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Bible de Jérusalem – Luc 15

Les trois paraboles de la miséricorde.

15 Cependant tous les publicains et les pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre. 2 Et les Pharisiens et les scribes de murmurer : « Cet homme, disaient-ils, fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! » 3 Il leur dit alors cette parabole :

La brebis perdue.

4 « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et vient à en perdre une, n’abandonne les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour s’en aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? 5 Et, quand il l’a retrouvée, il la met, tout joyeux, sur ses épaules 6 et, de retour chez lui, il assemble amis et voisins et leur dit : « Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! » 7 C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont pas besoin de repentir.

La drachme perdue.

8 « Ou bien, quelle est la femme qui, si elle a dix drachmes et vient à en perdre une, n’allume une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin, jusqu’à ce qu’elle l’ait retrouvée ? 9 Et, quand elle l’a retrouvée, elle assemble amies et voisines et leur dit : « Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, la drachme que j’avais perdue ! » 10 C’est ainsi, je vous le dis, qu’il naît de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. »w

w a plusieurs paraboles assez développées qui sont spécifiques au troisième évangile. Les paraboles de Mc visent surtout la nature et l’avènement du royaume. Celles qui sont propres à Mt concernent en grande partie soit le jugement final soit les relations fraternelles dans la communauté. Les paraboles de s’occupent des individus et de la morale personnelle ; au premier plan se trouve souvent un antihéros dont les réflexions deviennent le tournant du récit, voir 12.17 ; 15.17 ; 16.3, 24 ; 18.4, 11.

Le fils perdu et le fils fidèle : « l’enfant prodigue ».

11 Il dit encore : « Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. » Et le père leur partagea son bien. 13 Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l’inconduite.

14 « Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. 15 Il alla se mettre au service d’un des habitants de cette contrée, qui l’envoya dans ses champs garder les cochons.

16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. 17 Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! 18 Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi ; 19 je ne mérite plus d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires. » 20 Il partit donc et s’en alla vers son père.
« Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement. 21 Le fils alors lui dit : « Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils. »x

x Add. « traite-moi comme l’un de tes journaliers », cf. v. 19.

22 Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l’en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. 23 Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, 24 car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! » Et ils se mirent à festoyer.

25 « Son fils aînéy était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses.

y À l’attitude miséricordieuse du père, qui symbolise la miséricorde divine, s’oppose dans le fils aîné l’attitude des Pharisiens et des scribes qui se flattent d’être « justes » parce que ne transgressant aucun commandement de la Loi, v. 29 ; cf. 18.9s.

26 Appelant un des serviteurs, il s’enquérait de ce que cela pouvait bien être. 27 Celui-ci lui dit : « C’est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré en bonne santé. » 28 Il se mit alors en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit l’en prier. 29 Mais il répondit à son père : « Voilà tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis ; 30 et puis ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! »

31 « Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. 32 Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! » »

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