Ce livre est une sorte de code destiné aux ministres du culte ou Lévites — d'où son nom. Il ne contient guère que des textes législatifs, des ordonnances qui règlent leut état et leurs fonctions. On y distingue quatre parties principales : ♦ 1° La loi des sacrifices (I – VII), détermine les offrandes des fidèles et les rites que doivent observer les prêtres chargés de les présenter à Dieu. ♦ 2° VIII – X : raconte en détail la consécration d'Aaron et de ses fils, l'inauguration de leurs fonctions et le châtiment des deux fils aînés d'Aaron. C'est l'unique section historique de l'ouvrage, mais elle se rapporte bien au thème général, illustrant d'ailleurs l'obligation de la sainteté à laquelle sont tenus les prêtres du Seigneur. ♦ 3° La loi de pureté (XI – XVI) toute négative, énumère les impuretés légales qui font perdre la sainteté prescrite aux fils d'Israël, indique les moyens à prendre pour la recouvrer, et décrit le rite du grand jour des Expiations. ♦ 4° La loi de sainteté (XVII – XXVII) donne les règlements spécifiquement religieux : unité du sanctuaire, sainteté des prêtres et des sacrifices, calendrier sacré, vœux ; elle légifère en outre contre les injustices sociales, et se termine par un discours parénétique proclamant les bénédictions réservées par Dieu aux fidèles observateurs de sa loi, et les châtiments qui frapperont les pécheurs obstinés. ♦ Toute cette législation, qui a certainement reçu dans la suite des précisions, des additions, sinon même quelques modifications, se caractérise par un ton péremptoire, la minutie des détails matériels et le souci de la sainteté rituelle. C'est qu'elle repose sur la notion très nette de l'incompréhensible transcendance de la nature divine, sens métaphysique du nom de Yahweh que traduit le vocable de Saint. Dès lors, la volonté divine, le rappel du nom divin sont motifs suffisants pour exiger l'obéissance : obéir, c'est sanctifier Dieu ; désobéir, c'est profaner le nom divin. Ce respect, cette crainte religieuse à l'égard de Dieu appellent la perfection du détail maternel. Ils exigent en outre la séparation rituelle vis-à-vis des choses que Dieu s'est réservées, l'absence de tout contact avec le profane, et la fuite des impuretés légales. Ainsi le fidèle pourra-t-il être saint comme Dieu est saint. ♦ Bien des siècles plus tard, la casuistique des Pharisiens devait multiplier ces prescriptions, les surcharger d'additions, à un point tel que la Loi était devenue, au temps du Christ, un fardeau intolérable. Il n'en reste pas moins qu'à l'époque des Rois et dans les siècles où devait se former la conscience religieuse du peuple juif, cette législation fut un puissant rempart contre les infiltrations païennes si séduisantes, et la sauvegarde du monothéisme ; par sa très haute idée de Dieu, elle demeure un beau monument de la vertu de la religion.
1 Le Seigneur appela Moïse, et lui parlant du tabernacle du témoignage [où il résidait], il lui dit :
10 Si l'offrande est de menu bétail, c'est-à-dire si c'est un holocauste de brebis ou de chèvres, celui qui l'offre choisira un mâle sans défaut ;
14 Si on offre en holocauste au Seigneur des oiseaux, on prendra des tourterelles ou des petits de la colombe,