Peu d'années après la mort et la résurrection du Christ, il semble que des Juifs devenus chrétiens, comme Aquilas et Priscille (voir Act 18.2) aient commencé à diffuser l'Évangile (voir l'introduction aux évangiles) à Rome, la capitale de l'empire. C'est ainsi qu'une première Église s'y trouvait déjà, alors que Paul prêchait en Syrie, en Asie Mineure (aujourd'hui la Turquie d'Asie) et en Grèce. Dieu avait chargé Paul d'aller « jusqu'au bout du monde ». C'est pourquoi celui-ci désirait se rendre non seulement à Rome mais encore en Espagne. On ignore s'il a pu mettre ce dernier projet à exécution, mais, pour préparer son voyage, il écrivit une lettre « à vous qui êtes à Rome » (1.7), c'est-à-dire aux chrétiens de cette ville, dont un groupe se réunissait chez Priscille et Aquilas (voir 16.3-5).
Paul profite de cette lettre pour expliquer aux chrétiens de l'endroit comment il comprend son rôle de missionnaire des non-Juifs. Sa lettre est l'exposé le plus complet que nous ayons de son message, qu'il résume lui-même en ces termes : la Bonne Nouvelle est la force dont Dieu se sert pour sauver tous ceux qui croient, les Juifs d'abord, mais aussi ceux qui ne sont pas Juifs (1.16).
Le problème de la relation entre Juifs et non-Juifs (en particulier la question de savoir quelle attitude les non-Juifs devenus chrétiens devaient adopter à l'égard de la loi juive) jouait un grand rôle pour les premiers chrétiens, et nous le retrouvons dans d'autres écrits de l'apôtre, par exemple dans la lettre aux Galates. Ici Paul affirme d'emblée que la Bonne Nouvelle dont il est le porteur est destinée à tous les hommes sans exception (1.16). Il explique ensuite comment Dieu sauve l'homme perdu, quel qu'il soit, qui a confiance en lui (1.18—8.39).
Puis il aborde le problème posé par le fait qu'une partie d'Israël refuse momentanément le Christ. Il affirme que ce refus ne saurait faire obstacle au plan de Dieu, dont la grâce aura le dernier mot (chap. 9—11). Pour l'instant, la bonté que Dieu témoigne à l'égard des non-Juifs doit être comprise comme un appel à vivre pour lui d'une vie réellement nouvelle (12.1—15.13).
En conclusion Paul annonce son projet de voyage à Rome et termine sa lettre par des salutations personnelles (15.14—16.27).
Tous ceux qui cherchent un exposé cohérent concernant le salut que Dieu offre aux hommes par Jésus-Christ seront amenés, par la lecture de cette lettre, à s'émerveiller à leur tour de la grandeur du plan divin (11.33-36). En même temps, ils seront encouragés à rendre à Dieu, eux aussi, le véritable culte que nous lui devons.
1 De la part de Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre et choisi par Dieu pour annoncer sa Bonne Nouvelle.
2 Dieu avait promis cette Bonne Nouvelle depuis longtemps dans les saintes Écritures, par l'intermédiaire de ses prophètesa. [a Voir És 52.7 ; 61.1.]
7 Je vous écris à vous qui êtes à Rome, vous tous que Dieu aime et qu'il a appelés à vivre pour lui. Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ vous accordent la grâce et la paix.
8 Avant tout je remercie mon Dieu, par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, parce qu'on parle de votre foi dans le monde entier.
13 Je veux que vous sachiez, frères, que j'ai souvent fait le projet de me rendre chez vousc, mais j'en ai été empêché jusqu'à présent. Je souhaitais que mon travail porte du fruit chez vous aussi, comme il en a porté parmi les autres nations du monde. [c Voir Act 19.21.]
16 C'est sans crainte que j'annonce la Bonne Nouvelle : elle est en effet la force dont Dieu se sert pour sauver tous ceux qui croient, les Juifs d'abord, mais aussi les non-Juifs.
18 Du haut du ciel, Dieu manifeste sa colère contre tout péché et tout mal commis par les humains qui, par leurs mauvaises actions, étouffent la vérité.
24 C'est pourquoi Dieu les a abandonnés à des actions impures, selon les désirs de leur cœur, de sorte qu'ils se conduisent d'une façon honteuse les uns avec les autres.
26 C'est pourquoi Dieu les a abandonnés à des passions honteuses. Leurs femmes elles-mêmes changent les relations naturelles en des relations contre nature.
28 Comme ils ont refusé de reconnaître Dieu, Dieu les a abandonnés à leur intelligence déréglée et, ainsi, ils font ce qu'ils ne devraient pas.