Nouvelle Bible Segond – Jean 11
Mort de Lazare, l'ami de Jésus
11 Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur. [Lazare : cf. Lc 16.20nss. – Béthanie : sur le versant oriental du mont des Oliviers, tout près de Jérusalem : cf. 1.28n ; 11.18n ; Mt 21.17//. – Marie / Marthe Lc 10.38ss.]2 – C'est Marie qui répandit du parfum sur le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'est son frère, Lazare, qui était malade. – [Voir 12.1-8.]3 Les sœurs envoyèrent quelqu'un lui dire : Seigneur, celui que tu aimes est malade. [quelqu'un : sous-entendu dans le texte. – celui que tu aimes : cf. 11.5n,36 ; voir aussi 13.1,23+ ; Mc 10.21 ; 2Jn 1.]4 Quand il entendit cela, Jésus dit : Cette maladie ne mène pas à la mort ; elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. [Cf. 9.3 ; 10.33s. – ne mène pas à la mort : cf. 1Jn 5.16ss. – le Fils de Dieu soit glorifié 7.39+ ; cf. 2.11+ ; voir aussi 11.45-54 ; 12.16,23,28 ; 13.31s.]5 Or Jésus aimait Marthe, sa sœur et Lazare. [aimait : les meilleurs mss ont ici un autre verbe qu'aux v. 3,36 ; ici c'est celui du commandement d'amour (agapaô, 13.35), là celui de l'affection ou de l'amitié (philéô) ; cependant les deux sont probablement équivalents pour Jn, qui aime à faire alterner les synonymes sans qu'une nuance particulière apparaisse dans l'emploi de tel ou tel terme (ainsi les deux verbes traduits par connaître en 8.55, les deux verbes traduits par dire en 12.49-50n, les deux verbes traduits par demander en 14.13+,16n, les deux verbes traduits par voir en 16.16n) ; cf. 20.2n ; 21.15n.]
6 Quand donc il eut entendu dire que celui-ci était malade, il demeura encore deux jours au lieu où il était, [au lieu où il était : en Pérée (10.40), à une dizaine d'heures de marche de Béthanie ; cf. 11.17+,21+.]7 puis il dit aux disciples : Retournons en Judée. [Judée 3.22+.]8 Les disciples lui disent : Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu y retournes ! [8.59+ ; 10.31 ; cf. 5.18+ ; 10.18. – tout récemment : litt. maintenant. – les Juifs : cf. 1.19n.]9 Jésus répondit : N'y a-t-il pas douze heures dans le jour ? Si quelqu'un marche de jour, il ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; [9.4+. – heures : cf. 2.4+. – la lumière de ce monde : cf. 8.12+.]10 mais si quelqu'un marche de nuit, il trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. [Cf. 1.38n ; 12.35s ; 13.30 ; Mt 6.22s ; 1Jn 2.11.]
11 Après avoir dit cela, il ajoute : Lazare, notre ami, s'est endormi, mais je vais le réveiller de son sommeil. [Cf. Mt 9.24// ; 27.52 ; Ac 7.60 ; 1Co 11.30 ; Ep 5.14. – il ajoute : litt. il leur dit. – le réveiller de son sommeil : le verbe correspondant n'apparaît qu'ici dans tout le N.T. ; c'est un autre verbe qui est traduit par réveiller en 12.1 etc.]12 Les disciples lui dirent : Seigneur, s'il s'est endormi, il est sauvé ! [il est sauvé : litt. il sera sauvé ; dans son sens le plus banal l'expression signifie simplement il guérira ; cf. Mt 9.21n.]13 Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu'il parlait d'un simple sommeil. [d'un simple sommeil : litt. de l'endormissement du sommeil, cf. v. 24n.]14 Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort. 15 Et, pour vous, je me réjouis de n'avoir pas été là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. [que vous croyiez ou que vous ayez foi v. 42 ; 1.7n.]16 Thomas, celui qu'on appelle le Jumeau, dit alors aux autres disciples : Allons-y, nous aussi, pour que nous mourions avec lui ! [Thomas 14.5 ; 20.24-28 ; 21.2 ; cf. Mt 10.3//. – le Jumeau ou Didyme, en grec Didumos, terme qui signifie jumeau et dont l'équivalent araméen (te'ômâ) rappelle le nom grec Thomas. – que nous mourions avec lui : cf. 12.25 ; Mc 14.31// ; Rm 6.8.]
La résurrection et la vie
17 A son arrivée, Jésus constata que Lazare était déjà dans le tombeau depuis quatre jours. [Cf. v. 6,39. – constata : litt. trouva.]18 Or Béthanie était proche de Jérusalem, à quinze stades environ. [quinze stades : environ 3 km ; voir mesures.]19 Beaucoup de Juifs étaient venus trouver Marthe et Marie pour les réconforter au sujet de leur frère. [V. 45 ; 12.9-11,17-19. – Juifs : cf. 1.19n.]
20 Lorsque Marthe eut entendu dire que Jésus arrivait, elle vint au-devant de lui, tandis que Marie restait assise à la maison. [Cf. Lc 10.39s.]21 Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! [Cf. v. 6,32,37.]22 Mais maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. [je sais... : cf. 16.30.]23 Jésus lui dit : Ton frère se relèvera. 24 Je sais, lui répondit Marthe, qu'il se relèvera à la résurrection, au dernier jour. [Cf. 5.28s ; 6.39+ ; Ac 24.15. – Les termes correspondant à se relèvera et résurrection sont apparentés (le même verbe est traduit par se lever au v. 31 ; un synonyme, qui signifie également se réveiller, est employé au v. 29, cf. 2.19n) ; de même v. 23,25 ; cf. 5.29n.]25 Jésus lui dit : C'est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui met sa foi en moi, même s'il meurt, vivra ; [C'est moi qui suis... 6.35+. – la résurrection : cf. 5.21,25 ; Ap 1.18. – et la vie (ces mots sont absents de certains mss) 14.6 ; cf. 1.4 ; 1Jn 5.20. – met sa foi : le même verbe est aussi traduit par croire au v. 26 et par être convaincu v. 27n. – vivra ou viendra à la vie.]26 et quiconque vit et met sa foi en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? [ne mourra jamais (4.14n) : cf. 3.17+ ; 5.24s ; 8.51.]27 Elle lui dit : Oui, Seigneur, moi, je suis convaincue que c'est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. [je suis convaincue : autre traduction j'ai acquis la foi ; je crois une fois pour toutes ; sur le temps du verbe (cf. v. 25n), cf. 6.69n ; 16.27 ; 20.29. – Christ / Fils de Dieu : cf. 6.69 ; 11.27 ; 20.31 ; Mt 16.16+ ; voir aussi 1.34+. – celui qui vient (ou qui devait venir) dans le monde 1.9+ ; cf. Mt 11.3n.]
28 Après avoir dit cela, elle s'en alla. Puis elle appela Marie, sa sœur, et lui dit en secret : Le maître est arrivé, il t'appelle. [V. 20. – maître : au sens d'enseignant.]29 Dès qu'elle entendit cela, celle-ci se leva vite pour venir à lui ; 30 car Jésus n'était pas encore entré dans le village ; il était encore au lieu où Marthe était venue au-devant de lui. 31 Les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie pour la réconforter la virent se lever vite et sortir ; ils la suivirent, pensant qu'elle allait pleurer au tombeau.
32 Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! [V. 21.]33 Quand Jésus la vit pleurer, et qu'il vit pleurer aussi les Juifs qui étaient venus avec elle, son esprit s'emporta et il se troubla. [son esprit s'emporta : litt. il s'emporta dans l'esprit (ou dans l'Esprit, cf. 13.21n) ; sur le verbe grec traduit par s'emporter (aussi v. 38n), cf. Mc 1.43n ; d'autres le traduisent ici par frémir. – il se troubla 5.3n ; 12.27 ; 13.21.]34 Il dit : Où l'avez-vous mis ? – Seigneur, lui répondirent-ils, viens voir ! [viens voir ! cf. 1.46n.]35 Jésus fondit en larmes. [Lc 19.41 ; Hé 5.7. Le verbe correspondant à fondit en larmes n'apparaît qu'ici dans le N.T.]36 Les Juifs disaient donc : Voyez comme il l'aimait ! [V. 3+.]37 Mais quelques-uns d'entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas aussi faire en sorte que cet homme ne meure pas ? [l'aveugle 9.1-41. – cet homme : litt. celui-ci. – ne meure pas v. 21+.]
Jésus rappelle Lazare à la vie
38 Jésus, s'emportant de nouveau, vint au tombeau. C'était une grotte, et une pierre était placée devant. [s'emportant : litt. s'emportant (ou frémissant) en lui-même, v. 33n. – tombeau / pierre : cf. 20.1 ; Mt 27.60//. – devant : autre traduction possible dessus (auquel cas il s'agirait d'un tombeau creusé verticalement dans le sol et non horizontalement, dans une paroi).]39 Jésus dit : Enlevez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà : c'est le quatrième jour ! [quatrième jour v. 17.]40 Jésus lui dit : Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? [Ne t'ai-je pas dit : cf. v. 23-26. – si tu crois ou si tu as foi, cf. v. 42,45,48. – la gloire de Dieu v. 4 ; cf. 1.14+ ; 2.11.]41 Ils enlevèrent donc la pierre. Jésus leva les yeux et dit : Père, je te rends grâce de ce que tu m'as entendu. [la pierre : certains mss ajoutent du lieu où le mort était couché. – leva les yeux : litt. leva les yeux en haut ; cf. 17.1 ; Mt 14.19// ; Mc 7.34+ ; Lc 18.13 ; Ac 7.55. – Père... Mt 11.25. – rends grâce : cf. Mt 26.27n. – entendu ou écouté, exaucé ; voir 9.31n.]42 Quant à moi, je savais que tu m'entends toujours, mais j'ai parlé à cause de la foule qui se tient ici, pour qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé. [tu m'entends toujours : cf. 15.7,16 ; 16.23s ; 1Jn 3.21s ; 5.14s. – qu'ils croient v. 15 ; cf. 5.34 ; 6.29 ; 12.30 ; 17.8,21 ; cf. 1R 18.36s.]43 Après avoir dit cela, il cria : Lazare, sors ! [Cf. 5.28s. – il cria : litt. il cria d'une grande voix.]44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller. [Cf. 19.40 ; 20.6s.]
Le complot contre Jésus
45 Beaucoup de Juifs qui étaient venus chez Marie, ayant vu ce qu'il avait fait, mirent leur foi en lui. [V. 19 ; 2.23+.]46 Mais quelques-uns d'entre eux s'en allèrent trouver les pharisiens pour leur dire ce que Jésus avait fait. [Cf. 5.15 ; voir aussi Lc 16.31.]
47 Alors les grands prêtres et les pharisiens rassemblèrent le sanhédrin et dirent : Qu'allons-nous faire ? Car cet homme produit beaucoup de signes. [sanhédrin Mt 26.3-5// ; Mc 8.31n. – signes 2.11+ ; cf. 15.24.]48 Si nous le laissons faire, tous mettront leur foi en lui, et les Romains viendront détruire et notre lieu et notre nation. [12.19 ; Mt 27.18 ; Ac 4.16. – détruire : litt. enlever. – notre lieu : le terme est sans doute à entendre dans un sens fort (4.20n) ; on pourrait aussi traduire notre lieu saint, notre lieu sacré : il s'agit de Jérusalem ou plus particulièrement du temple ; cf. Ac 6.13s.]49 Mais l'un d'eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : Vous, vous ne savez rien ; [Caïphe 18.13 ; cf. Mt 26.3,57// ; Lc 3.2 ; Ac 4.6.]50 vous ne vous rendez pas compte qu'il est avantageux pour vous qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne soit pas perdue tout entière. [qu'un seul homme meure pour le peuple : cf. 18.14 ; Jon 1.12-15 ; 2Co 5.14. – ne soit pas perdue 3.16n.]51 Or il ne dit pas cela de lui-même ; mais, comme il était grand prêtre cette année-là, il annonça, en prophète, que Jésus allait mourir pour la nation [grand prêtre : cf. Ex 28.30 ; Nb 27.21. – il annonça... : cf. Gn 50.20. – Voir Prophète. – que Jésus allait... : litt. qu'il allait...]52 – et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés. [non pas seulement pour la nation... : cf. 4.42 ; 10.16 ; 1Jn 2.2 ; Es 49.5s. – dans l'unité : litt. en un (seul), cf. 10.16 ; 17.19-23.]53 Dès ce jour-là, ils décidèrent de le tuer. [5.18+ ; 12.10 ; cf. Lc 14.31n.]
54 Jésus donc ne circulait plus ouvertement parmi les Juifs ; mais il partit de là pour la région proche du désert, dans une ville appelée Ephraïm ; il y demeurait avec ses disciples. [circulait : litt. marchait. – ouvertement 7.4n. – Ephraïm : probablement à une vingtaine de km au nord-est de Jérusalem. – avec ses disciples 2.12 ; 3.22.]
55 La Pâque des Juifs était proche ; et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier. [La Pâque des Juifs : cf. 2.13+ ; 13.1 ; voir aussi calendrier et fêtes. – se purifier : cf. 2.6+ ; 18.28 ; Ex 19.10-15 ; Nb 9.9-14 ; 2Ch 30.1-3,17-20 ; Ac 21.24-26 ; 24.18.]56 Ils cherchaient Jésus et se disaient les uns aux autres, dans le temple : Qu'en pensez-vous ? Ne viendra-t-il pas du tout à la fête ? [7.11 ; 12.9. – Voir temple.]57 Or les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres pour que, si quelqu'un savait où il était, il les en informe, afin qu'on l'arrête. [7.30+,32. – grands prêtres / pharisiens 7.32+ ; voir aussi Mt 2.4n. – des ordres : le terme est habituellement traduit par commandement(s) (10.18+).]