chapitre précédent retour chapitre suivant

Nouvelle Bible Segond – Philippiens 1

Aux Philippiens

Les ruines de Philippes (l’ancienne Crénides), telles qu’on peut les voir aujourd’hui, donnent une faible idée de l’importance qu’avait cette ville dans l’Antiquité. En 358 av. J.-C., Philippe II de Macédoine en avait fait sa capitale. Les ressources minières alentour étaient considérables (mines d’or et d’argent), la situation géographique excellente (point de passage obligé sur la via Egnatia reliant Rome à Byzance). Quelques pages mémorables de l’histoire romaine se sont écrites à Philippes : la victoire de Marc Antoine et d’Octave sur Brutus et Cassius (42 av. J.-C.) et le succès d’Octave à Actium, tout près de là (31 av. J.-C.). La ville jouissait d’un statut privilégié : ses habitants étaient citoyens romains. Le droit romain (jus italicum) y était sans doute appliqué en signe de reconnaissance pour les nombreux vétérans militaires qui y avaient établi résidence. Même l’architecture lui donnait des airs de grandeur : plusieurs monuments étaient des répliques de ceux de Rome.

Selon le récit des Actes, c’est une vision nocturne qui conduit Paul à Philippes, celle d’un Macédonien suppliant qui l’appelle au secours (Ac 16.9). Les plans de l’apôtre étaient pourtant différents. Il avait voulu évangéliser la région d’Ephèse, mais l’Esprit avait fermé la porte. Il serpenta alors vers l’est de la Turquie d’Asie, puis vers le nord, enfin vers la côte égéenne, avant de remonter vers la région de Byzance (Ac 16.7-10). Mais là encore, la boussole de l’Esprit indiqua un autre cap : la Macédoine, de l’autre côté des Dardanelles. Quand, au cours de son deuxième voyage missionnaire, en 49/50, l’apôtre débarque donc au port de Néapolis, à 12 km de Philippes, il foule pour la première fois le sol de l’Europe, accompagné de trois collaborateurs : Timothée, Silas et peut-être Luc (c’est à partir de Philippes que le livre des Actes est rédigé en partie à la première personne du pluriel ; cf. Ac 16.10n).

Une Eglise à part dans le cœur de l’apôtre

Visitée la première en Europe d’après la chronologie des Actes, la ville de Philippes connaîtra probablement deux autres passages de Paul au cours de son troisième voyage (cf. Ac 20.1-6). Ce lieu est associé à des expériences fortes et marquantes : la conversion de Lydie, commerçante de Thyatire rencontrée en un lieu de prière à l’extérieur de la ville (Ac 16.13-15) ; l’exorcisme de la jeune servante habitée par un esprit de Python (Ac 16.16-18) ; la première arrestation accompagnée de rudes sévices ; la libération miraculeuse (Ac 16.19-34) ; la première comparution devant les autorités romaines (Ac 16.35-40).

L’Eglise de Philippes est surtout la seule communauté de laquelle Paul ait accepté un soutien matériel. On sait que l’apôtre mettait son point d’honneur à ne pas dépendre des Eglises (cf. 1Co 4.12 ; 9.15 ; 1Th 2.9 ; 2Th 3.7ss). L’aide des Philippiens (2Co 11.7-9) lui permettra de supporter sa condition de prisonnier (à l’époque, ce sont surtout la famille ou les amis qui doivent assurer la subsistance des détenus). La communauté de Philippes a même détaché Epaphrodite au service du prisonnier. Du coup, cette épître est, avec le billet à Philémon, la plus cordiale et la plus familière de toutes. Paul « chérit » tous les Philippiens avec la tendresse du Christ (1.9). Il évoque son avenir incertain et espère revenir bientôt à Philippes (1.22-26). Il n’hésite pas à donner des nouvelles personnelles (2.19-29). Il se répand en remerciements (4.10-20).

Une lettre aux circonstances imprécises

Paul, certes, est en prison, mais quel est le lieu de sa détention ? On pense aussitôt à sa captivité à Rome, entre 60 et 62. Mais d’autres propositions ont été avancées : Césarée ou Ephèse. L’apôtre mentionne de fréquents échanges entre lui et les Philippiens (2.19,25). Même si les communications étaient assez bien organisées dans l’Empire romain, un aller et retour Rome-Philippes durait 80 jours. La durée du trajet était à peine plus courte entre Césarée et Philippes. Une origine éphésienne de la lettre serait donc plus probable (il fallait seulement vingt jours pour faire le voyage dans les deux sens), d’autant que la tonalité générale de Philippiens rappelle les lettres aux Corinthiens, écrites de cette même ville.

Les fréquents échanges mentionnés ci-dessus ont aussi fait penser que notre épître pourrait regrouper plusieurs correspondances. La rupture bien nette entre 3.2 et ce qui précède donne l’idée d’un écrit de remerciement (1.1–3.1 ; 4.10-23), entrecoupé par la lettre d’avertissement contre les chiens (3.2–4.9). Cependant ces théories, qui n’emportent pas l’adhésion du plus grand nombre des commentateurs, ne changent guère la lecture de l’épître. Par ailleurs, on s’explique mal l’intention du rédacteur final qui aurait aussi maladroitement recomposé le texte. Enfin, l’analyse rhétorique semble plutôt confirmer aujourd’hui l’unité fondamentale de l’écrit.

Une lettre « à cœur ouvert » pour ceux que Paul chérit

Plusieurs raisons conduisent Paul à écrire aux Philippiens. Il leur renvoie Epaphrodite, qu’ils avaient détaché à son service, et lui confie sa lettre, dans laquelle il exprime sa gratitude pour leur générosité.

C’est aussi l’occasion pour l’apôtre de rassurer ceux qui, à Philippes, s’inquiétaient de son sort. La nouvelle de son emprisonnement était parvenue en Macédoine. Contrairement à ce qu’ils auraient pu craindre, le moral de Paul n’est pas au plus bas. Tout contribue à la proclamation de la bonne nouvelle (1.13s). Même si l’issue juridique est incertaine, l’acquittement est assuré devant le tribunal céleste (1.18ss).

C’est enfin l’occasion pour Paul de mettre en garde contre ceux qui menacent l’Eglise. Paul a sans doute des noms en tête. Mais de qui s’agit-il exactement ? Il n’est pas aisé de répondre précisément à cette question. On a suggéré plusieurs solutions. Les chiens pourraient être des missionnaires judaïsants venus de Thessalonique pour prêcher la circoncision, la prépondérance de la loi et la nécessité, pour les chrétiens, de demeurer dans le cadre du judaïsme. D’autres ont cru repérer deux tendances différentes chez les opposants : la première serait judéo-chrétienne (3.2-6), la deuxième gnostique ou prégnostique (3.18s ; voir « La question gnostique »). D’autres même ont pensé que la démarche de Paul relevait seulement de l’admonition : prévenir les Philippiens contre les tendances constatées dans le judaïsme d’alors.

L’épître elle-même met en évidence les caractéristiques suivantes : les opposants se glorifient de la circoncision, alors que pour Paul, qui manie l’ironie, elle n’est qu’une mutilation (3.2). Ils mettent leur confiance dans la chair, alors que Paul met sa fierté en Jésus-Christ et rend à Dieu un culte par l’Esprit (3.3). Ils cherchent à établir leur justice devant Dieu par la loi, alors que Paul a obtenu une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi (3.6,9). Ils ne pensent qu’aux choses de la terre, alors que la citoyenneté de Paul est dans les cieux (3.19s).

Ces traits, même approximatifs, semblent renvoyer à une tendance composite du judéo-christianisme, où se mêleraient des germes de gnosticisme et de libertinisme, débouchant immanquablement sur une remise en cause radicale de la conception chrétienne du salut (ce sont des ennemis de la croix du Christ, 3.18) et sur l’immoralité (ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, 3.19).

Le Christ au centre de l’espérance

Les circonstances ne sont pas favorables. En prison, l’apôtre garde néanmoins courage. Mieux encore, une indéniable sérénité et la joie (évoquée 14 fois) rythment son écrit. Son espérance est inébranlable. Elle s’exprime de diverses manières. C’est d’abord l’utilisation insistante d’expressions comme dans le Christ, en Jésus-Christ, dans le Seigneur, qui reviennent une vingtaine de fois (1.13,14,26 etc.). C’est ensuite la référence au jour du Christ (1.6,10 ; 2.16), jour de la gloire promise. C’est aussi le désir de [s’]en aller et d’être avec le Christ (1.23). C’est encore le développement du chapitre 3 qui se conclut avec la puissance de la résurrection (v. 10).

Enfin et surtout, au cœur de l’épître retentit l’hymne du chapitre 2, expression significative de la façon dont Paul conçoit le Christ. Cite-t-il ici une composition liturgique préexistante, d’origine araméenne ou hellénistique, utilisée pour la Cène ou le baptême ? Ou s’agit-il d’une composition qui lui est propre ? En tout cas, et malgré les difficultés que pose son interprétation, ce poème est un joyau inestimable. On y voit émerger l’un des plus anciens credos de l’Eglise : Jésus-Christ est le Seigneur.

La seigneurie du Christ a été acquise au prix d’un dépouillement total, jusqu’à la mort sur la croix. C’est l’abaissement du Christ qui fonde son élévation. L’analogie avec l’apôtre est frappante : le prisonnier est démuni, dépouillé, réduit à l’impuissance. Mais cette situation sert ici de levier existentiel à sa prédication. En reliant ainsi sa mission et sa condition à l’élévation du crucifié, l’apôtre ouvre à ses lecteurs une compréhension non moins paradoxale de leur propre existence. Justement parce que c’est Dieu qui opère en eux le vouloir et le faire, il n’est nul lieu, nulle situation humaine, où ils ne soient appelés à mettre en œuvre leur salut... avec crainte et tremblement (2.12s).

Actualité de l’épître

Comme hier à Philippes, ce sont aujourd’hui les choses de la terre qui constituent souvent les préoccupations essentielles. Comme pour l’apôtre emprisonné, les conditions de vie sont défavorables pour bien des croyants. Entre la résignation et la révolte, entre la tristesse et la conquête à tout prix, l’épître aux Philippiens ouvre une autre voie : la vraie vie ne consiste pas à mordre, à prendre, à se prévaloir de quoi que ce soit, mais à avoir les dispositions qui sont en Jésus-Christ (2.5). Il ne s’agit pas de posséder, mais de tout perdre, pour gagner celui qui est tout.

Salutation

1 Paul et Timothée, esclaves de Jésus-Christ, à tous ceux qui, à Philippes, sont saints en Jésus-Christ, aux épiscopes et aux ministres : [Paul et Timothée 2.19ss ; Ac 16.1+. – esclaves : autre traduction serviteurs : cf. 2.7 ; Rm 1.1+ ; Ga 1.10 ; Ep 6.6 ; Col 4.12 ; Jc 1.1. – Christ : voir onction. – Philippes en Macédoine, voir 4.15 ; Ac 16.12n-40 ; 20.1-6 ; 1Th 2.2. – saints... 4.21s ; Rm 1.7+ ; 15.25 ; 1Co 1.2. – épiscopes (ou surveillants) / ministres (ou serviteurs, diacres) : les deux mots pourraient désigner ici une seule catégorie de responsables ; cf. Ac 11.30+ ; 20.28n ; 1P 2.25n ; voir aussi 1Tm 3.1nss,8nss ; Tt 1.5-7 ; 1P 5.1s.]2 Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ ! [grâce et paix... Rm 1.7+.]

Intercession

3 Je rends grâce à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous ; [Je rends grâce... 4.6 ; Rm 1.8+ss ; 1Co 1.4+.]4 je ne cesse, dans toutes mes prières pour vous tous, de prier avec joie, [avec joie v. 18,25 ; 2.2,17s,28s ; 3.1 ; 4.1,4,10 ; cf. Rm 14.17 ; 15.13 ; 2Co 2.3 ; 6.10 ; 7.4,13 ; 8.2 ; Ga 5.22 ; 1Th 1.6 ; 2.19s.]5 à cause de la part que vous prenez à la bonne nouvelle, depuis le premier jour jusqu'à maintenant. [la part : le même mot est traduit ailleurs par communion ou solidarité ; cf. v. 7,27ss ; 2.1 ; 3.10 ; 4.14ss ; Ac 2.42n ; Rm 15.26ns ; 1Co 1.9 ; 2Co 13.13 ; Ga 2.9 ; 1Th 4.17 ; 1Jn 1.3. – la bonne nouvelle ou l'Evangile v. 7,12,16,27ss ; 2.22 ; 4.3 ; 1Co 9.23. – depuis le premier jour : cf. 4.15ss ; Ac 16.4ss ; 1Co 1.4-6 ; Ga 1.6-8 ; 1Th 1.5-10. – maintenant v. 30 ; 2.12.]6 Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne en poursuivra l'achèvement jusqu'au jour de Jésus-Christ. [persuadé ou confiant ; même terme v. 14,25 ; 2.24 ; 3.3s. – qui a commencé... en poursuivra l'achèvement : cf. 2Co 7.1n ; Ga 3.3 ; voir aussi Gn 2.2 ; 1Th 5.24. – une œuvre bonne : cf. v. 11,28 ; 2.1,13,30 ; 3.10 ; 4.13,19 ; voir aussi Jn 4.34 ; 6.28s ; Rm 14.20. – au jour de Jésus-Christ v. 10 ; cf. 2.16 ; 3.20 ; 4.5 ; 1Co 1.8+ ; 1Th 4.15.]

7 Il est juste que j'aie pour vous tous de telles pensées, parce que je vous porte dans mon cœur et que, dans ma condition de prisonnier comme dans la défense et la confirmation de la bonne nouvelle, vous avez tous part à la même grâce que moi. [que j'aie... de telles pensées ou dispositions, litt. que je pense cela au sujet de vous tous ; même verbe en 2.2n,5 ; 3.15,19 ; 4.2,10 (intérêt). – je vous porte dans mon cœur 2Co 7.3+. – dans ma condition de prisonnier : litt. dans mes liens, de même v. 13s,17 ; cf. Ep 3.1 ; 4.1 ; Col 4.18 ; 2Tm 1.8 ; 2.9 ; Phm 1,9-13. – défense v. 16 ; Ac 22.1n. – la confirmation : autres traductions l'affermissement ; la démonstration ; cf. Rm 4.16n. – vous avez tous part : terme dérivé du mot habituellement traduit par communion ou solidarité, v. 5n. – la même grâce v. 29s ; Rm 1.5+.]8 Dieu m'est témoin, en effet, que j'ai une vive affection pour vous tous, la tendresse même de Jésus-Christ. [Dieu m'est témoin Rm 1.9+. – une vive affection : cf. 2.12 ; 4.1. – la tendresse même... : litt. dans (ou par) les entrailles de Christ Jésus ; des expressions analogues reviennent souvent pour évoquer l'émotion, la compassion, la tendresse ; de même 2.1 ; voir Lc 1.78n ; 2Co 6.12n ; Col 3.12n ; Phm 7n.]

9 Ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour abonde de plus en plus en connaissance et en vraie sensibilité ; [que votre amour abonde 1Th 3.12. – en connaissance Rm 1.28n ; 15.14 ; Col 1.9n ; Phm 6. – sensibilité : autre traduction perspicacité.]10 qu'ainsi vous sachiez discerner ce qui est important, afin que vous soyez sincères et irréprochables pour le jour du Christ [discerner ou examiner, éprouver, voir à l'épreuve : un terme apparenté est traduit par preuves en 2.22 ; Rm 1.28n ; 2.18 ; 12.2+ ; 1Th 5.21 ; Hé 5.14. – ce qui est important Rm 2.18. – sincères ou transparents, 1Co 5.8n ; 2Co 1.12n. – irréprochables Ac 24.16 ; si l'on donnait au terme grec le sens actif qu'il a en 1Co 10.32, on pourrait aussi traduire et que vous ne soyez un sujet d'achoppement pour personne ; cf. Ep 1.4 ; 1Th 3.13 ; 5.23. – jour du Christ v. 6+.]11 et que vous soyez remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. [fruit de justice ou fruit de la justice : cf. 4.17 ; Ep 5.9 ; Hé 12.11 ; Jc 3.18 ; voir aussi Pr 3.9n ; 11.30n ; Ga 5.22+. – à la gloire... : cf. 2.11 ; Ep 1.6+ ; quelques témoins ont lu et à la gloire de Dieu et à ma louange.]

La progression de la bonne nouvelle

12 Je souhaite que vous le sachiez, mes frères : ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de la bonne nouvelle. [Je souhaite que vous le sachiez : cf. Ep 6.21 ; Col 4.7. – progrès (v. 25 ; 1Tm 4.15) de la bonne nouvelle (v. 5+) : cf. Ac 8.1,4.]13 En effet, dans tout le prétoire, comme partout ailleurs, il est devenu manifeste que c'est pour le Christ que je suis prisonnier, [Litt. de sorte que mes liens sont devenus manifestes en Christ, dans tout le prétoire et partout ailleurs. Le prétoire est, en l'occurrence, ou bien le palais de l'empereur à Rome, ou bien la résidence d'un gouverneur dans une ville de province ; cf. Mt 27.27// ; Jn 18.28,33 ; 19.9 ; Ac 23.35.]14 et ma condition de prisonnier a donné confiance à la plupart des frères, dans le Seigneur : ils ont d'autant plus d'audace pour dire la Parole sans crainte. [ma condition de prisonnier : litt. mes liens. – confiance v. 6n ; Rm 14.14+. – dire la Parole (certains mss précisent de Dieu) sans crainte Ac 4.29+ ; 28.31 ; 1Th 2.2.]15 Certains, il est vrai, proclament le Christ par envie et par goût des disputes, mais d'autres le font dans de bonnes intentions. [proclament le Christ 1Co 1.23 ; 2Co 1.9 ; 11.4. – par envie... Ga 5.20ss. – goût des disputes : le mot grec est très proche de celui qui est traduit par ambition personnelle au v. 17. – dans de bonnes intentions : le même terme est traduit par bon plaisir en 2.13.]16 Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis là pour la défense de la bonne nouvelle, [pour la défense de la bonne nouvelle v. 7+.]17 tandis que ceux-là annoncent le Christ par ambition personnelle ; leurs intentions ne sont pas pures : ils s'imaginent ajouter de la détresse à ma condition de prisonnier. [par ambition personnelle ou par rivalité, cf. v. 15n ; Rm 2.8 ; 2Co 12.20 ; Ga 5.20. – leurs intentions... : cf. 1Th 2.5. – Voir pur, impur. – ajouter : le verbe peut aussi signifier réveiller, susciter, ressusciter, cf. Ac 3.15n. – détresse Rm 5.3+ ; 2Co 1.4n. – à ma condition de prisonnier : litt. à mes liens, v. 7n ; certains comprennent ici par mes liens.]

18 Qu'importe ! De toute manière, prétexte ou vérité, le Christ est annoncé, et je m'en réjouis.

Je m'en réjouirai encore, [Cf. Lc 9.50. – prétexte ou vérité : autre traduction comme prétexte ou en vérité. – je m'en réjouis v. 4+.]19 car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ ; [cela tournera à mon salut : cf. v. 28 ; 3.20 ; formule identique dans Jb 13.16 (LXX). – grâce à vos prières... Rm 15.30+ ; 2Co 1.11. – l'assistance de l'Esprit... Mc 13.11// ; Ga 3.5 (verbe apparenté pour accorder).]20 selon ce que j'attends avec impatience, ce que j'espère, je n'aurai honte de rien. Avec une entière assurance, maintenant comme toujours, le Christ sera magnifié dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort. [ce que j'attends avec impatience : cf. Rm 8.19. – honte de rien 1P 4.16 ; 1Jn 2.28 ; cf. Ps 25.3 ; 69.7 ; 119.80,116. – Avec une entière assurance : autre traduction ouvertement ; cf. Ac 2.29n ; 28.31 ; 2Co 3.12n. – magnifié (ou grandi, Ac 5.13n ; 2Co 10.15) dans mon corps 1Co 6.20 ; 2Co 4.10.]

21 Car, pour moi, la vie, c'est le Christ, et la mort est un gain. [la vie... : litt. vivre, c'est Christ, et mourir, un gain ; cf. Rm 8.10+s ; Ga 2.19s ; Col 3.3s ; voir aussi 1Co 9.19ss.]22 Toutefois, s'il est utile pour mon œuvre que je continue à vivre dans la chair, je ne sais que préférer. [s'il est utile... : litt. si vivre en chair (est) pour moi le fruit d'une œuvre ; vivre dans la chair est à entendre ici au sens de rester en vie ou de demeurer en ce monde (de même demeurer dans la chair au v. 24) ; cf. Ps 104.13 ; Jn 15.1-8,16+ ; Rm 1.13 ; 1Co 9.1. – je ne sais que préférer : autre traduction je ne saurais dire (le verbe a habituellement le sens de faire connaître, 4.6 ; Rm 9.22+ ; 1Co 12.3n) ce que je choisis ; le verbe traduit ici par préférer se retrouve en 2Th 2.13 (choisir) ; Hé 11.25.]23 Je suis enfermé dans ce dilemme : j'ai le désir de m'en aller et d'être avec le Christ, ce qui serait, de beaucoup, le meilleur ; [Je suis enfermé... : litt. je suis pressé (ou retenu) des deux (côtés). – désir 1Th 2.17 ; le mot est aussi employé, ailleurs, en mauvaise part (Ga 5.16+). – m'en aller 2Tm 4.6n. – être avec le Christ : cf. Lc 23.43 ; Jn 14.3 ; Rm 14.8 ; 2Co 5.6-9 ; 1Th 4.17+ ; 5.10 ; 2Th 2.1.]24 mais, à cause de vous, il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. [à cause de vous : cf. 2Co 4.12-15. – plus nécessaire : cf. 1Co 9.16. – je demeure : ici et au v. 25, le texte joue sur l'emploi de trois verbes apparentés.]25 J'en suis persuadé, je le sais, je demeurerai auprès de vous tous encore et encore, en vue de vos progrès et de votre joie dans la foi, [2.24 ; cf. Ac 20.1ss ; Phm 22. – vos progrès... v. 12+ ; cf. 2Th 1.3. – votre joie... : litt. la joie de la foi.]26 pour que vous soyez toujours plus fiers de Jésus-Christ en moi, grâce à mon retour auprès de vous. [Litt. pour que votre fierté abonde en Christ Jésus en moi ; cf. 2.16 ; 3.3 ; Rm 2.17n ; voir aussi 2Co 12.9 ; Ga 6.14 ; 1Th 2.19.]

Une vie qui s'accorde à la bonne nouvelle

27 Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de la bonne nouvelle du Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j'entende dire que vous tenez ferme dans un même esprit, combattant d'une même âme pour la foi de la bonne nouvelle, [conduisez-vous : le verbe grec ainsi traduit est dérivé des mots rendus par citoyenneté en 3.20 et citoyen(s) en Ep 2.19 ; il évoque sans doute particulièrement la vie communautaire ; les habitants de Philippes étaient probablement très attachés à leur citoyenneté (voir l'introduction et Ac 16.12n). – digne... 1Th 2.12+. – la bonne nouvelle (v. 5+) du Christ Rm 15.19 ; 1Co 9.12 ; 2Co 2.12. – tenez ferme 4.1 ; 1Co 16.13n. – même esprit : cf. Ep 4.3s. – combattant 1.30 ; 4.3 ; Rm 15.30+. – même âme : cf. 2.2,19ns ; Ac 4.32. – pour la foi (on pourrait aussi comprendre par la foi, cf. v. 29) de la bonne nouvelle : cf. Col 1.23.]28 sans vous laisser aucunement intimider par les adversaires. Pour eux, c'est un indice de perdition, mais pour vous c'est un indice de salut, de la part de Dieu ; [adversaires 1Co 16.9. – Pour eux... : on pourrait aussi comprendre ce qui est pour eux un présage de perdition est précisément votre salut. Sur le mot traduit par indice (ou présage), voir Rm 3.25n ; terme apparenté en 2Th 1.5.]29 en effet, pour ce qui est du Christ, la grâce vous a été accordée non seulement de mettre votre foi en lui, mais encore de souffrir pour lui, [la grâce vous a été accordée 2.9n ; Rm 8.32n ; voir aussi Ep 2.8. Autre traduction : la grâce vous a été accordée de vivre pour le Christ, non seulement en mettant votre foi en lui, mais encore en souffrant pour lui. Cf. 2Co 12.10 ; voir aussi Mt 5.10ss ; Ac 5.41+ ; 1P 1.6s.]30 en soutenant ce même combat que vous avez vu chez moi et dont, maintenant, vous entendez encore parler en ce qui me concerne. [Cf. v. 7 ; Ac 16.22ss ; Col 1.29 ; 2.1 ; 4.12 ; 1Th 2.2 ; voir aussi 2Co 11.24ss. – ce même combat... : litt. le même combat tel que vous (l')avez vu en moi et que maintenant vous (l')entendez en moi.]

chapitre précédent retour chapitre suivant