Vigouroux – 1 Maccabées 16
Guerre de Cendébée contre les Juifs. Il est mis en fuite par les fils de Simon. Simon est tué par Ptolémée, son gendre. Jean Hyrcan succède à Simon son père.
16 Jean monta de Gazara et annonça à Simon, son père, tout ce que Cendébée avait fait contre leur peuple. [16.1 ; 16.19 ; 16.21 Gazara. Voir 1 Machabées, 14, 34.][16.1 Jean, surnommé Hyrcan, qui devait succéder à son père Simon comme prince et grand prêtre des Juifs (135-105), était probablement le frère cadet de Juda, voir le verset 2, mais le plus brave et le plus habile des fils de Simon.]2 Et Simon appela ses deux fils aînés, Judas et Jean, et leur dit : Moi, et mes frères, et la maison de mon père, nous avons combattu contre les ennemis d’Israël, depuis notre jeunesse jusqu’à ce jour, et nos mains ont quelquefois réussi à délivrer Israël. 3 Et maintenant je suis vieux ; mais prenez ma place et celle de mes frères, et allez combattre pour notre nation ; et que le secours du ciel soit avec vous. [16.3 De mes frères ; le grec porte, de mon frère, probablement Jonathas, qui avait été tué dans le temps qu’ils gouvernaient ensemble.]4 Il choisit dans la contrée vingt mille hommes de guerre et des cavaliers ; puis ils marchèrent contre Cendébée, et passèrent la nuit à Modin. 5 Ils se levèrent le matin, et allèrent dans la plaine ; et voici qu’une armée nombreuse de fantassins et de cavaliers vint au-devant d’eux, et un torrent (fleuve rapide, note) était entre eux. [16.5 Un fleuve rapide, un gros torrent d’hiver.]6 Il se plaça en face d’eux avec ses troupes, lui et son peuple ; et voyant que le peuple craignait de passer le torrent, il passa le premier ; ses hommes le virent, et passèrent après lui. 7 Il divisa le peuple, et plaça les cavaliers au milieu des fantassins ; (or) la cavalerie des ennemis était tout à fait nombreuse. 8 Ils firent retentir les trompettes sacrées, et Cendébée fut mis en fuite avec ses troupes ; beaucoup d’entre eux tombèrent frappés, et le reste s’enfuit dans la forteresse. [16.8 La forteresse de Gédor, qu’il avait fait fortifier, selon l’ordre d’Antiochus (voir 1 Machabées, 15, 39-40).]9 Judas, frère de Jean, fut alors blessé ; mais Jean les poursuivit jusqu’à ce qu’il arrivât à Cédron, que Cendébée avait bâtie. [16.9 Cédron ne peut être autre que Gédor. Comparer à 1 Machabées, 15, 39.]10 Ils s’enfuirent jusqu’aux tours qui étaient dans les champs d’Azot, et il les brûla par le feu, et deux mille hommes d’entre eux tombèrent ; et Jean retourna en paix dans la Judée. [16.10 Azot. Voir plus haut, 1 Machabées, 5, 68.]11 Or Ptolémée, fils d’Abobus, avait été établi gouverneur de (chef dans) la plaine de Jéricho, et il avait beaucoup d’argent et d’or ; [16.11 Ptolémée, fils d’Adobi, ne nous est connu que par le récit de ce chapitre. Son nom grec semble indiquer des tendances hellénisantes dans sa famille.]12 car il était (le) gendre du grand prêtre. 13 Son cœur s’enorgueillit, et il voulait se rendre maître de la contrée (du pays) ; et il méditait une trahison contre Simon et ses fils, pour se défaire d’eux (les détruire). 14 Or Simon, qui parcourait les villes situées dans le pays de la Judée, et qui était plein de sollicitude pour elles, descendit à Jéricho, lui et Mathathias, son fils, et Judas, l’an cent soixante-dix-sept, le onzième mois, qui est celui de Sabath. [16.14 L’année cent soixante dix-septième du règne des Grecs, et la cent trente-quatrième avant Jésus-Christ. ― Sabath, en hébreu Schebat, onzième mois de l’année sacrée et cinquième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de janvier, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de février.]15 Le fils d’Abobus les reçut avec un dessein perfide (tromperie) dans une petite forteresse appelée Doch, qu’il avait bâtie, et il leur fit un grand festin, et il tint là des hommes cachés. [16.15 Doch ; l’historien Josèphe l’appelle Dagon, et la place au-dessus de Jéricho.]16 Et lorsque Simon et ses fils furent enivrés (eurent fait bonne chère), Ptolémée se leva avec les siens, et ils prirent leurs armes, entrèrent dans la salle du festin et le tuèrent, ainsi que ses deux fils et quelques-uns de ses serviteurs. [16.16 Eut fait bonne chère. Dans le langage des Hébreux et des Hellénistes, le mot rendu dans la Vulgate par inebriari, signifie aussi boire autant que la soif et la nécessité le demandent, ou simplement faire bonne chère ; sens que les interprètes lui donnent généralement ici.]17 Il commit une grande perfidie (trahison) dans Israël, et rendit le mal pour le bien. 18 Ptolémée écrivit cela au roi et lui manda de lui envoyer une armée pour le secourir, et de lui livrer la contrée et ses villes, et le tribut. 19 Il envoya d’autres affidés à Gazara, pour tuer Jean ; et il envoya des lettres aux tribuns, pour qu’ils vinssent à lui et qu’il leur donnât de l’argent, et de l’or, et des présents. 20 Il en envoya d’autres pour occuper (se rendre maître de) Jérusalem et (de) la montagne du temple. 21 Mais un homme, les ayant prévenus, annonça à Jean, à Gazara, que son père et ses frères avaient péri, et qu’il (que Ptolémée) a(vait) envoyé des gens pour te (le) tuer aussi. [16.21 Le tuer ; littéralement, te tuer. Cette sorte de changement subit de personne qui n’est pas rare dans le style biblique, a pour but de donner de la force à l’idée qu’on exprime.]22 Dès qu’il l’apprit, il fut extrêmement effrayé et il se saisit de ceux qui étaient venus pour le perdre, et il les mit à mort ; car il reconnut qu’ils cherchaient à le perdre. 23 Le reste des œuvres de Jean, et de ses guerres, et des grands exploits qu’il accomplit avec vaillance (de ses bonnes qualités par lesquelles il se conduisait vaillamment), et de la construction des murailles (de Jérusalem) qu’il bâtit, et de ses entreprises, [16.23 Forcé par les exigences de notre langue de nous écarter de la littéralité dans ce verset, nous croyons cependant l’avoir fait aussi peu que possible.]24 voici, ces choses sont écrites au livre des annales de son sacerdoce, depuis le temps où il fut établi prince des prêtres après son père. [16.24 Le livre des jours, les annales.]