chapitre précédent retour chapitre suivant

Bible de Jérusalem – Hébreux 1

ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

Introduction à l’épître aux Hébreux

Prologue

Grandeur du Fils de Dieu incarné.

1 Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, 2 en ces jours qui sont les derniers,a nous a parlé par un Fils,b qu’il a établi héritier de toutes choses,c par qui aussi il a fait les mondes.d

a Littéralement « à l’extrême de ces jours, à la fin de l’éon présent ». À la plénitude des temps, Mc 1.15 ; Ga 4.4, s’ouvrent les derniers temps ou les derniers jours, Ac 2.17 (Jl 3.1) ; 1 P 1.20 ; cf. 2 Tm 3.1 ; 2 P 3.3 ; 1 Jn 2.18 ; Jude 18.

b Après les prophètes Dieu envoie un messager qui n’est plus un porte-parole comme les autres il est « Fils », cf. Mc 12.2-6 ; Rm 1.4.

c La filiation comporte le droit à l’héritage, cf. Mt 21.38 ; Ga 4.7. Mais ici la mise en possession de toutes choses est attribuée à une initiative de Dieu, au moment de la glorification, suivant l’image dynastique, 1 R 1.20.

d Littéralement « les éons » terme qui désigne non seulement le monde, mais aussi les deux époques ou dimensions de l’univers, celle caractérisée par le temps, éon présent, et celle caractérisée par l’éternité, éon futur pour nous, mais déjà existant dans l’« espace » de Dieu (cf. 5.6 ; 6.20 ; 7.17, 21, 28 où l’on traduit « monde éternel »).

3 Resplendissement de sa gloire, effigie de sa substance,e lui qui soutient l’univers par sa parole puissante, ayant accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs,

e Ces deux métaphores empruntées à la théologie alexandrine de la Sagesse et du Logos, Sg 7.25-26, expriment l’identité de nature entre le Père et le Fils autant que la distinction des personnes. Le Fils est le « resplendissement » ou le reflet de la gloire lumineuse (cf. Ex 24.16) du Père, Lumen de Lumine . Et il est « l’effigie », cf. Col 1.15, de sa substance, comme l’empreinte exacte que laisse un sceau, cf. Jn 14.9.

4 devenu d’autant supérieur aux anges que le nom qu’il a reçu en héritage est incomparable au leur.

Le Fils

5 Auquel des anges, en effet, Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ? Et encore : Je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils. 6 Et de nouveau, lorsqu’il introduit le Premier-né dans le mondef à venir, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent.

f Il s’agit de l’oikoumènè éternelle, 2.5, et non pas du kosmos présent, 10.5. Dieu aurait prononcé ces paroles lors de l’intronisation dans la gloire, cf. v. 3 ; 2.5 ; Ep 1.20-21 ; Ph 2.9-10. « Premier-né » est un titre d’honneur, Col 1.15, 18 ; Ap 1.5.

7 Tandis qu’il s’exprime ainsi en s’adressant aux anges : Il fait de ses anges des vents, de ses serviteurs une flamme ardente,g

g Suivant les LXX, l’auteur voit dans ce texte une description de la nature des anges, subtile, mobile, et donc inférieure à celle du Fils sur son trône immuable.

8 il dit à son Fils : Ton trône, ô Dieu, subsiste dans les siècles des siècles, et : le sceptre de droiture est le sceptre de ta royauté.h

h Var. « ta royauté », cf. Ps 45.

9 Tu as aimé la justice et tu as haï l’impiété. C’est pourquoi, Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile d’allégresse de préférence à tes compagnons.i

i La divinité que le Ps attribue par hyperbole au roi est attribuée ici proprement et éminemment à Jésus-Messie, v. 3. Le Christ-Dieu jouit d’un règne éternel.

10 Et encore : C’est toi, Seigneur, qui aux origines fondas la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains. 11 Eux périront, mais toi tu demeures, et tous ils vieilliront comme un vêtement. 12 Comme un manteau tu les rouleras, comme un vêtement, et ils seront changés. Mais toi, tu es le même et tes années ne s’achèveront point. 13 Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds ?

14 Est-ce que tous ne sont pas des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut ?j

j Par opposition au Fils, les anges ne sont que des serviteurs, v. 7, employés pour le salut des hommes.

chapitre précédent retour chapitre suivant