Nouvelle Bible Segond – Jean 10
Le berger et ses moutons
10 Amen, amen, je vous le dis, celui qui n'entre pas dans l'enclos à moutons par la porte, mais qui l'escalade par un autre côté, celui-là est un voleur et un bandit. [Amen, amen 1.51n ; cf. Mt 5.18n. – L'image est celle d'un enclos de pierres où l'on parque les moutons pour la nuit ; 10.16 ; Mi 2.12.]2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des moutons. 3 C'est pour lui que le gardien ouvre la porte ; les moutons entendent sa voix ; il appelle ses propres moutons par leur nom et les mène dehors. [entendent sa voix v. 16,27 ; 18.37 ; cf. 8.43 ; Ap 3.20 ; Ps 95.7. – par leur nom : cf. 1.42+ ; 20.16 ; Es 43.1.]4 Lorsqu'il les a tous fait sortir, il marche devant eux ; et les moutons le suivent, parce qu'ils connaissent sa voix. [Cf. Ps 80.2. Epître d'Ignace d'Antioche aux Philadelphiens 2.1 : « Là où est votre berger, suivez-le comme des brebis. »]5 Ils ne suivront jamais un étranger ; ils le fuiront, parce qu'ils ne connaissent pas la voix des étrangers. [jamais : autre traduction en aucun cas. – un étranger : autre traduction un autre (même terme Mt 17.25ns ; Lc 16.12).]
6 Jésus leur tint ce discours figuré, mais eux ne surent pas ce qu'il leur disait. [discours figuré : le mot grec signifie habituellement proverbe, aphorisme (2P 2.22) ; il comporte chez Jean un élément de mystère (cf. 16.25,29) ; cf. les paraboles (autre terme grec) des évangiles synoptiques (voir « Quelques paraboles de la Bible »). – ne surent pas : autre traduction ne comprirent pas ; le verbe est habituellement traduit par connaître (v. 14s,27,38).]
Le bon berger
7 Jésus leur dit encore : Amen, amen, je vous le dis, c'est moi qui suis la porte des moutons. [c'est moi qui suis... v. 9,11 ; 6.35+. – la porte v. 9 ; cf. 14.6 ; Gn 28.17 ; Ps 78.23 ; 118.20 ; Mt 7.13-14// ; 25.10.]8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les moutons ne les ont pas écoutés. [Cf. Jr 23.1s ; Ez 34.2s. – avant moi : cette précision est absente de certains mss. – écoutés : autre traduction entendus (même verbe v. 8,16,20,27).]9 C'est moi qui suis la porte ; si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira et trouvera des pâturages. [C'est moi qui suis la porte v. 7+. Cf. Le Pasteur d'Hermas, Sim. IX,12,6 : « C'est par eux (les anges) que le Seigneur a été entouré d'un rempart et la porte, c'est le Fils de Dieu. C'est la seule entrée qui conduise au Seigneur. Personne donc ne s'introduira auprès de lui si ce n'est par son Fils. » Epître d'Ignace d'Antioche aux Philadelphiens 9.1 : « Il est la porte du Père, par laquelle entrent Abraham, Isaac et Jacob, et les prophètes, et les apôtres et l'Eglise. Tout cela conduit à l'unité avec Dieu. » – il sera sauvé 3.17+. – entrera et sortira : cf. 8.32-36 ; voir Nb 27.17 ; Dt 28.6n ; 31.2n. – des pâturages : cf. Es 49.9s ; Ps 23.1-3.]10 Le voleur ne vient que pour voler, abattre et détruire ; moi, je suis venu pour qu'ils aient la vie et l'aient en abondance. [abattre ou tuer ; le verbe signifie aussi sacrifier (Mc 14.12n). – détruire ou perdre 3.16+. – la vie 3.15+ ; 5.24s. – l'aient en abondance : autre traduction, moins probable : qu'ils soient dans l'abondance.]
11 C'est moi qui suis le bon berger. Le bon berger se défait de sa vie pour ses moutons. [C'est moi qui suis... : cf. v. 7+,14. – le bon berger v. 1-5 ; cf. Es 40.11 ; Jr 31.9 ; Ez 34.11-16,23 ; 37.24 ; Ps 78.70ss ; Mt 9.36// ; 18.12-13// ; 25.32 ; 26.31// ; Hé 13.20 ; Ap 7.17. – se défait de : certains mss portent donne ; le verbe traduit par se défaire de (également aux v. 15,17s ; de même 13.37 ; 15.13 ; cf. 13.4n) signifie littéralement mettre, déposer (ainsi en 19.41 ; un verbe apparenté est traduit par risquer en Rm 16.4) ; il rappelle peut-être Es 53.12 (cf. Mt 20.28//) ; voir aussi 1Jn 3.16 ; cf. Ga 2.20 ; 1Tm 2.6 ; Tt 2.14. – de sa vie : autre traduction de lui-même ; le terme grec ainsi traduit n'est pas celui qui figure au v. 10 (et depuis 1.4+), mais psukhè (ou psyché) qui désigne habituellement la vie sensible, naturelle, de l'individu (humain ou animal) ; il revient aux v. 15,17,24 et en 12.25,27 ; 13.37s ; 15.13 ; 1Jn 3.16 ; il est quelquefois rendu par âme (ainsi 3Jn 2), cf. Mt 10.28n ; comparer avec Gn 1.20n.]12 Quand il voit venir le loup, l'employé, celui qui n'est pas berger et pour qui il ne s'agit pas de ses propres moutons, s'enfuit en abandonnant les moutons. Et le loup s'en empare, il les disperse. [Cf. Za 11.17 ; 1P 5.2s. – le loup : cf. Ac 20.29+.]13 C'est un employé : il n'a pas le souci des moutons. [C'est un employé : certains mss portent l'employé s'enfuit parce que c'est un employé. – il n'a pas le souci : cf. 12.6.]
14 C'est moi qui suis le bon berger. Je connais mes moutons, et mes moutons me connaissent, [C'est moi qui suis... v. 11+. – Je connais mes moutons... v. 27 ; cf. 2.25 ; 1Co 8.2s : 13.12 ; Ga 4.9 ; 2Tm 2.19.]15 comme le Père me connaît et comme, moi, je connais le Père ; et je me défais de ma vie pour mes moutons. [le Père me connaît... 7.29+ ; Mt 11.27//. – je me défais de ma vie : certains mss portent je donne ma vie ; v. 11n. – pour mes moutons : cf. 6.51 ; 11.51s.]16 J'ai encore d'autres moutons qui ne sont pas de cet enclos ; ceux-là aussi, il faut que je les amène ; ils entendront ma voix, et ils deviendront un seul troupeau, un seul berger. [Cf. 4.35-38 ; 11.52 ; 17.20. – que je les amène : cf. Es 56.8 ; 1P 2.25. – entendront ma voix v. 3 ; cf. 5.25 ; 18.37. – ils deviendront : certains mss portent il y aura. – un seul troupeau, un seul berger : les deux termes grecs correspondants sont apparentés ; Ez 34.23 ; 37.24 ; Ga 3.28 ; Ep 2.14-18 ; Col 3.11.]
17 Si le Père m'aime, c'est parce que, moi, je me défais de ma vie pour la reprendre. [le Père m'aime 3.35+. – je me défais de ma vie v. 11n. – la reprendre : autre traduction la recevoir à nouveau ; de même au v. 18 ; cf. 13.12.]18 Personne ne me l'enlève, mais c'est moi qui m'en défais, de moi-même ; j'ai le pouvoir de m'en défaire et j'ai le pouvoir de la reprendre ; tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père. [ne me l'enlève : certains mss portent ne me l'a enlevée ; cf. 1.29n ; 19.11 ; Ph 2.8s. – le pouvoir de cf. 1.12n ; 19.10. – le commandement : même terme 11.57n ; 12.49s ; 13.34 ; 14.15,21 ; 15.10,12 ; voir aussi 14.31.]
19 Il y eut encore division parmi les Juifs à cause de ces paroles. [7.43+. – les Juifs : cf. 1.19n.]20 Beaucoup d'entre eux disaient : Il a un démon, il est fou ; pourquoi l'écoutez-vous ? [démon 7.20+. – il est fou : litt. et il est fou ; cf. Ac 26.24 ; Sagesse 5.4 : « Insensés, nous avons jugé sa vie (celle du juste) une pure folie et sa mort déshonorante. »]21 D'autres disaient : Ces paroles ne sont pas celles d'un démoniaque. Un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles ? [9.16,30-33.]
Jésus est rejeté
22 On célébrait alors la Dédicace à Jérusalem. C'était l'hiver. [On célébrait : litt. il y eut. – la Dédicace : le mot grec, qui signifie renouvellement, correspond à l'hébreu Hanoukka, nom de la fête célébrée fin décembre ou début janvier en mémoire de la purification et de la nouvelle dédicace du temple par Judas Maccabée en 164 av. J.-C., après sa profanation par Antiochos IV Epiphane (voir calendrier et fêtes). Le même mot est aussi utilisé dans LXX pour les inaugurations antérieures de la tente ou du temple (Nb 7.10s ; 1R 8.63 ; Esd 6.16 ; 2Ch 7.5).]23 Jésus marchait dans le temple, sous le portique de Salomon. [le portique de Salomon : allée couverte qui longeait l'enceinte orientale de la cour du temple ; cf. Ac 3.11 ; 5.12.]24 Les Juifs l'entourèrent ; ils lui disaient : Jusqu'à quand nous feras-tu languir ? Si c'est toi qui es le Christ, dis-le-nous ouvertement. [8.25 ; Lc 22.67. – Les Juifs : cf. 1.19n. – nous feras-tu languir ? ou nous importuneras-tu ? litt. tiendras-tu notre âme ; le même verbe est traduit par enlever au v. 18 et le mot correspondant à âme est rendu par vie au v. 17. – Christ 1.41n ; voir onction. – ouvertement 7.4n ; 16.25,29 ; Mc 8.32.]25 Jésus leur répondit : Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Ce qui me rend témoignage, ce sont les œuvres que, moi, je fais au nom de mon Père. [Je vous l'ai dit : cf. 4.26+. – vous ne croyez pas : cf. v. 37s ; 1.7n. – Ce qui me rend témoignage... les œuvres... 5.36+. – au nom de mon Père 5.43.]26 Mais si vous, vous ne croyez pas, c'est parce que vous n'êtes pas de mes moutons. [Cf. v. 3s ; 6.60-64+ ; voir aussi Os 14.10 ; Pr 28.5 ; 1Co 2.14 ; 1Jn 2.19.]27 Mes moutons entendent ma voix. Moi, je les connais, et ils me suivent. [V. 3,14 ; cf. 8.47 ; voir aussi Gn 18.19n ; Jr 1.5n ; Rm 8.29.]28 Et moi, je leur donne la vie éternelle ; ils ne se perdront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. [vie éternelle 3.15+ ; cf. 17.2. – ils ne se perdront jamais (4.14n) : autres traductions ils ne seront jamais perdus, ils ne disparaîtront jamais, cf. 3.16 ; 6.39+ ; voir aussi Rm 8.33-39 ; 1P 1.5. – arrachera : le même verbe est traduit par s'emparer de au v. 12 ; de même v. 29 ; cf. 6.15.]29 Ce que mon Père m'a donné est plus grand que tout – et personne ne peut l'arracher de la main du Père. [Ce que mon Père... : certains mss portent mon Père, quant à ce qu'il m'a donné, est plus grand que tout ; ou mon Père, qui me (les) a donné(s), est plus grand que tout (cf. 6.37+ ; 14.28). – de la main du Père : cf. 3.35 ; Es 43.13.]30 Moi et le Père, nous sommes un. [17.11,21-23 ; cf. 1.1.]
31 Les Juifs ramassèrent à nouveau des pierres pour le lapider. [8.59+.]32 Jésus leur dit : Je vous ai montré beaucoup de belles œuvres venant du Père. Pour laquelle de ces œuvres allez-vous me lapider ? [Cf. 7.19,23 ; 9.3. – allez-vous me lapider : litt. me lapidez-vous, de même au v. 33.]33 Les Juifs lui répondirent : Ce n'est pas pour une belle œuvre que nous allons te lapider, mais pour blasphème, parce que, toi qui es un homme, tu te fais Dieu ! [blasphème : cf. Lv 24.16 ; Mt 9.3// ; 26.65//. – homme / Dieu 5.18+.]34 Jésus leur répondit : N'est-il pas écrit dans votre loi : Moi, j'ai dit : Vous êtes des dieux ! [votre loi 7.49 ; 12.34 ; 15.25 ; cf. 1.17 ; 5.39+. Le terme loi semble ici s'appliquer à l'ensemble des écrits sacrés du judaïsme (l'A.T. chrétien), puisque c'est Ps 82.6 (et non le Pentateuque) qui est cité. Toutefois, dans les commentaires rabbiniques, le Ps 82 est particulièrement associé au don de la loi au Sinaï ; voir aussi Ex 7.1.]35 Ainsi elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, – et l'Ecriture ne peut être annulée – [ceux à qui... : cf. Rm 3.19. – être annulée 5.18n ; 7.23 ; cf. Mt 5.17s ; Lc 16.17.]36 et vous, vous dites à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde : « Tu blasphèmes ! » parce que j'ai dit : « Je suis Fils de Dieu » ! [consacré : traduction traditionnelle sanctifié ; le terme est apparenté au mot habituellement traduit par Saint ; cf. 6.69 ; 17.17-19 ; Jr 1.5. – envoyé 3.17+. – Tu blasphèmes v. 33. – Je suis Fils de Dieu 1.34+.]37 Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. [5.36+.]38 Mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez les œuvres ; sachez et comprenez ainsi que le Père est en moi, comme moi dans le Père. [croyez les œuvres : cf. 2.11. – sachez et comprenez traduisent deux formes du même verbe grec (habituellement traduit par connaître, cf. v. 6n). – le Père est en moi... 14.10s,20 ; 17.21,23.]39 Ils cherchèrent encore à l'arrêter ; mais il leur échappa. [Ils cherchèrent... 7.30+. – il leur échappa : litt. il sortit de leur mains ; 8.59+.]
40 Il retourna de l'autre côté du Jourdain, au lieu où Jean avait d'abord baptisé, et il y demeura. [1.28 ; 3.23 ; cf. Mt 19.1//. – baptisé 1.19ss.]41 Beaucoup de gens vinrent à lui ; ils disaient : Jean n'a produit aucun signe, mais tout ce que Jean a dit de cet homme était vrai. [Cf. 1.7s,19-35 ; 3.22-30 ; 5.33-36. – produit : litt. fait, cf. v. 37s ; 2.23n. – de cet homme : litt. de celui-ci.]42 Et là, beaucoup mirent leur foi en lui. [2.23+.]