MALACHIE est le dernier des prophètes. On croit communément qu'il prophétisa quatre cent cinquante ans avant Jésus-Christ, après l'entier achèvement du second temple. Il annonce clairement le sacrifice de la nouvelle alliance et la venue du SOUVERAIN MAÎTRE, c'est-à-dire du Messie.
1 Parole menaçante du Seigneur adressée à Israël par Malachie.
2 Je vous ai aimés, dit le Seigneur, et vous avez dit : En quoi nous avez-vous aimés ? Ésaü n'était-il pas frère de Jacob ? dit le Seigneur. J'ai aimé Jacob,
3 Et j'ai haï Ésaü. J'ai réduit ses montagnes en solitude, et fait de son héritage la demeure des dragons du désert.
4 Si l'Idumée dit : Nous avons été affaiblis ; mais nous reviendrons, et nous rebâtirons ce qui a été détruit ; voici ce que dit le Seigneur des armées : Ils bâtiront, et je détruirai ; et on les appellera une terre d'impiété, et un peuple contre lequel le Seigneur est irrité à jamais.
5 Vous verrez de vos propres yeux, et vous direz : Que le Seigneur soit glorifié dans la terre d'Israël.
6 Le fils honore son père, et le serviteur, son maître. Si donc je suis votre père, où est l'honneur que vous me rendez ? Et si je suis votre Seigneur, où est la crainte que vous me devez ? dit le Seigneur des armées. Je m'adresse à vous, ô prêtres, qui méprisez mon nom, et qui dites : En quoi avons-nous méprisé votre nom ?
7 Vous offrez sur mon autel un pain impur*, et vous dites : En quoi vous avons-nous déshonoré ? En ce que vous avez dit : La table du Seigneur est avilie.
Par avarice, on n'observait pas les prescriptions de la loi relatives aux offrandes et aux sacrifices.
8 Si vous présentez une victime aveugle pour être immolée, ne commettez-vous pas un mal ? Si vous en offrez une boiteuse ou malade, n'est-ce pas un mal ? Offrez ces animaux à celui qui vous gouverne, et voyez s'ils lui plairont, ou s'il vous recevra favorablement, dit le Seigneur des armées.
9 Étant coupables de ces choses, priez Dieu maintenant de vous faire miséricorde, et de vous recevoir d'une manière favorable, dit le Seigneur des armées.
10 Quel est celui d'entre vous qui ferme les portes de mon temple et qui allume le feu sur mon autel gratuitement ? Mon affection n'est pas pour vous, dit le Seigneur des armées, et je n'accepterai pas de présent de votre main.
11 Car, depuis le levant jusqu'au couchant, mon nom est grand parmi les nations, et l'on m'offre des sacrifices en tout lieu, et l'on offre en mon nom une oblation pure, parce que mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur des armées*.
Ce sacrifice pur n'est autre que le sacrifice de la nouvelle alliance, le sacrifice non sanglant de Jésus-Christ sur nos autels. Ainsi la plupart des Pères de l'Église ont-ils entendu ce passage ; voyez en outre le Concile de Trente, sess. XXII, chap. I.
12 Et cependant vous l'avez déshonoré, en disant : La table du Seigneur est impure, et ce que l'on y offre est méprisable, aussi bien que le feu qui le dévore.
13 Vous dites : C'est le fruit de notre travail ; et cependant vous le rendez digne de mépris, dit le Seigneur des armées. Vous m'avez amené des victimes boiteuses et malades, qui étaient le fruit de vos rapines, et vous me les avez offertes : recevrai-je un tel présent de votre main ? dit le Seigneur.
14 Malheur à l'homme trompeur, qui, après avoir fait un vœu, ayant dans son troupeau une bête saine, en sacrifie une malade au Seigneur ! car c'est moi qui suis le grand Roi, dit le Seigneur des armées, et mon nom est redoutable parmi les nations.