15 Le SEIGNEUR me dit : Quand Moïse et Samuel se tiendraient devant moi, je resterai insensible à l'égard de ce peuple. Chasse-le de ma vue, qu'il s'en aille ! [Quand Moïse et Samuel... : cf. 7.16+ ; Ex 32.11-14 ; 34.8s ; Nb 11.2 ; 1S 7.8-10 ; 12.19,23 ; Ps 99.6 ; 106.23 ; voir aussi Ez 14.14-16. – je resterai insensible... : litt. mon être (ou ma vie, mon âme ; cf. Gn 1.20n) ne sera pas avec le peuple ; cf. 14.19. – qu'il s'en aille : litt. qu'ils sortent.]
Qui est destiné à la mort, à la mort !
Qui est destiné à l'épée, à l'épée !
Qui est destiné à la famine, à la famine !
Qui est destiné à la captivité, en captivité ! [Où irons-nous ? litt. où sortirons-nous ? v. 1n. – mort (ou peste ; cf. 18.21n) / épée / famine : cf. 14.12+ ; 43.11 ; Za 11.9 ; Ap 13.9s.]
3 Je leur assignerai quatre espèces de fléaux – déclaration du SEIGNEUR : l'épée pour tuer, les chiens pour lacérer, les oiseaux du ciel et les bêtes de la terre pour dévorer et détruire. [Je leur assignerai... : cf. 1.10n ; autre traduction, moins probable je leur ferai rendre des comptes (par) quatre... ; 6.15n ; 27.8 (même verbe, mais construction différente). – quatre espèces (litt. clans ou familles, cf. 1.15n ; Gn 8.19n) de fléaux Ez 14.21+ ; Ap 6.8. – lacérer ou traîner ; cf. 22.19 ; 49.20 ; 50.45.]
5 Qui donc voudrait t'épargner, Jérusalem,
qui te plaindrait ?
Qui ferait un détour pour demander comment tu vas ? [Qui donc voudrait t'épargner : cf. 13.14+. – te plaindrait : le verbe hébreu évoque un mouvement (en 18.16 un hochement de tête en signe de frayeur, de dérision ou de réprobation, voir aussi 48.27), ici en signe de compassion ; de même en 16.5 ; 22.10 ; Jb 2.11n ; cf. Es 51.19 ; Na 3.7 ; Ps 69.21 (un signe de pitié). – pour demander (homonyme du mot pour séjour des morts en hébreu) comment tu vas : litt. s'(il y a) paix à toi, allusion à la salutation courante en Israël ; cf. Ps 122.6-8.]
6 Tu m'as délaissé,
— déclaration du SEIGNEUR —
tu es retournée en arrière ;
alors j'étends la main sur toi
et je te détruis,
je suis las d'avoir du regret. [délaissé : comme en 7.29 ; 12.7 ; le même verbe est traduit ailleurs par rejeter (23.33,39). – retournée en arrière : cf. Jos 22.16 ; So 1.6. – j'étends la main 6.12+. – d'avoir du regret : autres traductions d'avoir pitié ; de renoncer (au mal que je projetais) ; cf. 44.22 ; Dt 32.36n ; voir Am 7.3,6,8.]
7 Je les vanne aux portes du pays,
je tue leurs enfants ;
je fais disparaître mon peuple,
qui n'est pas revenu de ses voies. [Je les vanne : cette opération qui consistait à jeter en l'air le blé battu pour que le vent emporte la balle (c.-à-d. l'enveloppe du grain) sert ici d'image du jugement divin qui va se traduire, pour Jérusalem, par la défaite et l'exil ; autre traduction je les dissémine, cf. 4.11n ; 49.32+ ; 51.2 ; Es 17.13n ; 41.15s ; Ez 5.10 ; Ps 1.4n. – aux portes du pays : cf. 14.2n ; Na 3.13 ; les aires de battage étaient souvent situées aux portes des villes, cf. 1R 22.10 ; Rt 3.2n. – n'est pas revenu... 5.3+.]
8 Par moi, ses veuves sont plus nombreuses
que le sable de la mer :
j'amène sur eux, sur la mère du jeune homme,
celui qui ravage tout, en plein midi ;
je fais tout à coup tomber sur elle
l'agitation et l'épouvante. [plus nombreuses que le sable : cf. 33.22 ; Gn 22.17 ; Jos 11.4 ; Ps 78.27 ; Jb 6.3. – celui qui ravage tout 6.26+. – en plein midi 6.4.]
9 Celle qui avait mis au monde sept fils dépérit,
elle rend l'âme ;
son soleil se couche quand il fait encore jour ;
elle a honte, elle rougit.
Ceux qui restent, je les livre à l'épée
devant leurs ennemis
— déclaration du SEIGNEUR. [sept fils 1S 2.5. – son soleil se couche... Am 8.9 ; cf. Mt 27.45. – Ceux qui restent : litt. leur reste.]
10 Quel malheur pour moi, ma mère, que tu m'aies fait naître,
moi, un homme de querelle et de dispute pour tout le pays !
Je n'emprunte ni ne prête,
et pourtant tous me maudissent. [11.18+. – Quel malheur... 20.14 ; Jb 3.3. – un homme (ou un sujet) de querelle : cf. Es 41.11 ; Jb 31.35n. – maudissent : voir bénédiction.]
11 — Le SEIGNEUR dit :
A coup sûr, je t'ai affranchi pour ton bien ;
à coup sûr, je suis intervenu pour toi,
au temps du malheur, au temps de la détresse. [Texte obscur. – Le SEIGNEUR dit : LXX a lu qu'il en soit ainsi, Seigneur ! – je t'ai affranchi : traduction incertaine ; on a aussi compris je te laisserai sans faute un reste, je t'ai armé ou, dans la bouche de Jérémie : je t'ai servi sans faute pour le bien (du peuple ?) ; cf. 17.16n ; 18.20. – je suis intervenu pour toi : autres traductions j'ai frappé (les ennemis ?) pour toi ; j'ai intercédé pour toi (ou auprès de toi) ; cf. les emplois du même verbe en 36.25 ; Es 53.6n,12n ; 59.16. Par ailleurs, certains ont traduit les expressions hébraïques rendues ici par des formules de serment (avec l'emploi de l'expression à coup sûr ; cf. Es 5.9n, sans faute), par des tournures interro-négatives (ne t'avais-je pas affranchi...). – temps de la détresse 14.8.]
12 Peut-on briser le fer,
le fer du nord et le bronze ? [Autre traduction Le fer brisera-t-il le fer du nord (cf. 1.14n) et le bronze ? cf. v. 20 ; 1.18 ; 28.13s ; Ps 2.9.]
13 Tes biens et tes trésors,
je les livre en butin,
non pas pour un paiement,
mais à cause de tous tes péchés, sur tout ton territoire. [Cf. 17.3s. – non pas pour un paiement : d'après LXX, certains comprennent : en paiement (de tous tes péchés) ; cf. 2.19+ ; Es 45.13 ; 50.1 ; 52.3 ; 55.1 ; Ps 44.13. – mais... : autre traduction (ils ne serviront) ni pour tous tes péchés, ni pour ton territoire.]
14 Je te fais passer avec ton ennemi
dans un pays que tu ne connais pas,
car le feu de ma colère s'est allumé ;
il brûle contre vous. [Je te fais passer avec... : autre traduction je fais passer (sur toi ?) ton ennemi ; plusieurs mss hébreux et des versions anciennes ont lu je te rends esclave de ton ennemi, comme en 17.4 (une seule lettre distingue les deux expressions en hébreu). – que tu ne connais pas 9.15+. – de ma colère ou dans mes narines ; cf. Dt 32.22 ; Ps 18.9. – il brûle contre vous : certains mss portent il brûlera pour toujours, comme en 17.4.]
15 — Toi, tu sais !
SEIGNEUR, souviens-toi de moi,
interviens pour moi,
venge-moi de mes persécuteurs !
Ne me prends pas,
toi qui es patient !
Reconnais que je supporte les outrages à cause de toi. [Toi, tu sais ! SEIGNEUR : les mots correspondants sont absents de certains mss de LXX ; certains les déplacent à la fin du v. 11. – interviens 6.15n. – mes persécuteurs ou ceux qui me poursuivent, 17.18 ; 20.11 ; Ps 7.2n ; 35.3. – Ne me prends pas : autres traductions ne m'enlève pas, ne me laisse pas enlever (c.-à-d. tuer) ; cf. Gn 5.24 ; Es 52.5 ; 53.8. – toi qui es patient... : certains comprennent à cause de ta patience ; cf. 10.25+ ; 17.15 ; Ex 34.6. – Reconnais : autre traduction sache. – je supporte les outrages ou le déshonneur 6.10n ; Ps 69.8.]
16 Tes paroles se trouvaient là
et je les ai dévorées ;
ta parole a fait la gaieté et la joie de mon cœur,
car ton nom est invoqué sur moi,
SEIGNEUR (YHWH), Dieu des Armées ! [Tes paroles... : autre traduction quand j'ai trouvé tes paroles, je les ai dévorées cf. v. 19 ; 1.9 ; Ez 2.8–3.3 ; voir aussi Ps 19.8-11 ; 119.103,131 ; Jn 4.34 ; Hé 6.4s ; 1P 2.2s. – ta parole ou, selon une autre lecture traditionnelle, tes paroles (comme au début du v.). – joie de mon cœur : cf. Ps 19.9 ; 119.111 ; Ct 3.11. – ton nom... 7.10+ ; cf. 14.9.]
17 Je ne me suis pas assis dans le conseil secret des rieurs, pour m'y amuser ;
ta main me contraint à m'asseoir solitaire,
car tu m'as rempli de fureur. [Cf. 16.8 ; Ps 1.1 ; 26.4s. – le conseil secret 6.11n ; 23.18,22. – des rieurs : autre traduction de ceux qui se divertissent.]
18 Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle ?
Pourquoi ma plaie est-elle incurable,
pourquoi refuse-t-elle de se guérir ?
Serais-tu vraiment pour moi comme une source trompeuse,
comme une eau à laquelle on ne peut pas se fier ? [plaie 10.19+. – incurable 14.19 ; 30.13-15 ; 46.11 ; 51.9 ; Mi 1.9. – Serais-tu ou tu es. – source trompeuse ou mensongère ; autres traductions tromperie, mensonge (même terme en Mi 1.14) ; cf. 2.13 ; 20.7 ; Jb 6.15-20 ; 24.19.]
19 A cause de cela, ainsi parle le SEIGNEUR :
Si tu reviens, je te ramènerai
et tu te tiendras à ton poste devant moi ;
si tu sépares le précieux du vil,
tu seras comme ma propre bouche.
C'est à eux de revenir à toi,
ce n'est pas à toi de revenir à eux. [Si tu reviens... je te ramènerai traduisent deux formes du même verbe hébreu, cf. 3.12n ; 4.1 ; 11.18+ ; 31.18. – tu te tiendras... : litt. tu te tiendras devant moi ; autre traduction tu seras à nouveau à mon service ; cf. 7.10+ ; 18.20 ; 1R 17.1 ; Ps 106.23. – si tu sépares : litt. si tu fais sortir, ce qui pourrait signifier si tu exprimes ce qui est précieux plutôt que ce qui est vil ; cf. Dt 8.3. – comme ma propre bouche : cf. v. 16 ; 1.9+ ; Ex 4.16 ; 1R 17.24 ; 2Ch 36.12.]
20 Je ferai de toi, pour ce peuple,
un mur de bronze fortifié ;
ils te feront la guerre,
mais ils ne l'emporteront pas sur toi,
car je suis avec toi pour te sauver et te délivrer
— déclaration du SEIGNEUR. [1.8,18s.]
21 Je te délivrerai de la main des mauvais,
je te libérerai de la main des brutes. [20.13 ; cf. 26.24 ; 36.26 ; 38.13 ; 39.17 ; Jb 5.15. – de la main : l'expression correspondante traduit ici deux termes hébreux approximativement synonymes.]