Converti du paganisme dans des circonstances qui ne nous sont pas connues, Tite accompagna saint Paul dans son second voyage à Jérusalem (Galates II, 1). L'apôtre lui confia dans la suite une mission à Corinthe, ainsi qu'en témoignent plusieurs passages de la seconde épître aux Corinthiens. Quand saint Paul eut été acquitté à Rome, il confia à Tite le soin de gouverner et d'organiser les Églises de Crète (I, 5 suiv.) en 63 ou 64. Pendant la seconde captivité de saint Paul (66-67), il est en Dalmatie : II Timothée IV, 10. ♦ L'épître à Tite a été écrite en même temps que la première à Timothée, par conséquent en Macédoine, entre 64 et 66. Les deux lettres sont étroitement apparentées et témoignent des mêmes préoccupations : organisation hiérarchique des Églises — conduite à tenir vis-à-vis des diverses catégories de fidèles — mise en garde contre les faux docteurs dont les erreurs sont semblables à celles des prédicants d'Éphèse.
1 Paul, serviteur de Dieu, apôtre de Jésus-Christ, pour amener les élus de Dieu à la foi et à la connaissance de la vérité ordonnée à la piété,
5 Je t'ai laissé en Crète pour achever de tout organiser et établir, comme je te l'ai prescrit, des presbytres dans chaque ville. [5-9. Comparer I Timothée III, 2-7.]
6 Chacun d'eux doit être irréprochable, n'avoir été marié qu'une fois, avoir des enfants croyants et qui ne puissent être taxés d'inconduite ou d'insubordination.
7 Il faut en effet que l'évêque, étant l'intendant de Dieu, soit irréprochable, qu'il ne soit ni arrogant, ni irascible, ni adonné au vin, ni batailleur, ni avide de gains illicites,
10 Il y a en effet beaucoup d'indisciplinés, de bavards et de séducteurs, surtout parmi les circoncis. [10-14. Comparer I Timothée IV, 1-7 ; II Timothée III, 1-9.]
12 Un des leurs, leur propre prophète, a dit : Les Crétois sont de perpétuels menteurs, de mauvaises bêtes, des panses voraces.
C'est pourquoi reprends-les sévèrement, pour qu'ils aient une foi saine,
15 Tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais pour ceux qui sont souillés et incroyants, rien n'est pur ; même leur esprit et leur conscience sont souillés. [15. Maxime générale qui concerne directement les aliments ; la pureté rituelle n'est rien : ce qui compte, c'est la pureté du cœur. Mais pour ceux qui sont souillés moralement et pour les incroyants, rien n'est pur, car le jugement étant faussé et la conscience obscurcie, il n'y a pas pour eux de règle de conduite ferme.]
16 Ils prétendent connaître Dieu et ils le renient par leurs actes, abominables qu'ils sont, rebelles et incapables d'aucun bien.