La Bible et son message aux hommes

12. L’APPEL DE MOÏSE

J’aimerais vous parler sur l’appel de Moïse. Je désire vous faire voir les moyens par lesquels le Seigneur appelle. Nous verrons ensemble de quelle manière Dieu prépare un homme pour son service. Ces principes sont vrais si nous servons Dieu comme pasteur, comme ancien dans une assemblée ou comme son peuple en général, ils demeurent de même valeur.

Nous allons lire dans le livre de l’Exode, chapitre 2, verset 24, et au chapitre 3, verset 7. {Ex 2.24 ; 3.7}

L’appel de Moïse fut suscité par le besoin du peuple. Les enfants d’Israël étaient dans une position excessivement pénible. La plupart d’entre vous réalisez bien de quelle manière les Egyptiens les affligeaient. Dieu considéra l’affliction de son peuple. Il nous est dit dans le livre de l’Exode que Dieu entendit leurs gémissements, vit leurs afflictions, connut leurs souffrances, et qu’il se souvint de son alliance. Remarquez ces quatre conditions :

Ainsi Dieu procède au choix d’un instrument, qui fut Moïse.

Mais Moïse était loin d’être prêt pour accomplir cette tâche. C’est une chose que d’être appelé au ministère, mais c’est une tout autre chose que d’être prêt, qualifié pour ce ministère. Moïse représente ceux qui sont prêts à servir le Seigneur sans être qualifiés d’une façon adéquate. Nous apprenons dans le livre de l’Exode de quelle manière Moïse a fait un essai malheureux avant d’être qualifié pour le ministère, et dans le livre des Actes qu’il était conscient de son appel. Il savait qu’il devait être le libérateur du peuple de Dieu. Cela n’est pas un fait qui devrait nous surprendre. Ces choses se réalisent souvent aujourd’hui.

Nous avions quelques étudiants dans notre école biblique qui savaient qu’ils seraient un jour prédicateurs, et parfois même ils le savaient avant d’être convertis. L’esprit de Dieu parfois, donne comme une intuition de leur appel. Je ne sais pas comment l’Esprit réalise cela dans le cœur, mais je sais que l’Esprit de Dieu le fait. Dans ma vie personnelle j’ai fait la même expérience.

Lorsque j’étais encore pasteur, je savais qu’un jour ou l’autre le Seigneur me placerait dans une école biblique. Je ne peux pas vous dire comment je le savais, mais je sais que je le savais. Et je me disais en moi-même : « ce travail pastoral n’est pas ton appel : pour moi ce n’était qu’une école dans laquelle le Seigneur m’enseignait. Mais depuis des années je savais dans mon cœur qu’un jour j’enseignerais dans une école biblique. J’étais si sûr de cela, que parfois je me mettais à préparer des études comme si j’avais à enseigner dans une école biblique, et pourtant je n’étais en rapport avec aucune d’elles. Je n’ai jamais écrit à une école, et je n’ai jamais fait de demande pour enseigner. Pourtant un jour je commençai là mon travail. Il y a maintenant 21 années que j’enseigne dans une école biblique.

C’est d’une façon très remarquable que le Seigneur m’a conduit ici. Cette église que le Seigneur m’avait accordée d’une façon d’ailleurs étrange, ne devait être pour moi qu’une école, simplement. Savez-vous que c’est remarquable la manière dont Il sait conduire ceux qu’il a choisis ? Avez-vous remarqué dans la vie de Moïse de quelle manière Dieu a conduit cet homme ? Vous connaissez bien l’histoire où il a été préservé par la fille de Pharaon, de quelle manière la fille de Pharaon même l’a élevé dans sa propre demeure. C’est un acte remarquable de la providence de Dieu.

J’ai eu dans l’église où j’étais une marque de cette providence. A une époque j’étais pasteur d’une très petite église. Le jour arriva où je sentis que Dieu voulait que je m’en aille ailleurs, mais je ne savais pas où aller. J’ai quitté mon assemblée, cette petite église. A cette époque nous n’avions pas encore d’enfant. Ainsi c’était beaucoup plus facile de déménager. Nous sommes allés dans une autre ville, où nous avons loué une chambre meublée. Nous ne savions trop que faire, ni où aller. Je n’oublierai jamais cette pièce que nous avons louée. Nous avions un temps terriblement froid, et la chambre était froide. Nous avions décidé alors de passer une semaine dans la prière. Savez-vous que la prière peut faire bien des choses ?

La pièce était si froide qu’il fallut faire quelque chose pour nous conserver un peu de chaleur. Nous avons pris des couvertures de dessus le lit, et les avons placées sur la table. Ces couvertures descendaient sur le côté de cette table, et mon épouse et moi-même nous nous sommes assis sous la table, c’est là que nous avons prié. Ainsi nous avions un peu plus chaud, car il ne faisait pas aussi froid sous la table que dans toute la pièce ! Mais savez-vous que le Seigneur a entendu notre prière ? Nous avons prié chaque jour. Un jour on est venu frapper à notre porte, quelqu’un voulait savoir si M. Beuttler était à la maison.

« Oui me voici.

— Nous venons d’apprendre que vous vivez ici. Mais que faites-vous ?

— Mais nous ne faisons rien, seulement le Seigneur m’a montré qu’il fallait que je quitte cette petite assemblée, il ne m’a pas dit où il fallait que je m’en aille, alors mon épouse et moi-même avons loué cette pièce. Nous prions ensemble simplement pour demander à Dieu qu’il nous ouvre une porte. »

Je ne crois pas que je leur aie dit qu’on était sous la table de la cuisine !

« C’est la raison pour laquelle je suis venu vous trouver. Notre église est sans pasteur. Puis il s’est repris et a dit :

— Nous avons un pasteur, notre dernier pasteur est parti, nous avons déjà élu un autre pasteur remplaçant, mais ce dernier est à 4 000 km d’ici. » C’était sur la côte Est des Etats-Unis, et lui était sur la côte Ouest du Canada. Il poursuivit :

« Ce pasteur ne pourra pas se rendre ici avant plusieurs semaines, et quelqu’un nous a indiqué que vous habitiez ici. Les frères m’ont envoyé vous demander de venir nous donner une étude biblique vendredi prochain.

— Bien sûr, je n’ai rien d’autre à faire. Il n’y a aucune raison pour laquelle je ne puisse pas venir. »

Ainsi j’y suis allé. Et le Seigneur a béni. Alors les frères m’ont dit :

« Pouvez-vous venir jeudi pour présider notre réunion de prière ? »

Ainsi nous avons eu une réunion de prière. Alors ils ont continué :

« Qu’allez-vous faire dimanche prochain ?

— Mais nous ne faisons rien.

-Ne pourriez-vous pas venir faire nos réunions de dimanche, et vous occuper de l’école du dimanche également ? »

Nous avons aux. Etats-Unis de grandes écoles du dimanche. Certaines de nos écoles du dimanche ont presque 1 000 enfants. Bien sûr ce sont des cas isolés, mais quelques centaines d’enfants dans nos écoles du dimanche, c’est tout à fait courant dans nos assemblées aux Etats-Unis. Toutefois ce n’était pas le cas de cette église dont je parle. Ainsi nous avons fait nos écoles du dimanche. Nous avions alors un service le dimanche matin, et une réunion le dimanche soir. Le Seigneur a béni. Les frères ont dit :

« Alors voudriez-vous rester encore quelque temps, nous voudrions faire une autre réunion. »

J’ai attendu. Les frères reprirent :

« Ne pouvez-vous pas rester dans notre église jusqu’à ce que l’autre pasteur vienne ?

— Bien sûr je serai heureux de faire vos réunions. Sitôt que votre pasteur arrivera je partirai. »

Alors ils me dirent :

« Pourquoi louez-vous cette chambre là-haut ?

— Parce que j’ai besoin d’une chambre dans laquelle je puisse loger.

— La maison du pasteur est vide. Vous pourriez aussi bien venir y habiter. »

Alors nous sommes sortis de dessous la table de la cuisine, et avons logé dans la maison du pasteur. Et le Seigneur a béni.

Quelques semaines sont passées. Un jour le frère ancien qui dirigeait l’assemblée est verni me trouver :

« Frère Beuttler, les frères et sœurs pensent qu’ils ont commis une erreur.

— Quelle erreur s’agit-il ? Est-ce de m’avoir fait venir pendant que le pasteur n’est pas là ?

— Oh non, ce n’est pas cette erreur là. Mais il semble qu’ils ont fait erreur lorsqu’ils ont élu l’autre pasteur, ils croient que vous êtes l’homme de Dieu pour cette église. Et l’église voudrait savoir ce qu’ils peuvent faire maintenant.

— Mais vous ne pouvez rien faire. Vous avez élu un nouveau pasteur, et autant que cela me concerne, il est le pasteur, sitôt qu’il viendra, je m’en irai. »

Mais ce frère reprit :

« Cependant toute l’église a l’impression que c’est vous qui devriez être le pasteur.

— Vous n’avez plus besoin d’un pasteur, vous en avez un, que vous avez élu, lorsqu’il arrivera, moi je partirai.

— Voulez-vous que l’on prie pour cela ensemble ?

— Autant que cela me concerne, il n’y a pas besoin de prier, moi je m’en vais quand ce nouveau pasteur arrivera. Mais si vous voulez prier, vous pouvez prier.

— Je veux prier pour cela. »

Ensemble nous nous sommes agenouillés. Il a prié, et moi j’attendais qu’il termine sa prière. Mais pendant qu’il priait le Seigneur m’a parlé, là à l’intérieur. Je ne me suis pas imaginé quelque chose dans mon esprit, ce n’est pas dans ma tête que le Seigneur a parlé, mais à l’intérieur, dans mon cœur. Voici ce que le Seigneur me dit :

« J’ai placé devant toi une porte ouverte, et personne ne pourra la fermer. »

Alors je savais. Qu’est-ce que je savais ? Je savais que cette église était cette porte ouverte pour moi, même le nouveau pasteur élu ne pourrait m’empêcher d’être Pasteur de cette église. Je n’ai pas dit à ce frère ce que le Seigneur m’avait dit, je ne l’ai dit à personne sinon à mon épouse, et nous nous sommes mis d’accord pour ne rien dire de tout cela. Puis j’ai parlé au Seigneur :

« Ils ont un pasteur, et si tu veux que je devienne leur Pasteur, il faut que tu arranges les choses, car moi je n’y ferai rien. »

J’ai continué les réunions comme de coutume sans rien dire à personne. Un jour, un télégramme arriva de ce Pasteur.

« Nous sommes en ce moment en chemin et dans une semaine nous serons parmi vous pour accomplir le travail pastoral pour lequel vous nous avez choisis. »

L’église m’a montré le télégramme, et m’a dit :

« Frère Beuttler voilà notre pasteur arrive. Nous aurions tellement aimé vous conserver, mais malheureusement dans une semaine il faudra que vous vous en alliez. »

Je n’ai pas dit selon ce que j’avais entendu à l’intérieur de moi-même, car je n’ai jamais dit un mot de cela à personne. Quelques jours plus tard un autre télégramme arriva, nous faisant savoir un accident de voiture très sérieux.

« La voiture est bien endommagée, mais quant à nous-mêmes, disait le télégramme, nous sommes en parfait état, il y aura cependant un retard dans notre venue. »

Alors l’église m’a demandé si l’on pouvait rester quelque temps de plus. Bien sûr je pouvais rester un peu plus.

Un autre télégramme est alors arrivé :

« Lorsque notre voiture était en réparation, nous avons fait connaissance d’un frère de la Pentecôte et il nous a demandé de lui accorder des réunions d’évangélisation. Est-ce que cela vous dérangerait que nous reculions notre venue d’une semaine encore ? »

Ils me demandèrent :

« Frère Beuttler, pouvez-vous rester encore une semaine ?

— Oui je peux rester encore une semaine. »

Alors nous avons envoyé un télégramme : « Oui vous pouvez rester encore une semaine, et aussi longtemps que le Seigneur vous conduira ».

Un peu plus tard un autre télégramme arriva :

« Dieu est en train de sauver les âmes et répandre son Esprit, et nous croyons que le Seigneur désire que nous restions dans ce travail d’évangélisation. Est-ce que cela vous dérangerait si on ne venait pas du tout ? » C’est ainsi que les frères ont envoyé ce télégramme :

« Oui, ce sera très bien que vous ne veniez pas du tout. »

L’église m’a dit alors :

« Frère Beuttler, voulez-vous demeurer avec nous ? »

Je pouvais rester maintenant. Cela est beaucoup mieux que de réaliser nos propres plans.

Mes frères, si Dieu vous a appelés, Il vous donnera une porte ouverte. J’ai réalisé cette expérience des quantités de fois moi-même. Même lorsque je suis venu en France. Si vous saviez combien de difficultés j’ai rencontrées la première fois que j’y suis venu ! Pendant trois jours, Dieu m’avait parlé pour me dire de venir en France. Bien sûr il y a bien des années de cela maintenant. J’ai dit :

« Seigneur je ne veux pas aller en France. Premièrement je suis un Allemand, mon grand-père a combattu en France, mon père a combattu également en France. Les Français ne veulent pas des Allemands et je ne les blâme pas. En plus, je suis un Américain, et autant que j’aie compris, ils n’aiment pas plus les Américains que les Allemands. Moi je ne veux pas m’en aller en France. »

Mais pendant trois jours le Seigneur a parlé à mon cœur me disant qu’il fallait que je vienne. J’ai dit :

« Seigneur je ne connais personne là bas, je ne peux pas arriver et dire, me voici. » Je ne m’attendais pas à ce que les Français m’acceptent si je venais ainsi. Mais le Seigneur ne voulait tout simplement pas m’entendre. Il n’écoutait aucune de mes discussions. Finalement j’ai dit :

« Seigneur, eh bien j’irai, mais tu sais bien que je n’ai pas l’argent pour m’y rendre. »

J’espérais que le Seigneur dise :

« Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié cela. »

Bien sûr vous comprenez très bien ce que je veux dire, et je me disais : ce sera une excellente excuse, je savais combien coûterait ce voyage, un peu plus de 500 dollars, et je n’avais pas cet argent là. J’ai dit :

« Seigneur si tu veux que j’aille en France, il faut au moins que tu me donnes 500 dollars, et ce n’est que le prix du voyage, il faut quand même que je mange là-bas. » Parfois j’aime bien manger, de temps en temps c’est nécessaire, deux ou trois fois par semaine tout de même.

Ce soir là j’étais assis dans une grande réunion d’évangélisation, et l’évangéliste qui conduisait cette réunion m’a fait une grande surprise. J’étais assis dans l’auditoire comme tous les autres, et il a dit ceci :

« Avant que je prêche, il faut que je vous dise quelque chose. Très tôt ce matin j’étais dans la prière, et le Seigneur m’a parlé. Mes frères, dit-il, je veux que vous fassiez une collecte de 500 dollars pour la donner à M. Beuttler. »

J’ai l’impression que je suis devenu blême. J’étais là assis, cela m’a frappé comme une boule de feu.

« Mes amis, reprit-il, nous allons maintenant faire passer les corbeilles, et je veux maintenant 500 dollars. Ils ont fait cette collecte, et m’ont donné 508 dollars. Voilà ce qui est véritablement arrivé. Bien sûr je suis parti pour la France.

Voilà le Dieu qui a travaillé dans la vie de Moïse, et c’est le Dieu que vous et moi servons aujourd’hui. Ainsi Dieu m’a placé dans cette assemblée, après qu’ils eussent élu leur propre pasteur. Toutefois n’essayez pas d’imiter ce cas en France. Regardez Moïse. Où Dieu l’a-t-il découvert ? Dans un petit panier sur la rivière. C’est vrai. Dieu a sorti Moïse d’un petit panier sur la rivière, et il a dit à la fille de Pharaon d’élever ce juif. Mais qu’est-il arrivé de cette pauvre maman de Moïse qui n’avait plus son fils. Dieu pensait aussi à elle. La fille de Pharaon eut ce petit garçon, mais elle avait une servante.

« Vous savez, dit-elle, ce bébé a besoin d’être nourri, pauvre chose, il pleure ; il a besoin de quelque chose à boire. Qu’allons-nous faire ? Permets que je m’en aille trouver une femme hébreu. Peut-être trouverai-je juste la personne qui pourrait en prendre soin ». Quelle bonne idée. Et la sœur de Moïse alla chercher sa mère.

« Pourriez-vous prendre soin de ce petit garçon pour nous ?

— Certainement je le pourrai. »

Et la fille de Pharaon va payer en échange. La propre maman de Moïse retrouve son enfant et est payée en plus pour en avoir soin. Voyez-vous ce que Dieu est capable de faire ? Ça, c’est le Dieu de Moïse et c’est notre Dieu. Je vous ai beaucoup parlé durant mon passage au milieu de vous, cette fois, de la providence divine. Bien sûr, c’est ce dont je parle. La capacité de Dieu par sa puissance, d’accomplir son plan, d’arranger les circonstances et d’accomplir sa volonté dans nos vies.

Voilà comment Dieu m’a mis dans cette église. Je ne fus pas très longtemps dans cette assemblée avant que le Seigneur me dise ce qu’il me fallait faire. Certains d’entre vous, vont trouver un peu dur ce que je vais dire, mais c’est vrai quand même. Le Seigneur m’a donné une vision, c’était peut-être un rêve, je ne m’en souviens plus. C’était pendant la nuit. Je me voyais debout derrière l’estrade de cette église. C’était aussi réel que je suis là debout sur l’estrade. J’ai vu des jeunes gens entrer dans l’église, ils étaient revêtus d’une façon très particulière. Je ne peux plus vous décrire d’une façon très exacte les vêtements qu’ils avaient, mais voici l’idée générale. Je me souviens très bien, ils sont entrés dans l’assemblée en dansant, ils jouaient des instruments musicaux, les filles étaient revêtues d’une manière très mondaine, elles avaient des petits bérets installés sur le côté de leur tête, des capes qui pendaient, des pantalons verts comme les hommes, et des pantoufles rouges. Le rouge, le pourpre, le vert étaient la couleur dominante. Ils sont venus en dansant par l’allée centrale jusqu’au devant de l’église, et se sont assis dans un coin. Alors une voix a retenti comme une trompette, aujourd’hui on dirait comme au travers du haut-parleur d’une radio. La voix dit :

« Ceci est le monde. »

Je savais alors que la mondanité s’était introduite dans l’église. Puis cela s’est arrêté. Alors j’ai eu une autre vision, et encore autre chose, et encore autre chose. Il y eut sept scènes différentes et distinctes. Certaines de ces scènes, je les ai maintenant oubliées, mais d’autres, je m’en souviens encore très bien. Dieu ainsi m’a décrit parfaitement l’état de l’église. Puis est arrivée la dernière scène. Je me voyais encore debout derrière l’estrade, dans ma main, je tenais des coins, et ces coins avaient sur eux du sang. Je savais que ces coins, c’était satan qui voulait diviser l’église, et que j’étais dans cette église pour sortir ces coins. Je regardais ces coins, et je regardais l’auditoire. Il n’y avait personne dans l’église. Tout était propre.

Pendant que je regardais sur cette église, que je voyais tout si propre et si ordonné, j’ai dit très fort ces paroles :

« Combien tout semble ordonné, propre. »

Et ma vision s’est terminée.

Je fus alors réveillé, je tremblais sous la puissance de Dieu. J’ai réveillé mon épouse pour lui dire ce que je venais de voir, je savais que Dieu m’avait parlé. Je savais que Dieu m’avait décrit l’état de l’église d’une façon parfaite exactement comme il la voyait. Et je savais alors le travail qu’il fallait que j’accomplisse. Les années se sont écoulées, et chaque chose de cette vision s’est réalisée. C’est remarquable. Je ne connaissais pas par moi-même l’état de cette assemblée. Je vous donnerai simplement un exemple. Cette église était devenue très mondaine. Le dimanche soir, ils faisaient du théâtre. C’est-à-dire que sur l’estrade ils représentaient des scènes religieuses. Dans notre maison nous avons découvert toutes sortes d’habits qui servaient pour le théâtre. J’étais contre tout cela, et je le suis encore. Je ne crois pas que ce soit là notre affaire de changer notre église en théâtre, pas plus qu’en cinéma. Mon épouse et moi-même nous sommes montés dans cette maison et nous l’avons nettoyée. Il y avait beaucoup trop de vêtements de théâtre pour nous en débarrasser. Nous avons tout mis sur le trottoir en bas. Il y avait là une grande pile de ces vêtements, et nous avons fait appel aux autorités de la ville afin que l’on nous envoie un camion pour nous débarrasser de tout cela. C’était une partie du monde.

Comme je vous l’ai dit, les années passaient. Le jour est venu où nous avons voulu refaire la salle. Il fallait de nouvelles lampes, tout repeindre, et nous avons travaillé dur. Finalement le travail était presque achevé. Il y avait autrefois dans la salle un grand tapis rouge. Un soir, une des sœurs dit :

« Voici la seule chose que nous n’avons pas faite dans l’assemblée. Nous n’avons pas nettoyé ce tapis. »

Ils ont décidé de le nettoyer. Ils ont enlevé toutes les chaises. Les dames se sont préparées avec leur équipement, et ce soir-là elles ont été sur leurs genoux pour nettoyer le tapis. Le matin, ce tapis était d’un beau rouge. Tout était tellement bien arrangé, qu’on pouvait sentir la propreté en ce lieu. Vers dix heures, je suis descendu dans la salle, je me suis tenu debout derrière l’estrade, et j’ai regardé le tapis, les jolis meubles, les murs qui venaient d’être faits, les lumières transformées. Là, je me tenais tout seul, et j’ai dit ces paroles :

« Combien tout est propre. »

Faites-vous le rapport ? La dernière parole de ma vision avait été : Combien tout est propre et ordonné. Mais j’avais oublié ces paroles de la vision. Cependant, je les ai répétées moi-même et plus fort : « Combien tout était propre. » Alors je me suis rappelé :

« Oh ! me suis-je dit, voilà ce que j’ai dit à la fin de ma vision. »

Et je savais que ce jour serait la fin de mon ministère. J’ai repris :

« C’est la fin de ton ministère dans cette église, c’est maintenant le temps pour toi de t’en aller. Mais où vas-tu aller ? »

Je ne savais pas où j’irai maintenant. Cela est venu pour moi comme une surprise, je n’avais jamais pensé à partir.

Lorsque j’étais là debout, me demandant où j’irai, j’ai entendu le facteur, laissant tomber des lettres dans la boîte. Je suis sorti pour voir ce que c’était. Il y avait là dans ce courrier une lettre étrange, une lettre d’un institut biblique.

« Cher frère Beuttler. Il y a dans les membres du corps enseignant une place de libre. Après beaucoup de prières, nous sentons que vous devez venir vous joindre à nous. S’il vous plaît, veuillez nous faire savoir le plus vite possible si vous pouvez enseigner dans notre école. »

La date de commencement était à quelques semaines de là, et je savais dans mon cœur que c’était cela.

Je suis monté en haut pour voir mon épouse. Je lui ai dit :

« Nous partons.

— Nous partons ? Tu veux dire que tu résilies le contrat de pastorat dans cette église ?

— Oui, je résilie.

— Mais où supposes-tu aller maintenant ? Qui est-ce qui t’a mis cela dans la tête ?

— Lis cette lettre là. »

Voilà 21 années que je suis dans cette école. Voyez-vous la providence de Dieu ? Dieu ne travaille pas seulement pour l’un ou pour l’autre, mais Dieu exerce la puissance de sa providence pour tous, dans notre marche, dans notre vie chrétienne.

Dans le cas d’Israël, Dieu a vu l’état de son peuple. Et dans sa providence remarquable il a choisi quelqu’un pour cela, sur la terre. Il a trouvé celui dont Il avait besoin, celui qu’il voulait dans un panier, sur l’eau. Et au temps voulu Dieu a mis sa main sur lui, et lui a dit :

« Viens, et je t’enverrai. »

Lisons dans Exode, chapitre 2, versets 11 à 15. {Ex 2.11-15}

Nous lirons aussi dans le livre des Actes des apôtres, chapitre 7, verset 25. {Ac 7.25}

Ici, nous avons une situation très intéressante. Il faut que nous nous souvenions que Moïse avait sur son cœur l’appel de Dieu, il savait que Dieu voulait qu’il délivre le peuple d’Israël. Dans notre récit, Moïse voit un Egyptien battre un Hébreu, et il voulait maintenant réaliser son appel, délivrer les Israélites de la main des Egyptiens. En résultat, Moïse a commis une grande erreur. Le fait a été connu, Pharaon a appris ce qui s’était passé, et il cherchait la vie de Moïse.

Moïse a dû fuir dans un autre pays afin de se trouver en sûreté.

Que s’est-il passé ? Moïse voulait délivrer le peuple d’Israël selon le ministère, l’appel de Dieu, mais il a commis une grande erreur, il a essayé d’accomplir le plan de Dieu sans Dieu. C’est une erreur qui est très, très fréquemment commise. Les hommes veulent travailler pour le Seigneur, mais parfois cela ne leur vient pas à la pensée qu’ils ont besoin de Dieu pour accomplir Son plan. Moïse a essayé de répondre à son appel par le zèle de la chair, il n’éprouvait pas le besoin du secours de Dieu, il a eu confiance dans sa propre capacité. Le résultat fut une misérable défaite. En voici la raison : Moïse avait un véritable appel de la part du Seigneur, mais il a voulu accomplir son appel avant qu’il ait été prêt. Il aurait dû attendre que Dieu le fasse passer par un temps de préparation, afin de le qualifier, et d’être prêt pour faire Son œuvre. Il y a beaucoup de gens comme cela aujourd’hui. Ils ont un appel véritable de la part de Dieu, mais ils ne réalisent pas que tout d’abord, ils doivent être équipés, qualifiés par Lui. Revenons pour une observation très intéressante au livre des Actes, chapitre 7, verset 22. {Ac 7.22}

Regardez bien ce verset. Il y a deux choses qui nous sont dites.

Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens. Alors comment se fait-il que Moïse a connu la défaite ? Il a commencé par répondre à son appel divin, il a essayé de délivrer l’Israélite des Egyptiens, et en résultat il s’est trouvé dans un cas tellement embarrassant, qu’il a été obligé de fuir dans un autre pays afin de sauver sa vie. Et il y est resté pendant 40 longues années, c’est long ! Il fut pourtant instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et l’éducation des Egyptiens était excellente. Ils avaient des connaissances que nous n’avons plus aujourd’hui.

Vous savez certainement par exemple, que les Egyptiens pouvaient faire du cuivre aussi dur que de l’acier, de sorte que ce cuivre pouvait être employé comme outil. Nous ne savons pas aujourd’hui encore comment rendre le cuivre aussi dur que l’acier, voilà un secret qui a été perdu. Nos hommes de sciences ont essayé de découvrir leur secret, mais ils n’ont pas encore trouvé.

Ils ont découvert du cuivre aussi dur que de l’acier, mais ils ne savent pas comment les Egyptiens ont fait ce cuivre. Beaucoup de personnes ont cherché à découvrir ce secret, mais ce secret fut perdu.

L’éducation et la science des Egyptiens étaient très avancées en ces jours, et Moïse fut instruit, enseigné dans toute cette connaissance. Alors pourquoi Moïse a-t-il failli ?

Combien j’aimerais que l’église de Jésus-Christ soit prête à apprendre cette vérité. Moïse était un homme hautement instruit, il est allé aux meilleures écoles de l’Egypte, et il avait les meilleurs professeurs que le monde d’alors pouvait produire, mais lorsqu’il a essayé d’accomplir le plan de Dieu, ce fut une défaite. Pourquoi ? Parce que toutes les connaissances du monde ne peuvent nous qualifier pour répondre à l’appel de Dieu. Toute la sagesse de l’Egypte n’était pas suffisante pour qualifier Moïse pour l’appel de Dieu. Savez-vous que cela est encore vrai aujourd’hui ? Si seulement le peuple de Dieu voulait apprendre cette leçon : Toute la sagesse de ce monde n’est pas suffisante pour nous qualifier pour l’appel de Dieu. Vous pouvez étudier la philosophie, la psychologie, l’histoire, l’astronomie, votre degré d’instruction n’a aucune importance, vous aurez encore besoin d’être équipé, qualifié par Dieu.

Si vous n’êtes pas qualifié par Dieu, toutes les autres choses feront de vous une défaite. Moïse fut instruit dans toute la sagesse de l’Egypte, et pourtant il n’était pas qualifié pour accomplir l’œuvre de Dieu.

Vous pourriez me faire voir votre bibliothèque de deux mille livres, et me dire :

« Regardez tout ce que je possède. »

Cela n’a aucune importance pour moi, mais est-ce que vous avez été formés par Dieu ? Est-ce que Dieu lui-même vous a équipés pour votre tâche. C’est là ce qui compte.

Parce que Moïse ne fut pas équipé par Dieu, il a connu la défaite Cependant Dieu s’est servi de sa défaite. Moïse fuit vers le pays de Madian, et là dans le désert il faisait paître les troupeaux.

Dieu transforme ce désert en une école où il va instruire Moïse. Est-ce que vous me comprenez ? Ce désert est devenu la classe dans laquelle Dieu instruisit Moïse. Et cela pendant 40 ans.

C’est long. Moïse avait 40 ans lorsqu’il fuit dans le pays de Madian, et ce n’est que 40 années plus tard que l’ange parla à Moïse dans le désert. Que fit Dieu avec Moïse pendant ce temps ? Il le vida.

Plus tard, lorsque Dieu parla à Moïse, voici ce que répondit ce dernier :

« Qui suis-je, moi, qui suis celui qui doit délivrer Israël ? »

Voyez-vous quelque chose ? Il dit maintenant : « Qui suis-je moi. » 40 ans avant il ne parlait pas ainsi. Il a vu un Egyptien frapper un Hébreu, et pensant que personne ne le regardait, il a fermé son poing, et il a tué l’Egyptien. Puis il a dit : « Moi, je peux accomplir cela, Dieu m’a appelé pour un ministère de délivrance, et je veux l’accomplir. »

Cependant, 40 ans plus tard, il dira : « Qui suis-je ? Pourquoi délivrer le peuple d’Israël ? » Remarquez le changement. Quarante années plus tôt il pouvait le faire, mais il a failli. Maintenant il ne pouvait plus le faire, mais il a réussi. Que s’est-il passé entre temps ? Il a fallu quarante années pour que Dieu puisse sortir « je peux » de Moïse. Cela prend souvent du temps à Dieu pour sortir de nous nos capacités personnelles, nos habiletés propres, ce sentiment que nous sommes capables de faire l’œuvre de Dieu.

Dieu devait sortir de Moïse cette conscience de sa capacité, pour le rendre conscient de son incapacité. C’est la raison pour laquelle Dieu l’a conservé dans le désert durant quarante années. Moïse alors a dû réaliser que l’éducation des Egyptiens ne lui suffisait pas. C’était une bonne éducation, mais ce n’était pas l’éducation nécessaire afin d’accomplir la tâche de Dieu. Dieu devait vider Moïse avant de le remplir.

Lisons le chapitre 3 du livre de l’Exode, versets 1 à 4. {Ex 3.1-4}

C’est maintenant que débute l’éducation de Moïse. J’aimerais vous dire d’abord ce que Dieu a appris à Moïse. Avant qu’il soit employé par Dieu, il a fallu qu’il le connaisse. Dieu avait besoin de lui apprendre quelques vérités fondamentales. Ces mêmes vérités sont encore fondamentales de nos jours, elles sont absolument essentielles si nous voulons accomplir l’œuvre de Dieu selon Lui.

Dieu devait apprendre à Moïse le fait de Sa présence, de Sa nature, de Son identité, de Sa compassion, de Son plan, de Son but, de Sa souveraineté.

Cela, Moïse ne l’a pas appris dans l’école de l’Egypte. Dieu seul peut enseigner ces choses et elles sont absolument essentielles.

Moïse a dû être enseigné sur la présence de Dieu. Nous le trouvons des versets 1 à 4. Moïse était là derrière le désert, il faisait paître le troupeau de son beau-père, et il n’avait absolument aucune idée que Dieu allait lui apparaître. Tout-à-coup, il aperçoit un buisson qui brûle. Remarquez ce que Dieu est en train de faire. Ce feu était Sa présence, nous le découvrons dans le contexte. Dieu a parlé à Moïse dans le désert, par le moyen d’une flamme de feu, et cet incident renferme une grande vérité. Tout d’abord cette vérité de Sa présence, Dieu voulait que Moïse sache que sa présence n’était pas limitée ici ou là, et cela est très important de le savoir aussi si nous voulons servir Dieu.

Certaines personnes semblent croire que Dieu est uniquement dans un bâtiment d’église, mais Il est aussi présent dans les rues, sur les boulevards qu’il peut l’être ici. Dieu n’est pas limité à un bâtiment. Je jouis de la présence de Dieu, et je sens la présence de Dieu à Paris comme partout ailleurs. Il ne se limite pas à un lieu précis, et être conscient de la présence de Dieu est une question de nos rapports avec Lui. Dieu est partout. Il n’y a pas un lieu dans le monde où Il se trouvera plus qu’ailleurs. Je ne parle pas de la manifestation de sa présence, mais je vous parle surtout de l’omniprésence de Dieu.

Ce n’est pas nécessaire absolument d’aller à l’église pour prier. Bien sûr nous devons aller à l’église, et à l’église nous devons prier, mais il n’est pas nécessaire pour moi d’attendre d’être dans une église afin de prier, mon Dieu est partout.

L’été passé je suis allé en Afrique. De New-York à Dakar, cela prend à peu près de 12 à 14 heures de vol, et je voulais prier sur mon chemin. Pensez-vous que je me sois dit : « Je voudrais prier, mais il faut que je sois à l’église de Dakar pour que je puisse le faire ! » Ce serait une situation bien pénible d’attendre tant d’heures sans pouvoir prier. Mais je pensais que Dieu me rencontrerait sur le chemin même, et j’ai fait des préparatifs pour cela. C’est pour cette raison que j’aime beaucoup voyager seul, parce qu’ainsi j’ai plus de temps pour parler avec le Seigneur. Et la présence de Dieu s’est approchée de moi. Lui et moi étions en communion pendant des heures durant. Il était sur cet avion, Il est partout, et Moïse devait apprendre cela.

Dieu n’est pas limité. Il est partout, même dans un désert. Il n’y a pas un lieu sur la terre où Il est moins qu’ailleurs, et je présume que Moïse avait l’envie de dire ceci : « Seigneur, tu es aussi ici dans le désert ? Je pensais que tu n’étais qu’à Jérusalem !

— Je sais que c’est là ce que tu pensais, c’est pour cela que je t’ai amené dans le désert, afin que tu saches que je suis aussi ici. »

Est-ce que Dieu ne conduit pas quelques-uns dans le désert ? Je parle maintenant par expérience. Est-ce que Dieu ne vous conduit jamais dans le pays aride ? Vous disant alors : « Je ne sais plus où je me trouve, je ne comprends pas les circonstances, je ne vois pas comment il faut que je comprenne cette situation. Je ne sais pas ce que je devrais faire, tout s’en va du mauvais côté, je ne sens plus Sa présence. Il ne semble plus qu’il réponde à mes prières. Il ne me parle plus au travers de Sa parole, je ne sais pas où je suis. »

Je vous dirai où vous êtes ; vous êtes au désert. « Dans le désert ?

— Mais que vais-je faire là dans le désert ?

— Découvrir qu’il est là Lui aussi, et c’est pour cette raison que vous y êtes. »

Moïse était dans le désert afin de découvrir que Dieu y était aussi.

Alors vous avez remarqué que Dieu parle ? Il dit : « Moïse, Moïse.

— Mais qu’est-ce qu’il y a ?

— Ne t’approche point, enlève tes souliers, parce que c’est une terre sainte. »

Et Moïse a enlevé ses souliers. Il faut faire attention. La présence de Dieu était là, il fallait que Moïse ait du respect pour la présence de Dieu. Savez-vous ce que Dieu a enseigné à Moïse ici ? Pas seulement le fait de Sa présence, mais Il voulait lui révéler et lui apprendre à être respectueux en Sa présence.

Si nous voulons servir Dieu, il nous faut avoir du respect quant à Sa présence. Je ne parle pas des mauvais aspects de la déférence.

J’étais au Pérou, bien haut dans les montagnes. Là nous avons pris des personnes pour les amener dans la voiture. Au bord de la route nous avons dépassé une statue. L’homme que nous avions pris dans notre voiture a rapidement enlevé son chapeau, et moi j’avais mon béret français sur la tête, je ne l’ai pas enlevé. Vous auriez dû voir la tête de cet homme. J’ai eu peur. J’avais l’impression qu’il allait prendre un poignard et me l’enfoncer dans le dos, et le missionnaire a dû rapidement donner une explication. Je ne sais pas ce que le missionnaire lui a dit, mais j’ai pensé qu’il valait mieux que je ne lui demande pas.

Je ne parle pas de ce genre de respect. C’est autre chose. Je vous parle de cette véritable révérence qui vient du cœur ; respecter Dieu n’importe où nous sommes, que nous soyons dans l’église, ou que nous soyons sur la rue, que nous soyons dans une réunion religieuse, ou que nous soyons dans le désert comme Moïse.

Dieu a appris à Moïse ce que c’était la révérence, le respect pour Dieu. Il lui a appris le fait de Sa présence. Je suis heureux sur ce fait de Sa présence, combien j’ai besoin de cette présence.

Il y a quelques années je suis descendu en Amérique du Sud. Je suis allé au Chili, j’ai fait des réunions, mais j’ai eu le mal du pays dans mon cœur, je ne pouvais pas manger, je ne pouvais pas dormir et j’avais envie de retourner chez moi. Une nuit je suis sorti hors de mon lit et j’ai parlé à Dieu. J’ai dit :

« Seigneur il faut que tu m’aides. Je ne peux plus continuer comme cela. »

Alors Dieu m’a parlé :

« Ma présence t’accompagnera, et je te donnerai le repos. »

Cette maladie du pays m’a quitté en un clin d’œil, je me suis endormi, j’ai mangé à nouveau, et je n’ai plus eu le mal de la maison depuis ce jour. Et j’ai énormément voyagé depuis.

La présence de Dieu est partout. Si nous voulons servir Dieu, il est nécessaire que nous soyons convaincus de cette présence. Il y a quelque chose que Dieu a appris à Moïse :

Avant qu’il puisse faire l’œuvre de Dieu, il fallait qu’il soit préparé, dans cette préparation, il fallait qu’il soit conscient de la présence de Dieu partout, et qu’il apprenne la révérence à l’égard de cette présence divine.

Nous remarquerons que Moïse a vu la flamme de feu. Cela constitue encore un autre aspect de la révélation de Dieu. Dieu n’est pas seulement présent partout, Il manifeste également sa présence, de sorte que l’homme naturel peut apercevoir la présence d’un Dieu spirituel. Comprenez-vous cela ?

L’homme naturel peut être conscient de la présence d’un Dieu qui est spirituel. Ici cette présence était manifestée comme par un feu, et lorsque Moïse considéra ce feu, il a remarqué et considéré la présence de Dieu. Ce feu était la présence de Dieu, manifestée d’une telle manière, qu’elle soit perceptible par l’œil naturel. Dieu manifeste sa présence et Moïse pouvait l’apercevoir. J’ai aperçu moi-même la présence de Dieu, non pas dans la forme d’un feu, mais dans d’autres formes.

C’est une part de notre expérience de la Pentecôte !

Vous souvenez-vous de ce qui est écrit dans le 2’ chapitre des Actes, lorsque Dieu a pour la première fois répandu son Esprit sur les croyants : il est dit que chaque homme à vu des langues de feu se poser sur sa tête. Lorsque Dieu a répandu son Esprit sur ses 120 disciples, ils ont vu des flammes descendre sur chacun d’eux. Que veut dire cela. Ces langues de feu étaient la manifestation de la présence de Dieu, et ils l’ont vu d’une manière littérale. Ainsi d’une façon très claire, Dieu manifeste sa présence, Il ne le fait pas constamment, Il ne semble pas le faire fréquemment, mais Il le fait quand même.

Nous l’avons vu dans notre école biblique. J’ai vu la présence de Dieu, et d’autres ont pu la contempler aussi.

Les Israélites ont vu la présence de Dieu pendant quarante ans manifestée jour et nuit. Le jour ils ont vu la nuée, c’était la joie de la présence de Dieu, et la nuit ils voyaient une colonne de feu, c’était la présence de Dieu, tellement manifestée qu’ils pouvaient la voir par leurs yeux naturels. Voyez ces manifestations rendent la présence de Dieu tellement vraie, véritable.

J’ai vu la présence de Dieu dans la chapelle de notre école biblique, comme un nuage aussi blanc que la neige, au-dessus de l’auditoire. Et j’ai eu d’autres occasions semblables. La présence de Dieu manifestée ainsi est une réalité. Voyez combien Moïse avait besoin de voir la présence de Dieu.

Il y avait une raison pour laquelle Dieu s’est manifesté sous une forme visible à Moïse :

Il avait besoin d’être absolument sûr de la réalité de la présence de Dieu, et lorsque Dieu a voulu former, éduquer Moïse, il savait ce qu’il avait à faire. Dieu savait que Moïse aurait tellement d’ennuis, il y avait des temps où la foule était prête à le lapider, qu’il aurait besoin d’une véritable conviction sur la réalité de Sa présence. Autrement Moïse serait tellement découragé, qu’il aurait tout abandonné. Pourquoi Dieu a-t-il donné à Moïse une manifestation aussi surnaturelle de sa présence ? Pourquoi Dieu lui a-t-il donné d’être aussi conscient de la réalité de sa présence ? Pourquoi Dieu lui a-t-il révélé de la sorte sa présence ? Pourquoi Dieu lui a-t-il permis qu’il entende d’une façon audible Sa voix ? Parce que cet homme allait rencontrer des épreuves exceptionnelles, et Dieu savait qu’il allait connaître ces difficultés. C’est pour cette raison qu’il lui a donné une expérience exceptionnelle, pour qu’il demeure debout lorsque les difficultés apparaîtraient.

La révélation que Dieu nous accorde de lui-même n’est pas uniquement dans le but de nous donner une révélation, c’est parce que Dieu sait ce qui est devant nous, et Il nous accorde ces révélations en accord avec l’œuvre que nous aurons à accomplir. Moïse a rencontré des épreuves tellement exceptionnelles, qu’il ne serait jamais resté debout s’il n’avait eu une expérience exceptionnelle.

Cela explique pourquoi certaines personnes reçoivent plus que d’autres, pour la raison très simple qu’ils ont besoin de plus d’expériences, soit à cause du genre de travail qu’ils auront à accomplir, ou du genre d’épreuve qu’ils auront à rencontrer. La révélation que nous recevons de Dieu est toujours en rapport et en proportion avec ce que nous avons besoin, soit pour le travail que Dieu nous a donné, ou à cause des circonstances que nous aurons à rencontrer dans nos vies. La révélation de Dieu a toujours un but précis.

Ainsi Moïse a vu la présence de Dieu. Jean-Baptiste a fait cette expérience également. Vous souvenez-vous lorsque Jean a baptisé Jésus ? Il nous est dit qu’il a vu la présence de Dieu descendre sur lui comme une colombe. Qu’était cette colombe que Jean a vue ? C’était l’Esprit de Dieu qu’il a aperçu. C’est là ce qui est écrit, Il a vu l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et lorsque Jean-Baptiste a contemplé cette colombe il a vu et regardé la présence de Dieu.

Souvenez-vous de quelle manière au temps de Salomon la gloire a rempli le temple. Ezéchiel a aperçu une vision de la gloire de Dieu dans le temple. Il a vu la gloire de Dieu se lever de dessus les chérubins, puis il a vu la gloire de Dieu s’en aller sur le seuil de la porte de la maison de l’Eternel, et il a vu la gloire de Dieu au-dessus de la cité. Après cela il a vu la gloire de Dieu au-dessus de la montagne à côté. Et un matin il n’a plus vu la gloire de Dieu. Que s’est-il passé ? La gloire de Dieu était partie, et cette gloire n’est pas revenue vers les Juifs jusqu’à ce jour, mais Ezéchiel a aperçu la gloire. Les Israélites l’ont contemplée durant quarante années. Cela ne devrait pas nous surprendre, lorsque Dieu manifeste ainsi sa présence. C’est ce que Dieu fit avec Moïse.

Mais ne désassocions pas cette vérité du plan de Dieu et du but, et regardons Moïse avec le peuple de Dieu dans le désert, lorsqu’ils prenaient des pierres dans leurs mains.

Ils disaient :

« Moïse nous avons envie de te tuer. Pourquoi nous as-tu conduits dans ce désert ? Nous avons faim, nous voulons du poisson. Nous voulons de l’eau. Ceci n’est pas un lieu pour nous. Pourquoi nous as-tu amenés ici ? »

Moïse devait souvent avoir l’envie de donner sa démission. Il disait :

« Oh Dieu ces gens sont prêts à me lapider. »

C’est étonnant que Moïse n’ait pas abdiqué. Pourquoi n’a-t-il pas abdiqué ? Parce qu’il savait que Dieu était là. Il allait toujours devant Dieu et priait. Cet homme avait de l’influence auprès de Dieu, comme peu d’hommes en ont jamais eu.

Dieu a dit à Moïse un jour lorsque les gens se sont rebellés contre Sa direction :

« Moïse, ôte-toi de devant moi, je vais tuer tous ces hébreux. »

et Moïse dit :

« Dieu attends un instant, ne te presse pas, laisse-moi te parler d’abord. Sais-tu ce que diront tes ennemis si tu les tues ? Ils diront que tu n’étais pas capable d’amener ton peuple dans le pays de Canaan, et c’est pour cette raison que tu les as anéantis dans le désert, et toutes ces nations païennes riront de toi.

— Moïse, tu as raison. Je ne les tuerai pas. »

Moïse a changé la pensée même de Dieu, tellement son influence était grande auprès de Lui. Dieu aurait détruit cette nation, mais Moïse s’est tenu entre Dieu et elle. Ainsi Dieu dit :

« Très bien, je ne le ferai pas. »

Moïse était conscient de la présence divine. Mais où a-t-il reçu cette conscience, cette sensibilité ? Dans le désert.

Vous pouvez recevoir une révélation de Dieu, dans le désert, que vous ne pourriez jamais recevoir dans un autre lieu. Mais l’ennui c’est que nous ne laissons pas souvent Dieu nous conduire dans le désert. Nous voulons toujours être dans un « Pique-nique » religieux. Mais c’est dans le désert que Moïse a reçu cette révélation, c’est là que Dieu a rendue tangible sa présence, de la voir, et d’entendre sa voix.

Moïse a entendu la voix audible de Dieu. Il a entendu Dieu parler. Moi je l’ai aussi entendu parler, et je sais ce qu’est cette voix. J’espère à nouveau entendre cette voix, toutefois lorsque je serai au ciel.

Ces choses ne devraient pas nous surprendre. Souvenez-vous du chapitre 2 des Actes, lorsque le Saint-Esprit est descendu dans la chambre haute. Il nous est dit qu’ils ont entendu le bruit d’un vent impétueux. Bien sûr ils ont parlé en langues selon ce que l’Esprit leur donnait de s’exprimer, mais que faisons-nous de ce bruit, de ce vent impétueux ? Ils ont entendu quelque chose comme le vent qui passait à travers cette chambre haute. C’est aussi dans les écritures. Pourquoi cela est-il dans les Ecritures ? Pour nous instruire, nous enseigner, nous révéler quelque chose, mais nous révéler quoi ? « Le fait que Dieu peut manifester sa présence à nos oreilles », qu’il est possible de l’entendre. Nous trouvons cela dans les Actes chapitre 2 et vous trouverez des choses semblables au travers de toute votre bible. {Ac 2}

Dieu parla à Moïse par une voix. Dans la traduction de l’hébreu, il nous est dit que Dieu lui parla par un son, par un bruit.

Voici Moïse devant le buisson qui brûle, il entend une voix qui lui dit :

« Moïse, Moïse » et il répond : « Me voici. »

Alors Dieu lui parla. Il a entendu avec ses propres oreilles. Cependant je sais que généralement Dieu ne parle pas toujours ainsi. Je sais aussi qu’il y a des gens qui disent entendre des choses, mais ces personnes là devraient plutôt aller trouver un psychiatre, et peut-être se faire opérer de la tête. Mais cela ne supprime pas le fait que Dieu aujourd’hui parle encore, et parfois par un son audible, et c’était pour Moïse une réalité très intense.

Il y a quelques années Dieu a agi ainsi envers moi. Je traversais alors une épreuve très grande. J’étais tellement découragé que j’ai presque abandonné l’espoir, à cause de plusieurs circonstances. Et Dieu a remarqué que j’étais dans une situation très dangereuse, prêt à abandonner la foi, mais Il ne voulait pas que je fasse cela. Il savait que les épreuves qui se pressaient sur moi étaient beaucoup trop lourdes pour que je puisse les supporter et Il m’a rendu une visite. Je ne l’oublierai jamais.

Alors que nous habitions dans une maison très petite, je fus réveillé la nuit à peu près à 2 h 30. J’ai entendu quelqu’un qui montait les marches de l’escalier hors de la maison, prenait dans sa main le bouton de la porte, l’ouvrait et est entré. Je savais qui c’était. C’était Dieu. Il a fermé la porte derrière lui, et je l’ai entendu marcher sur le plancher, il a traversé la cuisine, Il a traversé la salle de séjour, jusque dans la chambre à coucher où nous étions. Je l’ai entendu s’arrêter, rester debout, faire un demi-tour, et regardant vers la porte Il a parlé avec une voix qui me fut audible. Ce qu’il a dit je ne l’ai jamais dit à personne, c’était juste pour moi. Mais il m’a parlé avec une voix audible, la voix d’un homme. La voix était profonde, c’était une voix de qualité très riche, très distincte et il n’était pas possible de faire erreur. Il m’avait vu dans ma grande détresse, non pas pour une faute que j’avais commise, mais à cause de difficultés, et il est venu pour me consoler, me donner à nouveau cette assurance qu’il serait avec moi.

Alors je l’ai à nouveau entendu faire un demi-tour, traverser la salle de séjour, la cuisine, prendre le bouton de la porte, elle a grincé comme à l’habitude, il l’a traversée et fermée derrière Lui. Puis je l’ai entendu descendre les marches de l’escalier : Il était parti.

Nous pourrions trouver un grand nombre de cas semblables dans l’Ecriture.

Quelque temps plus tard Moïse pria. Remarquons que Moïse était un grand homme de prière. Il dit :

« Seigneur si tu ne viens pas avec nous, ne nous conduis pas vers le pays de la Promesse. »

Il ne voulait même pas rentrer dans le pays de la promesse sans Dieu. Et Dieu a répondu :

« Ma présence ira avec toi, et je te donnerai du repos. »

Le secret du repos au sein des difficultés, c’est la présence de Dieu. Combien nous avons besoin de la présence de Dieu.

Je ne vous parle pas maintenant de cette omniprésence de Dieu, je vous parle de Sa présence précise dont nous sommes conscients, de cette sensibilité de sa présence. Nous avons besoin de sentir la présence de Dieu selon l’épreuve que nous avons à supporter. C’est pourquoi Dieu a été tellement puissant dans sa révélation avec Moïse.

En fait, Dieu a commencé toute sa révélation pour Moïse par la révélation de sa présence, parce que cette révélation est une chose fondamentale, essentielle. La révélation de la présence de Dieu est le fondement même, et sur cette fondation Dieu va construire d’autres révélations de lui-même, mais toute révélation doit reposer sur le fait de Sa présence.

Dieu est partout, pas seulement dans une convention, mais dans le désert, dans un pays aride, dans la nuit noire, dans les difficultés, en France, en Algérie et partout ailleurs. Cette vérité doit être enfermée dans nos cœurs, et cette présence peut être manifestée. C’est pour cela que Dieu a commencé dans la vie de Moïse par cette révélation qu’il lui a donnée.

Premièrement Dieu voulait que Moïse sache où Il était.

Maintenant Dieu veut que Moïse sache ce qu’il est, qu’il connaisse Sa nature, et Il lui parle : « Moïse, Moïse ».

Dieu connaissait son nom, et Il connaît votre nom. Peut-être n’aimez-vous pas votre nom. Il y a des personnes qui n’aiment pas leur nom. Mais ne vous inquiétez pas, vous recevrez un jour un nouveau nom. Le saviez-vous ? Vous allez recevoir un nom nouveau. Aimeriez-vous savoir ce que va être ce nouveau nom ? Maintenant cela m’est difficile de vous le dire.

Voici ce que nous lisons dans le livre de l’Apocalypse :

« J’écrirai sur lui un nom nouveau. »

Votre nom nouveau, et mon nom nouveau sont en train d’être écrits sur nous maintenant. Et nous aidons Dieu à l’écrire, sous Sa main providentielle. Que sera-t-il ?

Dans la bible, un nom décrit en principe la chose qui est ainsi nommée. Par exemple Christ est appelé Emmanuel. Emmanuel signifie : Dieu avec nous. Ce nom décrit le Christ comme étant Dieu avec nous. Dans l’ancien testament Jacob était ainsi nommé parce que ce nom décrit d’une façon très précise le caractère de Jacob. Alors quel sera notre nouveau nom ?

Notre nouveau nom sera un nom qui nous décrira, qui s’adaptera d’une façon adéquate à nous-mêmes, à ce que nous serons lorsque nous viendrons au ciel. Autrement dit : Notre nouveau nom sera un nom qui décrira d’une façon très précise, l’œuvre que Dieu aura été capable d’accomplir en nous lorsque nous étions sur la terre. C’est-à-dire : ce nom décrira notre position en Dieu lorsque notre vie ici-bas s’achèvera.

Personne d’entre nous ne peut connaître ce nom, à présent. Dieu agit et travaille dans chacun de nous selon son plan, et ainsi écrit notre nouveau nom.

Mais nous aussi nous écrivons le nouveau nom, en ce sens que nous sommes obligés de collaborer avec Dieu pour lui permettre de faire son œuvre en nous. Nous influencerons ce nouveau nom qui nous sera donné, dépendant de notre collaboration avec Dieu ou de notre manque de collaboration avec Lui.

Un jour cependant, votre vie terrestre s’achèvera. Alors nous arriverons à un certain degré où le plan de Dieu sera accompli, et notre situation exacte à ce moment là, sera exprimée par ce nouveau nom qui sera le nôtre. Uniquement suivant le degré auquel nous aurons collaboré avec Dieu. Je pense que Dieu veut que chacun de nous ait un meilleur nom que celui que nous avons ; Dieu a choisi un nom en harmonie avec son but. Mais Dieu sera peut-être obligé de nous donner un autre nom, cela dépendant de ce qu’il a pu travailler dans nos vies. En d’autres paroles, il devra nous donner un autre nom, et cela en association avec le travail qu’il aura pu accomplir dans notre vie, et qui dépendra entièrement de la manière dont nous nous livrions à lui pour accomplir cette œuvre. Et ainsi nous pouvons assister Dieu pour qu’il nous donne un meilleur nom, en répondant à Son œuvre dans nos vies. Maintenant même il est en train d’écrire dans notre vie, notre nouveau nom, mais en tout cela nous sommes des co-ouvriers avec Dieu. Il dépendra dans une certaine mesure de nos rapports avec Lui.

Voici une illustration :

Supposez que vous avez chez vous une enfant de trois à quatre ans, prénommée Suzy. Vous pouvez bien écrire ce mot Suzy, et il a l’air vraiment joli. Si la petite fille vous dit : « Permets-moi de t’aider à écrire mon nom, » vous prendrez sa petite main dans la vôtre, et vous écrirez ensemble. L’écriture ne sera plus aussi belle, parce que cette petite main a sa propre manière d’écrire. Au lieu que les courbes, les lignes soient belles, ces lettres le sont moins parce qu’il manque à cette petite main l’harmonie avec l’autre main.

Cette illustration ne décrit que dans une certaine mesure ce que je veux dire, mais vous pouvez voir que le manque d’harmonie avec Dieu peut rendre l’œuvre de Dieu plus difficile dans ce nouveau nom. Toutefois le manque de collaboration avec Dieu est beaucoup plus sérieux, plus grave, et peut être parce que nous manquerons de collaborer avec Lui, il sera obligé de nous donner un tout autre nom.

Dieu connaissait le nom de Moïse. Et il l’appela :

« Moïse, Moïse. »

Alors Moïse a répondu tout simplement :

« Me voici.

— Ne t’approche pas, enlève les sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. »

C’est pour Moïse une révélation remarquable. Je crois que je pourrais vous parler sur ce verset bien du temps. Toutes les vérités qui sont contenues dans cette portion de l’Ecriture, par exemple : « Le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. »

De temps à autre je vais en Orient. Parfois il m’est arrivé de visiter des temples bouddistes. Ils en ont de magnifiques, indescriptibles. Il y a un temple près de Rangoun en Birmanie, impossible à décrire. Il contient 5 tonnes d’or, la richesse de ce temple ne peut pas être estimée. Bien sûr c’est de l’idolâtrie. Il faut monter 900 marches, et c’est long, mais pour eux ces escaliers sont saints. Si vous voulez monter ces marches, il faut absolument que vous enleviez vos souliers. Pour eux ces marches sont une terre sainte, c’est aussi vrai dans bien des lieux d’adoration, cependant la terre autour ne l’est pas. Il n’en est pas ainsi avec Dieu.

Dieu dit : « La terre sur laquelle tu te tiens est une terre sainte. » Moïse n’était pas debout sur la terre d’un édifice religieux, il était debout sur la terre du désert. Il n’y avait pas là d’institution religieuse, mais la présence de Dieu était là. Savez-vous ce que Dieu a appris à Moïse ? Que n’importe où est Dieu, la terre est sainte.

— Premièrement Dieu lui donne la révélation de sa présence ;

— puis la révélation de sa nature.

— ensuite Il voulait que Moïse ait de la déférence pour Lui du respect pour Sa personne. Dieu voulait que Moïse s’abaisse devant Lui pour en faire un grand homme, un homme qui devait être élevé parmi les autres. Encore aujourd’hui Moïse est considéré comme un grand homme de Dieu, mais avant qu’il puisse être cela, il a fallu qu’il s’abaisse bien bas devant Lui.

Au chapitre 3 et au verset 6 du livre de l’Exode, {Ex 3.6} Dieu accorde encore à Moïse une autre leçon.

Ici Dieu s’identifie lui-même. Il lui révèle qu’il est le même Dieu que celui qui a parlé à Abraham, et en tant que tel, Il conserve son alliance. Lorsque Moïse a entendu cela, Il a eu tellement peur de regarder la face de Dieu, qu’il a caché son visage.

Vous vous souvenez certainement de la manière dont Dieu s’est révélé à Abraham. Par exemple il lui a dit :

« Je suis ton bouclier, et ta grande récompense. »

Moïse n’avait pas besoin de croire que son Dieu était un Dieu différent. Il était exactement le même que le Dieu d’Abraham.

Alors Dieu a fait un pas de plus dans la révélation de lui-même.

Au verset 7, {Ex 3.7} Dieu révèle à Moïse quels sont ses sentiments, Il lui donne la révélation de Sa nature émotionnelle. Dieu est un Dieu de compassion. Il éprouve des sentiments à l’égard de son peuple. Il nous est dit que Dieu considéra les afflictions de son peuple, qu’il a entendu leurs cris, et qu’il connut leurs peines.

Dieu est un Dieu d’amour, c’est un Dieu de compassion. Si nous voulons représenter Dieu, il est nécessaire que nous le reconnaissions comme un Dieu de compassion. Nous avons besoin d’apprendre aussi à ressentir comme Dieu ressent lui-même. Parfois l’homme est tellement dur, tellement sévère avec le peuple de Dieu.

Dieu vit l’affliction de son peuple, Il a entendu leurs cris, il connaissait leur tristesse, et avant qu’il demande à Moïse de délivrer son peuple, Il voulait que Moïse connaisse Son cœur. Bien sûr nous avons besoin de connaître le cœur de Dieu. Si notre Dieu n’était pas un Dieu de compassion, où seriez-vous aujourd’hui ? Ne soyons pas plus durs avec les autres que Dieu ne l’a été avec nous-mêmes.

Dieu a donné à Moïse une révélation concernant sa miséricorde.

Lisons le verset 8. {Ex 3.8}

C’est la première partie du verset qui nous intéresse :

« Je suis descendu afin de les délivrer. »

Ici nous trouvons un autre principe.

Dieu révèle à Moïse Son but.

« Je suis descendu afin de les délivrer. » Si nous allons servir Dieu, il nous est nécessaire de connaître le plan de Dieu. Nous avons besoin de savoir ce que Dieu veut que nous fassions. Heureusement je sais pour moi-même ce que Dieu veut que je fasse. Il veut que j’enseigne Sa parole, que je l’interprète aux foules, et je ne fais absolument rien d’autre. Je ne donne jamais un message d’évangélisation, le Seigneur ne me donne pas de messages d’évangélisation. Des personnes disent :

« Oh il est terrible, il ne donne jamais un message d’évangélisation, il y a quelque chose qui ne va pas en lui. »

Non je ne le pense pas. Je sais ce qu’il veut que j’accomplisse. Combien nous avons besoin d’être instruits de la part de Dieu.

N’avez-vous jamais lu le 12e chapitre de la première épître aux Corinthiens ? {1Co 12} Vous trouverez là la réponse. Dieu compare son église à un corps, et il y a dans un corps, des mains, des oreilles, des yeux, des pieds...Ils ont tous une fonction différente. Je vous dirai que quelque chose ne va pas avec mon oreille : tout ce que cette oreille fait, c’est qu’elle entend et elle ne dit jamais rien. Mais mon oreille ne doit rien dire, elle n’est pas faite pour parler, il est supposé qu’elle est faite pour entendre, et c’est tout ce qu’elle fait. Elle n’a jamais rien accompli d’autre. Mais cette oreille doit être rétrograde ? Non elle n’est pas rétrograde. C’est tout ce qu’elle doit faire. Elle ne fera jamais le travail de mon nez, ni de ma bouche.

Dieu sait exactement pour quelle raison il a fait le corps de cette façon là, et pour quelle raison Il a placé ainsi les organes, chacun à sa place. Et Il sait très bien où dans le corps ils peuvent accomplir leur tâche. Ainsi Il sait aussi bien où je peux accomplir mon meilleur travail, je pense que c’est à cause de cela qu’il m’envoie partout dans le monde.

Dieu a pris absolument tout en considération, lorsqu’il a créé mon corps, et la même chose est vraie dans le domaine spirituel. Dieu a tout pris en considération, lorsqu’il vous a placé dans l’église, et la même chose est vraie pour chacun d’entre nous. Mais il ne faut pas que nous soyons découragés si Dieu ne se sert pas de nous pour accomplir tout. C’est pour cela que je m’occupe tout particulièrement de ce pour quoi j’ai été appelé : Enseigner la parole de Dieu. Je laisse le travail pastoral pour les pasteurs, le travail des évangélistes pour les évangélistes, et le ministère de la « critique » pour les gens critiques, si ce ministère provient toutefois de Dieu. Mais il y a des personnes qui semblent avoir ce ministère.

J’enseignais dans une église où il y avait un frère qui croyait avoir été appelé au service de Dieu pour garder le pasteur dans l’humilité. C’est vrai. Alors il se levait au milieu de l’église et il critiquait le pasteur, il démontrait aux gens ses fautes, les vraies, et les imaginaires. Ce pasteur avait le cœur brisé.

Ce frère me dit un jour :

« Frère Beuttler, le Seigneur m’a donné le ministère de garder le pasteur dans l’humilité. »

Que le Seigneur vous vienne en aide si vous avez ce ministère là, car ce n’est pas un ministère qui provient des dons du Saint-Esprit, c’est un ministère de la chair. Savez-vous ce que ce frère m’a également dit ?

« Mon appel est d’être le fouet pour le prédicateur. »

J’ai été dans cette église pendant une semaine pour apporter des études bibliques, et pendant cette semaine là, le Seigneur a brisé le fouet du pasteur. Dieu a cassé le fouet en deux. C’est un ministère affreux.

Dieu révèle à Moïse son plan, son dessein.

Je suis si heureux de savoir le plan de Dieu pour moi. J’ai presque commis une erreur il y a quelques années. J’enseignais dans notre école biblique, et j’ai reçu des invitations de plusieurs départements des Etats-Unis. Frère Beuttler venez chez nous. Frère Beuttler venez nous voir. Et je me suis dit : Peut-être serait-il bon de laisser l’école biblique et de voyager un peu ! J’avais presque décidé de le faire et de quitter l’école. Personne ne savait rien concernant ce désir dans mon cœur, ou toutefois de l’intention que j’avais.

Un matin je suis allé dans ma classe, j’ai ouvert mes livres, et j’étais prêt à commencer notre étude, lorsqu’une de nos jeunes filles a donné un don en langues, et un des garçons l’a interprété. C’était quelque chose pour moi. Voici quelle fut l’interprétation :

« Ne cours pas devant Dieu, mais attends qu’il agisse. »

C’était bien pour moi, et personne ne savait rien de mon intention.

Je suis heureux d’avoir attendu, parce que Dieu avait pour moi quelque chose de plus grand. Je serais allé avec un ministère itinérant d’enseignement dans les différents Etats des Etats-Unis, mais j’ai attendu pour Dieu, et maintenant au lieu des différents départements de l’Amérique, c’est l’Australie, l’Asie, l’Amérique du Sud, l’Orient, partout, cela parce que j’ai attendu l’heure de Dieu.

Ce n’est pas suffisant de connaître Dieu et d’être appelé de Sa part, nous avons besoin de connaître le plan de notre vie. Dieu ne veut pas que chacun fasse exactement la même chose ! Il y a des personnes qui aimeraient voyager avec moi, mais elles seraient pour moi comme une meule à mon cou, si je les prenais.

Une année un jeune homme m’a écrit :

— Cher frère Beuttler, je viens d’apprendre que vous allez faire un voyage autour du monde, je suis un jeune homme, marié, j’ai une famille, je n’ai pas d’argent, et je n’ai aucun ministère, mais j’ai le don des voyages. Est-ce que vous me prendriez avec vous ?

Il avait le don des voyages, et voulait venir avec moi dans un voyage autour du monde. Ce que les hommes peuvent imaginer !

Nous avons besoin de connaître le plan de Dieu. Si vous connaissez les plans de Dieu et si vous vous placez là où Dieu vous veut, vous serez les plus heureux, et tout le monde aussi.

Nous allons revenir au livre de l’Exode, chapitre 3, versets 9 et 10. {Ex 3.9,10}

Nous arrivons à une autre révélation de Dieu. Il y a là une parole intéressante :

« Viens maintenant et je vais t’envoyer vers Pharaon. »

J’aimerais vous faire voir ce qu’il y a dans cette parole. C’est Dieu qui dit à Moïse : « Je vais t’envoyer vers Pharaon. »

Pharaon était le roi de l’Egypte, Il avait une très grande puissance, et Moïse n’était absolument plus rien. Dieu dit à Moïse :

« C’est moi qui t’enverrai vers Pharaon. »

Voyez-vous ce que Dieu fait ici. Il révèle à Moïse sa souveraineté. Pharaon était un souverain, mais Dieu est le souverain au-dessus de tous les souverains. C’est ce que Dieu a révélé au prophète Esaïe d’une façon très claire. Esaïe a vu Dieu très élevé et très grand, il l’a vu comme le souverain de tous les souverains. Encore aujourd’hui Dieu est le souverain de tous les souverains, et Il l’est aussi au-dessus de vous, et de moi.

Si nous voulons vraiment servir Dieu, il est nécessaire que nous réalisions qu’il est le souverain de Tout. Il vaut mieux ne pas essayer de le servir avant d’avoir bien réalisé qu’il est souverain. Vous aurez besoin de Lui.

Dieu savait que Moïse avait besoin d’être convaincu de la toute puissance, de la souveraineté de Dieu. Ainsi Il lui a dit :

« Moïse c’est Moi qui t’enverrai vers Pharaon. »

En d’autres paroles, c’est moi qui suis le souverain de Pharaon, et c’est moi qui t’enverrai vers lui, avec un message à lui apporter de ma part.

La sixième révélation que Moïse a reçue, c’est la souveraineté de Dieu. Voilà comment Dieu a éduqué, formé Moïse.

Il lui a révélé Sa présence, Sa nature, Son existence, Ses compassions, Son plan, Son dessein, et Sa Souveraineté.

Maintenant Dieu va commencer à agir au travers de Moïse. Remarquez ce qu’il lui dira :

« Viens maintenant, je vais t’envoyer. »

Voulez-vous être envoyés de Dieu ? Chacun d’entre nous, nous devons tous être envoyés de Dieu, dans une forme ou une autre. Voulez-vous que Dieu se serve de vous ? Voici ce que Dieu dit :

« Viens maintenant et je t’enverrai. »

Voici une vérité que beaucoup ont oubliée, ou peut-être n’ont jamais connue. Quelle est cette vérité ?

Avant que vous puissiez aller, vous devez venir.

Combien j’aimerais que vous puissiez comprendre cette vérité. Voulez-vous être employé dans le service pour Dieu ? Voulez-vous être la bouche de Dieu ? Voulez-vous aller et représenter votre Dieu ? Avant que vous puissiez aller, vous devez venir. Pourquoi ? Parce que, si vous ne venez pas d’abord vers le Seigneur, vous n’aurez rien à dire lorsque vous irez.

— Premièrement venez, ensuite allez.

Ce principe est vrai au travers de toute notre vie. Si je veux avoir quelque chose pour vous de la part de Dieu, je dois d’abord venir vers le Seigneur, et après je peux moi-même venir vers vous. Mais si je ne vais pas d’abord vers le Seigneur, je n’ai rien pour vous. Je pourrai peut-être avoir beaucoup de mots, mais ce serait tout.

Pharaon avait besoin d’entendre parler de Dieu. Il n’avait pas besoin d’entendre Moïse ; au fait, Pharaon ne voulait pas entendre parler de Dieu non plus, mais il avait besoin quand même de l’entendre. Ainsi Moïse tout d’abord, a dû aller vers Dieu afin d’entendre lui-même de la part de Dieu, et après il pouvait aller dire ce qu’il avait entendu.

Est-ce qu’il y en a parmi vous qui voulez entrer dans le service de Dieu ?

Premièrement, venez vers le Seigneur, et après vous pourrez vous en aller, lorsqu’il vous laissera savoir que c’est le moment de partir. Mais entre temps, Dieu peut vous donner des instructions, et cette éducation ne sera peut-être pas celle d’une université, peut-être la recevrez-vous dans le désert comme Moïse. Dieu sait bien instruire les siens, et Il se sert de toutes sortes de situations pour instruire son peuple.

Maintenant, nous verrons ensemble la réaction de Moïse. Vous souvenez-vous de ce qu’il a fait tout au début, lorsqu’il a vu un Egyptien frapper un Hébreu ? Moïse sentait dans son cœur l’appel de Dieu et disait :

« Je peux prendre soin de cet Egyptien, je le prendrai par le col de sa chemise, je prendrai une pierre dans ma main, et je le tuerai. »

Mais nous avons déjà observé ensemble que là, Moïse a commis une erreur, et qu’il a été obligé de fuir au pays de Madian afin de sauver sa vie. Il pensait qu’il était capable de le faire ; tout ce qu’il pouvait faire, c’était de rendre les affaires plus compliquées.

Et Dieu dit :

« Moïse, je vais t’envoyer vers Pharaon. »

Que répondit-il ?

« C’est très bien, Seigneur, je suis prêt, voilà ce que j’attends depuis longtemps. Dis-moi ce qu’il faut dire et je vais le lui dire. »

Ah non, ce n’est pas cela. Dieu a sorti cet esprit hors de Moïse, et il a fallu quarante années pour accomplir cette œuvre. Mais il a fait une belle œuvre. Et que répond Moïse ?

« Qui suis-je, Seigneur ? Pensez-y. Mais qui suis-je, Seigneur ? »

Comme s’il disait :

« Mais, Seigneur, je ne peux pas aller vers Pharaon. »

Quarante ans auparavant, il pouvait faire n’importe quoi, mais maintenant il ne peut plus rien. C’est pour cette raison que Dieu allait pouvoir faire quelque chose pour lui. Quarante années auparavant, c’est Moïse qui a voulu employer Dieu, maintenant c’est Dieu qui emploie Moïse, parce que cet homme a dit :

« Seigneur, qui suis-je ? »

Comme s’il disait :

« Seigneur, je ne suis pas qualifié pour aller auprès de Pharaon. »

Et il avait raison.

Moïse n’avait pas plus ces qualités quarante années auparavant, mais à cette époque il ne le réalisait pas, et maintenant il l’a compris, il a fallu quarante années pour qu’il le découvre.

« Qui suis-je ? »

Mais remarquez ce que Dieu a répondu, à l’objection de Moïse :

« Je serai avec toi. »

C’est comme s’il lui disait :

« Je serai ta qualification. »

Ce dont Moïse avait besoin, c’était de Dieu. Sa présence allait être sa qualification. Combien nous avons besoin de Dieu.

Dieu cherche des prophètes.

Un prophète, c’est la bouche de Dieu. Dieu cherche des instruments, des canaux au travers desquels il pourra parler. Il ne cherche pas des érudits, de grandes bibliothèques, de meilleures universités. Dieu cherche ceux qui diront :

« Seigneur, je ne peux rien faire, qui suis-je, pour que tu m’emploies. »

Alors Dieu dira :

« C’est là ce que je cherche, c’est là ce qu’il a fait pour Moïse, et Il l’a véritablement employé. »

Observons encore une autre parole, aux versets 13, 14, 15. {Ex 3.13-15}

Moïse suscite une deuxième objection. Sa première objection était :

« Mais, Seigneur, qui suis-je ? »

La deuxième objection sera :

« Seigneur, que vais-je lui dire ? »

Moïse a une deuxième objection parce qu’il considère qu’il n’a pas suffisamment de matière. Sa première objection consistait dans un manque de qualification, sa deuxième objection consistait dans un manque de matière :

« Que vais-je lui dire ? »

Le prophète Jérémie avait fait une objection semblable :

« Je ne suis qu’un enfant, je ne puis pas parler.

— Je mettrai mes paroles dans ta bouche. »

Et Il a fait exactement la même chose pour Moïse. C’est Dieu qui lui a donné ce qu’il fallait dire. Dieu sait comment mettre des paroles dans la bouche d’un homme.

Dieu a fait cela pour moi lorsque je suis arrivé aux Etats-Unis. Je ne connaissais pas alors l’anglais, et un soir dans la ville de New-York, je rentrai après ma journée de travail, à la maison. Ce soir-là,.il y avait une réunion de plein air dans une rue et je sentais dans mon cœur que Dieu voulait que j’y aille. Je me suis dit :

« C’est étrange, car je ne puis rien dire, je ne connais pas la langue anglaise, pourquoi aller dans cette réunion ? » Mais je sentais dans mon cœur que Dieu voulait que j’y aille et j’y suis allé. Je me suis dit : « Je me tiendrai à l’écart où la foule se tient, si je m’arrête-là, peut-être d’autres personnes inconverties s’arrêteront aussi comme moi. »

Nous avions alors chanté quelques chants et quelques témoignages furent demandés.

Je sentais au dedans de moi-même que le Seigneur voulait que je donne mon témoignage, mais je ne pouvais pas, ne connaissant pas la langue. J’ai parlé au Seigneur et je lui ai dit :

« Seigneur, je ne peux pas parler l’anglais. »

Ce n’était pas nécessaire que j’essaie, je ne pouvais pas. Mais, personne d’autre n’a donné son témoignage, personne ne pouvait le donner, moi non plus. Je ne sais pas ce que les inconvertis devaient s’imaginer, c’était une situation bien embarrassante.

Comme personne ne parlait, on a chanté un autre cantique. La personne qui conduisait la réunion a redit :

« Mais, s’il vous plaît, que quelqu’un donne son témoignage. »

Alors, je sentis à nouveau que le Seigneur voulait que je parle. Et je lui ai encore parlé. Cependant, il savait les choses mieux que moi, et ne semblait pas être d’accord. Alors j’ai dit ceci :

« C’est bien, Seigneur, je vais m’avancer et j’essaierai. Si tu veux faire de moi un imbécile, tu sais très bien comment le faire. »

Je suis allé dans le cercle.

Ce qui m’est arrivé est un peu difficile à expliquer, mais je vais vous l’expliquer avec autant de précision que je le puis.

J’ai essayé de parler un peu en anglais, et aussitôt que j’ai ouvert ma bouche et que j’ai commencé à parler, quelque chose s’est passé. J’ai eu une sensation très particulière dans ma langue, je ne sais vraiment pas ce qui est arrivé. J’avais l’impression que ma langue n’était plus en rapport avec le reste de mon corps, et à mon plus grand étonnement, je me rendis compte que ma langue parlait. Ce n’est pas moi qui la faisais parler, elle parlait toute seule. J’étais là debout et ma langue parlait, parlait et continuait, et encore. Moi j’étais debout et je la laissais parler. Plus tard, on m’a dit que ma langue avait parlé pendant trente-cinq minutes. Je ne sais pas ce que j’ai dit, je ne comprenais pas l’anglais. Je ne savais pas depuis combien de temps je parlais, mais j’avais une sensation très particulière. C’est évident que j’étais alors sous une très forte onction du Saint-Esprit, je voyais à peine les gens devant moi, et pourtant il y avait beaucoup de personnes.

Ainsi, j’étais là debout et je laissais ma langue parler. Après les 35 minutes, j’ai constaté un changement, ma langue commençait à ralentir, cette sensation toute particulière m’a quitté, il me semblait que ma langue se raccrochait à mon corps, et alors elle s’est arrêtée comme un vieux phonographe démodé. Et c’est comme cela qu’elle a terminé :

« Ce que je vous dis, je le dis à tous, veillez. »

Puis elle s’est arrêtée. Ma langue était à nouveau accrochée, aucune parole n’est plus sortie, cette sensation toute particulière m’avait quitté. Je commençais à être conscient des gens, et je n’avais plus rien à dire. J’ai fait un demi-tour, et je suis revenu à ma place au milieu des chrétiens.

Puis l’on a demandé :

« Combien veulent accepter Jésus-Christ ce soir ? »

Je ne sais pas combien, mais je sais bien que partout dans ce groupe de gens, les mains se levaient.

Alors une des sœurs s’est tournée vers moi :

« Frère Beuttler, qu’est-ce qui vous est arrivé ? Pendant que vous étiez à parler, la puissance de Dieu nous transperçait comme du courant électrique.

— Mais je ne sais pas ; tout ce que je sais, c’est que ma langue a commencé à parler par elle-même, et maintenant je sens la présence du Seigneur à l’intérieur de moi-même. Je sentais alors que j’étais plein de Sa présence et de la gloire de Dieu. »

Et cette gloire de Dieu, je l’ai sentie pendant trois jours après allant en diminuant.

Voyez-vous, au fond, je comprends très bien ce que Dieu a fait à Moïse.

« Seigneur, que vais-je dire ?

— Mais je mettrai mes propres paroles dans ta bouche. »

Mes amis, nous avons un Dieu merveilleux.

Moïse avait encore une autre objection à faire. Savez-vous que Moïse était plein d’objections, comme nous, trop souvent. Cela nous amène au chapitre 4. {Ex 4}

Moïse a peur que les hommes et Pharaon ne le croient point.

Il devait leur dire :

« Dieu m’envoie. »

Cependant, Moïse a dû dire :

« C’est très bien de leur dire cela, mais au fond me croiront-ils ? »

Voici le principe qu’avait Moïse. Il disait :

« Au fait, quels sont les diplômes que je dois leur montrer ? Que pourrai-je leur montrer comme autorité ? Comment pour-rai-je les convaincre ? »

Dieu a donné une réponse que nous trouvons dans le verset 2. {Ex 4.2}

Nous avons ici une autre vérité.

« Seigneur, quel est le signe de mon autorité ?

— Moïse, qu’as-tu dans la main ?

— J’ai un bâton.

— Jette-le par terre. »

Et il jeta par terre le bâton. Il n’a pas dit :

« Mais pourquoi, Seigneur ? »

Il n’a pas posé de question. Voyez l’obéissance que Moïse avait à l’égard de Dieu.

Si nous voulons que Dieu se serve de nous, il est tellement nécessaire de lui obéir.

Il a pris ce bâton, l’a jeté par terre et quelques minutes après il fuyait devant un serpent. Ce bâton s’était transformé en serpent, certainement dangereux. Comment je le sais ? Je m’imagine. Moïse vivait dans ce pays, il connaissait les serpents, et si ce serpent n’avait pas été venimeux, il n’aurait pas fui. C’est la preuve que le serpent devait être un serpent venimeux.

Mais remarquez encore. Dieu parla à Moïse une fois de plus, et il lui dit :

« Moïse, ramasse-le par la queue. »

Moïse a fait un demi-tour et il a pris ce serpent par la queue. Est-ce que vous le feriez ? J’ai bien peur que moi-même j’aurais dit au Seigneur :

« Je veux bien le prendre par la queue, mais d’abord tue-le. »

Mais pas Moïse, c’était un homme plein d’obéissance. Honnêtement, l’auriez-vous pris par la queue ? Réfléchissez deux fois, ce serpent peut mordre. Moïse l’a pris, et voilà, il a son bâton.

Voyez-vous les preuves de l’obéissance auxquelles Moïse a été soumis ? Ce n’est pas étonnant que Dieu pouvait se servir de lui.

Nous avons besoin de mettre en pratique ces enseignements. Moïse a pris le serpent par la queue, il a obéi à Dieu, et à nouveau il eut son bâton dans la main.

Qu’est-ce que Dieu a fait ? Il a répondu aux objections de Moïse. Moïse a dit :

« Quelle est ma puissance ? En quoi consiste mon autorité venant de Toi ? »

Alors Dieu lui a dit de faire cela. Et qu’est-ce que Dieu voulait dire ainsi ? Il voulait que le surnaturel soit la garantie qu’avait Moïse. Mes amis, cela est encore vrai aujourd’hui.

Dieu veut que nous nous servions du surnaturel comme un crédit autorisant ce que nous apportons au monde.

Moïse a dit : « Qui suis-je ? »

Dieu répondit : « Je serai avec toi.

— Mais que vais-je dire ?

— Je serai avec ta bouche.

— Mais quel est le crédit que je vais apporter, la preuve ?

— Le surnaturel. »

Mes amis, c’est là ce que Dieu nous offre aujourd’hui, le surnaturel qui découle de Sa présence, comme la preuve que nous sommes envoyés par Lui.

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