14 En l’année cent soixante-douze,d le roi Démétrius réunit son armée et s’en alla en Médie se procurer des secours afin de combattre Tryphon.
d Octobre 141 à septembre 140.
2 Arsace, roi de Perse et de Médie,e ayant appris que Démétrius était entré sur son territoire, envoya un de ses généraux le capturer vivant.
e Mithridate Ier, Arsace VI (171-138), fondateur de l’empire parthe, avait déjà enlevé à Démétrius la Médie et la Perse. Appelé au secours par ses anciens sujets, Démétrius semble d’abord l’emporter, mais il est fait prisonnier en 139, cf. 10.67, et relégué en Hyrcanie (au sud de la Caspienne), où il reçut d’ailleurs un traitement digne de son rang.
4 Le pays de Juda fut en repos durant tous les jours du règne de Simon.f
Il chercha le bien de sa nation
et son autorité fut agréée des siens,
comme sa magnificence, durant toute sa vie.
f L’éloge rythmé qui suit, cf. 1.28, est plein de réminiscences bibliques.
5 En plus de ses titres de gloire,
il prit Joppé, en fit son port,
et s’ouvrit un accès aux îles de la mer.
6 Il recula les frontières de sa nation,
tout en gardant le pays en main,
7 et regroupa la foule des captifs.
Il maîtrisa Gazara, Bethsour et la Citadelle,g
il en extirpa les impuretés
et nul ne se trouva pour lui résister.
g Avec la prise du port de Joppé, v. 5, cf. 12.32 ; 13.11 ; 14.34, celle des trois places fortes séleucides les plus importantes avait « établi la liberté d’Israël » sur des bases solides, 14.26.
8 Les gens cultivaient leur terre en paix,
la terre donnait ses produits
et les arbres de la plaine leurs fruits.
9 Les vieillards sur les places étaient assis,
tous s’entretenaient de la prospérité,
les jeunes revêtaient de magnifiques armures.
10 Aux villes il fournit des vivres,
il les munit de fortifications,
si bien que sa gloire parvint au bout du monde.
11 Il fit la paix dans le pays
et Israël éprouva une grande allégresse.
12 Chacun s’assit sous sa vigne et son figuier
et il n’y avait personne pour l’inquiéter.
13 Quiconque le combattait dans le pays disparut
et, en ces jours-là, les rois furent écrasés.
14 Il affermit tous les humbles de son peuple, et supprima tout impie et tout méchant.h
14b Il observa la Loi,
h Ce v. rend un son presque messianique, cf. Ps 18.28 ; Lc 1.52. — La suite du v., rétablie selon l’ordre logique (avec grec luc. et mss syr.), traduit bien le légalisme de l’époque et le souci de la Loi propre à Simon, 13.3 ; 14.29 ; cf. 2 M 13.10, 14.
15 couvrit de gloire le sanctuaire
et l’enrichit de vases nombreux.
16 Lorsqu’on apprit à Rome, et jusqu’à Sparte, que Jonathan était mort, on en fut profondément affligé.
i Cf. 8.22. En fait, ce renouvellement d’alliance a dû être sollicité par Simon peu après son accession en 142, puisque la réponse de Rome date de cette même année (celle du consulat de Lucius, 15.16). Tel devait être l’objet de la mission de Nouménios, 14.24. — La répartition de ce dossier historique dans la trame du récit est maladroite.
20 Voici la copie des lettres qu’envoyèrent les Spartiates :
« Les magistrats et la ville des Spartiates à Simon, grand prêtre, aux anciens, aux prêtres et au reste du peuple des Juifs, salut.
24 Après cela, Simon envoya Nouménios à Rome avec un grand bouclier d’or du poids de mille mines, pour confirmer l’alliance avec eux.
25 En apprenant ces faits, on dit parmi le peuple : « Quel témoignage de reconnaissance donnerons-nous à Simon et à ses fils ?
j « il s’est montré ferme » trad. conjecturale d’un verbe qui a normalement un sens actif.
k En septembre 140. — « Asaramel » (et non la forme mutilée « Saramel » de certains mss) est la transcription de haçar `am ’el, « parvis du peuple de Dieu ». Il s’agit sans doute de la cour extérieure du sanctuaire, cf. v. 48 ; 9.54.
29 Lorsque des combats incessants eurent lieu dans la contrée, Simon, fils de Mattathias, descendant des fils de Ioarib, et ses frères se sont exposés au danger et ont tenu tête aux ennemis de leur nation, afin que leur sanctuaire demeurât debout ainsi que la Loi, et ils ont acquis à leur nation une grande gloire.
l Mention caractéristique des textes honorifiques. — À la levée en masse du temps de la Révolte s’est substituée peu à peu une armée permanente.
m « son pays » 1 Ms lat. ; « leur pays » grec, lat.
38 Le roi Démétrius lui confirma en conséquence la souveraine sacrificature,
39 il l’éleva au rang des amis et l’entoura d’un éclat considérable.n
n Cf. 13.36. Le lien avec Antioche reste donc réel.
o La formule « amis et alliés » est bien attestée ; celle de « frères » doit être rédactionnelle car elle exigerait une communauté d’origine, au moins fictive, comme celle avec les Spartiates, 12.21.
p Sans doute dittographie, cf. v. 42.
q La mention explicite des prêtres, ici et v. 41, pourrait s’expliquer par l’opposition du clergé resté fidèle aux Oniades évincés. — Le pouvoir de Simon se veut traditionnel (grand prêtre), respectueux de la suzeraineté séleucide (stratège), mais avant tout national (ethnarque = higoumène, chef d’un groupe ethnique à l’intérieur de l’empire).