Segond 21 – 1 Samuel 14
Exploit de Jonathan
Jg 7; 2Ch 14.8-13; Ps 60.14; Dt 17.20
14 Un jour, Jonathan, fils de Saül, dit au jeune homme qui portait ses armes : «Viens, poussons jusqu’au poste des Philistins qui se trouve là, de l’autre côté.» Il n’en dit rien à son père.
2 Saül se tenait à la limite de Guibea sous le grenadier de Migron, et la troupe qui était avec lui comptait environ 600 hommes. 3 C’était Achija, fils d’Achithub — lui-même frère d’I-Kabod, le fils de Phinées et le petit-fils d’Eli, prêtre de l’Eternel à Silo — qui portait l’éphod. Le peuple ne savait pas que Jonathan était parti. [I-Kabod : voir 4.20-21. Et le petit-fils : litt. fils. L’éphod : vêtement de dessus du grand-prêtre.] 4 Dans le passage par lequel Jonathan cherchait à arriver au poste des Philistins, il y avait une dent de rocher de chaque côté; l’une s’appelait Botsets et l’autre Séné. 5 L’une de ces dents se trouvait au nord, en face de Micmash, et l’autre au sud, en face de Guéba.
6 Jonathan dit au jeune homme qui portait ses armes : «Viens, poussons jusqu’au poste de ces incirconcis. Peut-être l’Eternel agira-t-il pour nous. En effet, rien ne peut empêcher l’Eternel de sauver, que ce soit au moyen d’un petit ou d’un grand nombre.» 7 Celui qui portait ses armes lui répondit : «Fais tout ce que tu as dans le cœur, suis ta pensée. Me voici avec toi, prêt à te suivre.» [Suis ta pensée : litt. penche pour toi. Prêt à te suivre : litt. comme ton cœur.] 8 «Eh bien! dit Jonathan, allons vers ces hommes et montrons-nous à eux. 9 S’ils nous disent : ‘Arrêtez-vous jusqu’à ce que nous arrivions vers vous’, nous resterons à notre place et nous ne monterons pas vers eux. 10 Mais s’ils disent : ‘Montez vers nous’, nous monterons, car l’Eternel les livre entre nos mains. C’est ce qui nous servira de signe.»
11 Ils se montrèrent tous les deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent : «Voilà que les Hébreux sortent des trous où ils se sont cachés.» 12 Les hommes du poste s’adressèrent ainsi à Jonathan et à son porteur d’armes : «Montez vers nous et nous vous ferons savoir quelque chose.» Jonathan dit à son porteur d’armes : «Monte après moi, car l’Eternel les livre entre les mains d’Israël.» 13 Jonathan monta en s’aidant des mains et des pieds, et son porteur d’armes le suivit. Les Philistins tombaient devant Jonathan et son porteur d’armes donnait la mort derrière lui. 14 Dans ce premier combat, Jonathan et son porteur d’armes tuèrent une vingtaine d’hommes, sur un espace limité. [Un espace limité : litt. une demi-surface de labour d’une journée.] 15 La terreur gagna le camp, la région et tout le peuple; le poste et ceux qui semaient la dévastation furent eux aussi terrifiés. La terre se mit de plus à trembler. Cela devint une terreur divine. [Gagna : litt. fut dans. La terre : ou le pays. Divine : litt. de Dieu ou de dieux.]
16 Les sentinelles de Saül qui se trouvaient à Guibea de Benjamin virent que c’était la débandade générale parmi la foule des Philistins. [Que c’était… Philistins : litt. et voici le grondement fondait et allait et ici.] 17 Alors Saül dit au peuple qui était avec lui : «Faites donc l’appel et voyez qui nous a quittés.» Ils firent l’appel et l’on vit qu’il manquait Jonathan et son porteur d’armes. [L’on vit : litt. voici.] 18 Saül dit à Achija : «Fais approcher l’arche de Dieu!» En effet, ce jour-là, l’arche de Dieu était avec les Israélites. [L’arche de Dieu : texte massor.; Sept. «l’éphod» (cf. 23.9; 30.7). Avec les Israélites : litt. et les fils d’Israël.] 19 Pendant que Saül parlait au prêtre, l’agitation allait toujours en augmentant dans le camp des Philistins. Saül dit au prêtre : «Retire ta main!» [Pendant que : litt. jusqu’à ce que. L’agitation : litt. le grondement. Retire ta main : ou cesse de consulter Dieu.] 20 Puis Saül et tout le peuple qui était avec lui se rassemblèrent et s’avancèrent jusqu’au lieu du combat. Alors les Philistins tournèrent l’épée les uns contre les autres, dans un très grand trouble. 21 Il y avait des Hébreux parmi les Philistins, comme c’était le cas depuis longtemps. Ils étaient montés avec eux dans le camp, où ils se trouvaient dispersés. Ils se joignirent aux Israélites qui étaient avec Saül et Jonathan. [Des Hébreux : texte massor.; Sept. «des esclaves». C’était le cas depuis longtemps : litt. hier avant-hier. Aux Israélites : litt. à Israël.] 22 Tous les hommes d’Israël qui s’étaient cachés dans la région montagneuse d’Ephraïm apprirent que les Philistins prenaient la fuite et se mirent aussi à les poursuivre dans la bataille. 23 L’Eternel délivra Israël ce jour-là, et le combat se prolongea plus loin encore que Beth-Aven. [Se prolongea plus loin encore que : litt. traversa.]
24 La journée fut fatigante pour les Israélites. Saül avait lié le peuple par serment en disant : «Maudit soit l’homme qui prendra de la nourriture avant le soir, avant que je me sois vengé de mes ennemis!» et personne n’avait pris de nourriture. [La journée… Israélites : litt. l’homme d’Israël était oppressé dans ce jour-là.] 25 Tout le peuple était arrivé dans une forêt où il y avait du miel à la surface du sol. 26 Lorsque le peuple entra dans la forêt, il vit le miel qui coulait, mais personne ne porta la main à la bouche, car le peuple respectait le serment. 27 Quant à Jonathan, il ignorait le serment que son père avait fait faire au peuple. Il avança le bout du bâton qu’il avait à la main, le plongea dans un rayon de miel et ramena la main à la bouche; et sa vue devint claire. [Sa vue devint claire : litt. ses yeux devinrent clairs, qeré; ketiv «ses yeux virent».] 28 Alors quelqu’un du peuple lui adressa la parole et dit : «Ton père a fait jurer le peuple en disant : ‘Maudit soit l’homme qui prendra de la nourriture aujourd’hui!’ et le peuple est épuisé.» 29 Jonathan dit : «Mon père fait du tort au peuple. Regardez donc comme ma vue est devenue claire du fait que j’ai goûté un peu de ce miel. 30 Si aujourd’hui le peuple avait mangé du butin qu’il a trouvé chez ses ennemis, la défaite des Philistins n’aurait-elle pas été plus grande?»
31 Ce jour-là, ils portèrent des coups aux Philistins depuis Micmash jusqu’à Ajalon. Le peuple était très fatigué, 32 et il se jeta sur le butin. Il prit des brebis, des bœufs et des veaux, les égorgea à même le sol et en mangea avec le sang. 33 On le rapporta à Saül en disant : «Le peuple pèche contre l’Eternel en mangeant de la viande avec le sang.» Saül dit : «Vous commettez un acte d’infidélité. Roulez immédiatement une grande pierre vers moi.» [On : litt. ils. De la viande avec le sang : litt. sur le sang.] 34 Puis il ajouta : «Dispersez-vous parmi le peuple et ordonnez à chacun de m’amener son bœuf ou sa brebis et de l’égorger ici. Ensuite vous pourrez manger et vous ne pécherez pas contre l’Eternel en mangeant la viande avec le sang.» Pendant la nuit, chaque membre de la troupe amena son bœuf afin de l’égorger sur la pierre. [La viande avec le sang : litt. vers le sang. Amena son bœuf : litt. fit approcher son bœuf dans sa main.] 35 Saül construisit un autel pour l’Eternel. Ce fut le premier autel qu’il construisit en l’honneur de l’Eternel. [En l’honneur de : ou à, litt. pour.]
36 Saül dit : «Descendons cette nuit à la poursuite des Philistins! Pillons-les jusqu’au matin, sans laisser de survivant.» Les Israélites répondirent : «Fais tout ce qui te semblera bon.» Alors le prêtre dit : «Approchons-nous ici de Dieu.» [Jusqu’au matin : litt. jusqu’à la lumière du matin. Les Israélites : litt. ils.] 37 Saül consulta Dieu : «Dois-je descendre à la poursuite des Philistins? Les livreras-tu entre les mains d’Israël?» Mais l’Eternel ne lui donna aucune réponse ce jour-là. 38 Saül dit : «Approchez-vous ici, vous tous, les chefs du peuple. Faites des recherches et voyez quel péché a été commis aujourd’hui. 39 En effet, l’Eternel, le libérateur d’Israël, est vivant, même si mon fils Jonathan en est l’auteur, il mourra.» Dans tout le peuple, personne ne lui répondit. [Le libérateur d’Israël : litt. celui qui sauve Israël.] 40 Saül dit à tout Israël : «Mettez-vous d’un côté, et mon fils Jonathan et moi, nous serons de l’autre.» Le peuple dit à Saül : «Fais ce qui te semblera bon.» 41 Saül dit à l’Eternel : «Dieu d’Israël, fais connaître la vérité.» Jonathan et Saül furent désignés, et le peuple fut libéré. [Désignés : litt. capturés (idem v. 42). Fut libéré : litt. ils sortirent.] 42 Saül dit : «Procédez à un tirage au sort entre mon fils Jonathan et moi.» Jonathan fut désigné. 43 Saül lui dit : «Raconte-moi ce que tu as fait.» Jonathan le lui raconta. Il dit : «J’ai goûté un peu de miel avec le bout du bâton que j’avais à la main. Me voici, prêt à mourir.» [Prêt à mourir : litt. je mourrai.] 44 Saül dit : «Que Dieu me traite avec la plus grande sévérité si tu ne meurs pas, Jonathan!» [Que Dieu… sévérité : voir 3.17 et n.] 45 Le peuple dit à Saül : «Quoi! Jonathan mourrait, lui qui a accompli cette grande délivrance en Israël! Certainement pas! L’Eternel est vivant! Pas un cheveu de sa tête ne tombera à terre, car c’est avec Dieu qu’il a agi aujourd’hui.» Ainsi, le peuple sauva Jonathan et il ne mourut pas. [L’Eternel est vivant : ou aussi vrai que l’Eternel est vivant.] 46 Saül cessa de poursuivre les Philistins et ceux-ci partirent chez eux.
Guerres menées par Saül
2S 8; Dt 20.1, 4
47 Après avoir pris possession de la royauté sur Israël, Saül fit de tous côtés la guerre à tous ses ennemis : aux Moabites, aux Ammonites, aux Edomites, aux rois de Tsoba et aux Philistins; et partout où il se tournait, il était vainqueur. [Aux Moabites… Edomites : litt. à Moab, aux fils d’Ammon, à Edom.] 48 Il montra sa force, battit Amalek et délivra Israël de l’oppression de ceux qui le pillaient. [L’oppression : litt. la main.]
49 Les fils de Saül étaient Jonathan, Jishvi et Malkishua. L’aînée de ses deux filles s’appelait Mérab, et la plus jeune Mical. 50 La femme de Saül s’appelait Achinoam; elle était la fille d’Achimaats. Le chef de son armée avait pour nom Abner; il était le fils de Ner, l’oncle de Saül. 51 Kis, le père de Saül, et Ner, le père d’Abner, étaient les fils d’Abiel.
52 Pendant toute la vie de Saül, il y eut une guerre acharnée contre les Philistins. Dès que Saül apercevait un homme fort et vaillant, il le prenait à son service. [La vie : ou le règne, litt. les jours. Acharnée : litt. forte. Un homme fort et vaillant : litt. tout homme guerrier et tout fils de vigueur. Le prenait à son service : litt. le rassemblait vers lui.]