chapitre précédent retour chapitre suivant

Bible de Jérusalem – Romains 12

La réponse des croyants

Le culte spirituel.d

12 Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu : c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre.e

d La communauté chrétienne succède au Temple de Jérusalem, Ps 2.6 ; 40.9, et l’Esprit qui l’habite donne une intensité nouvelle à la présence de Dieu au milieu du peuple saint, 1 Co 3.16-17 ; 2 Co 6.16 ; Ep 2.20-22. Il inspire ainsi un nouveau culte spirituel, 1.9 ; 12.1, car les croyants sont les membres du Christ, 1 Co 6.15-20, qui, en son corps crucifié et ressuscité, est devenu le lieu d’une présence nouvelle de Dieu et d’un culte nouveau, Mt 12.6-7 ; 26.61 ; 27.40 ; Jn 2.19-22 ; 4.20-21 ; Ac 6.13-14 ; 7.48 ; He 10.4-10 ; Ap 21.22.

e L’adjectif spirituel traduit le grec logikos : « éloquent », « raisonnable », « logique ». Paul indique à la fois que l’offrande de soi est vraie et qu’elle répond adéquatement au don même de Dieu décrit dans les chapitres 1-11.

2 Et ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait.

Humilité et charité dans la communauté.

3 Au nom de la grâce qui m’a été donnée, je le dis à tous et à chacun : ne vous surestimez pas plus qu’il ne faut vous estimer, mais gardez de vous une sage estime, chacun selon le degré de foif que Dieu lui a départi.

f La foi est ici considérée dans l’efflorescence des dons spirituels distribués par Dieu aux membres de la communauté chrétienne pour assurer sa vie et son développement.

4 Car, de même que notre corps en son unité possède plus d’un membre et que ces membres n’ont pas tous la même fonction, 5 ainsi nous, à plusieurs, nous ne formons qu’un seul corps dans le Christ, étant, chacun pour sa part, membres les uns des autres.g

g La formule employée souligne moins l’identification de tous les chrétiens au Christ, 1 Co 12.27, que leur dépendance mutuelle.

6 Mais, pourvus de dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, si c’est le don de prophétie, exerçons-le en proportion de notre foi ;h

h Ou « suivant la règle de foi »; cf. 1 Co 12.3, où la « confession de foi » constitue le signe des charismes authentiques.

7 si c’est le service, en servant ; l’enseignement, en enseignant ; 8 l’exhortation, en exhortant. Que celui qui donne le fasse sans calcul ; celui qui préside, avec diligence ; celui qui exerce la miséricorde, en rayonnant de joie.

9 Que votre charité soit sans feinte, détestant le mal, solidement attachés au bien ; 10 que l’amour fraternel vous lie d’affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants,i

i Ou : « prévenez-vous d’égards mutuels ».

11 d’un zèle sans nonchalance, dans la ferveur de l’esprit, au service du Seigneur,j

j « au service du Seigneur »; var. : « attentifs à l’occasion opportune ».

12 avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation, assidus à la prière, 13 prenant part aux besoins des saints, avides de donner l’hospitalité.

Charité envers tous les hommes, même les ennemis.k

14 Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, ne maudissez pas.

k L’horizon s’élargit et s’étend à toute l’humanité, surtout à partir du v. 17.

15 Réjouissez-vous avec qui est dans la joie, pleurez avec qui pleure. 16 Pleins d’une égale complaisance pour tous, sans vous complaire dans l’orgueil, attirés plutôt par ce qui est humble, ne vous complaisez pas dans votre propre sagesse.

17 Sans rendre à personne le mal pour le mal, ayant à cœur ce qui est bien devant tous les hommes, 18 en paix avec tous si possible, autant qu’il dépend de vous, 19 sans vous faire justice à vous-mêmes, mes bien-aimés, laissez agir la colère ;l car il est écrit : C’est moi qui ferai justice, moi qui rétribuerai, dit le Seigneur.

l Sans doute la colère divine qui se réserve de punir le péché.

20 Bien plutôt, si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; ce faisant, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête.m

m Le chrétien « se venge » de ses ennemis en leur faisant du bien. L’image des charbons ardents, symbole d’une douleur cuisante, désigne le remords qui amènera le pécheur au repentir.

21 Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien.

chapitre précédent retour chapitre suivant