Histoire de l'Église - Théodoret de Cyr

LIVRE III

CHAPITRE X
TRANSLATION DU CORPS DE SAINT BABYLAS

JULIEN ayant dessein de faire la guerre aux Perses, envoya consulter sur ce sujet tous les Oracles de l'Empire, par les plus fidèles de ses amis, et alla lui-même à Daphné consulter Apollon Pythien. L'Oracle lui répondit, qu'il fallait ôter des corps morts qui l'empêchèrent de parler, et que dès qu'ils seraient ôtés, il lui prédirait ce qu'il désirait. Les Reliques de l'invincible Martyr Babylas, et des jeunes hommes qui avaient été compagnons de sa mort, avaient été déposées dans le voisinage. Il était visible que la puissance de ces saints Corps réduisait l'Oracle au silence, et l'empêchait d'imposer au peuple, et Julien ne manqua pas de reconnaitre par les lumières qu'il avait tirées de notre Religion. C'est pourquoi il ne toucha point du tout aux corps qui étaient enterrés dans ce lieu-là, et commanda seulement aux Chrétiens de transférer les Reliques des Martyrs. Ils n'eurent pas sitôt reçu cet ordre, qu'ils se rendirent en foule au bois de Daphné, mirent les Reliques sur un char tiré par deux chevaux, les conduisirent à la ville en chantant des Psaumes, et en répétant ces paroles à chaque verset, que ceux qui adorent les statues taillées par les Sculpteurs, soient confondus. Ces Chrétiens regardèrent cette translation, comme un triomphe remporté sur le démon.

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