Ce livre porte le nom de Néhémie, parce que celui-ci y raconte lui-même, à la première personne, son voyage à Jérusalem et ce qu’il y a fait. Le titre, il est vrai, pourrait être pris dans le sens de l’histoire de Néhémie, mais la forme du récit prouve que Néhémie est l’auteur de sa propre histoire et que c’est une sorte de d’autobiographie. Il ne se propose pas d’ailleurs directement de raconter sa vie : il veut surtout faire connaître la restauration de Jérusalem et du culte, pour montrer l’accomplissement des promesses de Dieu. Il a, dans ses prières, une locution qui lui est familière et qui revient souvent : « Mon Dieu, souvenez-vous de moi en bien » (voir 2 Esdras, 5, 19 ; 6, 14 ; 13, vv. 14, 22, 29, 31). C’est le dernier mot du livre et comme la signature de l’auteur.
Néhémie, fils d’Helchias, échanson du roi des Perses, Artaxerxès Longuemain, ayant appris à Suse dans quel triste état était la ville de Jérusalem, s’adresse d’abord à Dieu par la prière et par le jeûne, et demande ensuite au roi la permission d’aller restaurer les portes et les murs de la capitale de la Judée. Il l’obtient et part en 445 avant Jésus-Christ.
Le but de son livre est de faire connaître ce qu’il a fait pour son peuple, en partie par lui-même, en partie avec l’aide de son contemporain, Esdras. Son récit se rattache ainsi étroitement à celui d’Esdras et complète le livre de ce nom.
Le récit s’ouvre par une introduction qui nous apprend pourquoi et comment l’auteur fit le voyage de Jérusalem, du chapitre 1 au chapitre 2, verset 10. Le corps de l’ouvrage se partage en trois sections : 1° Reconstruction des murs et des portes de Jérusalem, du chapitre 2, verset 11 au chapitre 6 ; 2° Mesures prises par Néhémie pour la prospérité de Juda et de sa capitale, du chapitre 7 au chapitre 12 ; 3° Nouvelles mesures, dans le même but, pendant un second voyage de Néhémie à Jérusalem, chapitre 13.
I. Arrivé pour la première fois à Jérusalem, il fait l’inspection des lieux et exhorte ses frères à se mettre aussitôt à l’œuvre. Des obstacles lui sont suscités par les ennemis de Juifs, par les usuriers et par Sanaballat et ses complices, qui essaient de le prendre dans un piège et d’attenter à ses jours ; il triomphe heureusement de toutes les difficultés.
II. Il prend des mesures pour la défense de Jérusalem et pour la prospérité religieuse et politique de la ville et du peuple. ― Des gardes sont placés aux portes de Jérusalem pour prévenir les surprises. Dans une assemblée du peuple, au septième mois, Néhémie lit la loi aux Juifs pendant la célébration de la fête des Tabernacles. Cette lecture est suivie d’un jeûne expiatoire et de la promesse, par serment, d’observer les prescriptions mosaïques, en particulier, pour tout ce qui regarde le culte. Divers moyens sont employés pour augmenter la population de Jérusalem. Les murs de la ville sont solennellement consacrés. Les événements consacrés dans les deux premières sections du livre de Néhémie remplissent un intervalle de douze ans, de l’an 445 à 433 avant Jésus-Christ.
III. Néhémie étant retourné à la cour d’Artaxerxès la 32e année du règne de ce roi, en 433 avant Jésus-Christ, en revint pour réprimer les abus qui, pendant son absence, s’étaient introduits par rapport au culte, aux mariages et à l’observation de la loi. Nous ignorons comment se termina sa vie. Josèphe dit qu’il mourut dans un âge avancé. Le second livre des Machabées (voir 2 Machabées, 2, 13), nous apprend qu’il avait formé une bibliothèque des Livres Saints.
1 Paroles de Néhémie, fils d’Helcias. La vingtième année, au mois de Casleu, j’étais dans le château (fort) de Suse. [1.1 Casleu. Voir 1 Esdras, 10, 9. ― En l’année vingtième du règne d’Artaxerxès Longuemain, l’an 450 avant Jésus-Christ. ― Suse, capitale de Susiane, sur le fleuve Ulaï.]