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Bible de Jérusalem – Juges 17

Appendicesr

1. LE SANCTUAIRE DE MIKA ET LE SANCTUAIRE DE DANs

Le sanctuaire privé de Mika.

17 Il y avait un homme de la montagne d’Éphraïm appelé Mikayehu.t

r Les deux récits de 17-18 et 19-21, qui ont des origines différentes, ont été ajoutés ici parce qu’ils se rapportaient à des événements antérieurs à la monarchie. Le rattachement de ces anciens récits au livre des juges est peut-être postérieur à l’Exil.

s Le sujet principal des chap. 17-18 est l’histoire de la fondation du sanctuaire de Dan et de l’origine de son sacerdoce. Cette tradition est certainement d’origine danite, et cependant le jugement porté est négatif l’idole du sanctuaire est le produit d’un double vol ; le sacerdoce remonte à un lévite gyrovague qui abandonne son premier employeur pour aller gagner davantage. Il est possible que ce jugement ait été porté par des desservants du sanctuaire royal de Dan, établi par le roi Jérobam I qui y plaça peut-être des prêtres d’une autre lignée, 1 R 12.28-31. C’est à cette autorité du roi sur le culte que se rapporteraient les notices de 17.6 ; 18.1, qui expriment sur la royauté une opinion favorable étrangère à l’esprit deutéronomiste. — Cette histoire est liée à celle de la migration des Danites, cf. 18.1.

t Mikayehû « Qui est comme Yahvé ? » abrégé partout ailleurs en Mika.

2 Il dit à sa mère : « Les onze cents sicles d’argent qu’on t’avait pris, et au sujet desquels tu avais prononcé une malédiction — et même tu me l’avais fait entendre...u — eh bien, cet argent, le voici, c’est moi qui l’avais pris. » Sa mère dit : « Que mon fils soit béni de Yahvé ! »

u Les paroles d’une malédiction, étant efficaces par elles-mêmes, ne sont pas répétées, et leur action est contrecarrée par la bénédiction qui suit, et peut-être par la consécration d’une partie de l’argent. — Les vv. 2-3, traduits littéralement, restent assez obscurs.

3 Il rendit les onze cents sicles à sa mère, qui dit : « J’avais bien voué cet argent à Yahvé, de ma propre main, pour mon fils, pour faire une image taillée et une idole de métal fondu, mais maintenant je veux te le rendre. » Il rendit donc l’argent à sa mère. 4 Alors sa mère prit deux cents sicles d’argent et les remit au fondeur. Celui-ci en fit une image taillée et une idole de métal fonduv qui fut placée dans la maison de Mikayehu.

v On peut concevoir qu’il s’agit d’une seule idole, cf. 18.20, 30, 31, en bois taillé revêtue d’argent, et la distinction en 18.17 et 18 serait rédactionnelle ; il est possible que l’une des deux ait été ajoutée d’après Dt 27.15. — C’est le seul exemple clair d’une image cultuelle de Yahvé, contrairement à la loi du Décalogue plusieurs fois répétée, cf. Ex 20.4. Cependant elle n’est pas condamnée, pas plus que l’éphod et les téraphim, v. 5, qui deviendront des objets suspects dans le Yahvisme officiel.

5 Cet homme, Mika, avait une maison de Dieu ; il fit un éphod et des téraphim, et il donna l’investiture à l’un de ses fils qui devint son prêtre.w

w Selon l’ancien usage, qui autorisait les chefs de clan et de famille à remplir eux-mêmes l’office de prêtre et à choisir leurs prêtres. La suite du récit montre cependant que le privilège des lévites était reconnu.

6 En ce temps-là il n’y avait pas de roi en Israël et chacun faisait ce qui lui plaisait.

7 Il y avait un jeune homme de Bethléem en Juda, du clan de Juda,x qui était lévite et résidait là comme étranger.

x Cette précision est problématique, car elle ne convient guère pour un homme qui appartient normalement à la tribu de Lévi. Le statut de cet homme est celui d’un « étranger résident » comme le souligne le texte, cf. Ex 12.48.

8 Cet homme quitta la ville de Bethléem en Juda, pour s’établir comme étranger là où il pourrait. Au cours de son voyage, il arriva dans la montagne d’Éphraïm à la maison de Mika. 9 Mika lui demanda : « D’où viens-tu ? » — « Je suis lévite de Bethléem en Juda, lui répondit l’autre. Je voyage afin de m’établir comme étranger là où je pourrai » — 10 « Fixe-toi chez moi, lui dit Mika, sois pour moi un père et un prêtre et je te donnerai dix sicles d’argent par an, l’habillement et la nourriture. »y Le lévite s’en alla.

y Le lévite n’accepte pas tout de suite la proposition, mais, après réflexion, il répond favorablement à la demande de Mika.

11 Puis, le lévite consentit à se fixer chez cet homme et le jeune homme fut pour lui comme l’un de ses fils. 12 Mika donna l’investiture au lévite ; le jeune homme devint son prêtre et il demeura dans la maison de Mika. 13 « Et maintenant, dit Mika, je sais que Yahvé me fera du bien, puisque j’ai ce lévite pour prêtre. »

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