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Bible de Jérusalem – Hébreux 12

L’exemple de Jésus Christ.

12 Voilà donc pourquoi nous aussi, enveloppés que nous sommes d’une si grande nuée de témoins, nous devons rejeter tout fardeau et le péché qui nous assiège et courir avec constance l’épreuve qui nous est proposée, 2 fixant nos yeux sur le chef de notre foi qui, la mène à la perfection, Jésus, qui au lieu de la joie qui lui était proposée, endura une croix, dont il méprisa l’infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu.

3 Songez à celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle contradiction,m afin de ne pas défaillir par lassitude de vos âmes.

m « contradiction », litt. « contradiction contre lui-même »; var. « contradiction contre eux-mêmes ».

4 Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans la lutte contre le péché.

L’éducation paternelle de Dieu.

5 Avez-vous oublié l’exhortation qui s’adresse à vous comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur, et ne te décourage pas quand il te reprend ? 6 Car celui qu’aime le Seigneur, il le corrige, et il châtie tout fils qu’il agrée. 7 C’est pour votre correction que vous souffrez. C’est en filsn que Dieu vous traite. Et quel est le fils que ne corrige son père ?

n Au regard de la foi les épreuves de cette vie font partie de la pédagogie paternelle de Dieu à l’égard de ses enfants. L’argumentation repose sur la notion biblique d’éducation, mûsar, paideia , qui signifie « instruction par la correction » Cf. Jb 5.17 ; 33.19 ; Ps 94.12 ; Si 1.27 ; 4.17 ; 23.2 L’épreuve est ici regardée comme une correction qui suppose et donc manifeste la paternité de Dieu.

8 Si vous êtes exempts de cette correction, dont tous ont leur part, c’est que vous êtes des bâtards et non des fils. 9 D’ailleurs, nous avons eu pour nous corriger nos pères selon la chair, et nous les respections. Ne serons-nous pas soumis bien davantage au Père des esprits pour avoir la vie ? 10 Ceux-là, en effet, nous corrigeaient pendant peu de temps et au juger ; mais lui, c’est pour notre bien, afin de nous faire participer à sa sainteté. 11 Certes, toute correction ne paraît pas sur le moment être un sujet de joie, mais de tristesse. Plus tard cependant, elle rapporte à ceux qu’elle a exercés un fruit de paix et de justice. 12 C’est pourquoi redressez vos mains inertes et vos genoux fléchissants, 13 et rendez droits pour vos pas les sentiers tortueux, afin que le boiteux ne dévie point, mais plutôt qu’il guérisse.

Châtiment de l’infidélité.

14 Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur ; 15 veillant à ce que personne ne soit privé de la grâce de Dieu, à ce qu’aucune racine amère ne pousse des rejetons et ne cause du trouble, ce qui contaminerait toute la masse, 16 à ce qu’enfin il n’y ait aucun impudique ni profanateur, comme Ésaüo qui, pour un seul mets, livra son droit d’aînesse.

o Ésaü commit une profanation en renonçant à son droit d’aînesse, qui le constituait héritier des promesses messianiques. Comme il en va de l’idolâtrie pour les prophètes, cette préférence pour un bien matériel et immédiat peut être considérée comme une prostitution.

17 Vous savez bien que, par la suite, quand il voulut obtenir la bénédiction, il fut rejeté ; car il ne put obtenir un changement de sentiment, bien qu’il l’eût recherché avec larmes.

Les deux alliances.p

18 Vous ne vous êtes pas approchés d’une réalité palpable :q feu ardent, obscurité, ténèbres, ouragan,

p L’« approche » de Dieu, 4.16 ; 10.22, ne se fait plus, v. 18, dans une théophanie terrifiante comme au Sinaï, mais, v. 22, dans une ville bâtie par Dieu, celle à laquelle aspiraient les Pères, 11.10, 16, et qui pourtant est déjà céleste, 4.14 ; Ap 21.1. Avec les anges sont assemblés autour du Médiateur triomphant tous les chrétiens, cf. Lc 10.20 ; Jc 1.18, qu’il a sanctifiés et accomplis, v. 14 ; 10.14 ; 11.40.

q Var. « montagne », cf. v. 22.

19 bruit de trompette, et clameur de paroles telle que ceux qui l’entendirent supplièrent qu’on ne leur parlât pas davantage.

20 Ils ne pouvaient en effet supporter cette prescription : Quiconque touchera la montagne, même si c’est un animal, sera lapidé. 21 Si terrible était le spectacle que Moïse dit : Je suis effrayé et tout tremblant. 22 Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, et de myriades d’anges, réunion de fête, 23 et de l’assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, d’un Dieu Juge universel, et des esprits des justes qui ont été rendus parfaits, 24 de Jésus médiateur d’une alliance nouvelle, et d’un sang purificateur plus éloquent que celui d’Abel. 25 Prenez garde de ne pas refuser d’écouter Celui qui parle. Si ceux, en effet, qui ont refusé d’écouter celui qui promulguait des oracles sur cette terre n’ont pas échappé au châtiment, à combien plus forte raison n’y échapperons-nous pas, si nous nous détournons de Celui qui parle des cieux.r

r Plus qu’entre Moïse et Jésus Christ, le contraste est marqué entre les bénéficiaires des deux alliances l’ancienne réglait la vie sur la terre, ébauche de la vie céleste où la nouvelle introduit. Se détourner de celle-ci serait donc digne d’un châtiment plus sévère.

26 Celui dont la voix jadis ébranla la terre nous a fait maintenant cette promesse : Encore une fois, moi j’ébranlerai non seulement la terre mais aussi le ciel. 27 Cet encore une fois indique que les choses ébranlées seront changées,s puisque ce sont des réalités créées, pour que subsistent celles qui sont inébranlables.

s Les bouleversements cosmiques ne sont pas seulement les métaphores apocalyptiques de l’intervention divine et de l’introduction d’un régime nouveau, cf. Am 8.9 ; 1 Co 1.8 ; Mt 24.1, mais aussi le signe de la fragilité et de la fugacité du monde apparent.

28 Ainsi, puisque nous recevons la possession d’un royaume inébranlable, retenons fermement la grâce, et par elle rendons à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec religion et crainte.t

t Ce « royaume inébranlable », vv. 22-24, c’est la Cité du ciel où le Fils règne avec Dieu, 1.8, au milieu des anges et des saints. Dès maintenant les chrétiens y vivent, et leur vie est une liturgie d’action de grâces, sous le feu purifiant de la sainteté divine, v. 29. Ce verset pourrait être la conclusion du discours, même si 13.9-15 semble en reprendre le contenu et 13.20-21 mieux servir d’épilogue.

29 En effet, notre Dieu est un feu consumant.

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