chapitre précédent retour chapitre suivant

Grande Bible de Tours – 2 Jean 1

IIe ÉPÎTRE
DE L'APÔTRE
SAINT JEAN

La seconde Épître de saint Jean est écrite à une pieuse mère nommée Électe et à ses enfants. L'apôtre les exhorte à s'affermir dans la vérité et dans la charité chrétienne, et à fuir l'amitié des hérétiques.

Saint Jean exhorte Électe et ses enfants à demeurer fermes dans la charité et dans la foi. Il les prémunit contre les hérétiques et leur défend toute communication avec eux. Il finit en leur faisant espérer sa visite.

1 Le Prêtre*, à Électe et à ses enfants, que j'aime dans la vérité, et non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui connaissent la vérité,

Prêtre, ou ancien, vieillard, car le texte grec et la Vulgate peuvent également se traduire par ces deux expressions, lesquelles d'ailleurs s'employaient fréquemment l'une pour l'autre. Ici elles conviennent doublement à saint Jean, à cause de sa dignité et de son grand âge.

2 Pour l'amour de cette vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous éternellement :

3 Qu'avec vous soient grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père, et de Jésus-Christ, Fils du Père, dans la vérité et la charité.

4 J'ai eu beaucoup de joie de voir que quelques-uns de vos enfants marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père.

5 Et maintenant, Électe, la prière que je vous fais, c'est que nous nous aimions les uns les autres, et ce que je vous écris n'est pas un commandement nouveau, mais celui que nous avons reçu dès le commencement.

6 Or la charité consiste à marcher selon les commandements de Dieu. Et c'est là le commandement que vous avez reçu dès le commencement, afin que vous y marchiez.

7 Car beaucoup d'imposteurs se sont répandus dans le monde, qui ne confessent point que Jésus-Christ soit venu dans la chair. Celui qui ne le confesse point est un séducteur et un antechrist.

8 Veillez sur vous-même, afin que vous ne perdiez pas les œuvres que vous avez faites, mais que vous receviez la pleine récompense.

9 Quiconque se retire et ne demeure point dans la doctrine de Jésus-Christ, ne possède point Dieu ; et quiconque demeure dans sa doctrine, celui-là possède le Père et le Fils.

10 Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne le saluez même pas* ;

Ce que le saint apôtre prescrit ici aux fidèles, il le pratiquait lui-même ; car saint Irénée rapporte (liv. III, ch. III) qu'étant allé un jour au bain, et y ayant rencontré Cérinthe, il en sortit sur-le-champ, craignant, dit-il, que l'édifice ne tombât, et ne l'écrasât avec l'hérétique : tant les apôtres et leurs disciples, conclut le saint docteur, avaient peur de communiquer, même en paroles, avec ceux qui corrompaient la vérité !

11 Car celui qui le salue, participe à ses œuvres mauvaises*.

L'apôtre suppose par là qu'en témoignant de l'amitié à un hérétique, on semble applaudir à ses erreurs, et accréditer sa doctrine ; c'est un scandale qu'il faut éviter. Cela n'empêche pas de voir les hérétiques et de les traiter avec amitié, quand le scandale n'est pas à craindre, et qu'on espère les ramener ainsi dans la bonne voie.

12 Quoique j'eusse plusieurs choses à vous écrire, je n'ai pas voulu le faire avec du papier et de l'encre, parce que j'espère me rendre près de vous, et vous entretenir de vive voix, afin que votre joie soit parfaite.

13 Les enfants de votre sœur Électe vous saluent.

chapitre précédent retour chapitre suivant