Nouvelle Bible Segond – Juges 15
La vengeance de Samson
15 Quelque temps plus tard, aux jours de la moisson des blés, Samson rendit visite à sa femme avec un chevreau. Il disait : Je vais entrer dans la chambre de ma femme. Mais le père de sa femme ne lui permit pas d'entrer. [Quelque temps plus tard 11.4n. – rendit visite à sa femme 14.10n. – un chevreau : cf. Gn 38.17. – le père de sa femme : litt. son père (à elle), de même au v. 2.]2 Le père de sa femme dit : J'étais persuadé que tu ne l'aimais pas, et je l'ai donnée à ton compagnon. Sa jeune sœur n'est-elle pas mieux qu'elle ? Prends-la à sa place, je t'en prie ! [que tu ne l'aimais pas : litt. que tu la détestais (ou que tu la haïssais) ; cf. 14.16ns ; voir aussi Dt 21.15n ; 22.13n ; 24.3. – je l'ai donnée... v. 6 ; 14.20 ; cf. Dt 24.1 ; Jr 3.1. – Prends-la : litt. qu'elle soit à toi.]3 Samson leur dit : Cette fois je ne serai pas coupable envers les Philistins, si je leur fais du mal. [Cf. 14.4. – je ne serai pas coupable ou, selon la traduction habituelle du verbe hébreu, je suis innocent.]4 Samson s'en alla donc. Il attrapa trois cents renards ; il prit des torches, tourna les renards queue contre queue et attacha une torche entre deux queues, au milieu. [renards : autre traduction chacals.]5 Il mit le feu aux torches, lâcha les renards dans les blés des Philistins et incendia aussi bien les meules que le blé sur pied, et jusqu'aux plantations d'oliviers. [jusqu'aux plantations d'oliviers : autre traduction jusqu'aux vignes et aux oliviers ; cf. 2S 14.30.]
6 Les Philistins dirent : Qui a fait cela ? On répondit : C'est Samson, le gendre du Timnite, parce que celui-ci a pris sa femme et l'a donnée à son compagnon. Alors les Philistins montèrent et la brûlèrent, elle et son père. [V. 2+. – elle et son père : certaines versions anciennes ont lu elle et la maison de son père (ou sa famille), comme en 14.15n.]7 Samson leur dit : Puisque vous agissez ainsi, je n'aurai de cesse que je ne me sois vengé de vous. 8 Il les battit à plate couture, leur infligeant une grande défaite ; puis il descendit et se retira dans la fente du rocher d'Etam. [à plate couture : traduction incertaine ; litt. cuisse sur hanche (?) ; les termes hébreux sont quasiment synonymes. – leur infligeant une grande défaite : cf. 11.33n ; 1S 4.10n ; 23.5. – Etam : en Juda (v. 9-11), localisation incertaine ; il ne s'agit sans doute pas du même lieu qu'en 2Ch 11.6.]
Samson et la mâchoire d'âne
9 Alors les Philistins montèrent, dressèrent leur camp en Juda et se déployèrent jusqu'à Léhi. [Léhi signifie mâchoire (v. 15-17) ; cf. 2S 23.11.]10 Les hommes de Juda dirent : Pourquoi êtes-vous montés contre nous ? Ils répondirent : Nous sommes montés pour lier Samson, afin de le traiter comme il nous a traités. 11 Sur quoi trois mille hommes de Juda descendirent à la fente du rocher d'Etam et dirent à Samson : Ne sais-tu pas que les Philistins sont maîtres chez nous ? Qu'est-ce que tu nous as fait ? Il leur répondit : Je les ai traités comme ils m'ont traité. [rocher d'Etam v. 8n. – les Philistins sont maîtres chez nous 13.1 ; 14.4.]12 Ils lui dirent : Nous sommes descendus pour te lier, afin de te livrer aux Philistins. Samson leur dit : Jurez-moi que vous ne m'exécuterez pas. 13 Ils lui répondirent : Non ! Nous voulons seulement te lier et te livrer à eux ; nous ne te mettrons pas à mort. Ils le lièrent avec deux cordes neuves et le firent remonter du rocher. [cordes neuves 16.11n.]
14 Lorsqu'il arriva à Léhi, les Philistins vinrent à sa rencontre en poussant des cris. Alors le souffle du SEIGNEUR s'empara de lui. Les cordes qu'il avait aux bras devinrent comme du lin brûlé par le feu, et ses liens tombèrent de ses mains. [en poussant des cris : autre traduction en lançant des acclamations ; cf. 7.21 ; Jos 6.5,10,16,20. – le souffle du SEIGNEUR 3.10+ ; 14.6 ; voir esprit. – Les cordes... : cf. 16.9. – tombèrent : litt. fondirent.]15 Il trouva une mâchoire d'âne fraîche, tendit la main et la prit ; avec elle il tua mille hommes. [une mâchoire : cf. v. 9n ; voir aussi 14.8-9+.]16 Samson dit :
Avec la mâchoire de l'âne,
un âne parmi les ânes,
avec la mâchoire de l'âne
j'ai abattu mille hommes. [un âne parmi les ânes : traduction incertaine, litt. un âne (de) deux ânes ; mais il pourrait aussi s'agir d'un homonyme : un tas, deux tas (de cadavres) ; d'après des versions anciennes, certains modifient légèrement la vocalisation traditionnelle de l'hébreu (tout en conservant l'assonance) pour lire je les ai mis en tas ; une racine de même forme évoque la couleur rouge.]
17 Quand il eut achevé de parler, il jeta la mâchoire. Et on appela ce lieu Ramath-Léhi. [il jeta : litt. il jeta de sa main. – Ramath-Léhi : hauteur de la mâchoire, cf. v. 9n.]18 Pressé par la soif, il invoqua le SEIGNEUR, en disant : C'est toi qui as réalisé cette grande victoire par moi, ton serviteur ; et maintenant, vais-je mourir de soif et tomber aux mains des incirconcis ? [qui as réalisé... : litt. qui as donné dans (ou par) ma main ce grand salut. – vais-je mourir... : cf. Gn 25.32. – incirconcis 14.3n ; voir circoncision.]19 Dieu fendit donc la cavité qui est à Léhi, et il en sortit de l'eau. Samson but, son souffle lui revint, et il reprit vie. C'est pourquoi on a appelé cette source du nom d'Eïn-Qoré (« Source de celui qui invoque »). Elle est à Léhi, jusqu'à ce jour. [Cf. Ex 17.6 ; Ps 78.15s. – la cavité ou le mortier : le terme hébreu maktesh désigne une dépression circulaire, grande ou petite, comme il y en a beaucoup dans le désert de Juda. – Eïn-Qoré peut signifier source de celui qui invoque ou qui appelle (v. 18), mais aussi source de la perdrix.]20 Samson fut juge en Israël, aux jours des Philistins, pendant vingt ans. [Samson fut juge : litt. il jugea, cf. 2.16n ; cf. 16.31.]