110 Psaume de David.
Le Seigneur a dit à mon Seigneur* : Asseyez-vous à ma droite*,
Jusqu'à ce que je fasse de vos ennemis l'escabeau de vos pieds.
Jésus-Christ s'est appliqué lui-même ces paroles, pour prouver aux Juifs qu'il était Fils unique de Dieu de toute éternité, et que dans le temps il était né de la race de David : mystère incompréhensible à l'aveuglement des Juifs auxquels il parlait. « Car si, leur dit-il, David appelle le Christ son seigneur, comment est-il son fils ? » C'est ce paradoxe apparent que saint Paul a développé dans son épître aux Hébreux.
Partagez avec moi ma souveraine puissance. (Hébr., I, 13.)
2 Le Seigneur fera sortir de Sion le sceptre de votre force* ; régnez au milieu de vos ennemis.
Jésus-Christ a souffert à Jérusalem la mort de la croix, et la croix est comme le sceptre de sa puissance.
3 La principauté éclatera en vous au jour de votre force, dans les splendeurs des saints. Je vous ai engendré de mon sein avant l'aurore*.
Avant la création des temps, et par conséquent de toute éternité. (S. AUGUSTIN.)
4 Le Seigneur l'a juré, et sa parole est sans repentir : Vous êtes prêtre à jamais, selon l'ordre de Melchisédech*.
Non comme Aaron, qui immolait des animaux et n'était que prêtre ; mais comme Melchisédech, qui offrait du pain et du vin, et était en même temps prêtre et roi. Saint Paul explique au long ce verset. (Hébr., V, 6.)
5 Le Seigneur est à votre droite* ; il a brisé les rois au jour de sa colère.
Pour marquer l'égalité de puissance et de souveraineté.
6 Il exercera son jugement au milieu des nations ; il remplira tout de ruines ; il brisera contre terre la tête de plusieurs.
7 Il boira dans le chemin de l'eau du torrent ; c'est pour cela qu'il élèvera la tête*.
C'est de la passion, des opprobres que Jésus-Christ devait souffrir et du calice qu'il devait boire, que parle ici le prophète ; et, en effet, ils se sont trouvés dans le chemin que Jésus-Christ a pris pour aller à sa gloire et y conduire ses disciples.