Quiconque lit attentivement ce texte a l'impression de se trouver devant une prédication ou un discours plutôt que devant une lettre à proprement parler. Certes, les tout derniers versets du chapitre 13, avec les salutations qu'ils contiennent, font penser à la conclusion d'une lettre. Mais le début ne comporte aucun renseignement sur l'auteur ou les destinataires de cet écrit. Il est possible, mais non certain, que cette « lettre » ait été envoyée d'Italie (13.24). Elle s'adresse en tout cas à des chrétiens exposés à l'impopularité et à une opposition croissante, au point que ceux-ci sont tentés d'abandonner la foi chrétienne. L'auteur les encourage à demeurer fermes dans cette foi, en leur démontrant la supériorité de la personne et de l'œuvre du Christ pour tout ce qui touche au salut.
Dès le début, la lettre affirme que Dieu s'est révélé définitivement à nous en la personne de son Fils Jésus-Christ (1.1-3). On peut distinguer deux parties principales dans cet exposé entrecoupé d'appels pressants :
— La première partie (1.4—10.18) met en évidence la grandeur suprême du Christ : il est non seulement supérieur aux prophètes (1.1-3), mais encore aux anges (1.4—2.18), à Moïse et à Josué (3.1—4.13) ; en tant que grand-prêtre unique de la nouvelle alliance, il est supérieur aux grands-prêtres de l'ancienne alliance (4.14—7.28) ; son sacrifice accompli une fois pour toutes est supérieur aux nombreux sacrifices de l'ancien Israël (8.1—10.18).
— La deuxième partie (10.19—13.19) encourage d'abord les auditeurs à persévérer dans la foi (10.19-39). C'est là qu'on trouve le célèbre passage sur l'exemple des croyants de l'Ancien Testament (chap. 11), puis l'invitation à garder les regards fixés sur Jésus-Christ, pour supporter l'opposition comme lui (12.1-11). Après quelques dernières recommandations et des avertissements (12.12—13.19), l'auteur achève par une bénédiction et des salutations (13.20-25).
Pour aider ses lecteurs à surmonter leur découragement, l'auteur ne se contente pas de paroles réconfortantes. Il évoque avec réalisme la difficile condition des chrétiens dans le monde et précise le but de l'œuvre du Christ : par sa mort, il a rendu possible ce qu'aucun sacrifice ne pouvait accomplir. Les lecteurs sont invités alors à prendre place dans la grande foule des témoins de Jésus-Christ, l'auteur d'un salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent.
1 Autrefois Dieu a parlé à nos ancêtres à maintes reprises et de plusieurs manières par les prophètes,
4 Le Fils est devenu d'autant supérieur aux anges que Dieu lui a accordé un titre qui surpasse le leur.
« C'est toi qui es mon Fils,
à partir d'aujourd'hui je suis ton Père. »
Et il n'a jamais dit à propos d'un ange :
« Je serai un Père pour lui
et il sera un Fils pour moic. »
6 Mais au moment où Dieu allait envoyer son Fils premier-né dans le monde, il a dit :
« Tous les anges de Dieu doivent l'adorer. »
7 Quant aux anges, il a dit :
« Dieu fait de ses anges des vents
et de ses serviteurs des flammes de feud. »
8 Mais au sujet du Fils, il a déclaré :
« Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours.
C'est avec justice que tu gouvernes ton royaume.
9 Tu aimes ce qui est juste, tu détestes le mal,
c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a consacré,
en versant sur ta tête l'huile de fête,
et t'a choisi plutôt que tes compagnonse. »
10 Il a dit aussi :
« C'est toi, Seigneur, qui au commencement as fondé la terre,
le ciel est ton ouvrage.
11 Tout cela disparaîtra, mais toi tu restes.
Terre et ciel s'useront comme de vieux habits ;
12 tu les rouleras comme un manteau,
et ils seront changés comme des vêtements.
Mais toi tu demeures le même et ta vie n'a pas de finf. »
13 Dieu n'a jamais dit à l'un de ses anges :
« Viens siéger à ma droite,
je veux contraindre tes ennemis
à te servir de marchepiedg. »
14 Les anges ne sont que des esprits au service de Dieu : il les envoie apporter de l'aide à ceux qui doivent recevoir le salut.