes les témoins de celui que Dieu a ressuscité d'entre les morts. » Ce témoignage, ils l'ont rendu en prêchant publiquement. Or, la prédication est interdite aux femmes, d'après S. Paul (1 Corinthiens 14.34) : « Que les femmes se taisent dans les assemblées », et encore (1 Timothée 2.18) : « je ne permets pas à la femme d'enseigner. » Ce fut donc mal à propos que la résurrection du Christ a été manifestée aux femmes, avant de l'être à tous en général.

En sens contraire, on lit dans les Actes (Actes 10.40) : « Dieu l'a ressuscité le troisième jour et l'a manifesté non à tout le peuple, mais aux témoins que Dieu avait désignés d'avance. »

Réponse

Parmi les réalités connues, les unes le sont en vertu d'une loi commune de la nature, d'autres par un don de la grâce, comme ce qui est révélé par Dieu. Or, telle est la loi qui préside, d'après Denys, à ces révélations : c'est que Dieu les fasse connaître immédiatement aux êtres supérieurs et par leur intermédiaire aux êtres inférieurs, ainsi qu'on le voit dans la hiérarchie des êtres célestes. D'autre part, ce qui appartient à la gloire future dépasse la connaissance commune des hommes, d'après Isaïe (Ésaïe 64.4) : « L'œil n'a pas vu, ô Dieu, en dehors de toi, ce que tu as préparé à ceux qui t'attendent. » Il s'ensuit que ces réalités ne peuvent être connues que par une révélation divine, dit l'Apôtre (1 Corinthiens 2.10) : « C'est Dieu qui nous l'a révélé par son esprit. » Donc, parce que le Christ a eu une résurrection glorieuse, cette résurrection n'a pas été dévoilée à tout le peuple, mais seulement à certains, dont le témoignage l'a portée à la connaissance de tous.

Solutions

1. La passion du Christ s'est accomplie dans un corps qui avait encore une nature passible. Or, cette nature passible avait été connue de tous, suivant la loi commune. C'est pourquoi la Passion a pu être montrée immédiatement à tout le peuple. Mais la résurrection du Christ s'est faite « par la gloire du Père », dit l'Apôtre (Romains 6.4). Aussi a-t-elle été manifestée immédiatement, non à tous, mais à certains.

Qu'on impose une peine publique aux pécheurs publics, il faut l'entendre des peines de la vie présente. De même, il faut récompenser publiquement les mérites publics, afin de stimuler les autres. Tandis que les peines et les récompenses de la vie future ne sont pas révélées publiquement à tous, mais spécialement à ceux que Dieu a désignés d'avance.

2. La résurrection du Christ intéresse le salut commun de tous ; elle est donc parvenue à la connaissance de tous. Elle n'a pourtant pas été montrée à tous immédiatement, mais à certains, par qui l'attestation en parviendrait à tous.

3. On ne permet pas à la femme d'enseigner publiquement dans l'église ; mais il lui est permis d'instruire en particulier sous forme d'admonition privée. Voilà pourquoi, dit S. Ambroise : « On envoie la femme à ceux qui sont de la maison », mais on ne la délègue pas pour porter au peuple le témoignage de la résurrection.

Ainsi donc, le Christ est apparu d'abord aux femmes, afin que la femme, qui la première avait porté à l'homme le principe de la mort, fût la première aussi à proclamer les débuts du Christ ressuscité dans la gloire. Aussi S. Cyrille écrit-il : « La femme, qui avait été jadis l'instrument de la mort, a perçu et annoncé, la première, le mystère de la vénérable résurrection. Toutes les femmes ont donc reçu l'absolution de leur honte et ont rompu avec la malédiction. »

Cela montre aussi que, à cause de leur sexe, les femmes ne souffriront aucun dommage au point de vue de l'état de gloire ; mais si elles font preuve d'une plus grande charité, elles jouiront d'une plus grande gloire dans la vision divine. Car les femmes, qui avaient aimé plus étroitement le Seigneur, puisqu'elles n'avaient pas quitté le sépulcre comme les disciples, furent les premières à voir le Seigneur ressuscitant dans la gloire.


2. Aurait-il convenu que le Christ ressuscite à la vue de ses disciples ?

Objections

1. Il appartenait, en effet, aux disciples d'attester la résurrection du Christ (Actes 4.33) : « Avec grande puissance, les Apôtres rendaient témoignage à la résurrection de Jésus Christ, notre Seigneur. » Or, le témoignage oculaire est le plus certain. Il convenait donc que les disciples voient directement la résurrection du Christ.

2. Afin d'avoir une foi certaine, les disciples ont assisté à l'ascension du Christ, selon les Actes (Actes 1.9) : « Sous leurs regards, il s'éleva. » Or, pareillement, il est nécessaire d'avoir une foi certaine à la résurrection du Christ. Il semble donc que le Christ aurait dû ressusciter sous les yeux des disciples.

3. La résurrection de Lazare était un signe de la résurrection du Christ. Or, le Seigneur a ressuscité Lazare sous les yeux de ses disciples. Il semble donc que le Christ aurait dû lui aussi ressusciter à leurs yeux.

En sens contraire, on lit en S. Marc (Marc 16.9) « Le Seigneur étant ressuscité le matin du premier jour après le sabbat apparut d'abord à Marie Madeleine. » Or, Marie Madeleine ne l'a pas vu ressusciter ; mais tandis qu'elle le cherchait dans le sépulcre, elle entendit l'ange lui dire : « Il est ressuscité, il n'est pas ici. » Donc personne ne l'a vu ressusciter.

Réponse

Selon S. Paul (Romains 10.1) : « Ce qui vient de Dieu se fait avec ordre. » Or, l'ordre institué par Dieu exige que ce qui dépasse les hommes leur soit révélé par les anges, comme le montre Denys. Le Christ ressuscité n'est pas revenu à la vie que connaissent ordinairement les hommes, mais il est entré dans une vie immortelle et conforme à Dieu, selon l'épître aux Romains (Romains 6.10) : « Ce qui vit, vit pour Dieu. » C'est pourquoi la résurrection même du Christ ne devait pas être directement vue par les hommes, mais leur être annoncée par les anges. Aussi S. Hilaire écrit-il : « L'ange est le premier annonciateur de la résurrection afin d'être le messager de la volonté du Père pour proclamer la résurrection. »

Solutions

1. Les Apôtres ont pu attester la résurrection du Christ même comme témoins oculaires ; car ils ont vu de leurs yeux celui auquel ils croyaient, le Christ, vivant après la résurrection, alors qu'ils avaient vu sa mort. Mais, s'il est vrai que l'on ne parvient à la vision bienheureuse que par l'audition de la foi, les hommes ne sont parvenus également à la vision du Christ que par ce qu'ils en avaient d'abord entendu de la part des anges.

2. L'ascension du Christ ne dépassait pas la connaissance commune des hommes quant à son point de départ, mais seulement quant à son point d'arrivée. Et c'est pourquoi les disciples ont pu voir l'ascension du Christ à son point de départ, lorsqu'il s'est élevé de terre ; mais ils ne le virent pas à son point d'arrivée, car ils n'assistèrent pas à son accueil dans le ciel. Mais la résurrection du Christ dépassait la connaissance commune quant à son point de départ : lorsque l'âme du Christ est revenue des enfers et que son corps est sorti du sépulcre fermé ; et quant à son point d'arrivée : lorsque le Christ a acquis la vie glorieuse. La résurrection ne devait donc pas se faire de manière à être vue par des hommes.

3. Lazare a été ressuscité pour revenir à la vie qu'il avait menée précédemment, et cette vie ne dépasse pas la connaissance commune des hommes. C'est pourquoi la comparaison ne vaut pas.


3. Après sa résurrection, le Christ aurait-il dû continuer à vivre avec ses disciples ?

Objections

1. Le Christ apparut à ses disciples après la résurrection pour leur donner la certitude de la foi en sa résurrection et apporter la consolation à leurs âmes troublées, d'après S. Jean (Jean 20.20) : « Les disciples furent dans la joie à la vue du Seigneur. » Or, leur certitude et leur consolation auraient été bien plus grandes s'il leur avait offert une présence continuelle.

2. Le Christ ressuscité d'entre les morts n'est pas monté aussitôt au ciel, mais seulement « après quarante jours » (Actes 2.3). Or, durant ce temps intermédiaire, il ne pouvait être mieux à sa place que là où ses disciples étaient tous rassemblés.

3. Le jour même de sa résurrection, le Christ apparut cinq fois, d'après S. Augustin : « 1. aux femmes près du tombeau ; 2. aux femmes sur leur chemin de retour du tombeau ; 3. à S. Pierre ; 4. aux deux disciples qui allaient au bourg d'Emmaüs ; 5. à plusieurs à Jérusalem lorsque S. Thomas n'était pas là. » Il semble donc aussi que le Christ aurait dû apparaître au moins plusieurs fois les autres jours, jusqu'à son ascension.

4. Avant sa passion, le Christ avait dit à ses disciples (Matthieu 26.32) : « Lorsque je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » Après la résurrection, l'ange et le Seigneur lui-même font aux femmes la même annonce. Et pourtant, auparavant, à Jérusalem, le Christ apparut aux regards des disciples le jour même de la résurrection, comme on vient de le dire, et aussi huit jours après, ainsi qu'on le lit en S. Jean (Jean 20.26). Il ne semble donc pas qu'après la résurrection, le Christ ait vécu avec ses disciples, comme cela convenait.

En sens contraire, S. Jean écrit que, « huit jours après », le Christ apparut à ses disciples. Il n'a donc pas vécu continuellement avec eux.

Réponse

Au sujet de la résurrection du Christ, deux choses devaient être claires pour les disciples : la réalité même de la résurrection, et la gloire du ressuscité. Pour montrer la réalité de la résurrection, il a suffit qu'il leur apparaisse plusieurs fois, qu'il leur parle familièrement, qu'il mange et boive, et qu'il les invite à le toucher. C'est pour manifester la gloire du ressuscité, qu'il n'a pas voulu vivre continuellement avec eux, comme il l'avait fait jadis, car ils auraient pu croire qu'il était revenu à la même vie qu'auparavant. Aussi, d'après S. Luc (Luc 24.44), leur dit-il : « Telles sont les paroles que je vous adressais lorsque j'étais encore avec vous. » Certes, il leur était maintenant présent corporellement ; jadis, outre cette présence corporelle, il avait avec eux une ressemblance : comme eux il était mortel. Aussi S. Bède commente-t-il ces paroles de la manière suivante : « Lorsque j'étais encore dans la chair mortelle en laquelle vous êtes. Il était, en effet, ressuscité dans la même chair, mais il n'avait plus leur mortalité. »

Solutions

1. Les apparitions fréquentes du Christ suffisaient à rendre les disciples certains de la réalité de la résurrection ; mais une vie continuelle avec eux auraient pu les induire en erreur en leur faisant croire qu'il était revenu à la vie d'autrefois. Quant à la consolation que pouvait leur apporter sa présence continuelle, c'est pour une autre vie qu'il l'a promise par ces paroles conservées en S. Jean (Jean 16.22) : « je vous verrai de nouveau ; votre cœur se réjouira, et votre joie, personne ne vous l'enlèvera. »

2. Si le Christ n'a pas vécu continuellement avec ses disciples, ce n'est pas parce qu'il jugeait qu'il lui convenait mieux d'être ailleurs, mais parce qu'il estimait que cela était préférable pour instruire ses disciples, pour le motif que nous venons de dire. Quant aux lieux où il a pu se trouver corporellement durant cet intervalle, ils sont inconnus ; car la Sainte Écriture ne nous fournit aucune donnée à ce sujet, et c'est en tout lieu que s'exerce sa domination.

3. Le Christ apparut plus fréquemment le premier jour parce qu'il fallait donner aux disciples plus de preuves afin de faire accepter la foi à la résurrection dès le premier moment. Mais, dès qu'ils l'eurent acceptée, il n'y avait plus à les instruire par d'autres apparitions fréquentes, eux qui étaient maintenant établis dans la certitude. Aussi l'Évangile ne nous rapporte-t-il, après le premier jour, que cinq autres apparitions. Selon S. Augustin, après les cinq premières apparitions, il leur apparut : 6. quand S. Thomas le vit ; 7. au bord du lac de Tibériade, lors de la pêche ; 8. sur la montagne de Galilée, d'après S. Matthieu ; 9. selon S. Marc, lorsqu'ils prirent avec lui leur dernier repas, car ils ne devaient plus vivre avec lui sur cette terre ; 10. le même jour, non plus ici-bas, mais dans la nuée où il s'élevait puisqu'il montait au ciel. Cependant, comme le reconnaît S. Jean (Jean 20.30 ; 21.25), toutes les apparitions ne nous sont pas décrites. Les rapports du Christ avec ses disciples furent fréquents avant son ascension, et cela en vue de leur consolation ; aussi S. Paul rapporte-t-il (1 Corinthiens 15.6) : « Il apparut à plus de cinq cents frères réunis ; il apparut ensuite à Jacques. » Apparitions dont l’Évangile ne fait pas mention.

4. Ce texte : « Lorsque je serai ressuscité je vous précéderai en Galilée », S. Jean Chrysostome le commente ainsi : « Pour leur apparaître, il ne s’en va pas dans une région lointaine, mais il demeure dans son propre pays et presque dans les mêmes régions » où il avait vécu avec eux le plus longtemps. « Ils pourraient ainsi se convaincre que celui qui avait été crucifié était aussi le même qui était ressuscité. » Pareillement « il leur dit qu’il va en Galilée, pour les délivrer de la crainte des juifs ».

« Ainsi donc, d'après S. Ambroise, le Seigneur avait prescrit à ses disciples d'aller le voir en Galilée, mais puisque la peur les tenait enfermés dans le Cénacle, il vint d'abord lui-même à leur rencontre ; ce n'est pas là une transgression de sa promesse, mais bien plutôt une anticipation due à sa bonté. Plus tard, quand leurs âmes eurent été réconfortées, ils gagnèrent la Galilée. » Rien n'empêche non plus de dire que dans le Cénacle ils étaient peu nombreux, mais qu'ils étaient bien plus sur la montagne. « Car, explique Eusèbe deux Évangélistes, S. Luc et S. Jean, écrivent que le Christ apparut à Jérusalem à onze disciples seulement, mais les deux autres disent que l'ange et le Sauveur ont ordonné non seulement aux onze, mais à tous les disciples et à tous les frères, de se rendre en hâte en Galilée. » C'est d'eux que parle S. Paul quand il écrit : « Ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères réunis. » « La vraie solution est donc que le Christ a été vu une ou deux fois d'abord à Jérusalem par les disciples qui s'y cachaient, afin de les consoler ; en Galilée au contraire au contraire, ce n'est ni en secret, ni une fois ou deux, mais dans un grand déploiement de puissance qu'il s'est montré vivant après sa passion par de nombreux signes, comme l'atteste S. Luc dans les Actes. »

Avec S. Augustin on pourrait dire que « “l'annonce de l'ange et du Seigneur”, qu'il les précéderait en Galilée, est à prendre comme une prophétie. Galilée, en effet, signifie “transmigration” ; par où il faut entendre que la grâce du Christ émigrerait du peuple d'Israël aux païens ; ceux-ci n'ajouteraient pas foi à la prédication des Apôtres si le Seigneur lui-même ne préparait les voies dans le cœur des hommes ; c'est là ce que signifient ces mots : “Il vous précédera en Galilée.” Galilée a aussi le sens de “révélation” ; il ne faut plus alors l'entendre du Christ dans sa forme d'esclave, mais dans la forme où il est égal à son Père ; cette forme, il l'a promise à ceux qui l'aiment ; et il nous a précédés là où il ne nous a pas abandonnés en nous précédant ».


4. Convenait-il que le Christ apparaisse à ses disciples sous un autre visage ?

Objections

1. Ne peut apparaître réellement que ce qui existe. Or le Christ n'a eu qu'un seul visage. Donc, s'il est apparu sous d'autres traits, ce ne fut pas une apparition réelle, mais simulée. Ce qui est inadmissible, car d'après S. Augustin « si le Christ trompe, il n'est plus la vérité ; or, le Christ est la vérité ». Il semble donc que le Christ n'a pas dû apparaître aux disciples sous un autre visage.

2. Pour apparaître sous un autre visage que le sien, il faut que des prodiges captivent les yeux des spectateurs. Or, des prodiges, opérés par magie, ne conviennent pas au Christ, d'après S. Paul (2 Corinthiens 10.25) : « Qu'y a-t-il de commun entre le Christ et Bélial ? »

3. Notre foi est certifiée par la Sainte Écriture mais la foi des disciples à la résurrection a été certifiée par les apparitions du Christ. Or, dit S. Augustin dans sa lettre à S. Jérôme, « si l'on accepte un seul mensonge dans la Sainte Écriture, toute autorité en est ruinée ». Pareillement, si le Christ, dans une seule de ses apparitions, apparut à ses disciples autrement qu'il n'était, tout ce que les disciples ont vu dans le Christ après la résurrection en sera infirmé : ce qui est inadmissible. Le Christ n'a donc pas dû apparaître sous un autre visage.

En sens contraire, il est écrit (Marc 16.12) « Ensuite, le Christ apparut sous un autre aspect à deux de ses disciples qui s'en allaient à la campagne. »

Réponse

On vient de le dire la manifestation de la résurrection du Christ revêt le mode de la révélation des réalités divines. Or, les réalités divines sont connues des hommes suivant la diversité de leurs dispositions. Car ceux qui ont l'esprit bien disposé perçoivent ces réalités dans leur vérité ; mais ceux qui ont des dispositions contraires les perçoivent avec un mélange de doute ou d'erreur ; en effet, « livré à ses seules forces, l'homme ne perçoit pas les réalités divines », dit S. Paul (1 Corinthiens 2.14). C'est pourquoi, après la résurrection, le Christ apparut sous son propre visage à ceux qui étaient disposés à croire ; mais à ceux qui n'avaient qu'une foi tiède il apparut sous un autre ; aussi disaient-ils (Luc 24.21) : « Nous espérions que c'était lui qui rachèterait Israël. » Selon S. Grégoire « il s'est montré corporellement tel qu'il était dans leur esprit ; dans leur cœur, en effet, il était encore comme un étranger loin de la foi, aussi feignit-il d'aller plus loin », comme s'il était vraiment un voyageur.

Solutions

1. D'après S. Augustin « tout ce que nous simulons n'est pas mensonge ; il n'y a mensonge que lorsque nous simulons ce qui n'a aucune réalité. Donc, lorsque nos simulations ont un sens, ce ne sont pas des mensonges, mais des symboles ; autrement tout ce que les sages, les saints, ou même Dieu ont exprimé sous une forme figurée sera tenu pour mensonge ; car, selon le sens ordinaire, il n'y a pas de vérité dans ces symboles. À l'instar de ces simulations parlées, des faits peuvent être pris sans aucun mensonge pour symboliser une réalité ». On vient de dire que c’est précisément le cas ici.

2. Au témoignage encore de S. Augustin, « le Seigneur pouvait transformer sa chair de manière à lui donner un visage différent de celui qu'on avait coutume de lui voir ; c'est ainsi qu'avant sa passion il s'était transfiguré sur la montagne, au point que sa face brillait comme le soleil. Mais ce ne fut pas le cas ici. Ce n'est pas en effet sans raison que nous pouvons attribuer à Satan le fait que leurs yeux n'ont pas reconnu Jésus ». Aussi S. Luc écrit-il (Luc 24.16) : « Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. »

3. L'objection porterait si les disciples n'avaient pas été ramenés, de cette apparence d'un visage étranger, à reconnaître le véritable visage du Christ. Comme dit S. Augustin : « Le Christ a permis que leurs yeux soient ainsi empêchés jusqu'au mystère du pain, pour que la participation à l'unité de son corps écarte l'obstacle par lequel l'ennemi les empêchait de reconnaître le Christ. » Aussi S. Luc ajoute-t-il que « leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent » ; ils ne marchaient pas auparavant les yeux fermés, mais il y avait comme un voile ou comme un brouillard qui ne leur permettait pas de reconnaître ce qu'ils voyaient.


5. Le Christ devait-il manifester la réalité de sa résurrection par des preuves ?

Objections

1. S. Ambroise écrit : « Enlève les preuves, là où tu cherches la foi. » Or, au sujet de la résurrection du Christ, ce qu'on cherche, c'est la foi. Les preuves ne sauraient donc trouver place ici.

2. S. Grégoire remarque : « La foi n'a pas de mérite là où la raison humaine fournit des arguments. » Or, il n'appartenait pas au Christ d'affaiblir le mérite de la foi. Donc il ne lui convenait pas de confirmer sa résurrection par des preuves.

3. Le Christ est venu dans le monde pour procurer aux hommes le bonheur. Il dit lui-même en S. Jean (Jean 10.10) : « je suis venu pour qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient en surabondance. » Or, en offrant des preuves, il semble que l'on mette obstacle au bonheur des hommes : « Bienheureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru », dit le Christ lui-même (Jean 20.19). Selon toute apparence, le Christ n'aurait donc pas dû manifester sa résurrection par des preuves.

En sens contraire, il est écrit (Actes 1.3) : « Le Christ apparut à ses disciples durant quarante jours, leur donnant beaucoup de preuves et leur parlant du royaume de Dieu. »

Réponse

Il y a deux sortes de preuves : tout d'abord n'importe quelle « raison qui fait foi en matière douteuse » ; puis le signe sensible qui est donné pour manifester une vérité, et c'est ainsi qu'Aristote emploie parfois dans ses livres le mot de preuve. Si l'on entend le mot de preuve dans le premier sens, le Christ n'a pas démontré à ses disciples sa résurrection par des preuves. Car une telle argumentation aurait dû procéder de certains principes ; si ces principes n'avaient pas été connus des disciples, ils ne leur auraient rien manifesté ; de l'inconnu, en effet, on ne peut rien tirer de connu ; mais si ces principes leur étaient connus, c'est qu'ils ne dépassaient pas la vertu humaine et, en ce cas, ils n'avaient aucune efficacité pour établir la foi en la résurrection, car la résurrection dépasse la raison humaine. Or, il est nécessaire, dit Aristote que les principes soient toujours du même genre que la conclusion. — En revanche, le Christ a prouvé sa résurrection aux disciples par l'autorité de la Sainte Écriture qui, elle, est le fondement de la foi, lorsqu'il a dit, d'après S. Luc (Luc 24.44) « Il faut que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi, les Psaumes et les Prophètes. »

Si l'on entend le mot de preuve dans le second sens, on peut dire que le Christ a manifesté sa résurrection par des preuves, car il a montré par des signes évidents qu'il était vraiment ressuscité. Aussi le grec, là où nous avons : « beaucoup de preuves », porte le mot tekmèrion, qui veut dire « signe manifeste pour prouver ».

Ces signes de la résurrection, le Christ les a montrés à ses disciples pour deux motifs : 1° Parce que leur cœur n'était pas disposé à accepter facilement la foi en la résurrection ; aussi leur dit-il lui-même (Luc 24.25) : « Ô insensés et lents à croire ! » Et encore (Marc 16.14) : « Il leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur. » — 2° Afin qu'à la suite de ces signes leur témoignage soit rendu plus efficace, selon cette parole de S. Jean (1 Jean 1.1) : « Ce que nous avons vu, ce que nous avons entendu, ce que nous avons touché, voilà ce dont nous sommes témoins. »

Solutions

1. S. Ambroise dans son texte parle des preuves que trouve la raison humaine ; on vient de le voir, ces preuves n'ont pas de valeur pour démontrer les vérités de foi.

2. Le mérite de la foi vient de ce que l'homme croit, sur l'ordre de Dieu, ce que son esprit ne voit pas. La preuve, qui fait voir par la science ce qui est proposé à la foi, est donc seule à exclure le mérite, et c'est le cas de la raison démonstrative. Mais le Christ n'apporte pas de raisons de cette sorte pour manifester sa résurrection.

3. On vient de le dire, le mérite de la béatitude, causé par la foi, n'est totalement exclu que si l'homme ne veut croire que ce qu'il voit ; mais si, à la vue de certains signes, on croit ce que l'on ne voit pas, la foi n'est pas rendue totalement vaine, ni son mérite non plus ; S. Thomas, par exemple, à qui il a été dit : « Parce que tu m'as vu, tu as cru », a vu une chose et en a cru une autre : il a vu les blessures et il a cru Dieu. Mais la foi qui ne requiert pas de tels secours pour croire est plus parfaite. Aussi, pour blâmer le manque de foi chez certains, le Seigneur dit-il (Jean 4.48) : « Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croyez pas. » Et, de ce point de vue, on peut comprendre que ceux qui ont le cœur assez docile pour croire en Dieu, même lorsqu'ils ne voient pas de signes, sont heureux en comparaison de ceux qui ne croient que s'ils en voient.


6. Les preuves apportées par le Christ ont-elles suffisamment manifesté la réalité de sa résurrection ?

Objections

1. Après sa résurrection, le Christ n'a rien fait voir à ses disciples que les anges en apparaissant aux hommes n'aient montré ou n'aient pu montrer eux-mêmes ; car les anges se sont présentés fréquemment sous une forme humaine et ils ont parlé, vécu et mangé avec eux, comme s'ils avaient été des hommes véritables, par exemple, dans la Genèse (Genèse 18), les anges qu'Abraham a reçus dans son hospitalité, et dans le livre de Tobie (Tobie 5.5), l'ange qui a conduit et ramené celui-ci. Pourtant, les anges n'ont pas de corps véritable qui leur soit uni naturellement. Or, cela est requis pour une résurrection. Les preuves que le Christ a présentées à ses disciples n'ont donc pas été suffisantes pour manifester sa résurrection.

2. Le Christ a eu une résurrection glorieuse, c'est-à-dire qu'il a possédé une nature humaine en même temps que la gloire. Or, le Christ a manifesté à ses disciples certains signes qui semblent contraires à la nature humaine, comme de « disparaître à leurs yeux » (Luc 24.31), ou d'entrer auprès d'eux « les portes closes » (Jean 20.19, 26). D'autre part, certaines actions semblent contraires à la gloire, comme de manger et de boire (Luc 24.43 ; Actes 1.4 ; 10.41), et de porter les cicatrices de ses blessures (Jean 20.20, 27). Il semble donc que ces signes n'aient pas été suffisants ni appropriés pour éveiller la foi en sa résurrection.

3. Le corps du Christ n'était pas tel après la résurrection qu'il puisse être touché par un mortel, aussi dit-il lui-même à Madeleine (Jean 20.17) : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. » Il ne lui convenait donc pas de se donner à toucher à ses disciples, afin de manifester la réalité de sa résurrection.

4. Parmi les propriétés du corps glorifié, la principale semble être la clarté. Or, cette clarté, il ne la montre par aucune preuve dans la résurrection.

5. Les anges, donnés comme témoins de la résurrection, ne sont pas présentés de la même manière par les évangélistes. D'après S. Matthieu, l'ange est assis sur la pierre qu'on a roulée près du monument ; d'après S. Marc, l'ange se trouve à l'intérieur du sépulcre, et c'est là qu'il fut aperçu par les femmes qui y étaient entrées. Ces deux évangélistes ne parlent que d'un seul ange ; S. Jean nous dit qu'il y en avait deux assis ; S. Luc, qu'il y en avait deux debout. Les témoignages de la résurrection semblent donc insuffisants.

En sens contraire, le Christ qui est la Sagesse de Dieu « a tout disposé d'une façon suave » et harmonieuse (Sagesse 8.1).

Réponse

Le Christ a manifesté sa résurrection d'une double manière : par des témoignages et par des preuves ou signes. Et chacune de ces manifestations a été suffisante en son genre.

En effet, pour prouver sa résurrection à ses disciples le Christ a usé de deux sortes de témoignages, dont aucun ne peut être rejeté. Le premier est le témoignage des anges qui ont annoncé aux femmes la résurrection, ce qu'on voit chez tous les évangélistes. — L'autre est le témoignage des Écritures que lui-même a proposées pour prouver sa résurrection (Luc 24.25-44).

Les preuves aussi furent suffisantes pour établir que sa résurrection était réelle, et glorieuse. Qu'elle soit réelle, il le montra, en ce qui concerne son corps, sous trois aspects. Il montre, en effet : 1° que c'était un corps réel et résistant, et non pas un corps imaginaire ou éthéré comme l'air. C'est pourquoi il donna son corps à toucher en disant : « Touchez et voyez ; un esprit n'a ni chair, ni os, comme vous voyez que j'en ai » ; — 2° que c'était un corps humain ; le Christ présenta à ses disciples son visage véritable, qu'ils pouvaient voir de leurs yeux ; — 3° que c'était aussi le même corps individuel qu'il avait auparavant ; car il leur fit constater les cicatrices de ses blessures ; aussi leur dit-il (Luc 24.38) : « Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi. »

Que sa résurrection soit réelle, il le montra d'autre part, en ce qui concerne l'âme qu'il a de nouveau unie à son corps, par des actions de chacune des trois vies ; 1° la vie végétative, en mangeant et en buvant avec ses disciples (Luc 24.30, 43) ; — 2° la vie sensitive, en répondant aux questions de ses disciples et en saluant ceux qui étaient présents ; — 3° la vie intellectuelle, en conversant avec les disciples et en expliquant les Écritures.

Et, pour que rien ne manque à cette manifestation, il révéla aussi qu'il possédait la nature divine, en faisant un miracle, celui de la pêche, et plus tard en montant au ciel sous leurs yeux ; car il est dit (Jean 3.13) : « Personne ne monte au ciel si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. »

Quant à la gloire de sa résurrection, le Christ la montra à ses disciples en entrant auprès d'eux, « portes closes » ; d'après S. Grégoire, « le Seigneur offrit à toucher la chair qu'il avait introduite, portes closes, afin de prouver qu'après la résurrection son corps avait une autre gloire, tout en gardant la même nature ». De même, c'était une propriété de la gloire « de disparaître subitement à leurs yeux » (Luc 24.31). Il montrait par là qu'il avait le pouvoir d'être vu ou non ; ce qui est, on l'a dit, l'une des prérogatives du corps glorieux.

Solutions

1. Chacune des preuves ne suffit pas à manifester la résurrection du Christ. Cependant, toutes prises ensemble manifestent parfaitement la résurrection du Christ, surtout à cause du témoignage de l'Écritures des paroles des anges et de l'affirmation du Christ lui-même, confirmée par des miracles. Or, les anges, dans leurs apparitions, n'affirmaient pas qu'ils étaient des hommes, tandis que le Christ affirmait être un homme réel.

Et si les anges ont mangé des aliments, c'est d'une autre manière que le Christ ; les corps pris par les anges n'étaient pas des corps vivants ou animés, il n'y avait pas de véritable manducation, bien que les aliments aient été vraiment broyés et soient passés à l'intérieur du corps qu'ils avaient pris ; aussi l'ange dit-il à Tobie (Tobie 12.8) : « Quand j'étais avec vous, je paraissais manger et boire vraiment avec vous ; or moi, j'use d'une nourriture invisible. » Mais, parce que le corps du Christ était réellement animé, il a mangé réellement. Comme dit S. Augustin « ce n'est pas le pouvoir, mais le besoin de manger qui est enlevé aux corps des ressuscités ». Aussi, d'après S. Bède « le Christ a mangé par puissance et non par indigence ».

2. On l'a dit dans la Réponse, certaines preuves étaient apportées par le Christ pour démontrer la réalité de sa nature humaine, d'autres pour faire éclater la gloire du Ressuscité. Or, la condition de la nature humaine, considérée en elle-même, dans on état présent, s’oppose à la condition de la gloire, selon S. Paul (1 Corinthiens 15.43) : « Le corps est semé dans la faiblesse, il ressuscitera dans la puissance. » Voilà pourquoi ce qui tend à montrer la condition de la gloire semble s’opposer à la nature, prise non pas d’une manière absolue, mais dans son état présent, et réciproquement. Aussi S. Grégoire écrit-il : « Le Seigneur a montré deux choses admirables, qui, pour la raison humaine, sont contraires entre elles : après la résurrection, il a prouvé que son corps était incorruptible et que, pourtant, il pouvait être touché. »

3. Selon S. Augustin, en disant à Madeleine : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père », le Seigneur a voulu figurer dans cette femme l'Église des païens qui n'a cru au Christ qu'après son ascension vers son Père. Ou encore Jésus a voulu que l'on crût en lui, c'est-à-dire qu'on le touchât spirituellement, parce que lui-même et son Père ne sont qu'un. D'une certaine façon, le Christ monte vers son Père par les sens intimes de celui qui progresse jusqu'à le reconnaître égal au Père. Or, Madeleine croyait encore en lui d'une manière charnelle, elle qui le pleurait comme on pleure un homme. On lit ailleurs que Marie toucha le Christ, quand en même temps que les autres femmes, elle « s'approcha et embrassa ses pieds ». Comme dit Séverin « cela ne fait pas de difficulté ; dans le premier cas, il s'agit d'une préfiguration de la grâce divine ; dans le second cas, Jésus refuse le contact d'une femme, au plan de la nature humaine ».

Ou bien encore, écrit S. Jean Chrysostome, « cette femme voulait continuer à vivre avec le Christ comme avant la passion. Dans sa joie, elle ne concevait rien de grand, bien que la chair du Christ, en ressuscitant, fût devenue d'une condition beaucoup plus haut ». Et c'est pourquoi le Christ lui dit : « je ne suis pas encore monté vers mon Père ». comme s'il disait : « Ne pense pas que je mène encore une vie terrestre. Si tu me vois sur terre, c'est que je ne suis pas encore monté vers mon Père, mais le moment est proche où je vais monter. » Aussi ajoute-t-il : « je monte vers mon Père et votre Père. »

4. Comme l'écrit aussi S. Augustin « le Seigneur est ressuscité avec une chair dotée de clarté : mais il n'a pas voulu apparaître à ses disciples avec cette clarté, car leurs yeux ne pouvaient la fixer. Si, en effet, avant qu'il meure pour nous et qu'il ressuscite, ses disciples n'ont pu soutenir sa vue lors de sa transfiguration sur la montagne, à plus forte raison quand sa chair fut glorifiée ! ».

Il faut aussi se rappeler qu'après la résurrection le Seigneur voulait surtout prouver son identité avec celui qui était mort. Or, c'eût été un grand obstacle que de leur montrer la clarté de son corps. Aucune modification ne contribue, en effet, à révéler la diversité des choses comme le changement d'aspect ; car les sensibles communs, parmi lesquels se trouvent l'un et le multiple, le même et le divers, relèvent surtout de la vue. Avant la passion, au contraire, pour détourner les disciples de mépriser la faiblesse de sa passion, le Christ cherchait à leur manifester la gloire de sa majesté. Or, cette gloire, rien ne la fait mieux connaître que la clarté du corps. Voilà pourquoi le Christ a prouvé à ses disciples sa gloire avant la passion, par la clarté, mais après la résurrection, par d'autres indices.

5. D'après S. Augustin encore : « Nous pouvons entendre qu'il n'y a eu qu'un seul ange vu par les femmes, selon S. Matthieu et S. Marc, au moment où elles entrèrent dans le sépulcre, c'est-à-dire dans la chambre qui le précédait. Là, elles ont aperçu un ange assis sur la pierre roulée d'auprès du tombeau, dit S. Matthieu ; assis à droite, selon S. Marc. Puis, en regardant le lieu où gisait le corps du Seigneur, elle virent deux autres anges, qui étaient d'abord assis, selon S. Jean, et qui ensuite, après s'être levés, se tinrent debout, selon S. Luc. »

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