Lors de son deuxième voyage missionnaire, Paul passa dix-huit mois dans la ville grecque de Corinthe. L'Église qu'il y fonda comprenait surtout d'anciens païens appartenant à des milieux modestes.
Corinthe connaissait alors une grande prospérité grâce à ses deux ports ; le commerce était florissant, la vie culturelle intense, les mouvements philosophiques ou religieux actifs. Mais l'immoralité y était grande. La jeune communauté chrétienne se trouvait donc soumise à toutes sortes d'influences, et l'on comprend qu'elle ait donné de sérieux soucis à l'apôtre.
Après son départ, Paul reçut en effet à plusieurs reprises d'inquiétantes nouvelles la concernant. Il fut amené à lui écrire au moins quatre lettres, les deux que le Nouveau Testament a conservées et celles qui sont évoquées respectivement en 1 Cor 5.9-13 et en 2 Cor 2.3 ; 7.8. Les deux lettres qui nous restent ont été écrites au cours du troisième voyage missionnaire de l'apôtre, la première d'Éphèse (voir 1 Cor 16.8), la seconde d'Éphèse également ou de Macédoine.
Dans sa première lettre aux Corinthiens, après la salutation et une prière de reconnaissance (1.1-9), Paul invite ses correspondants à surmonter leurs divisions (1.10—4.21), à chasser l'immoralité hors de la communauté (chap. 5) et à cesser de soumettre leurs différends aux tribunaux païens (6.1-11). Il précise encore quel usage les chrétiens ont à faire de leur corps (6.12-20), après quoi il répond à diverses questions posées par ses correspondants :
— le mariage (chap. 7) ;
— la consommation de viandes provenant de sacrifices offerts aux idoles, et l'attitude à adopter vis-à-vis du paganisme ambiant en général (8.1—11.1) ;
— les assemblées chrétiennes et le repas du Seigneur (11.2-34) ;
— les dons du Saint-Esprit (chap. 12—14) ;
— la résurrection des morts (chap. 15).
La lettre s'achève par quelques nouvelles (une collecte en cours, les projets de l'apôtre...) et des salutations personnelles (chap. 16).
Sur tous ces problèmes de vie, l'apôtre s'exprime sans le moindre ton moralisateur. Il montre comment la fidélité au Christ permet de les résoudre. L'amour fraternel est ici la voie supérieure à toutes les autres (chap. 13).
1 De la part de Paul, qui par la volonté de Dieu a été appelé à être apôtre de Jésus-Christ, et de la part de Sosthène, notre frèrea. [a Sosthène : voir Act 18.17.]
2 A l'Église de Dieu qui est à Corintheb, à ceux qui, là-bas, sont appelés à vivre pour Dieu et qui lui appartiennent par la foi en Jésus-Christ, et à tous ceux qui, partout, font appel au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre : [b Corinthe : voir Act 18.1 et la note.]
4 Je remercie sans cesse mon Dieuc à votre sujet pour la grâce qu'il vous a accordée par Jésus-Christ. [c mon Dieu : certains manuscrits ont seulement Dieu.]
10 Frères, je vous en supplie au nom de notre Seigneur Jésus-Christ : mettez-vous d'accord, qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous ; soyez parfaitement unis, en ayant la même façon de penser, les mêmes convictions.
14 Dieu merci, je n'ai baptisé aucun de vous, à part Crispus et Gaïusg. [g Crispus : voir Act 18.8. — Gaïus : voir Act 19.29.]
18 En effet, prêcher la mort du Christ sur la croix est une folie pour ceux qui se perdent ; mais nous qui sommes sur la voie du salut, nous y discernons la puissance de Dieu.
19 Voici ce que l'Écriture déclare :
« Je détruirai la sagesse des sages,
je rejetterai le savoir des gens intelligentsh. »
20 Alors, que peuvent encore dire les sages ? ou les gens instruits ? ou les discoureurs du temps présent ? Dieu a démontré que la sagesse de ce monde est foliei ! [i Comparer És 44.25.]
21 En effet, les humains, avec toute leur sagesse, ont été incapables de reconnaître Dieu là où il manifestait sa sagesse. C'est pourquoi, Dieu a décidé de sauver ceux qui croient grâce à cette prédication apparemment folle de la croix.
26 Considérez, frères, qui vous êtes, vous que Dieu a appelés : il y a parmi vous, du point de vue humain, peu de sages, peu de puissants, peu de gens de noble origine.