Histoire de l'Église - Théodoret de Cyr

LIVRE I

CHAPITRE XXVIII
AUTRE PIÈGE DRESSÉ À SAINT ATHANASE

LES ennemis d'Athanase bien loin d'avoir honte de leur calomnie, inventèrent contre lui une autre fable dont les Poètes, ni Comiques, ni Tragiques, n'avaient point laissé d'exemple. Ils présentèrent à l'Empereur d'autres accusateurs tirés de la même faction, et dont les principaux étaient Eusèbe, Théognis, et Théodore Évêque de Périnte, qu'on appelle maintenant Héraclée. Ces accusateurs s'étant dressés contre Athanase, et ayant supposé qu'il avait commis plusieurs crimes si horribles, et qu'ils n'osaient rapporter, ils persuadèrent à l'Empereur de convoquer un Concile à Césarée Ville de Palestine, où ils savaient qu'Athanase avait beaucoup d'ennemis, et d'ordonner que sa cause y fût jugée. Ce Prince qui ne savait rien de leurs détestables desseins, et qui n'avait garde de se défier que des Évêques fussent des calomniateurs, leur accorda ce qu'ils demandaient. Athanase connaissait trop bien les mauvaises intentions de ses ennemis pour se soumettre à leur jugement. Quand il eut refusé de paraître devant le Concile, ceux qui avaient déclaré la guerre à la vérité, en tirèrent occasion de l'accuser de désobéissance et d'orgueil. L'Empereur avec toute sa clémence fut si fort aigri par leurs clameurs, qu'il écrivit à Athanase une Lettre toute remplie des marques de la colère, et par laquelle il lui ordonnait de se rendre à Tyr, où le concile se devait tenir, parce que la Ville de Césarée était suspecte à l'accusé. Il écrivit aussi aux Évêques une Lettre digne de sa piété. En voici les termes.

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