12 Yahvé envoya auprès de David Natân. Celui-ci entra chez lui et lui dit :
« Il y avait deux hommes dans la même ville,
l’un riche et l’autre pauvre.
i L’intervention de Natân, 12.1-15a, peut ne pas avoir figuré dans le récit le plus ancien :au v. 22, David paraît ignorer que l’enfant est condamné. Mais ce récit et le suivant témoignent d’un même sens religieux le crime de David est dénoncé comme une faute grave mais son repentir lui vaut le pardon de Dieu.
2 Le riche avait petit et gros bétail
en très grande abondance.
3 Le pauvre n’avait rien si ce n’est une agnelle,
une seule petite qu’il avait achetée.
Il la nourrissait et elle grandissait avec lui en même temps que ses enfants,
mangeant de sa pitance, buvant dans sa coupe,
dormant dans son sein : elle était pour lui comme une fille.
4 Un hôte se présenta chez l’homme riche
qui n’eut pas le cœur de prendre sur son petit ou gros bétail
de quoi servir au voyageur arrivé chez lui.
Il prit l’agnelle de l’homme pauvre
et l’apprêta pour l’homme arrivé chez lui. »
5 David entra en grande colère contre cet homme et dit à Natân : « Par la vie de Yahvé, il mérite la mort, l’homme qui a fait cela.
8 je t’ai donné la maison de ton maître, j’ai mis dans tes bras les femmes de ton maître, je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda et, si c’est trop peu, j’ajouterai pour toi n’importe quoi.
j L’hébr. a lu « la parole de Yahvé », très probablement pour éviter que le nom divin ne soit directement l’objet du verbe.
k Allusion à la mort sanglante d’Amnon, d’Absalom et d’Adonias, les trois fils de David.
11 « Ainsi parle Yahvé : Je vais, de ta propre maison, faire surgir contre toi le malheur. Je prendrai tes femmes sous tes yeux et je les livrerai à ton prochain, qui couchera avec tes femmes à la vue de ce soleil.
13 David dit à Natân : « J’ai péché contre Yahvé ! » Alors Natân dit à David : « De son côté, Yahvé pardonne ta faute, tu ne mourras pas.
l « outragé Yahvé » corr. L’hébr. a « outragé les ennemis de Yahvé », pour éviter un blasphème. — Le péché n’est pas seulement la violation d’un certain ordre moral ou social, mais d’abord la rupture d’une relation personnelle entre l’homme et Dieu, cf. Gn 39.9 ; Ps 51.6 ; 59.2, que Dieu seul peut rétablir, Ps 65.4 ; cf. Mc 2.5.
15 Et Natân s’en alla chez lui.
Yahvé frappa l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David, et il tomba malade.
20 Alors David se leva de terre, se baigna, se parfuma et changea de vêtements. Puis il entra dans la maison de Yahvé et se prosterna. Ensuite il rentra dans sa maison et demanda qu’on lui servît de la nourriture et il mangea.
21 Ses serviteurs lui dirent : « Que fais-tu donc ? Tant que l’enfant était vivant, tu as jeûné et pleuré, et maintenant que l’enfant est mort, tu te lèves et tu prends de la nourriture ! »m
m David n’obéit pas aux règles du deuil et il étonne son entourage. Sa religion est spontanée et non conformiste, vv. 22-23 et 6.21-22.
n Au séjour des morts, le shéol, cf. Nb 16.33.
24 David consola Bethsabée, sa femme. Il alla vers elle et coucha avec elle. Elle enfanta un fils auquel elle donna le nom de Salomon. Yahvé l’aima
o La naissance de Salomon, fils de Bethsabée, « aimé de Yahvé » (c’est la signification de Yedidya), est l’assurance du pardon de Dieu. Et c’est Salomon, de préférence aux héritiers mieux pourvus de titres, que le choix gratuit de Dieu portera au trône de son père.
26 Joab donna l’assaut à Rabba des Ammonites et il s’empara de la ville royale.
27 Joab envoya alors des messagers à David pour dire : « J’ai attaqué Rabba, je me suis emparé de la ville des eaux.p
p L’expression vise sans doute une fortification qui protégeait l’alimentation en eau de la ville.
q L’hébr. en lisant « leur roi » (malkam) considère qu’il s’agit d’une couronne surmontant la statue du roi des Ammonites, couronne dont le poids est énorme, plus de 30 kg. On doit plutôt penser à la statue du dieu Milkom, dieu des Ammonites (1 R 11.5) comme l’a compris le grec.
r Travail pénible auquel on affectait les prisonniers de guerre ou les esclaves, cf. Ex 5.