12 Ces traités conclus, Lysias revint chez le roi,d tandis que les Juifs se remettaient aux travaux des champs.
d L’abréviateur imagine le roi à Antioche (puisque pour lui il s’agit d’Antiochus V). En fait, les deux raids contre les villes maritimes ont dû suivre la première campagne de Lysias, alors qu’Antiochus IV se trouvait en Perse, cf. 6.1 ; 9.1, et ils prennent facilement place dans le courant de l’an 164.
3 Les habitants de Joppé commirent un acte particulièrement impie. Ils invitèrent les Juifs domiciliés chez eux à monter avec leurs femmes et leurs enfants sur des barques qu’ils avaient préparées eux-mêmes, comme si nulle inimitié n’existait à leur égard.
5 Dès que Judas eut appris la cruauté commise contre les gens de sa nation, il fit savoir ses ordres à ceux qui étaient avec lui,
10 Il s’était éloigné de là de neuf stadese dans une marche contre Timothée, lorsque tombèrent sur lui des Arabes au nombre d’au moins cinq mille hommes de pied et cinq cents cavaliers.
e Ces neuf stades (moins de 2 km) ne peuvent être comptés à partir de Iamnia, mais d’un point situé en Galaatide, cf. v. 13. L’abréviateur aura mal coupé son extrait de Jason. Sur les circonstances de cette expédition de l’été 163, cf. 1 M 5.9s. — Les « Arabes » sont des Nabatéens, cf. 1 M 5.25, dont le chef serait le phylarque de 8.32.
13 Judas attaqua aussi une certaine ville forte, entourée de remparts, habitée par un mélange de nations et dont le nom était Kaspîn.
17 Comme ils s’étaient éloignés à sept cent cinquante stades de là, ils atteignirent le Charax, chez les Juifs appelés Toubiens.f
f Le « pays de Tobie » de 1 M 5.13, c’est-à-dire l’Ammanitide gouvernée par la famille des Tobiades. On y élevait des chevaux, et un corps de cavaliers toubiens s’illustra en Idumée, v. 35. — Le Charax doit être la forteresse ou Birta de l’Ammanitide (l’actuel Araq el Emir), résidence du gouverneur.
19 Dosithée et Sosipater, généraux du Maccabée, s’y rendirent et tuèrent les hommes laissés par Timothée dans la forteresse au nombre de plus de dix mille.
20 Maccabée, de son côté, ayant distribué ses troupes en cohortes, nomma ceux qui seraient à leur tête et s’élança contre Timothée, qui avait autour de lui cent vingt mille fantassins et deux mille cinq cents cavaliers.
g Site du sanctuaire de l’Astarté aux cornes, cf. 1 M 5.43. — Les « passes étroites » doivent être simplement le lit du torrent mentionné en 1 M 5.37 (le Nahr el-Ehreir, affluent du Yarmuk) ; ce n’est que plus au sud que le terrain devient accidenté, mais l’auteur veut souligner les qualités militaires de la cohorte de Judas et l’effet de terreur qu’elle produit.
26 S’étant rendu au Karnion et à l’Atargatéion,h Judas égorgea vingt-cinq mille hommes.
h Sanctuaire d’Atargatis, la grande déesse syrienne identifiée à l’Astarté locale.
27 Après leur désastre (et leur perte), il conduisit son armée contre Éphrôn, ville forte où habitait Lysanias.i De robustes jeunes gens, rangés devant les murailles, combattaient avec vigueur, et, à l’intérieur, il y avait des quantités de machines et de projectiles en réserve.
i « où habitait Lysanias » mss lat. (d’autres mss ont « Lysias ») ; « où habitaient des troupes de toutes races » grec, Vulg. ; « où habitaient Lysias et des troupes de toutes races » grec luc., mss lat. et syr. — Même s’il faut préférer la leçon « Lysias », il ne peut s’agir du stratège de Cœlé-Syrie, qui devait résider à Tyr, mais simplement d’un dynaste local. Le nom était courant.
29 Partis de là, ils foncèrent sur Scythopolis,j à six cents stades de Jérusalem.
j Nom grec de la ville de Bethsân, 1 M 5.52 (Bet-Sheân en hébreu).
30 Mais les Juifs qui s’y étaient fixés, ayant attesté que les Scythopolites avaient eu pour eux de la bienveillance et leur avaient réservé un accueil humain au temps du malheur,
Ils arrivèrent à Jérusalem très peu avant la fête des Semaines.
32 Après la fête appelée Pentecôte, ils foncèrent contre Gorgias, stratège de l’Idumée.
35 Le dénommé Dosithée, cavalier du corps des Toubiens, homme vaillant, se rendit maître de la personne de Gorgias et, l’ayant saisi par la chlamyde,k il l’entraînait de force en vue de capturer vivant ce maudit, mais un cavalier thrace, se jetant sur Dosithée, lui trancha l’épaule, et Gorgias s’enfuit à Marisa.
k La pèlerine courte des cavaliers. — « du corps des Toubiens » mss lat., syr. ; « de ceux de Bakénor » grec, Vulg., mais un tel nom propre n’existe pas.
l Les hymnes, même guerriers, avaient un caractère liturgique et devaient être en hébreu.
38 Judas, ayant ensuite rallié son armée, se rendit à la ville d’Odollamn et, le septième jour de la semaine survenant, ils se purifièrent selon la coutume et célébrèrent le sabbat en ce lieu.
m Même allégé de ses gloses, cf. v. 45, ce texte exprime la conviction que la prière et le sacrifice expiatoire sont efficaces pour la rémission des péchés des défunts. C’est la première attestation de cette croyance. Cependant, un sacrifice comme celui que faisait faire Judas pouvait n’avoir d’autre but que la purification de la communauté, tout entière souillée par le crime de quelques-uns, cf. Jos 7, et il se peut que ce soit l’auteur qui, quarante ans plus tard, ait prêté à son héros sa propre conviction. Quoi qu’il en soit, elle marque une nouvelle et importante étape dans la théologie juive.
n C’est Adullam, ville célèbre du Bas-Pays, Jos 12.15, cf. 1 S 22.1 ; 2 Ch 11.17, etc.
o « on vint trouver Judas » grec luc., Vet. Lat., syr. ; « ceux qui étaient avec Judas vinrent » grec, Vulg.
40 Or ils trouvèrent sous la tunique de chacun des morts des objets consacrés aux idoles de Iamniap et que la Loi interdit aux Juifs. Il fut donc évident pour tous que cela avait été la cause de leur mort.
p C’est-à-dire des amulettes ou des objets offerts aux divinités païennes, et qui auraient dû être brûlés, cf. Dt 7.25s.
43 Puis, ayant fait une collecte d’environ deux mille drachmes, il l’envoya à Jérusalem afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement d’après le concept de la résurrection.
q Le texte actuel, tel qu’il nous est transmis par le grec et la plupart des versions, représente une harmonisation du texte primitif avec les deux gloses qui l’ont surchargé (l’une sadducéenne, cf. Mt 22.23, l’autre pharisienne). Ce texte nous est conservé dans le principal ms de la Vet. Lat. « parce qu’il espérait que ceux qui étaient tombés ressusciteraient (il est superflu et vain de prier pour les morts), considérant que pour ceux qui se sont endormis avec piété est réservée une très belle récompense (sainte et salutaire pensée). »