Timothée était le fils d'une mère juive, devenue chrétienne, et d'un père grec. Paul le rencontre pour la première fois à Lystre, en Asie Mineure (la Turquie d'Asie d'aujourd'hui), au cours de son deuxième voyage missionnaire (Act 16.1-3). Dès lors, Timothée fut l'un des plus proches compagnons de l'apôtre. Il l'accompagna dans la plupart de ses déplacements missionnaires et fut chargé par lui, à plusieurs reprises, de démarches délicates auprès de communautés dont la situation était préoccupante. C'est ainsi que son nom est souvent cité dans le livre des Actes (par exemple 17.14-15 ; 18.5 ; 19.22) ou dans les lettres de Paul (par exemple 1 Cor 4.17 ; 16.10-11 ; Phil 2.19-24 ; 1 Thess 3.2-6 ; etc.). Les deux lettres à Timothée et celle adressée à Tite sont appelées traditionnellement « lettres pastorales » en raison des directives qui y sont données aux « pasteurs » ou responsables de l'Église.
La première lettre à Timothée aborde trois points principaux :
— Elle met tout d'abord en garde l'Église contre de fausses doctrines, mélanges d'idées juives et païennes, que certains s'efforcent de propager. Ces fausses doctrines s'appuient sur la croyance que le monde matériel est mauvais et qu'on peut atteindre le salut seulement par une connaissance secrète réservée aux initiés. De plus, elles recommandent des pratiques liées à l'abstention de certains aliments et au rejet du mariage.
— La lettre présente ensuite des instructions concernant le culte, l'organisation de l'Église et la conduite des principaux responsables de celle-ci.
— Enfin elle donne des conseils adressés à Timothée sur la façon d'exercer son ministère et de s'occuper des divers groupes de fidèles, afin qu'il soit « un bon serviteur de Jésus-Christ » (4.6).
On peut diviser la lettre en deux parties principales : l'enseignement concernant l'ensemble de l'Église et ses responsables (chap. 1—3) ; les recommandations relatives à l'activité de Timothée lui-même (chap. 4—6).
Ce n'est pas une obéissance froide et rigide qui est exigée de l'Église et de ses chefs, mais un engagement enraciné dans la louange et l'adoration de Jésus-Christ, notre libérateur (2.3-6).
1 De la part de Paul, apôtre de Jésus-Christ par ordre de Dieu notre Sauveur et de Jésus-Christ notre espérance.
2 A Timothéea, mon vrai fils dans la foi : Que Dieu le Père et Jésus-Christ notre Seigneur t'accordent la grâce, le pardon et la paix. [a Voir Act 16.1.]
3 Comme je te l'ai recommandé en partant pour la Macédoine, reste à Éphèseb. Il y a là des gens qui enseignent de fausses doctrines et il faut que tu leur ordonnes de cesser. [b Macédoine : voir 2 Cor 1.16 et la note. — Éphèse : voir 2 Cor 1.8 et la note. Le voyage auquel Paul fait allusion ici est postérieur de plusieurs années à celui que rapporte Act 20.1.]
8 Nous savons que la loi est bonne, si l'on en fait bon usage.
12 Je remercie Jésus-Christ notre Seigneur qui m'a donné la force nécessaire pour ma tâche. Je le remercie de m'avoir estimé digne de confiance en me prenant à son service,
18 Timothée, mon enfant, je te confie cette recommandation, conformément aux paroles prophétiques qui ont été prononcées autrefois à ton sujet. Que ces paroles soient ta force dans le bon combat que tu as à livrer ;