Vigouroux – Hébreux 12
A tous ces exemples par lesquels il exhorte les Hébreux à courir avec patience dans la carrière qui leur est ouverte, l’Apôtre ajoute celui de Jésus-Christ, en insistant sur un texte du livre des Proverbes. Tâcher d’avoir la paix avec tout le monde ; mais en même temps conserver la pureté de l’âme. Combien il serait dangereux d’abandonner l’alliance divine.
12 Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetant tout fardeau et le péché qui nous entoure, courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, [12.1 Voir Romains, 6, 4 ; Ephésiens, 4, 22 ; Colossiens, 3, 8 ; 1 Pierre, 2, 1 ; 4, 2.]2 les yeux fixés sur l'auteur et le consommateur de la foi, Jésus, qui, au lieu de la joie qu'il avait devant lui, a souffert la croix, méprisant l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. 3 Considérez (Pensez donc), en effet, celui qui a supporté contre lui-même de la part des pécheurs une telle contradiction, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée. 4 Car vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en combattant contre le péché. [12.4 Le péché, personnifié et présenté sous la figure d’un adversaire, d’un lutteur, dont il faut repousser les coups.]5 Et vous avez oublié l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils, en ces termes : Mon fils, ne néglige pas le châtiment du Seigneur, et ne te laisse pas abattre lorsqu'il te reprend, [12.5 Voir Proverbes, 3, 11 ; Apocalypse, 3, 19. ― La consolation qui vous parle ; c’est-à-dire ces paroles consolantes, qui vous sont adressées dans l’Ecriture.]6 car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de verges tout fils qu'il reconnaît comme sien. [12.6 Tout fils qu’il reçoit au nombre de ses fils.]7 Ne vous découragez pas dans le châtiment. Dieu vous traite comme des fils ; car quel est le fils que son père ne châtie point ? 8 Et si vous êtes exempts du châtiment, auquel tous les autres ont part, c'est que vous êtes illégitimes, et non de vrais fils. 9 Et puis (De plus), si nos pères selon la chair nous ont châtiés et si nous les avons respectés, ne devons-nous pas à plus forte raison être (beaucoup plus) soumis au Père des esprits, pour avoir la vie ? [12.9 Les pères de notre chair ; de notre corps.]10 Car ceux-là nous châtiaient pour peu de jours, comme il leur plaisait ; lui, il le fait pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. 11 Tout châtiment, il est vrai, ne paraît pas être au premier moment un sujet de joie, mais de tristesse ; toutefois, il produit ensuite un fruit paisible de justice pour ceux qui ont été ainsi exercés. 12 (C’est pourquoi) Relevez donc vos mains languissantes et vos genoux qui fléchissent, 13 et faites à vos pieds des chemins droits, afin que celui qui est boiteux ne s'égare pas, mais plutôt qu'il soit guéri. 14 Recherchez la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle personne ne verra Dieu ; [12.14 Voir Romains, 12, 18.]15 veillez à ce que personne ne manque à la grâce de Dieu, à ce qu'aucune racine d'amertume, poussant (en haut) des rejetons, n'empêche la bonne semence, et que beaucoup n'en soient souillés. 16 Que personne ne soit impur ou profane comme Esaü, qui pour un mets vendit son droit d'aînesse. [12.16 Voir Genèse, 25, 35. ― Pour un seul mets, un plat de lentilles.]17 Car sachez qu'ensuite, voulant obtenir la bénédiction de son père, il fut repoussé ; car il ne put le faire changer de résolution, quoiqu'il le demandât avec larmes. [12.17 Voir Genèse, 27, 38. ― Il ne trouva pas lieu au repentir de son père ; ou plus littéralement : Il ne trouva pas lieu à pénitence auprès de Dieu ; sa pénitence, quoique accompagnée de larmes, ne fut pas reçue de Dieu, parce qu’elle manquait d’autres conditions nécessaires. C’est le sens donné à ce passage par saint Jean Chrysostome, par plusieurs auteurs anciens, et par des interprètes modernes.]18 Car vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pût toucher, ni du feu ardent, ni de l'obscurité, et des ténèbres, et de la tempête ; [12.18 Voir Exode, 19, 12 ; 20, 21.]19 ni du son de la trompette, ni du bruit des paroles, bruit tel que ceux qui l'entendirent demandèrent qu'on ne leur parlât plus. 20 Car ils ne pouvaient supporter cette injonction : Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. [12.20 Voir Exode, 19, 13. ― Ce verset et le suivant forment une parenthèse.]21 Et ce qu'on voyait était si terrible, que Moïse dit : Je suis effrayé et tout tremblant. 22 Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, d'une troupe de nombreux (beaucoup de) milliers d'anges, [12.22 La montagne de Sion, la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, l’Eglise.]23 et de l'Eglise des premiers-nés, qui sont inscrits dans le ciel, de Dieu juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection [12.23 Parfaits ; à qui rien ne manque plus, puisqu’ils sont arrivés au ciel où est la perfection de la sainteté et de la gloire.]24 et du médiateur d'une nouvelle alliance, Jésus, et du sang de l'aspersion, qui parle mieux que celui d'Abel. [12.24 D’une aspersion de sang, etc. ; ou selon d’autres, d’après la leçon du Grec, qui paraît la plus autorisée : D’un sang d’aspersion, lequel parle mieux que celui d’Abel.]25 Prenez garde de refuser d'entendre celui qui parle ; car si ceux qui ont refusé d'entendre celui qui parlait sur la terre n'ont pas échappé, à plus forte raison n'échapperons-nous pas, si nous nous détournons de celui qui nous parle du ciel ; 26 lui dont la voix ébranla alors la terre, et qui maintenant fait cette promesse en disant : Encore une fois j'ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. [12.26 Voir Aggée, 2, 7.]27 Or, en disant : Encore une fois, il indique le changement des choses ébranlées (muables), comme étant faites pour un temps, afin que celles qui n'ont pas été branlées (immuables) subsistent. 28 Ainsi donc, puisque nous avons reçu un royaume inébranlable (immuable), conservons la grâce, et par elle rendons à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec crainte et avec respect. 29 En effet, notre Dieu est un feu dévorant (consumant). [12.29 Voir Deutéronome, 4, 24.]