Après la salutation d'usage (2P 1.1-2), l'auteur rappelle le caractère de la vocation chrétienne (2P 1.3-11). Vivant en communion avec la nature divine (2P 1.4), le chrétien est appelé à la sainteté, qui suppose la fidélité à la parole apostolique et prophétique (2P 1.12-21). En effet, la prédication chrétienne ne s'appuie pas sur des fables fabriquées (2P 1.16), mais sur le témoignage apostolique et sur la parole des prophètes inspirés par l'Esprit Saint (2P 1.21).
L'auteur lance ensuite une violente attaque, haute en couleur, contre les faux docteurs, dont il dénonce la perversion doctrinale et morale (2P 2.1-22). Leur châtiment est inévitable, comme autrefois celui des anges coupables et des habitants de Sodome et de Gomorrhe (2P 2.6).
Après cette longue tirade, le développement amorcé au chapitre 1 reprend avec la question que pose le retard de l'avènement glorieux du Christ (2P 3.3-13) ; le Seigneur patiente, mais son jour viendra (2P 3.9).
La lettre s'achève par un appel à la vigilance (2P 3.14-18).
L'épître apporte des précisions nouvelles sur l'interprétation et l'inspiration des Ecritures ainsi que sur la formation du canon; les prophéties de l'A.T. et le témoignage apostolique sont mis sur le même plan et servent de base à une foi solide (2P 1.19 ; 3.2). Nulle part ailleurs dans le N.T., le caractère inspiré des Ecritures n'est affirmé aussi explicitement : « Aucune prophétie n'est affaire d'interprétation privée : en effet, ce n'est pas la volonté humaine qui a jamais produit une prophétie, mais c'est portés par l'Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2P 1.20-21).
On y trouve aussi la première mention d'un recueil de lettres de Paul (2P 3.15-16) qui, même s'il ne contient pas nécessairement tout l'ensemble du corpus paulinien, est cependant regardé comme partie intégrante des Ecritures.
L'épître présente enfin cet autre intérêt de poser résolument le problème du retard de l'avènement du Christ : « Où en est la promesse de son avènement (du Seigneur) ? Car depuis que les Pères sont morts, tout demeure dans le même état qu'au début de la création. » (2P 3.4) Pour l'auteur, le prétendu retard provient seulement de la patience aimante de Dieu. Il veut laisser à chacun le temps de se convertir. Aussi, que tous vivent dès maintenant dans la sainteté. Par cet enseignement eschatologique, l'auteur rappelle une dimension importante de la vie chrétienne.
L'auteur dénonce des « impies » qui se sont infiltrés dans l'Eglise (2P 2.1). Qui sont-ils ? Convertis à la foi chrétienne, ils l'ont reniée et risquent maintenant de pervertir la communauté en lui promettant une fausse liberté (2P 2.19). Leur hérésie est à la fois théologique – ces faux docteurs renient le Seigneur qui les a rachetés et méprisent les anges (2P 2.10-11) – et morale : ils mènent une vie débauchée et sont insatiables de péché (2P 2.14).
Il est difficile de préciser davantage car dans la longue série d'invectives du chapitre deuxième, l'auteur utilise des expressions conventionnelles et trace, comme on l'a dit, une sorte de « portrait-robot » de l'impie.
Les destinataires de la lettre sont familiers de l'Ecriture et des traditions apocalyptiques juives, auxquelles l'auteur fait de nombreuses allusions sans jamais les citer explicitement (sauf en 2P 1.17): les anges coupables (2P 2.4), le déluge (2P 2.5), Sodome et Gomorrhe (2P 2.6-7), Balaam et Bosor (2P 2.15), traditions concernant l'origine du monde par l'eau et sa destruction par le feu.
Cette épître, notamment en 2.1 - 3.3, et celle de Jude présentent des rapports évidents et étroits. Elles semblent suivre le même fil conducteur. C'est ainsi qu'elles polémiquent contre les faux docteurs, qualifiés, dans les deux cas, de « sceptiques railleurs » (2P 3.3; Jude 18) qui profèrent des énormités (2P 2.18; Jude 16) et banquètent sans vergogne (2P 2.13; Jude 12) ; leur péché est comparé à celui des anges coupables, de Sodome et Gomorrhe, de Balaam.
Il semble acquis que 2 Pierre dépend de Jude ; en beaucoup de passages, le texte paraît secondaire ; en général, l'auteur clarifie les passages parallèles de l'épître de Jude; il supprime certains éléments étranges pour des lecteurs moins informés des traditions apocryphes.
D'autre part, 2 Pierre soulève l'objection du retard de l'avènement du Christ, alors que pour Jude la question ne se pose pas.
Comme cette épître a d'abord été reçue dans l'Eglise d'Alexandrie et contestée par celle de Syrie, nous suggérerions volontiers qu'elle provient d'un milieu judéo-chrétien de la Dispersion hellénistique.
L'auteur s'identifie avec Syméon Pierre l'apôtre (2P 1.1). La première lettre mentionnée en 3.1 se comprend spontanément comme étant la 1re épître de Pierre. En outre, l'auteur rappelle sa présence lors de la transfiguration du Seigneur (2P 1.16) ; enfin il annonce sa mort comme prochaine (2P 1.14).
Cette identification toujours discutée soulève bien des difficultés.
L'auteur ne semble pas appartenir à la première génération chrétienne, qui est disparue (2P 3.4). L'épître est postérieure à celle de Jude, datée communément des dernières décennies du premier siècle. Enfin et surtout, nous l'avons vu, elle contient une mention explicite du canon des Ecritures : il existe un recueil des lettres de Paul, qui, même s'il n'est pas complet, est compté parmi les « Ecritures » aussi bien que les autres écrits apostoliques et prophétiques.
Par ailleurs, comme il n'est pas possible de trop reculer la composition d'une épître si nourrie des traditions judéo-chrétiennes, on peut proposer comme date de rédaction 125 environ, période qui exclut une origine pétrinienne directe.
Si l'épître ne peut être attribuée à Pierre, elle pourrait cependant provenir d'un « cercle pétrinien » qui, à la suite des enseignements de l'apôtre, a voulu rappeler la nécessité de garder la foi.
Avec l'Apocalypse, ce fut le livre du N.T. qui eut le plus de difficultés à se faire reconnaître. C'est par l'Eglise d'Alexandrie que cette lettre a pénétré lentement dans l'ensemble des Eglises. Absente du canon de Muratori (peu avant 200), elle est citée pour la première fois par Origène (né en 185/6, mort en 254) qui la signale comme contestée. Eusèbe (mort en 340) la range encore parmi les écrits controversés. Ce n'est qu'au Ve siècle qu'elle est reconnue par la majorité des Eglises, au VIe siècle en Syrie. Cependant, vers l'an 200, elle est contenue dans une version égyptienne du Nouveau Testament et vers la fin du IIIe siècle dans le papyrus 72.
1 Syméon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ, une foi de même prix que la nôtre : [ Autre traduction possible : de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ.
- Syméon Pierre Actes 15 :14. ]
Romains 1 :7 ; Galates 1.3 ; Philippiens 1.2, etc. en abondance Jude 1 :2.]
3 En effet, la puissance divine nous a fait don de tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et sa force agissante. [ piété 1 Timothée 4 :7.
- celui qui nous a appelés 1 Pierre 2 :9. ]
12 Aussi ai-je l'intention de toujours vous rappeler cela, bien que vous le sachiez et que vous demeuriez fermes dans la vérité présente. [ rappel incessant Jude 5. ]
- séparation (lever le camp) 2 Corinthiens 5 :1.
- comme... Jésus... me l'a fait connaître Jean 21 :18-19. ]