La seconde Épître de saint Pierre s'adresse, comme la première, à tous les fidèles. L'apôtre cherche à les prémunir contre les faux docteurs et les hérétiques qui s'élevaient dès ce temps-là dans l'Église, principalement contre ceux qui niaient le dernier avènement de Jésus-Christ. On pense qu'il écrivit cette Épître peu de temps avant son martyre, vers l'an 66 de Jésus-Christ.
1 Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage avec nous la même foi, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ :
2 Que la grâce et la paix croissent en vous de plus en plus par la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ Notre-Seigneur.
3 Comme tous les dons de sa puissance divine qui regardent la vie et la piété, nous ont été communiqués en vertu de la connaissance de Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et sa vertu,
4 Dieu par lui nous a donné les grandes et précieuses grâces qu'il avait promises, afin que, par elles, vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption et cette concupiscence qui est dans le monde ;
5 Vous, de votre côté, apportez tous vos soins pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science,
6 A la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété,
7 A la piété l'amour de vos frères, et à l'amour de vos frères la charité*.
Il est à remarquer comment cette belle chaîne des vertus commence par la foi, qui est le fondement de tout l'édifice chrétien, et finit par la charité, qui comprend la plénitude et la perfection de la loi.
8 Car si ces grâces se trouvent en vous, et qu'elles y surabondent, elles ne laisseront pas stérile et infructueuse la connaissance que vous avez de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
9 Mais celui qui ne les a point est un aveugle qui marche en tâtonnant, et qui oublie comment il a été purifié des péchés de sa vie passée.
10 Par conséquent, mes frères, appliquez-vous davantage à rendre certaines par les bonnes œuvres votre vocation et votre élection ; car, agissant ainsi, vous ne pècherez jamais ;
11 Et de la sorte une entrée facile vous sera accordée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
12 C'est pourquoi je commencerai toujours par vous avertir de ces choses, bien que vous les sachiez, et que vous soyez confirmés dans la vérité dont je vous parle présentement.
13 Car je crois qu'il est juste, pendant que je suis encore dans cette tente*, de vous ranimer par cet avertissement ;
Le corps, qui est comme une tente de voyage.
14 Certain que dans peu de temps doit avoir lieu la déposition de ma tente, comme Notre-Seigneur Jésus-Christ me l'a fait connaître.
15 Mais j'aurai soin que, même après ma mort*, vous puissiez toujours vous rappeler ces enseignements.
Du haut du ciel, en effet, il prie, il veille sur l'Église ; il continue son ministère par ses successeurs.
16 Au reste, ce n'est point en nous attachant à d'ingénieuses fictions que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais c'est après avoir été les spectateurs de sa majesté.
17 Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsque du sein d'une nuée lumineuse descendit sur lui cette voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances ; écoutez-le.
18 Et nous entendîmes nous-mêmes cette voix qui venait du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte*.
La montagne du Thabor, consacrée par la transfiguration de Jésus-Christ.
19 Nous avons d'ailleurs une preuve encore plus frappante dans les oracles des prophètes, sur lesquels vous faites bien d'arrêter vos yeux comme sur une lampe qui luit dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître, et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs ;
20 Étant persuadés avant tout qu'aucune prophétie de l'Écriture ne s'explique par une interprétation particulière* ;
L'interprète légitime et infaillible des prophéties, c'est l'Église.
21 Car les prophéties ne nous ont pas été anciennement apportées par la volonté des hommes, mais par le mouvement du Saint-Esprit, par lequel les hommes inspirés de Dieu ont parlé.