Dernier dans le recueil des douze « petits » prophètes, le livre est aussi, dans l'ordre chronologique, l'un des derniers écrits prophétiques.
Il peut se situer assez facilement dans l'histoire. Le prophète Malachie (sans doute un pseudonyme qui signifie « mon envoyé », Ml 3.1) est intervenu à Jérusalem entre la reconstruction du Temple déjà terminée, puisque le culte y fonctionne, et l'arrivée du prêtre Esdras dont la position à l'égard des mariages mixtes sera encore plus sévère que la sienne (vers 440). Nous pouvons penser à une période entre 480 et 460. La prédication de Malachie s'inscrit fort bien dans ces vingt années troublées et difficiles pour la foi.
Le livre accorde une grande place aux problèmes cultuels et rituels, ce qui l'a fait quelque peu déprécier. En réalité, le prophète est un ardent défenseur de l'amour de Dieu qui a gratuitement élu son peuple (Ml 1.1-5). C'est au nom de cet amour qu'il voudrait voir l'homme répondre par un service sans faille ni faiblesse. Après les prophéties d'Aggée et de Zacharie, on espérait l'accomplissement de la promesse liée à la reconstruction du Temple (515). Mais l'attente se prolongeait et le scepticisme s'installait dans les esprits. Malachie réagit contre cette démission.
Il mène une lutte vigoureuse contre la dégradation du service cultuel chez les prêtres et les fidèles, contre l'injustice toujours renaissante, et contre le laxisme dans le mariage (divorce et mariages mixtes).
Face au découragement général (Ml 3.13-16), Malachie garantit le rétablissement de la justice de Dieu par l'exaltation des vrais fidèles et le châtiment sans rémission des impies (Ml 3.17-21).
La belle espérance exprimée à la fin du livre concerne le rétablissement de toute chose préparé par le retour d'Elie. Plus tard, ce retour d'Elie a été perçu comme réalisé dans la personne de Jean-Baptiste (Mt 17.10-13).
En son temps, Malachie a délivré le message que Dieu lui a inspiré. Ce message de fidélité dans les grandes et dans les petites choses vaut encore pour le chrétien aujourd'hui.
1 Proclamation. Parole du Seigneur à Israël par l'intermédiaire de Malachie. [Le nom du prophète signifie mon messager (voir Ml 3.1). On estime que Malachie a dû apporter son message vers les années 480 — 460 av. J. C., c'est-à-dire vingt ou trente ans avant l'arrivée de Néhémie à Jérusalem (voir la note sur Ne 1.1).
— Proclamation Es 13.1.]
— Esaü est l'ancêtre des Edomites, ennemis traditionnels d'Israël. Jacob est l'ancêtre des Israélites (voir Os 12 et la note). Esaü-Edom. Gn 25.29-34 ; 36.8 ; 1 R 11.15 ; Jr 49.17 ; Ez 25.12-14 ; Jl 3.19 ; Am 1.11-12 ; Ab 1.1 ; Ps 137.7.]
— Autre traduction pour la fin du v.3 (soutenue par l'ancienne version grecque) J'ai fait de ses montagnes une désolation et de son patrimoine, des repaires abandonnés.]
6 Un fils honore son père, un serviteur, son maître. Or, si je suis père, où est l'honneur qui me revient ? Et si je suis maître, où est le respect qui m'est dû ? vous déclare le Seigneur le tout-puissant, à vous, les prêtres qui méprisez mon nom. Et vous dites : « En quoi avons-nous méprisé ton nom ? » [Ex 20.12.]
— l'offrande. voir au glossaire SACRIFICES.
— offrande non agréée Jr 6.20 ; Am 5.21-25.]
— vous profanez (le nom du Seigneur) voir Ez 36.22.]
— craint parmi les nations Es 59.19 ; Ps 102.16.]