Vers 760 avant J.-C., Amos arrive de son village de Técoa (royaume de Juda) à Béthel, principal sanctuaire du royaume d'Israël (voir 1.1 et la note). C'est aussitôt un coup de tonnerre dans le ciel bleu.
Alors que le royaume d'Israël, sous le règne de Jéroboam II (787-747), profite du répit que lui laisse son voisin assyrien et jouit d'une prospérité toute neuve, Amos annonce brutalement la fin du peuple élu. Dans le royaume, la religion se porte pourtant bien. Pourquoi donc cette fausse note ?
Chacun, homme ou peuple, devrait pouvoir vivre parmi les autres. Pour cela Dieu a institué un droit. Or ce droit est constamment piétiné par les plus forts. Dieu apparaît alors comme le défenseur intraitable du droit des faibles.
Amos raconte pourquoi il a dû se faire porteur d'un message aussi radical (voir les visions des chapitres 7 à 9). Celui-ci lui vaut d'ailleurs d'être rapidement expulsé d'Israël (7.10-17).
— On trouvera aux chapitres 1—2 les reproches que Dieu adresse au royaume d'Israël et à ses voisins.
— Les messages des chapitres 3—6 définissent le conflit qui oppose le Dieu juste à son peuple.
— Enfin les chapitres 7—9 permettent de découvrir les sources du message d'Amos : cinq visions, qui sont autant de symboles de la prochaine intervention de Dieu.
Le livre d'Amos fait réfléchir à tout ce que le message de Dieu a de subversif dans notre monde. Ainsi le prophète expulsé fait déjà penser au sort qui sera réservé à Jésus, messager lui aussi d'une subversion, non violente il est vrai, mais combien plus radicale que celle annoncée par Amos !
1 Ce livre rapporte les paroles d'Amos, un des éleveurs de bétail du village de Técoa. Le Seigneur lui révéla son message par des visions, au sujet du royaume d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre, à l'époque où régnaient Ozias en Juda et Jéroboam, fils de Joas, en Israëla. [a Técoa : à une quinzaine de kilomètres au sud de Jérusalem, dans le territoire de Juda. — Israël désigne ici le royaume israélite du nord, séparé du royaume de Juda depuis la mort de Salomon. — le tremblement de terre : probablement vers 760 avant J.-C. ; voir Zach 14.5. — Ozias ou Azaria, roi de Juda : voir 2 Rois 15.1-7 ; 2 Chron 26.1-23. — Jéroboam (II) fils de Joas, roi d'Israël : voir 2 Rois 14.23-29.]
« De Jérusalem le Seigneur rugit,
de Sion il fait entendre sa voix.
Alors c'est la désolation
dans tous les pâturages,
c'est la sécheresse
au sommet du mont Carmelb. »
3 Voici ce que déclare le Seigneur :
« J'ai plus d'un crime à reprocher
aux Syriens de Damas,
et en particulier celui-ci :
ils ont écrasé sous des herses de fer
les habitants de Galaadc.
C'est pourquoi,
je ne reviendrai pas sur ma décision :
4 Je mettrai le feu
au palais du roi Hazaël,
au château du roi Ben-Hadadd.
5 Je ferai sauter les verrous de Damas,
et j'éliminerai celui qui siège
sur cette vallée du crime,
le roi qui règne
dans cette cité du plaisir.
Quant au peuple syrien,
il sera déporté à Quire », dit le Seigneur.
6 Voici ce que déclare le Seigneur :
« J'ai plus d'un crime à reprocher
aux Philistins de Gazaf,
et en particulier celui-ci :
ils ont déporté les populations
de villages entiers
pour les livrer aux Édomites.
C'est pourquoi,
je ne reviendrai pas sur ma décision :
7 Je mettrai le feu aux murailles de Gaza ;
le feu dévorera ses belles maisons.
8 J'exterminerai les habitants d'Asdod
et le roi qui règne à Ascalon.
Je m'acharnerai sur les gens d'Écrong.
Les Philistins n'auront pas de survivants »,
dit le Seigneur Dieu.
9 Voici ce que déclare le Seigneur :
« J'ai plus d'un crime à reprocher
aux Phéniciens de Tyr,
et en particulier celui-ci :
ils n'ont pas honoré le pacte fraternel
qui les liait à Israëlh ;
ils ont emmené les populations
de villages entiers
pour les livrer aux Édomites.
C'est pourquoi,
je ne reviendrai pas sur ma décision :
10 Je mettrai le feu à la ville de Tyr ;
le feu dévorera ses belles maisons. »
11 Voici ce que déclare le Seigneur :
« J'ai plus d'un crime à reprocher
aux gens d'Édomi,
et en particulier celui-ci :
Ils se sont lancés, l'épée à la main,
à la poursuite de leurs frères d'Israël.
Ils ont étouffé toute pitié,
ils ont gardé sans fin la rage de déchirer
et conservé une rancune sans limite.
C'est pourquoi,
je ne reviendrai pas sur ma décision :
12 Je mettrai le feu à leur ville de Téman ;
le feu dévorera les belles maisons
qui se trouvent à Bosraj. »
13 Voici ce que déclare le Seigneur :
« J'ai plus d'un crime à reprocher
aux Ammonitesk,
et en particulier celui-ci :
ils ont éventré les femmes enceintes
en voulant agrandir leur territoire
au pays de Galaad.
C'est pourquoi,
je ne reviendrai pas sur ma décision :
14 je mettrai le feu à leur ville de Rabba ;
le feu dévorera ses belles maisons,
au jour de la bataille,
parmi les cris de guerre,
dans l'ouragan d'un jour de tempête.
15 Leur roi partira en déportation,
et ses princes avec lui »,
dit le Seigneur.