Segond 21 – Jonas 1
Jonas
De style narratif, le Livre de Jonas relate les aventures d’un prophète mentionné par ailleurs à la cour de Jéroboam II, ce qui le situe dans la première moitié du 8e siècle av. J.-C., dans le royaume du nord d’Israël. Il reçoit la mission de transmettre le message divin à des ennemis de son peuple.
Mission et fuite de Jonas
2R 14.25; Ps 139.7-10; 107.23-32
1 La parole de l’Eternel fut adressée à Jonas, fils d’Amitthaï : [La parole… fut adressée à : litt. il y eut une parole… vers. Jonas : prophète mentionné aussi en 2R 14.25, sous le règne de Jéroboam II en Israël (782-753 av. J.-C.); il y est présenté comme originaire de Gath-Hépher, ville du territoire de Zabulon (auj. village d’El-Meshad, à env. 5 km au nord-est de Nazareth) située à env. 800 km de Ninive.] 2 «Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car sa méchanceté est montée jusqu’à moi.» [Ninive : résidence royale puis capitale de l’Empire assyrien, la puissance ennemie montante, dont le site fait face à la ville actuelle de Mossoul, dans l’Irak moderne. Sa chute, annoncée après Jonas par les prophètes Nahum et Sophonie, est finalement survenue en 612 av. J.-C. après le siège d’une coalition de Mèdes, Babyloniens et Scythes. La grande ville : voir Gn 10.12 et n.]
3 Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la présence de l’Eternel. Il descendit à Jaffa, et il trouva un bateau qui allait à Tarsis. Il paya le prix du transport et s’embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la présence de l’Eternel. [Tarsis : cette ville, dont la localisation est incertaine, se trouvait loin d’Israël; on la situe généralement à l’autre extrémité de la Méditerranée, en Espagne. Jaffa : héb. Japho. S’embarqua : litt. y descendit.]
4 L’Eternel fit souffler sur la mer un vent impétueux, et il s’éleva sur la mer une si grande tempête que le bateau menaçait de faire naufrage. [De faire naufrage : litt. de se briser.] 5 Les marins eurent peur; ils implorèrent chacun leur dieu, et ils jetèrent dans la mer les objets qui étaient sur le bateau afin de l’alléger. Jonas était descendu au fond du bateau, s’était couché et dormait profondément. 6 Le capitaine s’approcha de lui et lui dit : «Pourquoi dors-tu? Lève-toi, fais appel à ton Dieu! Peut-être voudra-t-il penser à nous et nous ne mourrons pas.» [Peut-être voudra-t-il penser à nous : litt. peut-être Dieu pensera-t-il à nous, texte massor.; Sept. «afin que Dieu nous sauve». Mourrons : litt. périrons.] 7 Puis ils se dirent l’un à l’autre : «Venez, tirons au sort pour savoir qui nous attire ce malheur.» Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas. [Tirons… savoir : litt. faisons tomber des sorts et (ainsi) nous saurons. Qui nous attire : litt. dans ce que pour qui (est) pour nous (idem v. 8).]
8 Alors ils lui dirent : «Dis-nous qui nous attire ce malheur. Quelle est ton occupation et d’où viens-tu? Quel est ton pays et de quel peuple es-tu?» 9 Il leur répondit : «Je suis hébreu et je crains l’Eternel, le Dieu du ciel, qui a fait la mer et la terre.» [Terre : litt. terre sèche (mot utilisé en Gn 1.9).] 10 Ces hommes furent saisis d’une grande crainte et lui dirent : «Pourquoi as-tu fait cela?» Ils surent en effet qu’il fuyait loin de la présence de l’Eternel parce qu’il le leur déclara. [Ils surent : litt. les hommes savaient.] 11 Ils lui dirent : «Que te ferons-nous pour que la mer se calme envers nous?» En effet, la mer était de plus en plus déchaînée. [Te ferons-nous : ou ferons-nous pour toi. Envers : litt. à partir de dessus (idem v. 12). Etait déchaînée : litt. (était) allant et tempêtant.] 12 Il leur répondit : «Prenez-moi et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous, car je sais que c’est moi qui attire sur vous cette grande tempête.» [Prenez : litt. levez (idem v. 15). C’est moi qui vous attire : litt. dans ce que sur moi (est) pour vous.]
13 Ces hommes ramèrent pour gagner la terre ferme, mais ils ne purent pas y arriver parce que la mer était toujours plus déchaînée contre eux. 14 Alors ils s’adressèrent à l’Eternel et dirent : «Eternel, ne nous fais pas mourir à cause de la vie de cet homme et ne nous charge pas du sang innocent! En effet toi, Eternel, tu fais ce que tu veux.» [S’adressèrent à : litt. appelèrent vers. Ne nous… vie : litt. que nous ne périssions pas dans l’âme. Tu fais ce que tu veux : ou tu as fait ce que tu as voulu.] 15 Puis ils prirent Jonas et le jetèrent dans la mer. Et la fureur de la mer s’apaisa. [La fureur… s’apaisa : litt. la mer se tint (debout) loin de sa rage.] 16 Ces hommes furent saisis d’une grande crainte de l’Eternel. Ils offrirent un sacrifice à l’Eternel et firent des vœux.