10 Ainsi criait Judith vers le Dieu d’Israël. Au terme de sa prière,
y La Vulg. ajoute « Le Seigneur accrut encore son éclat parce que tout cet ajustement n’était pas inspiré par la volupté mais par son courage » (cf. Est 5.1 grec et 15.4-5 Vulg.). Le grec, qui raconte sans sourciller l’entreprise hardie de Judith, laisse sous-entendre, jusqu’au cri d’action de grâces de 13.16, l’aide divine qui la gardera indemne.
z Judith semble plus scrupuleuse qu’Esther sur la pureté légale, plus exigeante même que ne l’était la Loi, cf. 11.17 ; 12.6-9.
6 Elles sortirent alors dans la direction de la porte de Béthulie. Elles y trouvèrent posté Ozias, avec deux anciens de la ville, Chabris et Charmis.
8 « Que le Dieu de nos pères te tienne en sa bienveillance !
Qu’il donne accomplissement à tes desseins
pour la glorification des enfants d’Israël
et pour l’exaltation de Jérusalem ! »
9 Judith adora Dieu et leur dit : « Faites-moi ouvrir la porte de la ville, que je puisse sortir et réaliser tous les souhaits que vous venez de m’exprimer. » Ils ordonnèrent donc aux jeunes gardes de lui ouvrir comme elle l’avait demandé.
10 Ils obéirent et Judith sortit avec sa servante, suivie du regard par les gens de la ville pendant toute la descente de la montagne jusqu’à la traversée du vallon. Puis ils ne la virent plus.
11 Comme elles marchaient droit devant elles dans le vallon, un poste avancé d’Assyriens se porta à leur rencontre
a Les protestations de véracité, cf. 11.5, 10, mises dans la bouche de Judith pourtant décidée à tromper Holopherne, 11.12-19, sont à comprendre dans le contexte moral de l’époque patriarcale (cf. Gn 27.1-25 ; 34.13-29 ; 37.32-34) ou de celle des guerres de Yahvé (Jos 2.1-7 ; Jg 4.17-22), où l’auteur entend se placer.
18 La nouvelle de son arrivée s’étant répandue parmi les tentes, il en résulta dans le camp une agitation générale. Elle était encore à l’extérieur de la tente d’Holopherne, attendant d’être annoncée, que déjà autour d’elle on faisait cercle.
19 On ne se lassait pas d’admirer son étonnante beauté, et d’admirer par contrecoup les Israélites. « Qui donc pourrait encore mépriser un peuple qui a des femmes pareilles ? se disait-on à l’envi. Ce ne serait pas bien avisé d’en laisser debout un seul homme ! Les survivants seraient capables de séduire la terre entière ! »
20 Les gardes du corps d’Holopherne et ses aides de camp sortirent et introduisirent Judith dans la tente.
b La tente d’Holopherne, cf. encore 12.1 ; 13.1-3 ; 14.14-15, parait être un pavillon spacieux et richement décoré. La fantaisie du narrateur s’est donné libre cours dans cette présentation d’une tente d’armée en campagne, fût-elle celle du général en chef.