Salomon est l'auteur du CANTIQUE DES CANTIQUES. C'est un poëme allégorique, un dialogue entre l'Époux et l'Épouse ayant pour but de représenter l'union mystique de Jésus-Christ avec son Église. Ainsi l'ont entendu les chrétiens dans tous les temps, et c'est dans ce sens qu'il doit être lu et interprété.
L'ÉPOUSE
1 Cantique des cantiques, de Salomon.
2 Qu'il me donne un baiser de sa bouche* ; car votre amour est plus délicieux que le vin,
Le Verbe divin nous a donné un saint baisé de sa bouche lorsqu'il s'est uni d'une manière si admirable à notre nature ; et il nous le donne encore tous les jours lorsque, par la douceur de sa grâce et la lumière de son Esprit, il nous fait goûter le fruit de son Incarnation. (S. AMBROISE.)
3 Plus suave que les parfums les plus exquis. Votre nom* est comme une huile répandue ; c'est pourquoi les jeunes vierges vous ont aimé.
Le nom de Jésus-Christ, qui s'est répandu par toute la terre.
4 Attirez-moi : après vous nous courrons à l'odeur de vos parfums. Le Roi m'a introduite dans le secret de sa demeure. Là nous tressaillirons et nous nous réjouirons en vous, trouvant que votre amour est préférable au vin le plus délicieux. Ceux qui ont le cœur droit vous aiment.
5 O filles de Jérusalem, je suis noire, mais je suis belle*, semblable aux tentes de Cédar, aux pavillons de Salomon.
Par la beauté de l'Épouse, il faut entendre les vertus de l'Église, sa beauté intérieure, l'état de grâce dont Dieu l'a ornée ; par son teint noir, il faut entendre son extérieur, ses sens mortifiés par les travaux et les souffrances. (S. BERNARD.)
6 Ne vous étonnez pas que je sois devenue brune, c'est le soleil qui m'a décolorée. Les enfants de ma mère m'ont combattue*. Ils m'ont placée dans les vignes pour les garder ; je n'ai pas gardé ma vigne*.
Les Juifs de la Synagogue ont tout d'abord persécuté l'Église.
L'Église a dû abandonner sa propre vigne, les enfants d'Israël, pour se tourner vers les gentils.
7 Dites-moi, vous que chérit mon âme, où vous faites paître vos brebis, où vous reposez au milieu du jour, de peur que je ne m'égare à la suite des troupeaux de vos compagnons.
L'ÉPOUX
8 Si vous ne le savez pas, ô la plus belle d'entre les femmes, sortez, allez sur la trace des troupeaux, conduisez vos chevreaux près des tentes des bergers.
9 Je vous ai comparée, ô mon amie, à l'éclat de ces jeunes coursiers que j'attelle au char de Pharaon*.
L'Écriture emprunte souvent ses comparaisons aux coursiers et aux chars. Ici, dans le sens le plus relevé, elle veut exprimer l'éclat triomphal de l'Église, victorieuse du monde et de l'enfer.
10 Vos joues ont la beauté de la tourterelle ; votre cou brille comme des pierreries.
11 Nous vous ferons présent de chaînes d'or, marquetées d'argent.
L'ÉPOUSE
12 Tandis que le Roi était sur son lit de repos, le nard répandu sur moi a exhalé son parfum*.
Notre Roi, dit saint Grégoire le Grand, est monté sur son lit de repos, quand Jésus-Christ s'est élevé corporellement au plus haut des cieux. Alors le nard de l'Épouse a répandu son odeur, c'est-à-dire que les parfums de vertu de la sainte Église, par suite de l'envoi du Saint-Esprit, se sont fait sentir au monde entier.
13 Mon bien-aimé est pour moi comme un bouquet de myrrhe, il demeurera sur mon sein*.
La myrrhe est le symbole de la mort et des souffrances. La mort de l'Époux divin, le souvenir de sa passion et de sa croix, est toujours dans le cœur de l'Épouse ; il sert à la fortifier dans les épreuves.
14 Mon bien-aimé est pour moi comme une grappe de raisin de Cypre cueillie dans les vignes d'Engaddi.
L'ÉPOUX
15 Que vous êtes belle, ma bien-aimée ! que vous êtes belle ! Vos yeux sont ceux de la colombe*.
Des yeux de colombe signifient la simplicité et la pureté d'intention, qui n'a en vue que Dieu, sa gloire et le salut des hommes.
L'ÉPOUSE
16 Que vous êtes beau*, mon bien-aimé ! Que vous avez de grâce ! Notre lit est semé de fleurs.
Jésus-Christ, dit saint Augustin, est beau dans le ciel, beau sur la terre, beau par ses miracles, beau au milieu des verges, beau sur la croix, beau même dans le sépulcre. La suprême et vraie beauté, c'est la justice.
17 Les solives de nos maisons sont de cèdre, nos lambris sont de cyprès.