Dans cette deuxième partie de son ouvrage (cf. Introduction à I Paralimomènes), le Chroniste aborde l'histoire de Salomon (I – IX) : il décrit les splendeurs et la prospérité du règne, la sagesse proverbiale du monarque ; c'est lui qui, selon les désirs de David, mène à bien la construction du Temple de Jérusalem ; dans sa prière d'actions de grâces, lors de la Dédicace, il demande à Dieu de réaliser en faveur de ses descendants les promesses faites à David. Il faut remarquer que l'auteur passe sous silence l'idolâtrie de Salomon, de même qu'il avait tu le péché de David avec Bethsabée. ♦ Puis les chapitres X – XXXVI sont l'histoire des rois de Juda : le royaume du Sud représente seul l'Israël fidèle à sa vocation théocratique, aussi l'auteur exclut de son horizon le royaume du Nord. Toutefois cette fidélité de Juda n'est pas souvent effective : Si Asa (911-870), Josaphat (870-848), Ézéchias (716-687) et Josias (640-609) tâchent généralement de marcher sur les traces de David, les autres rois sont infidèles à l'Alliance ; c'est pourquoi les premiers réussissent dans l'ensemble de leurs entreprises, alors que les autres ne connaissent que revers et malheurs. C'est pourquoi cet échec d'ensemble de la maison de David est finalement sanctionné par la ruine de Jérusalem et la déportation en Babylonie (597 et 587) : cf. XXXVI, 1-21. ♦ Les deux derniers versets du livre (XXXVI, 22-23) mentionnent l'édit donné par Cyrus en 538, permettant le retour des captifs de leur patrie ; il est remarquable que la citation de l'édit se trouve brusquement interrompue, et qu'on la retrouve dans son intégrité au début du Livre d'Esdras : c'est l'un des indices qui permettent d'affirmer que l'œuvre unique du Chroniste comprenait, non seulement les Livres des Paralipomènes mais encore ceux d'Esdras et de Néhémias (voir les Introductions correspondantes).
1 Le règne de Salomon, fils de David, fut donc affermi ; et le Seigneur son Dieu était avec lui, et il l'éleva à un très haut degré de puissance.
4 Or, David avait déjà fait venir l'arche de Dieu, de la ville de Cariath-Iarim au lieu qu'il lui avait préparé, et où il lui avait élevé un tabernacle, c'est-à-dire à Jérusalem.
7 Cette nuit-là, Dieu lui apparut, et lui dit : Demandez-moi ce que vous voulez que je vous donne.
11 Alors Dieu répondit à Salomon : Puisque votre cœur a préféré ces choses à toutes les autres, que vous ne m'avez point demandé des richesses, ni de grands biens, ni de la gloire, ni la mort de ceux qui vous haïssent, ni même une longue vie, et que vous m'avez demandé la sagesse et la science, afin que vous puissiez gouverner mon peuple sur lequel je vous ai établi roi,
13 Salomon descendit donc de ce haut lieu de Gabaon, et s'en revint de devant le tabernacle de l'alliance à Jérusalem, et il régna sur Israël.
15 Il rendit l'or et l'argent aussi commun dans Jérusalem que les pierres, et les cèdres aussi communs que ce grand nombre de sycomores qui croissent dans la campagne.
18 Salomon résolut donc de bâtir un temple au nom du Seigneur, et un palais pour lui-même.