Histoire de l'Église - Théodoret de Cyr

LIVRE V

CHAPITRE VII
ÉVÊQUES CONSIDÉRABLES PARMI LES ARIENS

La plus grande partie de l'Empire d'Orient était infectée de la contagion de l'erreur. Arius avait répandu tout le venin de son hérésie dans la ville d'Alexandrie, où il avait été élevé à l'honneur du Sacerdoce. Eusèbe, Patrophile, Aëce, Paulin, Grégoire, Théodote, George, Athanase, et Narcisse en cultivèrent la semence. Mais Eusèbe, Théognis, Menophante, Théodore, et quelques autres qui ne se distinguaient des autres que par l'excès de leur malice, l'arrosèrent, et la firent croître. Le travail de ces détestables jardiniers fut secondé par la légèreté de Constance, et par la malignité de Valens. Ce fut pour cette raison que Théodose ne convoqua à Constantinople, que les Évêques qui demeuraient dans l'étendue de ses États. Lorsqu'ils y furent arrivés au nombre de cent cinquante, il défendit qu'on lui montrât le Grand Mélèce, parce qu'il le voulait reconnaître par la seule idée qu'il avait de son songe. Lorsqu'ils eurent été introduits dans son palais, il courut droit à Mélèce, l'embrassa étroitement et lui baisa la main qui lui avait mis la couronne sur la tête, l'estomac, la tête, la bouche et les yeux, et lui témoigna les mêmes sentiments de tendresse, qu'un fils témoigne à son père, quand il le revoit après une longue absence. Il lui raconta la vision qu'il avait eue durant le sommeil. Ayant fait ensuite un accueil très-favorable à tous les autres, il les exhorta à délibérer sur le sujet pour lequel ils étaient assemblées.

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