Bible de Jérusalem – 1 Rois 17
V. Le cycle d’Élie
1. LA GRANDE SÉCHERESSE
L’annonce du fléau.
17 Élien le Tishbite, un des habitants de Galaad, dit à Achab : « Par Yahvé vivant, le Dieu d’Israël que je sers, il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sauf à mon commandement. »
n Le document sur l’histoire d’Élie, utilisé à partir d’ici (cf. introduction), donnait sans doute les antécédents du prophète, mais l’auteur le prend au point où il rejoint son récit la sécheresse doit punir l’établissement du culte de Baal, 16.32-33.
Au torrent de Kerit.
2 La parole de Yahvé lui fut adressée en ces termes :
3 « Va-t’en d’ici, dirige-toi vers l’orient et cache-toi au torrent de Kerit, qui est à l’est du Jourdain.
4 Tu boiras au torrent et j’ordonne aux corbeaux de te donner à manger là-bas. »
5 Il partit donc et il fit comme Yahvé avait dit et alla s’établir au torrent de Kerit, à l’est du Jourdain.
6 Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, du pain et de la viande le soir, et il buvait au torrent.
À Sarepta. Le miracle de la farine et de l’huile.
7 Mais il arriva au bout d’un certain temps que le torrent sécha, car il n’y avait pas eu de pluie dans le pays.
8 Alors la parole de Yahvé lui fut adressée en ces termes :
9 « Lève-toi et va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et tu y demeureras. Voici que j’ordonne là-bas à une veuve de te donner à manger. »
10 Il se leva et alla à Sarepta. Comme il arrivait à l’entrée de la ville, il y avait là une veuve qui ramassait du bois ; il l’interpella et lui dit : « Apporte-moi donc un peu d’eau dans la cruche, que je boive ! »
11 Comme elle allait la chercher, il lui cria : « Apporte-moi donc un morceau de pain dans ta main ! »
12 Elle répondit : « Par Yahvé vivant, ton Dieu ! je n’ai pas de pain cuit ; je n’ai qu’une poignée de farine dans une jarre et un peu d’huile dans une cruche, je suis à ramasser deux bouts de bois, je vais préparer cela pour moi et mon fils, nous mangerons et nous mourrons. »
13 Mais Élie lui dit : « Ne crains rien, va faire comme tu dis ; seulement, prépare-m’en d’abord une petite galette, que tu m’apporteras : tu en feras ensuite pour toi et ton fils.
14 Car ainsi parle Yahvé, Dieu d’Israël :
Jarre de farine ne s’épuisera,
cruche d’huile ne se videra,
jusqu’au jour où Yahvé enverra
la pluie sur la face de la terre. »
15 Elle alla et fit comme avait dit Élie, et ils mangèrent, elle, lui et sa maison, pendant longtemps.
16 La jarre de farine ne s’épuisa pas et la cruche d’huile ne se vida pas, selon la parole que Yahvé avait dite par le ministère d’Élie.
La résurrection du fils de la veuve.
17 Après ces événements, il arriva que le fils de la maîtresse de maison tomba malade, et sa maladie fut si violente qu’enfin il expira.
18 Alors elle dit à Élie : « Qu’ai-je à faire avec toi, homme de Dieu ? Tu es donc venu chez moi pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils ! »o
o La femme attribue son malheur à l’intrusion d’Élie ; un homme de Dieu est comme un témoin ; par sa présence les fautes cachées ou inconscientes sont révélées et attirent le châtiment.
19 Il lui dit : « Donne-moi ton fils » ; il l’enleva de son sein, le monta dans la chambre haute où il habitait et le coucha sur son lit.
20 Puis il invoqua Yahvé et dit : « Yahvé, mon Dieu, veux-tu donc aussi du mal à la veuve qui m’héberge, pour que tu fasses mourir son fils ? »
21 Il s’étendit trois fois sur l’enfant et il invoqua Yahvé : « Yahvé, mon Dieu, je t’en prie, fais revenir en lui l’âme de cet enfant ! »
22 Yahvé exauça l’appel d’Élie, l’âme de l’enfant revint en lui et il reprit vie.
23 Élie le prit, le descendit de la chambre haute dans la maison et le remit à sa mère ; et Élie dit : « Voici, ton fils est vivant. »
24 La femme lui répondit : « Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu et que la parole de Yahvé dans ta bouche est vérité ! »