Le dessein de saint Jean dans cette Épître est de combattre différents hérétiques, dont les uns niaient la divinité de Jésus-Christ, les autres son incarnation, d'autres la nécessité des bonnes œuvres. Il s'attache particulièrement à recommander l'amour du prochain, comme la marque la plus assurée de notre amour pour Dieu. On croit que l'apôtre l'adressa d'Éphèse aux fidèles de l'Asie Mineure, peu de temps avant sa mort, qui arriva vers l'an 104 de Jésus-Christ.
1 Ce qui a été dès le commencement*, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons considéré, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie* ;
Selon la remarque de saint Augustin, ces paroles sont à peu près les mêmes que celles par lesquelles cet apôtre a commencé son Évangile.
Le Verbe divin, qui donne l'être et la vie à toutes choses, qui est de toute éternité, et qui s'est rendu visible et palpable par l'Incarnation.
2 Car la Vie s'est manifestée, et nous l'avons vue, et nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons cette Vie éternelle qui était dans le Père, et qui nous est apparue ;
3 Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous entriez vous-mêmes en société avec nous, et que notre société soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ*.
Unis entre eux par la profession d'une même foi, les fidèles sont en même temps unis étroitement avec le Père et le Fils, par la communication des biens et des grâces qu'ils répandent sur eux.
4 Et nous vous écrivons ceci afin que vous vous réjouissiez et que votre joie soit complète.
5 Or ce que nous vous annonçons après l'avoir entendu de lui pour vous l'annoncer, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres.
6 Si nous disons que nous sommes en société avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité.
7 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous avons société ensemble, et le sang de Jésus-Christ, son Fils, nous purifie de tout péché.
8 Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.
9 Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous remettre nos péchés, et pour nous purifier de toute iniquité*.
Quoique purifiés par Jésus-Christ, nous demeurons faibles et retombons dans beaucoup de fautes. Le remède est de recourir à la confession sacramentelle établie dans l'Église, comme un second baptême, où, suivant la promesse divine, le sang du Sauveur nous purifie de nouveau.
10 Si nous disons que nous n'avons point péché, nous le faisons menteur*, et sa parole n'est point en nous.
Car il assure, dans l'Écriture, que tout homme est pécheur.