Sur son nom, son origine et sa valeur historique, cf. Introduction au Ier Livre des Rois : on l'a vu, c'est ici la deuxième partie de ce que l'hébreu appelle Livres de Samuel. ♦ Elle débute (I, 1 – II, 7) par la proclamation de David comme roi de Juda, à Hébron, après la mort de Saül, et désormais raconte surtout son action militaire et politique : sa rivalité avec Isboseth (II, 8 – IV) ; après l'assassinat de ce faible successeur de Saül, David établit à Jérusalem son règne sur tout Israël, étend son royaume par des guerres multiples et en commence l'organisation (IV – IX). Le glorieux monarque n'est certes pas sans reproches : on connaît sa faute avec Bethsabée (XI – XII) ; l'orgueil lui fit procéder au dénombrement du peuple. S'il se repentit sincèrement et noblement, il n'en souffrit pas moins en châtiment les tristesses de sa fin de règne : compétitions de ses fils, révolte et mort d'Absalom, tentative de Séba et des tribus du Nord, se jugeant défavorisées au profit des gens de Juda (XIII – XX). Les chapitres XXI – XXIV sont des appendices complémentaires : réparation d'un crime de Saül, non encore expié, contre les Gabaonites ; liste des héros qui se distinguèrent au temps de David ; châtiment du recensement ordonné par David ; enfin deux poésies du roi (comparer le Psaume XVIII) et ses « dernières paroles ». ♦ L'auteur n'entend pas donner à David une histoire exhaustive ; les épisodes qu'il choisit visent à montrer, dans les tristesses du règne, le châtiment des fautes d'Israël et de son roi, dans sa gloire et sa grandeur, la récompense de ses vertus et de son obéissance. Il y a plus : David restera le conquérant de Jérusalem, le grand roi qui en fit, non seulement la capitale politique mais la ville sainte du peuple élu, et y ramenant l'arche d'Alliance, et en y préparant la construction du Temple que réalisera son fils et successeur Salomon. David reste l'« aimable chantre d'Israël », le roi psalmiste. Il est surtout l'ancêtre du Messie, qui assurera à la dynastie la pérennité promise par Nathan au nom du Seigneur (VII).
1 Après la mort de Saül, David étant revenu à Sicéleg, après la défaite des Amalécites, y avait passé deux jours.
13 David dit au jeune homme qui lui avait apporté cette nouvelle : D'où êtes-vous ? Il lui répondit : Je suis fils d'un étranger, d'un Amalécite.
17 Or, David fit ce chant funèbre sur la mort de Saül et de Jonathas, son fils,
19 La gloire, ô Israël, sur tes hauts lieux est meurtrie ! Comment sont tombés les héros ?
20 N'annoncez point cette nouvelle dans Geth ; ne la publiez point dans les places publiques d'Ascalon, de peur que les filles des Philistins ne s'en glorifient, et que les filles des incirconcis n'en triomphent de joie.
21 Montagnes de Gelboé, que la rosée et la pluie ne tombent jamais sur vous ; qu'il n'y ait point sur vos coteaux de champs dont on offre les prémices, parce que c'est là qu'a été jeté bas le bouclier des vaillants d'Israël. Le bouclier de Saül n'était pas oint d'huile, mais du sang des blessés, de la graisse des vaillants.
22 Jamais l'arc de Jonathas n'est retourné en arrière ; et l'épée de Saül n'a jamais été tirée en vain. 23 Saül et Jonathas, ces princes qui, pendant leur vie, étaient si aimables et d'une si grande majesté, n'ont point été divisés dans leur mort même. Ils étaient plus vites que les aigles, et plus courageux que les lions.
24 Filles d'Israël, pleurez sur Saül, qui vous revêtait d'écarlate délicieusement et qui vous donnait des ornements d'or pour vous parer.
25 Comment les héros sont-ils tombés dans le combat ? Comment Jonathas a-t-il été meurtri sur vos montagnes ?
26 Votre mort me perce de douleur, Jonathas, mon frère, le plus gracieux des princes ; votre amour m'était plus merveilleux que l'amour des femmes. 27 Comment les héros sont-ils tombés ? Comment la gloire des armes a-t-elle été anéantie ?