Segond 21 – 2 Samuel 1
2 Samuel
Prenant la suite de 1 Samuel, avec lequel il formait à l’origine un seul volume, le Deuxième livre de Samuel est tout entier consacré au règne de David. Il couvre ainsi la période située entre 1010 et 970 av. J.-C. et relate notamment les événements qui ont conduit, par la suite, à la construction du temple de Jérusalem.
RÈGNE DE DAVID SUR JUDA 1.1—4.12
Annonce de la mort de Saül
1S 31.1-6; Pr 24.17
1 Après la mort de Saül, David, qui avait battu les Amalécites, était revenu à Tsiklag et il y passa deux jours. [Tsiklag : ville que le roi de Gath lui avait donnée (voir 1S 27.5-6).] 2 Le troisième jour, un homme arriva du camp de Saül, les habits déchirés et la tête couverte de terre. Lorsqu’il fut en présence de David, il se jeta par terre et se prosterna. 3 David lui demanda : «D’où viens-tu?» L’homme lui répondit : «Je me suis échappé du camp d’Israël.» [L’homme : litt. et il.] 4 David lui dit : «Que s’est-il passé? Dis-le-moi donc!» Il répondit : «Le peuple s’est enfui du champ de bataille; beaucoup d’hommes sont tombés et sont morts. Même Saül et son fils Jonathan sont morts.» 5 David dit au jeune homme qui lui apportait ces nouvelles : «Comment sais-tu que Saül et son fils Jonathan sont morts?» 6 Le jeune homme qui lui apportait ces nouvelles répondit alors : «Je me trouvais sur le mont Guilboa. Or Saül s’appuyait sur sa lance, et les chars et les cavaliers le serraient de près. 7 Il s’est retourné, m’a aperçu et m’a appelé. J’ai dit : ‘Me voici!’ 8 Il m’a demandé : ‘Qui es-tu?’ Je lui ai répondu : ‘Je suis amalécite.’ [Je lui ai répondu : litt. je lui ai dit, qeré & plusieurs mss héb.; ketiv «il lui a dit».] 9 Il a dit : ‘Approche-toi donc et donne-moi la mort, car je me sens mal, même si je suis encore plein de vie.’ [Je me sens mal : litt. le vertige (sens incertain) m’a saisi. Même si… vie : litt. car encore toute mon âme en moi.] 10 Je me suis approché de lui et lui ai donné la mort, sachant bien qu’il ne survivrait pas à sa défaite. J’ai retiré la couronne qui était sur sa tête et le bracelet qu’il avait au bras et je te les apporte ici, mon seigneur.» [Sa défaite : ou sa chute. Je te les… seigneur : litt. je les apporte ici à mon seigneur.]
11 David attrapa ses habits et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui firent de même. 12 Ils furent dans le deuil, ils pleurèrent et jeûnèrent jusqu’au soir à cause de Saül, de son fils Jonathan, du peuple de l’Eternel et de la communauté d’Israël, parce qu’ils étaient tombés par l’épée. [De l’Eternel : texte massor.; Sept. «de Juda». Communauté : ou famille, litt. maison.]
13 David dit au jeune homme qui lui avait apporté ces nouvelles : «D’où viens-tu?» Il répondit : «Je suis le fils d’un étranger, d’un Amalécite.» 14 David lui dit : «Comment se fait-il que tu n’aies pas eu peur de porter la main contre celui que l’Eternel a désigné par onction et de lui donner la mort?» [Comment… porter la : litt. comment n’as-tu pas eu peur d’envoyer ta. Celui… onction : ou l’oint de l’Eternel ou le messie de l’Eternel (idem v. 16).] 15 Puis David appela l’un de ses hommes et lui dit : «Approche-toi et tue-le!» Cet homme frappa l’Amalécite et celui-ci mourut 16 tandis que David lui disait : «Que ton sang retombe sur ta tête! En effet, ta bouche a témoigné contre toi, puisque tu as affirmé avoir toi-même donné la mort à celui que l’Eternel avait désigné par onction!» [Tandis que… disait : litt. et David lui dit. Témoigné : litt. répondu. Puisque tu as affirmé : ou lorsque tu as affirmé, litt. pour dire.]
Oraison funèbre sur Saül et Jonathan
2S 3.33-34; 2Ch 35.25
17 Voici la complainte que David composa sur Saül et sur son fils Jonathan. 18 Il ordonna de l’enseigner aux Judéens. C’est la complainte de l’arc, qui figure dans le livre du Juste. [Judéens : litt. fils (ou enfants, idem dans le reste du livre) de Juda. Qui figure : litt. écrite. Livre du Juste : ou livre de Jashar, probable recueil de poèmes, mentionné aussi en Jos 10.13, mais qui ne nous est pas parvenu (nous le connaissons uniquement par l’intermédiaire de citations).]
19 «L’élite d’Israël a été blessée sur tes collines! Comment des héros ont-ils pu tomber? [L’élite : litt. la beauté ou l’honneur ou la gazelle. A été blessée : litt. (est) transpercée. Ont-ils pu tomber : litt. sont-ils tombés.]
20 »Ne l’annoncez pas dans Gath, n’en proclamez pas la nouvelle dans les rues d’Askalon, sinon les filles des Philistins se réjouiraient, les filles des incirconcis triompheraient. [Gath… Askalon : villes situées aux deux extrémités de la Philistie. Incirconcis : la circoncision avait été donnée à Abraham comme marque de l’alliance entre Dieu et lui (Gn 17.9-14).]
21 Monts Guilboa, qu’il n’y ait sur vous ni rosée ni pluie, ni champs permettant de faire des offrandes! En effet, c’est là qu’a été jeté le bouclier des héros, le bouclier de Saül. Plus jamais on ne le graissera avec de l’huile. [Permettant de faire des offrandes : litt. de prélèvements. Plus jamais… huile : litt. sans oint dans l’huile, texte massor.; var. plusieurs mss héb. «sans onction dans l’huile»; Sept. «il n’a pas été oint dans de l’huile».]
22 Devant le sang des blessés, devant la graisse des plus vaillants, l’arc de Jonathan n’a jamais reculé et l’épée de Saül ne retournait pas à vide.
23 Saül et Jonathan, aimés et chéris pendant leur vie, n’ont pas été séparés dans la mort. Ils étaient plus légers que les aigles, ils étaient plus forts que les lions. [La mort : litt. leur mort.]
24 Filles d’Israël, pleurez sur Saül! Il vous habillait d’un cramoisi magnifique, il mettait des ornements d’or sur vos habits.
25 Comment des héros ont-ils pu tomber au milieu du combat? Comment Jonathan a-t-il pu être blessé sur tes collines? [Ont-ils pu tomber : litt. sont-ils tombés. A-t-il pu être blessé : litt. (est-il) transpercé.]
26 »Je suis dans la douleur à cause de toi, Jonathan, mon frère! Tu faisais tout mon plaisir. Ton amour pour moi était merveilleux, supérieur à l’amour des femmes.
27 Comment des héros ont-ils pu tomber? Comment leurs armes ont-elles pu être détruites?» [Ont-ils pu tomber : litt. sont-ils tombés. Leurs armes… détruites : litt. des vases de guerre ont-ils péri, qui peut aussi être compris comme une métaphore désignant Saül et Jonathan.]