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Vigouroux – Zacharie 1

Zacharie

Introduction

Zacharie, « celui dont Jéhovah se souvient, » est le onzième des petits prophètes. Il était de race sacerdotale, fils de Barachie et petit-fils d’Addo, chapitre 1, versets 1 et 7. Addo était le chef d’une des familles sacerdotales revenues de captivité avec Zorobabel, voir 2 Esdras, 12, vv. 4, 16. A cause de sa renommée, Zacharie, est appelé son fils, par omission du nom de Barachie, dans 1 Esdras, 5, 1 ; 6, 14. Il commença à prophétiser la même année qu’Aggée, deux mois après lui, l’an 521 avant Jésus-Christ, chapitre 1, verset 1. La prophétie du chapitre 7 est de l’an 518, chapitre 7, verset 1 ; ses deux derniers oracles, du chapitre 9 au chapitre 14, sont postérieurs à celui de 518, mais nous en ignorons la date précise, de sorte qu’il est impossible de savoir combien de temps dura son ministère prophétique. Une partie du livre renferme des visions et des symboles, du chapitre 1, verset 7 au chapitre 6 ; une autre, de simples discours, chapitres 7 et 8 ; les derniers chapitres, du chapitre 9 au chapitre 14, sont de magnifiques tableaux. Le style est vif, coloré ; la langue pure et presque et presque sans aramaïsmes.

La prophétie de Zacharie se divise en trois parties très distinctes : 1° une série de visions, du chapitre 1, verset 7 au chapitre 6 ; 2° un discours contenant une réponse de Dieu aux envoyés de Béthel, au sujet du jeûne institué en mémoire de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, chapitres 7 et 8 ; 3° deux prophéties, l’une contre Hadrach, l’autre contre Israël, du chapitre 9 au chapitre 14. Ces trois parties sont précédées d’une introduction, chapitre 1, versets 1 à 6, dans laquelle nous apprenons que Zacharie est chargé de prêcher à son peuple la pénitence et la conversion.

Zacharie exhorte les Juifs à ne pas imiter l’endurcissement de leurs pères. Un ange implore la miséricorde du Seigneur sur Jérusalem et sur Juda. Promesses du Seigneur en faveur de Jérusalem.

1 Le huitième mois, la seconde année du roi Darius, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Zacharie, fils de Barachie, fils d’Addo, en ces termes (disant, note) : [1.1 Darius, fils d’Hystaspe, roi de Perse. ― Au huitième mois de l’année sacrée, et second de l’année civile, lequel commençait à la nouvelle lune d’octobre, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de novembre. ― Disant (dicens). Voir Aggée, 1, 1.]2 Le Seigneur a été très irrité contre vos pères. 3 Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur des armées : Revenez à moi, dit le Seigneur des armées, et je reviendrai à vous, dit le Seigneur des armées. [1.3 Voir Isaïe, 21, 12 ; 31, 6 ; 45, 22 ; Jérémie, 3, 12 ; Ezéchiel, 18, 30 ; 33, 11 ; Osée, 14, 2 ; Joël, 2, 12 ; Malachie, 3, 7.]4 Ne soyez pas comme vos pères, auxquels les premiers prophètes criaient en disant : Ainsi parle le Seigneur des armées : Revenez de vos voies mauvaises et de vos pensées infâmes (très mauvaises) ; et cependant ils n’ont pas écouté, et ils n’ont pas fait attention à moi, dit le Seigneur. 5 Vos pères, où sont-ils ? et les prophètes vivront-ils éternellement ? 6 Cependant mes paroles et les ordres (mes décrets) que j’avais donnés à mes serviteurs les prophètes n’ont-ils pas atteint vos pères, et ne se sont-ils pas convertis, en disant : Le Seigneur des armées a exécuté sa résolution de nous traiter selon nos voies et selon nos œuvres (inventions, note) ? [1.6 Décrets ; c’est le vrai sens de legitima, expliqué par l’hébreu. ― Inventions ; dans l’hébreu, actions, œuvres.]7 Le vingt-quatrième jour du onzième mois, appelé Sabath, la seconde année de Darius, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Zacharie, fils de Barachie, fils d’Addo, en ces termes (disant, note) : [1.7-17 Ire section : Vision sur le sort futur des Juifs, du chapitre 1, verset 7 au chapitre 6. ― Trois mois après sa vocation au ministère prophétique, en l’an 521, Zacharie eut une nuit plusieurs visions. ― 1° Dans la première, chapitre 1, versets 8 à 17, il vit un cavalier au milieu des myrtes, signe de miséricorde et de bénédictions célestes pour Jérusalem.][1.7 Du onzième mois de l’année sacrée, et cinquième de l’année civile, lequel commençait à la nouvelle lune de janvier, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de février. ― Disant (dicens). Voir Aggée, 1, 1.]8 J’eus une vision pendant la nuit, et voici, il y avait un homme monté sur un cheval roux, et il se tenait parmi des myrtes plantés dans un lieu profond, et il y avait derrière lui des chevaux roux, marquetés (mouchetés) et blancs. 9 Et je dis : Qui sont ceux-ci, (ô) mon seigneur ? Et l’ange qui parlait en moi me dit : Je te montrerai (t’indiquerai) ce que sont ces choses. [1.9 En moi ; cette expression qui est reproduite dans plusieurs autres versets de ce chapitre signifie plutôt, selon le véritable sens de l’hébreu, avec moi.]10 Alors l’homme qui se tenait parmi les myrtes prit la parole et dit : Ce sont ceux que le Seigneur a envoyés pour parcourir la terre. 11 Et ils s’adressèrent (répondirent) à l’ange du Seigneur qui se tenait parmi les myrtes, et ils dirent : Nous avons parcouru la terre, et voici, toute la terre est habitée, et elle est en repos. 12 L’ange du Seigneur prit la parole, et dit : Seigneur des armées, jusques à quand n’aurez-vous pas pitié de Jérusalem et des villes de Juda, contre lesquelles vous êtes irrité ? Voici déjà la soixante- (et-, note) dixième année. [1.12 La soixante et dixième année. Ces soixante et dix ans de la désolation de Jérusalem et de tout le pays sont différents des soixante et dix ans de la captivité.]13 Alors le Seigneur répondit à l’ange qui parlait en moi de bonnes paroles, des paroles de consolation. 14 Et l’ange qui parlait en moi me dit : Crie, et dis : Ainsi parle le Seigneur des armées : Je ressens une (très) grande jalousie pour Jérusalem et pour Sion. [1.14 Voir Zacharie, 8, 2.]15 Et j’éprouve une (très) grande colère contre les nations puissantes ; car je n’étais qu’un peu irrité, mais elles ont contribué au mal (aidé au châtiment). [1.15 Le sens de ce verset est que Dieu est très irrité contre les nations qu’il avait chargées d’exercer sa vengeance sur Jérusalem, parce que dans l’exercice de cette vengeance, elles sont allées bien au-delà du châtiment qu’il voulait infliger à son peuple, pour lequel, malgré ses infidélités, il avait conservé un grand amour (voir versets 13 et 14).]16 C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur : Je reviendrai à Jérusalem avec (des sentiments de) miséricorde ; ma maison y sera bâtie, dit le Seigneur des armées, et le cordeau (niveau, note) sera étendu sur Jérusalem. [1.16 Le niveau, etc. ; c’est-à-dire, qu’on rebâtira les murs et les maisons de Jérusalem, aussi bien que le temple.]17 Crie encore, et dis : Ainsi parle le Seigneur des armées : Mes villes auront encore des biens en abondance ; le Seigneur consolera encore Sion et choisira encore Jérusalem.

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