Bible de Jérusalem – 2 Corinthiens 10
III. Apologie de Paulu
Réponse à l’accusation de faiblesse.
10 C’est moi, Paul en personne, qui vous en prie, par la douceur et l’indulgence du Christ, moi si humble avec vous face à face, mais, absent, si hardi à votre égard.v
u Le changement brusque de sujet et de ton indique qu’on a saisi le début de ce qui fut une lettre indépendante. Voir l’Introduction.
v Allusion aux reproches ironiques de ses adversaires, cf. v. 10.
2 Je vous en prie : que je n’aie pas, une fois chez vous, à user hardiment de cette assurance dont j’entends avoir l’audace contre certaines gens qui pensent que notre conduite s’inspire de la chair.
3 Nous vivons dans la chair, évidemment, mais nous ne combattons pas selon la chair.
4 Non, les armes de notre combat ne sont point charnelles, mais elles ont, au service de Dieu,w la puissance de renverser les forteresses. Nous renversons les sophismesw Ou « aux yeux de Dieu ».
5 et toute puissance altière qui se dresse contre la connaissance de Dieu, et nous faisons toute pensée captive pour l’amener à obéir au Christ.
6 Et nous sommes prêts à châtier toute désobéissance, dès que votre obéissance sera parfaite.
7 Rendez-vous à l’évidence.x Si quelqu’un se flatte d’être au Christ,y qu’il se le dise une bonne fois : de même qu’il est au Christ, nous le sommes aussi.
x Ou « Vous regardez aux apparences. »
y Soit le « parti du Christ » de 1 Co 1.12, soit plutôt des fidèles qui revendiquaient le monopole de la fidélité au Christ.
8 Et dussé-je me glorifier un peu trop de notre pouvoir, que le Seigneur nous a donné pour votre édification et non pour votre ruine, je n’en rougirais pas.
9 Car je ne veux pas paraître vouloir vous effrayer par mes lettres.z z Sous-entendu « seulement ». Que les Corinthiens ne croient pas que la sévérité de Paul est purement verbale, cf. v. 11.
10 « Les lettres, dit-on, sont énergiques et sévères ; mais, quand il est là, c’est un corps chétif, et sa parole est nulle. »
11 Qu’il se le dise bien, celui-là : tel nous sommes en paroles dans nos lettres quand nous sommes absent, tel aussi, une fois présent, nous serons dans nos actes.
Réponse à l’accusation d’ambition.
12 Certes, nous n’avons pas l’audace de nous égaler ni de nous comparer à de certaines gens qui se recommandent eux-mêmes. En se mesurant eux-mêmes à leur mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d’intelligence.
13 Pour nous, nous n’irons pas nous glorifier hors de mesure,a mais nous prendrons comme mesure la règle même que Dieu nous a assignée pour mesure : celle d’être arrivés jusqu’à vous.
a Var. « En nous mesurant nous-mêmes à notre mesure et en nous comparant à nous-mêmes, nous ne nous vanterons pas hors de mesure. »
14 Car nous ne nous étendons pas indûment, comme ce serait le cas si nous n’étions pas arrivés jusqu’à vous ; nous sommes bel et bien parvenus jusqu’à vous avec l’Évangile du Christ.b b Sens des vv. 12-14 mes adversaires n’ont pour titre de gloire que la haute opinion qu’ils ont d’eux-mêmes (v. 12). Moi, je peux me glorifier d’avoir accompli la mission que Dieu m’a confiée fonder l’Église à Corinthe (vv. 13-14).
15 Nous ne nous glorifions pas hors de mesure, au moyen des labeurs d’autrui ; et nous avons l’espoir, avec les progrès en vous de votre foi, de nous agrandir de plus en plus selon notre règle à nous,c c On peut aussi traduire « nous espérons bien, lorsque votre foi se sera développée, grandir encore dans votre estime et de plus en plus, toujours selon la règle qui nous a été assignée. »
16 en portant l’Évangile au-delà de chez vous, au lieu d’empiéter sur le domaine d’autrui et de nous glorifier de travaux tout préparés.d d C’est une règle que s’impose Paul de ne pas bâtir sur les fondations posées par autrui, Rm 15.20s.
17 Celui donc qui se glorifie, qu’il se glorifie dans le Seigneur.
18 Ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est un homme éprouvé ; c’est celui que le Seigneur recommande.