Vigouroux – 2 Rois 1
2e Livre des Rois (4e Livre des Rois)
Moab secoue le joug d’Israël. Ochozias envoie consulter Béelzébub sur sa maladie. Elie lui prédit qu’il mourra. Ce prince envoie des gens pour se saisir d’Elie. Mort d’Ochozias. Joram lui succède.
1 Après la mort d’Achab, Moab se révolta contre Israël. 2 Et Ochozias étant tombé par le treillis (fenêtre) de la chambre haute qu’il avait à Samarie, il en fut malade. Et il envoya de ses gens et leur dit : Allez, consultez Béelzébub le dieu d’Accaron, pour savoir si je pourrai (me ?) relever (réchapper) de cette maladie. [1.2 Béelzébub, le Baal ou le dieu des mouches. Voir Juges, note 6.25. ― Sur Samarie, voir 3 Rois, note 16.24. ― Accaron, l’une des cinq grandes villes des Philistins, dans la plaine de la Séphéla.]3 En même temps un ange du Seigneur parla à Elie le Thesbite, et lui dit : Va au-devant des gens (messagers) du roi de Samarie, et dis-leur : Est-ce qu’il n’y a pas un Dieu dans Israël, pour que vous consultiez Béelzébub, le dieu d’Accaron ? 4 C’est pourquoi voici ce que dit le Seigneur : Tu ne descendras pas du lit où tu es ; mais tu mourras certainement (de mort). Et Elie se retira. 5 Ceux qu’Ochozias avait envoyés étant revenus, il leur dit : Pourquoi êtes-vous revenus ? 6 Ils lui répondirent : Un homme est venu au-devant de nous et nous a dit : Allez, retournez vers le roi qui vous a envoyés, et dites-lui : voici ce que dit le Seigneur : Est-ce qu’il n’y a pas de Dieu en Israël, pour que tu envoies ainsi consulter Béelzébub, le dieu d’Accaron ? C’est pourquoi tu ne descendras pas du lit où tu es ; mais tu mourras certainement (de mort). 7 Le roi leur dit : Quelle est la figure et l’habit de cet homme qui est venu au-devant de vous, et qui vous a dit ces paroles ? 8 Ils lui répondirent : C’est un homme couvert de poil, ceint sur les reins d’une ceinture de cuir. Il leur dit : C’est Elie le Thesbite. 9 Et il envoya un capitaine de cinquante hommes (soldats), et les cinquante soldats qui étaient sous lui. Ce capitaine monta vers Elie, qui était assis au sommet d’une montagne, et il lui dit : Homme de Dieu, le roi vous commande de descendre. 10 Elie lui répondit : Si je suis homme de Dieu, que le feu descende du ciel, et te dévore avec tes cinquante (hommes). Aussitôt le feu du ciel descendit, et dévora le capitaine avec les cinquante (hommes) qui étaient avec lui. 11 Ochozias envoya encore un autre capitaine avec ses cinquante soldats ; et il dit à Elie : Homme de Dieu, le roi m’a commandé de vous dire : Hâte-toi de descendre. 12 Elie lui répondit : Si (moi) je suis homme de Dieu, que le feu du ciel descende, et te dévore avec tes cinquante (hommes). Et aussitôt le feu du ciel descendit, et dévora le capitaine et les cinquante (hommes) qui étaient avec lui. 13 Ochozias envoya encore un troisième capitaine et les cinquante hommes (soldats) avec lui. Ce capitaine, étant venu devant Elie, se mit à genoux, et lui fit cette prière : Homme de Dieu, sauvez-moi la vie (âme), ainsi qu’à vos serviteurs qui sont avec moi. 14 Le feu est déjà descendu du ciel, et il a dévoré les deux premiers capitaines, et les cinquante hommes (soldats) que commandait chacun d’eux ; mais je vous supplie maintenant de me sauver la vie (d’avoir pitié de mon âme). 15 En même temps l’ange du Seigneur parla à Elie et lui dit : Descends avec lui, et ne crains pas. Elie se leva donc, et descendit avec ce capitaine pour aller trouver le roi, 16 auquel il parla ainsi : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que tu as envoyé des messagers pour consulter Béelzébub, le dieu d’Accaron, comme s’il n’y avait pas un Dieu en Israël que tu puisses consulter, tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es couché, mais tu mourras certainement (de mort). 17 Ochozias mourut donc selon la parole que le Seigneur avait dite par Elie, et Joram son frère régna à sa place la seconde année de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda, car Ochozias n’avait pas de fils. [1.17 Régna ; commença à régner. ― La seconde année de Joram. Pour concilier cette date avec celle qu’on lit à 4 Rois, 3, 1, il faut ou admettre une faute de copiste, ou supposer que, suivant un usage consacré non seulement parmi les Hébreux, mais parmi plusieurs autres peuples de l’Orient, Josaphat s’était associé son fils Joram, et qu’il l’avait fait la seizième année de son règne. Dans cette hypothèse, en effet, sa dix-huitième année était réellement la deuxième de son fils. Ajoutons qu’il paraît probable, par quelques circonstances rapportées ci-après, que cette association eut effectivement lieu.]18 Le reste des actions d’Ochozias est écrit au livre des annales (actions des jours) des rois d’Israël.